II.1.1.2 Les données nécessaires à
la prévision des ventes
Des prévisions fiables s'appuient impérativement
sur les éléments suivants :
· Des quotas individuels et d'équipe :
les performances ne peuvent être évaluées que par
rapport à des objectifs mesurables.
· Un processus de vente structuré et suivi
: pour pouvoir calculer des probabilités de conclusion de
transactions, tous les commerciaux doivent respecter les mêmes
étapes de traitement d'une opportunité.
· Des définitions standards pour chaque
étape du processus de vente : chacun doit pouvoir identifier un
lead, un prospect et une opportunité, afin de comptabiliser les
entrées et les sorties de l'entonnoir.
· Un CRM : l'équipe commerciale
doit disposer d'une base de données pour le suivi des
opportunités.
· Des engagements concrets : lorsqu'un
commercial n'atteint pas ses objectifs, il est nécessaire de documenter
et d'analyser la situation. Dans le cas contraire, la prévision des
ventes restera un exercice théorique.
II.1.1.3 Facteurs influençant la
prévision des ventes
Les facteurs suivants doivent être pris en compte lors de
l'établissement de prévisions.
v Facteurs internes
Recrutements et fins de contrat : lorsqu'un
commercial quitte l'entreprise, le chiffre d'affaires baisse, à moins de
disposer d'un vivier de nouveaux candidats. Inversement, suite à une
campagne de recrutement, l'activité augmente dès que les nouveaux
membres de l'équipe sont opérationnels.
~ 23 ~
Changements affectant la rémunération
: toute modification en matière de commissions a un impact sur
la prévision des ventes. Si l'entreprise décide par exemple que
celles-ci seront conditionnées par le taux de rétention des
clients, le chiffre d'affaires est initialement susceptible de baisser, car
l'équipe commerciale se montrera plus sélective dans la
conclusion des ventes. Une fois ces nouveaux clients fidélisés,
les bénéfices devraient remonter.
Autre exemple : si l'équipe commerciale n'est pas
autorisée à accorder des remises après le 15 du mois, les
ventes seront généralement plus élevées au cours
des deux premières semaines de chaque mois.
Changements de territoire : un commercial a
besoin de temps pour se familiariser avec un nouveau territoire et construire
un pipeline. Dans ces circonstances, le taux de conclusion connaît une
baisse avant de remonter, à condition que les nouveaux territoires aient
été adéquatement planifiés.
v Facteurs externes
Évolution de la concurrence : la
stratégie des concurrents d'une entreprise a un impact sur son chiffre
d'affaires. Si un concurrent direct casse les prix, l'équipe commerciale
doit s'adapter rapidement. Inversement, en cas de disparition d'un concurrent,
un afflux de nouveaux clients peut être observé.
Environnement macro-économique : en
période de croissance économique, les entreprises investissent
plus. À l'inverse, lorsque l'économie stagne, le cycle de vente
tend à s'allonger et les négociations à se resserrer.
Évolution du marché : il est
important de considérer le marché cible des clients. Par exemple,
si une entreprise est spécialisée dans le conseil aux
hôtels, les tendances du marché du tourisme auront un impact sur
son chiffre d'affaires.
Évolutions sectorielles : le secteur
d'activité doit être envisagé au sens large.
L'évolution de la demande dans un secteur complémentaire a en
effet des conséquences.
Changements législatifs : les lois et
les réglementations ont un impact sur l'activité des entreprises.
Selon les cas, celui-ci peut être positif pour la demande ou au contraire
décourager l'investissement.
Évolution de l'offre : une nouvelle
fonctionnalité, un nouveau modèle de tarification ou une
nouvelle option peut avoir des conséquences sur la valeur
moyenne des transactions, la durée du cycle de vente et le chiffre
d'affaires.
~ 24 ~
Saisonnalité : il existe des tendances
saisonnières. Par exemple, les établissements scolaires
envisagent généralement les achats au printemps pour passer
commande à la rentrée.
v Méthodes de prévision des
ventes
· Prévisions basées sur la phase du cycle de
vente
· Prévisions basées sur la durée du
cycle de vente
· Prévisions intuitives
· Prévisions basées sur des données
historiques
· Prévisions basées sur une analyse à
plusieurs variables
· Prévisions basées sur le pipeline
II.1.2 Méthodes statistiques
de prévision des quantités vendues
Les méthodes de prévision se
différencient en deux groupes : les méthodes
qualitatives et les méthodes quantitatives.
Les méthodes qualitatives sont
essentiellement basées sur l'opinion, la comparaison et le jugement. On
y retrouve :
o La méthode de sondage
d'opinion (enquêtes auprès des vendeurs, distributeurs des
produits)
o La méthode de
comparaison (ou analogie historique. Prévision par
comparaison avec des produits similaires vendus dans le passé) ;
o La méthode de
Delphes (ou méthode Delphi. Réponse à
une série de questions par un panel d'experts) ;
o Les études de
marché (application d'un questionnaire aux
consommateurs éventuels afin d'anticiper sur les changements du
marché)
Les méthodes quantitatives
reposent sur l'extrapolation de la demande dans le temps en utilisant les
données des consommations passées. Ci-dessous, nous
présentons une liste non exhaustive des méthodes quantitatives
:
o Méthode quantitative
simple (prise en compte de la demande actuelle plus ou moins
un certain pourcentage) ;
~ 25 ~
o
Méthode des moyennes
glissantes (moyenne de la demande réelle de (n)
périodes antérieures les plus récentes) ;
o Méthode de lissage
exponentiel (moyenne pondéré par des
coefficients exponentiels) ;
o Méthode de la tendance
(projection linéaire, exponentielle, logarithmique ou polynomiale de la
tendance passée. A partir des simulations, on choisit celle qui s'adapte
le mieux à l'allure de la demande)
o Méthode de
décomposition (décomposition du résultat
des prévisions en tendance, saisonnalité, effets
aléatoires)
o Méthode de régression et
corrélation (utilisation combinée de la droite
des moindres carrés et de la corrélation avec une variable de
dépendance)
Toutes ces méthodes de prévision ne sont pas
exclusives. Elles peuvent être combinées pour diminuer les
incertitudes et renforcer la fiabilité des résultats.
II.1.2.1 Prévisions par la méthode
des moyennes mobiles ou moyennes glissantes
La moyenne glissante, ou moyenne mobile trouve son application
dans l'analyse des séries temporelles de données en permettant la
suppression des fluctuations de façon à en souligner les
tendances sur le long terme. Cette moyenne est dite mobile parce qu'elle est
recalculée de façon perpétuelle, dès lors qu'une
nouvelle donnée intègre la série en venant remplacer la
plus ancienne, modifiant ainsi la date de référence. Cette
façon de faire tend à lisser le phénomène
étudié en noyant les valeurs extrêmes dans une masse de
données davantage représentative d'une tendance moyenne.
D'une façon générale, la moyenne glissante
s'écrit :
Où
· : Représente le nombre de valeurs successives
à prendre en compte. Dans notre exemple N = 3
· : Représente la valeur de
référence.
· : Représente le rang.
Exemple :
~ 26 ~
On dispose de données mensuelles concernant
l'évolution des prix à la consommation
(inflation) et on souhaite connaître pour chaque mois
l'évolution mensuelle moyenne des prix sur un trimestre.
La moyenne trimestrielle glissante calculée pour chaque
mois tient compte tient de la valeur du mois de référence et des
valeurs des 2 mois précédents. Ainsi, la moyenne trimestrielle
calculée au mois de référence Mars donnera donc : (0.4 +
0,7 + 0,5) / 3 = 1.6/ 3 = 0,53.
Celle du mois de juin donnera
(0.4+0,2-0.1) / 3 = 0.5/ 3 = 0,16.
Remarque : on ne peut calculer la moyenne glissante pour les
deux
Mois
|
Evolution des prix
|
Moyenne glissante/ trimestre
|
01-janv
|
0,4
|
|
01-févr
|
0,7
|
|
01-mars
|
0,5
|
0,533333333
|
01-avr
|
0,4
|
0,533333333
|
01-mai
|
0,2
|
0,366666667
|
01-juin
|
-0,1
|
0,166666667
|
01-juil
|
-0,1
|
0
|
01-août
|
-0,1
|
-0,1
|
01-sept
|
-0,2
|
-0,13333333
|
01-oct
|
0
|
-0,1
|
01-nov
|
0,5
|
0,1
|
01-déc
|
0,9
|
0,466666667
|
premiers mois de la série. Crée par :
moi-même
II.1.2.2 Prévisions par la méthode
de lissage exponentiel simple
La méthode de lissage prend en compte la prévision
de la période antérieure. À cette prévision, l'on
augmente l'écart subit, pondéré d'un coefficient á
compris entre 0 et 1.
Si l'on considère :
o Pn-1 (prévision de la période antérieure
n-1)
o á (coefficient de lissage)
o Dn-1 (demande réelle de la période
antérieure n-1)
Prévision des consommations à la période
(n) : Pn = Pn-1 + á (Dn-1 -
Pn-1)
Le choix de la valeur de á se fait par essaies et
erreurs. La valeur retenue est celle qui minimise l'erreur de
prévision.
Dans la pratique, le coefficient á est proche de (1)
lorsque la demande est très fluctuante. Cependant, pour une demande
stable et qui ne présente pas de variation cyclique significative, ce
coefficient est plus proche de (0).
~ 27 ~
II.1.2.3 Prévisions par la méthode
des moindres carrées
Les données {(xi, yi), i = 1 , ,n} peuvent
àêtre représentées par un nuage de n
points dans le plan (x, y), le diagramme de dispersion. Le
centre de gravité de ce nuage peut se calculer facilement : il s'agit du
point de coordonnées (x, y) = (1 nÓn i=1xi, 1 nÓn i=1yi).
Rechercher une relation affine entre les variables X et Y revient `à
rechercher une droite qui s'ajuste le mieux possible `a ce nuage de points.
Parmi toutes les droites possibles, on retient celle qui jouit d'une
propriété remarquable : c'est celle qui rend minimale la somme
des carrés des 'écarts des valeurs observées yi `a la
droite àyi = axi + b. Si åi représente cet 'écart,
appelé aussi résidu, le principe des moindres carrés
ordinaire (MCO) consiste `à choisir les valeurs de a et de b qui
minimisent.
II.1.2.4 Prévisions par la méthode
de synthèse des besoins prévisionnels
Cette méthode est la plus utilisée par les
distributeurs. Son principe est très simple. Dans un réseau de
distribution organisé en fournisseur/clients, il s'agit pour chaque
magasin fournisseur de faire la somme des prévisions qui lui sont
transmises par l'ensemble de ses clients :
o Les prévisions commencent dans les magasins de vente
directe (vente au détail) selon les méthodes expliquées
plus haut (méthodes qualitatives et quantitatives) ;
o Les données obtenues sont transmises au magasin
fournisseur ;
o Les magasins fournisseurs de même niveau regroupent
les prévisions de leurs clients en une et transmettent à leur
tour les données consolidées à leur fournisseur ;
o Les informations remontent ainsi sur l'ensemble du
réseau de distribution jusqu'à l'usine de production. Les
données obtenues à l'usine représentent pour cette
dernière les prévisions de la demande.
~ 28 ~
II.1.3 Mise en forme du budget
des ventes
Prévoir les ventes avec exactitude et élaborer un
plan de ventes peut aider à éviter les problèmes de
trésorerie imprévus et à gérer les besoins en
matière de production, de personnel et de financement de façon
plus efficace.
La prévision de ventes représente
un outil essentiel pour gérer une entreprise de toute taille. Il s'agit
d'une prévision mois par mois du niveau de ventes qu'on espérant
atteindre. La plupart des entreprises rédigent une prévision de
ventes une fois par année.
II.1.3.1 Base des prévisions de
ventes
Les prévisions de ventes permettent de gérer
l'entreprise plus efficacement. Avant de commencer, voici quelques questions
pouvant aider à clarifier la situation :
· Combien de nouveaux clients gagnez-vous chaque
année ?
· Combien de clients perdez-vous chaque
année ?
· Quel est le niveau moyen de vos ventes pour
chaque client ?
· Y a-t-il des mois particuliers au cours desquels
vous acquérez ou perdez plus de clients que d'habitude ?
· Entreprises existantes
Le point de départ de la prévision de ventes est
le chiffre des ventes de l'année précédente.
Avant de prendre en compte le lancement d'un nouveau produit ou
une tendance économique, il faut étudier le niveau de ventes pour
chaque client au cours de l'année précédente.
Connaissez-vous des clients qui effectueront davantage, ou
moins, d'achats auprès de vous l'année prochaine ?
Dans le cas de clients qui représentent un montant
important des ventes, on leur demander s'ils envisagent de modifier leur niveau
d'achats dans un avenir proche.
· Nouvelles entreprises
Les nouvelles entreprises doivent poser des hypothèses en
se basant sur des études de marché et le bon sens.
Chaque entreprise peut également ajouter les nouveaux
clients qu'elle espère attirer sans réellement savoir qui ils
sont, ou ce qu'ils achèteront. Inscrivez simplement « nouveau
client » dans leur prévision.
Selon le type d'entreprise, on peut indiquer le volume
de ventes dans la prévision, par exemple, combien de contenants
de 3,78 litres de peinture on vend, ainsi que la valeur des ventes. En
connaissant le volume, on peut planifier les ressources nécessaires dans
des domaines tels que la production, l'entreposage et le transport.
~ 29 ~
II.1.3.2 Les hypothèses en matière
de ventes
Chaque année est différente, et elle doit donc
noter tout changement de situation qui pourrait influencer les ventes de
façon significative. Ces facteurs, connus sous le nom
d'hypothèses de prévisions des ventes,
constituent la base de la prévision.
Lorsque cela est possible, attribuez un chiffre au changement
comme indiqué dans les exemples ci-dessous. On peut ainsi avoir une
idée de l'impact que cela aura sur l'entreprise. Aussi,
indiquez le raisonnement ayant mené à chaque chiffre afin que
d'autres personnes puissent dire s'ils le trouvent réaliste.
Voici quelques exemples habituels d'hypothèses :
Le marché
· Le marché au sein duquel vous vendez croîtra
de 2 pour cent.
· Votre part de marché diminuera de 2 pour cent
en raison de la réussite d'un concurrent. Vos ressources
· Vous doublerez votre force de vente pour la porter de
trois personnes à six personnes au milieu de l'année.
· Vous dépenserez 50 % de moins en publicité,
ce qui réduira le nombre de demandes d'informations de la part de
clients potentiels. Surmonter les barrières en matière de
vente
· Vous déménagez à un meilleur
emplacement, ce qui entraînera une augmentation de 30% quant aux clients
qui achèteront l'année prochaine.
· Vous augmentez les prix de 10 % , ce qui réduira
le volume de produits vendus de 5 % ,mais qui entraînera une augmentation
globale du chiffre d'affaires de 4,5%.
Vos produits
· Vous lancez une nouvelle gamme de produits. Les ventes
seront faibles cette année et les coûts seront plus importants que
les profits, mais au cours des prochaines années, vous récolterez
les bénéfices.
· Vous disposez de produits nouvellement établis et
qui ont le potentiel d'augmenter rapidement les ventes.
· Vous disposez de produits établis qui jouissent de
ventes stables, mais qui ont un potentiel de croissance faible.
· Vous disposez de produits faisant face à un
déclin des ventes, peut-être en raison d'un produit
supérieur d'un concurrent.
En ce qui concerne les nouvelles entreprises,
les hypothèses doivent se baser sur une étude de marché et
le bon sens.
II.1.3.3 Élaborer votre prévision
de ventes
A partir des informations élaborées, de la mise en
place d'une stratégie offensive, les objectifs de ventes doivent
être définis par :
· L'établissement du budget des
ventes,
· Et simultanément l'élaboration du
budget des coûts de distribution.
~ 30 ~
La budgétisation des ventes est établie par
centre de responsabilité : par produit ou gamme
de produits, par zone géographique, par canal de
distribution, par type de clients, par période, ...
Elaboration du budget des ventes
Le budget des ventes peut faire l'objet de plusieurs
représentations adaptés aux besoins de l'entreprise. Ventilation
des ventes :
· Par produit, par catégorie, famille ou
gamme de produits,
· Par secteur géographique :
département, région,
· Par période : mois, trimestre,
· Par canal de distribution : détaillant,
grossiste, centrale d'achat,
· Par représentant,
· Par technique de vente : correspondance,
télévente, vente à domicile, distribution automatique,
...
La présentation du budget des ventes et les
ventilations retenues s'effectue par tableaux spécifiques puis tableau
récapitulatif.
Exemple de présentation.
Canaux de distribution
|
Canal 1
|
Canal 2
|
Canal3
|
Périodes
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
s...
|
Produits
|
CA
|
|
X
|
500 000
|
35 000
|
85 000
|
70 000
|
40 000
|
27 000
|
15 000
|
|
Y
|
700 000
|
40 000
|
50 000
|
50 000
|
37 000
|
48 550
|
16 000
|
|
Z
|
400 000
|
37 000
|
40 000
|
60 000
|
40 000
|
85 000
|
17 000
|
|
,,,
|
s...
|
s...
|
s...
|
s...
|
s...
|
s...
|
s...
|
|
Totaux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Crée par : moi-même
Le contrôle des ventes consiste à comparer le budget
des ventes prévues aux ventes réalisées et
constatées en comptabilité générale. Les
rapprochements des prévisions avec les réalisations font
apparaître des écarts favorables (ventes réelles
supérieures aux ventes prévues) ou défavorables lorsque
les objectifs prévus non pas été atteints. L'écart
relatif au chiffre d'affaires peut être dû à deux
éléments : le prix de vente et la quantité. D'où,
deux écarts :
o Un écart sur prix (E/P) = (Prix réel -
Prix prévu) x Quantité réelle
o Un écart sur quantité : (E/Q) =
(Quantité réelle - Quantité prévue) x Prix
Prévu.
~ 31 ~
L'analyse des écarts devrait aboutir à des prises
de décisions relatives :
· À la politique des prix
pratiquée,
· À la qualité des
produits,
· À la promotion des ventes,
· À la force de vente, · au
réseau de distribution, ...
Exemple de présentation.
Produits
|
Mois de janvier
|
|
Réalisation
|
Écarts
|
|
|
+
|
-
|
Produit D
|
|
|
|
|
Produit E
|
|
|
|
|
Produit F
|
|
|
|
|
,,,,
|
|
|
|
|
Totaux
|
|
|
|
|
|
Crée par : moi-même
II.1.3.4 Éviter les pièges en
matière de prévision
Les cinq pièges communs en matière de
prévision sont : Prendre ses désirs pour des
réalités
Il est vraiment trop facile d'être trop optimiste. Il
est préférable de se reporter à la prévision de
l'année précédente pour voir si vos chiffres
étaient réalistes.
Les nouvelles entreprises doivent éviter de faire
l'erreur d'étudier le niveau de ventes dont elles ont besoin afin que
l'entreprise soit viable, puis d'inscrire ce chiffre comme représentant
la prévision.
Il faut également évaluer s'il est physiquement
possible d'atteindre les niveaux des ventes qu'on prévoit. Par exemple
:
· Un taxi peut seulement effectuer un certain nombre de
trajets vers l'aéroport chaque jour
· Une machine peut seulement produire un nombre
donné de composantes pour chaque quart de travail
· Une équipe de ventes peut seulement rendre visite
à un certain nombre de clients chaque semaine
v Ignorer vos propres
hypothèses
Assurez-vous que vos hypothèses se rapportent à
la prévision détaillée en matière de ventes,
autrement vous pouvez vous retrouver avec des informations
complètement
~ 32 ~
contradictoires. Par exemple, si vous prenez pour
hypothèse un repli du marché et un repli de la part de
marché, il est alors illogique de prévoir une augmentation des
ventes.
v Déplacer les buts
Assurez-vous que la prévision soit finalisée et
acceptée dans un délai fixé. Si vous passez beaucoup de
temps à raffiner la prévision, cela pourrait vous empêcher
de vous concentrer sur vos cibles. Évitez d'apporter des ajustements
excessifs à la prévision, même si vous découvrez
qu'elle est trop optimiste ou trop pessimiste.
v Absence de consultation
Vos vendeurs ont probablement la meilleure connaissance de ce
que vos clients ont l'intention d'acheter, alors :
· Demandez-leur leur avis
· Donnez-leur du temps pour qu'ils se renseignent
auprès de leurs clients à ce sujet
· Obtenez l'accord de l'équipe des ventes quant aux
cibles qui seront fixées
v Absence de rétroaction
Lorsque vous aurez élaboré votre prévision
de ventes, vous aurez besoin d'une personne pour en discuter. Choisissez une
personne d'expérience, votre comptable ou un vendeur principal, pour
revoir le document au complet.
II.1.3.5 Créer un plan de
ventes
Les questions auxquelles il faut répondre dans le plan de
ventes sont :
· Sur quoi allez-vous mettre l'accent ?
· Qu'allez-vous changer ?
· En termes pratiques, quelles étapes sont
concernées ?
· Quels territoires et quelles cibles allez-vous
attribuer à chaque vendeur ou à chaque équipe ? Le plan
des ventes débutera par quelques objectifs
stratégiques. Voici quelques exemples :
· Pénétrer le marché municipal en
adaptant le produit à ce marché
· Ouvrir un magasin dans une zone que vous estimez au
potentiel de générer beaucoup de ventes
· Augmenter la moyenne des ventes par client
Vous pouvez alors expliquer les
étapes qui vous permettront d'atteindre ces objectifs. Utilisez
des objectifs qui sont SMART : stratégiques,
mesurables, réalisables, réalistes, limités dans le
temps.
Si on utilise l'exemple de la pénétration dans
le marché municipal, les étapes pourraient être les
suivantes :
· Embaucher un vendeur ayant l'expérience du
marché municipal avec un salaire de 20 000 DH d'ici le début du
mois de février
· Compléter la formation du vendeur d'ici la
mi-avril
· S'assurer que tout changement que l'équipe de
développement de produit a accepté d'effectuer soit prêt
à piloter d'ici le début du mois d'avril
~ 33 ~
En plus de planifier de nouveaux produits et de nouveaux
marchés, expliquez comment on va améliorer les ventes et les
marges bénéficiaires en ce qui concerne les produits et les
marchés existants.
Il est souvent utile d'identifier de quelle façon on
abattra les barrières en matière de ventes :
· Pouvez-vous augmenter les niveaux d'activité de
l'équipe des ventes ; davantage d'appels téléphoniques par
jour, ou davantage de visites aux clients par semaine ?
· Pouvez-vous augmenter le taux de conversion d'appels en
ventes grâce à une meilleure formation en matière de
ventes, de meilleurs documents de soutien en matière de ventes ou une
amélioration des intéressements en matière de ventes ?
II.1.4 Budget des frais de
distribution
La prévision des coûts de distribution suit
logiquement la prévision des ventes. Ces charges de distributions,
directes ou indirectes, variables ou fixes incluent :
· les salaires et commissions sur ventes des
représentants et commerciaux,
· les frais d'emballages,
· les frais de transport sur ventes,
· les frais d'études de marché,
· les frais des campagnes publicitaires,
· les charges de personnel : de la direction commerciale,
des magasins, du service après-vente, ...
· les amortissements des matériels et locaux de la
distribution, etc...
· les redevances en cas de franchise,
· les loyers, assurances, etc...
ANALYSE DES FRAIS DISTRIBUTION.
Les frais de distribution constatés peuvent être
différents des frais prévus lors de l'élaboration des
budgets et pour différentes raisons :
· non-respect des contrats et des engagements,
· hausse des prix de la publicité,
· surconsommation et gaspillage,
· hausse des rémunérations des commerciaux,
accroissements des charges de transport, d'assurances, etc...
Exemple.
On examine les frais de distribution du mois actuel pour la
Société FOUTSI.
~ 34 ~
Les informations disponibles dans le budget des frais de
distribution et les dépenses réelles pour le mois de Janvier sont
les suivantes :
Charges
|
Prévues (500 unités)
|
Réelles
(450)
|
Charges variables :
|
|
|
Frais de transport sur ventes
|
10000
|
11000
|
Fournitures d'emballages
|
8000
|
7000
|
Totaux CV
|
18000
|
18000
|
Charges fixes :
|
|
|
Assurances
|
8000
|
8500
|
Entretien des locaux et du matériel
|
6000
|
5500
|
Salaires et charges sociales
|
30000
|
32000
|
Amortissements
|
5000
|
5000
|
Totaux CF
|
49000
|
51000
|
Totaux généraux
|
67000
|
69000
|
|
Créé par
. · moi même
1°) On établit le budget flexible des frais des
distributions pour l'activité réelle constatée. 2°)
On évalue les écarts et préciser ceux qui semblent les
plus significatifs.
II.1.4.1 TABLEAU DE CALCUL DU BUDGET FLEXIBLE DES
FRAIS DE DISTRIBUTION
Charges
|
Prévues (500 unités)
|
Réelles
(450)
|
Budget
(450)
|
Charges variables :
|
|
|
|
Frais de transport sur ventes
|
10000
|
11000
|
9000
|
Fournitures d'emballages
|
8000
|
7000
|
7200
|
Totaux CV
|
18000
|
18000
|
16200
|
Charges fixes :
|
|
|
|
Assurances
|
8000
|
8500
|
8000
|
Entretien des locaux et du matériel
|
6000
|
5500
|
6000
|
Salaires et charges sociales
|
30000
|
32000
|
30000
|
Amortissements
|
5000
|
5000
|
5000
|
Totaux CF
|
49000
|
51000
|
49000
|
Totaux généraux
|
67000
|
69000
|
65200
|
|
Créé par
. · moi même
II.1.4.2 TABLEAU D'EVALUATION DES
ECARTS
~ 35 ~
Charges
|
Réelles
(450)
|
Budget
(450)
|
Ecarts
|
|
Défavorable
|
Charges variables :
|
|
|
|
|
Frais de transport sur ventes
|
11000
|
9000
|
|
2000
|
Fournitures d'emballages
|
7000
|
7200
|
-200
|
|
Totaux CV
|
18000
|
16200
|
-200
|
2000
|
Charges fixes :
|
|
|
|
|
Assurances
|
8500
|
8000
|
|
500
|
Entretien des locaus et du matériel
|
5500
|
6000
|
-500
|
|
Salaires et charges sociales
|
32000
|
30000
|
|
2000
|
Amortissements
|
5000
|
5000
|
|
|
Totaux CF
|
51000
|
49000
|
-500
|
2500
|
Totaux généraux
|
69000
|
65200
|
-700
|
4500
|
Ecart sur frais de distribution
|
3800
|
3800
|
|
Créé par :
moi même
II .2 Tableaux de bord
II.2.1 Introduction
La comptabilité de gestion et le contrôle
budgétaire produisent une information détaillée,
exhaustive. En revanche, la gestion d'une organisation (un service, une
entreprise, un groupe, une organisation publique...) requiert des informations
synthétiques et triées. C'est le rôle du tableau de bord et
du reporting.
Le premier fournit au responsable des outils pour mesurer la
performance de l'entreprise. Dans ce sens, il permet un soutien informationnel
pour une meilleure prise de décision et une direction plus
réfléchie des opérations et de la stratégie
d'ensemble.
Le reporting est un système normalisé de
remontée de l'information essentiellement, mais non exclusivement,
comptable et budgétaire après un travail de synthèse et de
tri. Seule l'information significative et pertinente doit circuler sous peine
d'engorgement des circuits de décision. La reddition des comptes est la
contrepartie de la liberté de décision laissée aux niveaux
hiérarchiques inférieurs.
Notre étude consistera donc à nous
intéresser de plus près à ces deux concepts que sont le
tableau de bord et le reporting que nous présenterons d'abord
séparément avant de les confronter pour en faire ressortir les
similitudes et les différences.
~ 36 ~
II.2.1.1 LE TABLEAU DE BORD
Le tableau de bord est un outil de pilotage
d'une entreprise constitué de plusieurs
indicateurs de performance et qui a pour principales vocations
d'anticiper les évolutions prévisibles et d'inciter le chef
d'entreprise à prendre des décisions.
Le tableau de bord comprend donc d'un ensemble de mesures de
performance et permet un soutien informationnel fiable pour les
organisations
Une mesure de performance est une unité de mesure
permettant d'évaluer un aspect
spécifique de l'organisation. Elle est toujours
liée à un objectif à atteindre. Elle peut prendre une
dimension temporelle, dimensionnelle, monétaire, statistique ou
autre.
La mise en place d'un système de tableau de bord de
gestion n'a de sens que si elle
reçoit l'appui total de la Direction
Générale. La formulation des tableaux de bord doit être,
pour un responsable, l'occasion de faire participer ses principaux
collaborateurs.
La présentation des tableaux de bord doit être
claire et faciliter l'exploitation des information (des données ne
deviennent des informations que dans la mesure où elles permettent de
prendre des actions correctives : il faut éviter des tableaux trop
complexes, et parfois recourir à des graphiques dans la mesure où
ils ne sont pas trop sophistiqués
La Typologie des tableaux de bord, on distingue
trois catégories de Tableaux de Bord
Comme nous venons de le voir, la finalité principale d'un
TB est de piloter une activité, c'est-à-dire prendre des
décisions pour agir à partir de résultats
constatés. Il peut toutefois également être utilisé
pour analyser une situation : comprendre les raisons d'un échec (ou
même d'un succès), anticiper des menaces, etc. Ce qui donne 3
finalités :
· Le pilotage opérationnel : il
assure le suivi de l'exécution de tâches au niveau des
opérations et de la mise en oeuvre d'un plan d'actions - exemple :
nombre de nouveaux clients pour les vendeurs, taux de rupture de stock pour le
service approvisionnement, taux de décroché pour un call-center,
gestion de projet, tableau de bord de gestion pour le suivi budgétaire,
gestion des risques, etc. Piloter son entreprise devient "Agile" - la
réactivité est un facteur clé de succès. Avec ces
outils d'aide à la décision, il est aisé de mettre en
oeuvre des actions correctives appropriées si la situation l'exige.
· Le pilotage stratégique : il
donne une vision globale des activités de l'entreprise au comité
de direction (progression du chiffre d'affaires, nombre de clients, parts de
marché, évolution de la rentabilité...) et aux parties
prenantes. Voir le tableau de bord prospectif de Kaplan et Norton. Il facilite
la prise de décision.
~ 37 ~
·
L'analyse de données : cette utilisation
est moins conventionnelle que les autres. Son objectif n'est pas de
délivrer de l'information synthétique et opérationnelle,
mais au contraire donner de la matière pour la compréhension des
chiffres. Une des applications est l'amélioration continue des
processus. Nous sommes dans la recherche de causes. Il est permis de
s'interroger s'il s'agit encore d'un tableau de bord sans remettre bien
sûr en cause son utilité.
Nous commencerons par faire un bref survol de l'historique de cet
outil, avant d'expliquer plus en détail en quoi cet outil est un outil
de communication de la stratégie et de la gestion de la performance,
pour conclure sur les principales critiques de la littérature
vis-à-vis de cet outil.
Historique du tableau de bord
Kaplan et Norton ont rendu célèbre le tableau de
bord dans un article de 1992, publié dans le Harvard Business Review
: « The Balanced Scorecard : Measures That Drive Performance ».
Ce texte est issu de la volonté des deux chercheurs de mesurer les
facteurs à l'origine de la performance d'une institution. Selon un credo
partagé avec Lord Kelvin, physicien britannique de la fin du
19ème siècle :
{ If you cannot measure it, you can't improve it
}
La publication du texte en 1992 a entrainé l'adoption
du tableau de bord par plusieurs organisations publiques ou privées pour
l'implémentation de leur stratégie. Toutefois, le tableau de bord
en tant qu'outil de gestion et de mesure de la performance n'est pas une
idée nouvelle au début des années 1990, puisque d'autres
organisations avaient déjà adopté un modèle
semblable auparavant.
Parmi les plus anciens modèles de tableaux de bord,
certains se trouvent en France. À l'époque, le tableau de bord
était surtout le fruit du travail d'ingénieurs, dont la
volonté était d'offrir un outil aux dirigeants et aux
ingénieurs pour ne pas qu'ils perdent de vue leurs organisations, et
pour leur permettre de les observer et de les analyser de la manière la
plus efficace et efficiente possible (Lebas, 1994). Cet outil est venu
modéliser ce qui n'était pas visible, permettant ainsi de
représenter et synthétiser la réalité de
l'organisation.
Selon Pezet (2007), à partir de la seconde
moitié du 19ème siècle, les dirigeants
élaborent un système d'information de gestion présentant
les données, pour l'essentiel sous forme narrative, au travers d'un
« rapport hebdomadaire » ou « journal de marche ».
La révolution industrielle entraine la croissance de la taille des
entreprises et leur complexité. Le besoin des gestionnaires de plus
d'informations statistiques descriptives de la réalité
opérationnelle se fait de plus en plus important.
En 1936, Robert Satet (Pezet, 2007) propose un
contrôle budgétaire permettant la
direction rationnelle des affaires. À travers son
contrôle budgétaire, il propose l'adoption d'une «
documentation appropriée », ou ce qu'il définit aussi
comme des « statistiques dont une
~ 38 ~
sélection judicieuse est de rigueur pour atteindre
le but que l'on se propose ». Par exemple, Satet considère
dans le cas d'une organisation textile trois groupes de statistiques :
statistiques commerciales et économiques, statistiques industrielles et
statistiques financières. Ce système de gestion, que Satet
regroupe dans un contrôle budgétaire, semble déjà
définir les fondements de ce qu'on appellera plus tard le tableau de
bord.
Un modèle plus proche de la conception actuelle du
tableau de bord remonte au début des années 1950, avec le projet
de General Electric (GE) de développer les mesures de performance de ses
unités d'affaire (Kaplan et Norton, 2001). Pour ce faire,
l'équipe en charge du projet développa huit axes financiers et
non financiers de mesure de la performance tels qu'ils apparaissent dans cette
liste :
· Profitabilité
· Part de marché
· Productivité
· Leadership du produit
· Responsabilité
sociale
· Développement des ressources
humaines
· Attitudes des
employés
· Balance entre objectifs long terme et court
terme.
Avec l'expérience de GE, le tableau de bord
n'était plus un outil de gestion réservé à la haute
direction. En étudiant le cas de GE, Drucker (1958) introduit
le management par objectif et soutient ainsi une démocratisation de
l'outil à tous les paliers de l'entreprise. À travers un choix
judicieux d'objectifs de performance pour chaque employé, une
organisation pourra atteindre une performance plus intéressante et plus
profitable pour les actionnaires :
Each manager, from the «big boss» down to the
production foreman or the chief clerk, needs clearly spelled-out objectives.
These objectives should lay out what performance the man's [sic] own managerial
unit is supposed to produce. They should lay out what contribution he and his
units are expected to make to help other units obtain their objectives. [...]
These objectives should always derive from the goals of the business
enterprise. [...] Managers must understand that business results depend on a
balance of efforts and results in a number of areas. [...] Every manager should
responsibly participate in the development of the objectives of the higher unit
of which his is a part. [...] He must know and understand the ultimate business
goals, what is expected of him and why, what he will be measured against and
how.
(Drucker, 1958, page. 126, cité par Kaplan
2008)
~ 39 ~
L'approche de Drucker est intéressante puisqu'elle
implique une intégration de
l'employé avec l'organisation. L'employé est plus
impliqué dans la gestion de l'organisation et sa participation et
compréhension de la stratégie sont mises à profit.
Plus tard, dans les années 1960, Robert Anthony
propose un cadre global de planification qui propose trois types de
systèmes de contrôle : contrôle de la planification
stratégique, de gestion et d'exploitation. Il rejoint Drucker dans une
proposition de système basé sur la décision d'objectifs,
et la définition des ressources nécessaires à l'atteinte
de ces objectifs.
The process of deciding upon objectives, on changes in these
objectives, on the resources used to attain these objectives, and on the
policies that are to govern the acquisition, use, and disposition of these
resources
(Kaplan, 2008, page. 6)
Il se fait précurseur de ce que l'on définira plus
tard comme la carte stratégique, puisqu'il soutient que la planification
doit reposer « sur une estimation d'une relation de
cause-à-effet entre le cours d'une action et un résultat
désiré » (Kaplan, 2008, page. 6).
Dans le cadre du management de l'entreprise et de sa performance,
les outils comptables et budgétaires laissent apparaître des
insuffisances dues à la fois aux conditions concrètes de leur
mise en oeuvre, mais aussi aux limites inhérentes à ces outils :
informations uniquement financières, tops agrégés, souvent
tardives et ne donnant pas une vision des facteurs clés pour le pilotage
de l'activité.
Afin d'y remédier, on a observé la mise en place
dans certaines entreprises, en particulier en France avant la 2ème
guerre mondiale, de tableaux de bord permettant à certains responsables
d'avoir « en temps réel » une vision synthétique des
principaux indicateurs sur l'entreprise et son environnement afin de prendre
les décisions qui leur incombent dans le cadre de leurs
délégations. Les pratiques des entreprises Françaises,
pour autant qu'il soit possible d'en retracer les principales
évolutions, semblent suggérer une grande disparité quant
à l'utilisation des TB. Il reste que cette pratique est largement plus
développée en France que dans les pays anglosaxons. Parmi les
diverses raisons qui ont contribué à cet état de fait,
nous pouvons citer :
Ø Le mode de gouvernement des entreprises :
différences entre le modèle « financier » anglo-saxon,
(Reporting trimestriel des résultats comptables) et le modèle
français (fort secteur public et un poids relativement plus faible de la
bourse) ;
Ø Un besoin plus fort en France de compléter
l'outil comptable plus orienté vers la fiscalité que vers la
décision et le repoting comme le veut la tradition anglo-saxonne, au
moins en ce qui concerne les sociétés cotées ;
Ø Une forte culture d'ingénieurs en France,
ingénieurs qui ont souvent été à l'origine de ces
TB de gestion, particulièrement dans le milieu industriel.
Avant de parler de « tableaux de bord », il
faut d'abord fixer les objectifs à LT et la
stratégie.
~ 40 ~
|
|
|
Vision et mission
Objectif stratégiques
|
|
|
|
|
Plan
Opérationnel
|
|
|
Conrole budgétaire et tableaux financiers
|
Tableaux de bord opérationnels
|
Blanced Scorecard (Pilotage de la perfermance
|
Créé par moi
même
II.2.1.2 LE REPORTING
v Caractéristiques
principales
Le Reporting est un outil de suivi et
d'évaluation des performances. Il est issu de la «
responsibility accounting » qui est une notion apparue
dès le début du XXème siècle dans les grandes
entreprises américaines.
v Définition
Le Reporting est défini par J. GRAY et
JOHNSTON comme « un système de comptabilité
managériale adapté à la structure de l'organisation de
façon que chaque manager ne visualise le résultat que des aspects
dont il est responsable, c'est-à-dire qu'il est censé
gérer ». Le reporting sert donc à rendre compte du
degré de réalisation des objectifs.
v Mission du Reporting
~ 41 ~
Utilisé pour faire remonter les informations des
unités élémentaires jusqu'au sommet de la
hiérarchie, le reporting a pour mission principale, l'information de la
hiérarchie sur l'état et l'évolution des unités
décentralisées. Le reporting permet donc de rendre compte des
résultats des activités déléguées.
v À qui s'adresse le
reporting
Le reporting s'adresse autant aux actionnaires qu'au public
potentiellement investisseur et aux superviseurs internes. Le reporting est
présenté par le responsable d'une entreprise ou d'une fonction
à des personnes physiques ou morales concernées par les
activités et les résultats. La communication de données
peut, dans certains cas, être imposée par un groupement
d'associés, de clients ou de fournisseurs.
II.2.1.3 Comparaison entre le reporting et le
tableau de bord.
Ce sont deux outils d'aide à la décision
constitués d'indicateurs peu nombreux, permettant de fournir des
informations dans les délais brefs, afin de mesurer les
réalisations et de les comparer aux objectifs. L'étude
menée par les auteurs CRAY et PESQUEUX apporte des
éléments permettant de préciser les similitudes entre ces
deux notions :
CRAY et PESQUEUX
Le Tableau de Bord est un outil de
suivi composé d'indicateurs (budgétaires et
extrabudgétaires) peu nombreux, permettant aux gestionnaires de
connaître en permanence et aussi rapidement que possible les
données nécessaires au contrôle des systèmes qu'ils
pilotent. Le Reporting est quant à lui un
outil qui assure la remontée des informations des unités
~ 42 ~
élémentaires vers la direction
générale ; il comprend à la fois des
éléments empruntés au contrôle budgétaire et
au Tableau de Bord. Il y a beaucoup de ressemblances entre le Tableau de Bord
et le Reporting
Il existe toutefois des différences de forme et d'usage
entre ces deux concepts. Le Tableau de Bord est surtout utilisé pour le
pilote et la gestion opérationnelle alors que le Reporting fait remonter
les informations sur le degré de réalisation des objectifs et
sert aussi à la consolidation. Les données contenues dans le
Tableau de Bord peuvent être de natures diverses (physiques, comptables
et financières.
II.2.1.4 La structure du tableau de
bord
Plusieurs options sont possibles pour présenter les
informations
Par groupe d'indicateurs
Chiffre
d'affaires
Charges
Variable
Charges
Fixes
Indicateur
1
Indicateur
5
Indicateur
3
Indicateur
2
Indicateur
6
Indicateur
4
Crée par : moi-même
Exemple : Ventes, marge, markéting, Ressources Humaine
pour le pilotage stratégique Assembler les indicateurs par objectif en
créant des sections.
Par niveau de détail
Du plus synthétique au plus détaillé
Représentez une hiérarchie entre les indicateurs.
~ 43 ~
Progression des Ventes pour un magasin
prog
par produit
Programme
par région
Programme par
Vendeur
Crée par : moi-même
Par lien de causalité
En reliant ensemble les indicateurs qui ont un effet l'un sur
l'autre.
Niveau
d'exploitation
Vente de marchandises
Chiffre
d'affaire
Nombre de commende de marchendises
Crée par : moi-même
Le choix du graphique
Un graphique permet d'interpréter une mesure d'un seul
coup d'oeil. Il complète avantageusement les chiffres clés
affichés. Voici quelque graphique de base.
~ 44 ~
§ Représenter une
proportion
Pour visualiser un % parmi un ensemble donné, le
camembert (appelé aussi diagramme circulaire) est bien
approprié
Chiffre d'affaire N
6%
10%
25%
13%
2%
15% 29%
Fruits et Légumes Boucherie f volailles Charcutrie
Traiteur Produits de la mer Fromages
Surgelés
Crée par : moi-même
Attention toutefois de limiter la représentation des
valeurs pour ne pas rendre le graphique trop chargé et donc
illisible.
§ Représenter un ratio
Le camembert peut être utilisé, mais la jauge est
plus pertinente, car elle montre le positionnement entre 0% et 100%
Jauge
70 %
Crée par : moi-même
§ Représenter une
progression
Les graphiques de type ligne permettent de visualiser
rapidement des tendances, des progressions sur un espace-temps donné. Il
est possible également d'utiliser l'histogramme
~ 45 ~
(voir ci-dessous). Qui plus est pour mettre en valeur des
progressions positives et négatives à l'aide de couleurs.
Le niveau de réalisation de l'objectif
1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000
0
|
|
|
|
1 2 3 4 5 6 7
CA HT N Objectif CA HT N
|
Crée par : moi-même
§ Comparer des catégories, des
niveaux
L'histogramme (ou diagramme en barres ou encore "en
bâtons") est tout indiqué
pour mettre cote à cote des données afin de
faciliter la comparaison de valeurs. Pour rappel le camembert met, quant
à lui, en relief des proportions, soit des %.
Histogramme
100 000,00 MAD 90 000,00 MAD 80 000,00 MAD 70 000,00 MAD 60
000,00 MAD 50 000,00 MAD 40 000,00 MAD 30 000,00 MAD 20 000,00 MAD 10 000,00
MAD
- MAD
|
|
Produit A Produit B Produit C Produit D
|
Choix des couleurs
Elles sont là pour aider et non brouiller le message. Il
convient donc d'éviter les couleurs criardes.
L'idéal est d'utiliser des palettes, chères aux
graphistes. Vous aurez ainsi des teintes harmonieuses, agréables
à consulter.
~ 46 ~
Pour distinguer les chiffres positifs (des hausses ou des
objectifs dépassés) des négatifs (des pertes, des
objectifs non atteints), le vert et le rouge sont toujours de rigueur.
II.2.2 Les tableaux de bord de
performance
Commençons par la définition. Le
"Dashboard" a pour fonction de permettre
la
visualisation, le suivi et l'exploitation facile de
données pertinentes sous forme de chiffres, ratios et de
graphiques.
A plus haut niveau, les tableaux de bord sont
agrégés et intégrés dans le pilotage
stratégique de l'entreprise. Notamment à travers des
tableaux de bord prospectifs (Balanced Scorecards) .
Ces indicateurs ( appelés aussi KPI )
sont reliés à des objectifs dans le but de prendre des
décisions. Il s'agit d'un acronyme de Key Performance Indicator, ce qui
signifie en français : Indicateur de performance clé.
Ce sont des mesures qui permettent aux entreprises
d'évaluer la performance d'un domaine. On parle aussi de "metrics",
même si une différence existe entre ces 2 termes :
· Les KPIs sont liés à un
objectif. Exemple en marketing et en qualité : un taux de
satisfaction de client cible. Les décideurs les utilisent pour s'assurer
de l'atteinte des objectifs stratégiques et opérationnels*.
· Les "metrics" exprime la valeur quantitative
brute d'une variable ou d'un paramètre. Exemple : nombre de
visiteurs d'un site Web, nombre d'heures travaillées, etc. Un "metric"
(ou une métrique pour la version francisée) devient un KPI s'il
est relié à une valeur cible.
Ces termes d'origine anglo-saxonne, on fait leur apparition en
France avec les outils (souvent en ligne en mode SaaS) d'analyse, de reporting
et de décisionnel : business intelligence, analyse web (avec l'essor du
e-commerce), etc.
II.2.2.1 Différentes définitions de
tableaux de bord opérationnels
Ø Les tableaux de bord opérationnels concernent
principalement les outils de pilotage industriel. Ils peuvent être
déclinés à différents niveaux qu'il s'agisse de
l'atelier de fabrication (unité élémentaire de travail),
d'un secteur opérationnel comme d'un site de production pris dans son
ensemble. De façon générale, ces tableaux de bord sont
fortement marqués par la dimension industrielle de sorte qu'ils suivent
majoritairement des données physiques élémentaires
(exemple: rendement machine mesuré en nombre d'unités produites
par unité de temps) comme des indicateurs de qualité de type
logistique (cf. notamment délais de livraison).
Ø Le tableau de bord opérationnel est une forme
particulière de tableau de bord qui traite d'un horizon essentiellement
à court terme. Il représente un outil de diagnostic, de
~ 47 ~
pilotage et d'aide à la décision. Son objectif
comprend deux volets essentiels : la mesure de l'avancement des plans d'actions
décidées et l'évaluation de leur performance
Ø Le tableau de bord opérationnel est un outil
consistant à mettre sous contrôle la performance des plans
d'actions préalablement définis grâce à la
définition et au suivi de différents indicateurs de performance
et de pilotage.
II.2.2.2 Distinction avec le tableau de bord
stratégique et le tableau de bord de gestion
Contrairement au tableau de bord stratégique (Balanced
Scorecard), le tableau de bord opérationnel ne se base pas sur un
modèle de performances standardisé mais un modèle issu
d'une concertation interne. Sa démarche d'élaboration part du bas
pour aller vers le haut puis redescend vers le bas (on appelle cela une
démarche Bottom-up et top down)
Par ailleurs, il est différent du tableau de bord de
gestion consistant à comparer des prévisions aux
réalisations effectives et ce dans le but de mettre en place des actions
correctives appropriées
II.2.2.3 L'utilité du tableau de bord
opérationnel ?
La construction d'un tableau de bord opérationnel
nécessite un travail de réflexion assez simple mais
indispensable.
En fonction de la stratégie menée, des points
clefs doivent être extraits (ventes, couts, qualité,
délai). Pour chacun d'entre eux, des paramètres sont
identifiés.
Deux types d'indicateurs sont alors définis pour chaque
paramètre :
Ø Des indicateurs de performances évaluant le
niveau de performances de l'action,
Ø Et des indicateurs de pilotage mesurer le degré
d'avancement du plan d'actions.
Ces indicateurs sont choisis par les opérationnels en
concertation et sous la supervision de leur direction. Ceux-ci sont ensuite
validés par les dirigeants insérés dans le tableau de
bord.
II.2.2.4 Création d'un tableau de bord
opérationnel (de performance) :
~ 48 ~
On a les données suivent :
Région :
|
Rabat
|
Réalisé
|
693
|
Budgété
|
984
|
Part en %
|
70%
|
Produit A
|
73 497,00 MAD
|
Produit B
|
37 156,00 MAD
|
Produit C
|
15 204,00 MAD
|
Produit D
|
14 481,00 MAD
|
Total
|
140 338,00 MAD
|
|
Vente
|
N
|
N-1
|
N-2
|
N-3
|
Produit A
|
73 497,00 MAD
|
97 444,00 MAD
|
77 195,00 MAD
|
73 589,00 MAD
|
Produit B
|
37 156,00 MAD
|
47 898,00 MAD
|
21 362,00 MAD
|
33 604,00 MAD
|
Produit C
|
15 204,00 MAD
|
86 883,00 MAD
|
84 712,00 MAD
|
87 544,00 MAD
|
Produit D
|
14 481,00 MAD
|
17 024,00 MAD
|
15 047,00 MAD
|
18 835,00 MAD
|
Total
|
140 338,00 MAD
|
249 249,00 MAD
|
198 316,00 MAD
|
213 572,00 MAD
|
|
UNITES DE PRODUCTION
% Réalisé vs
Budgété
73 497,00 DHS
37 156,00 DHS
15 204,00 DHS 14 481,00 DHS
Produit A Produit B Produit C Produit D
~ 49 ~
Indice de Performance
70 %
Part de chaque produit
59%
10%
6%
25%
Produit A Produit B Produit C Produit D
Réalisation des Ventes
47%
3%
Les Ventes de N , N-1 , N-2 , N-3
120 000,00 MAD
100 000,00 MAD
80 000,00 MAD
60 000,00 MAD
40 000,00 MAD
20 000,00 MAD
- MAD
N N-1 N-2 N-3
Produit A Produit B Produit C Produit D
Crée par : moi-même
~ 50 ~
II.2.3 Les tableaux de bord de
contrôle des couts
Le tableau de bord de gestion ou tableau de bord
budgétaire est un outil de pilotage de
l'entreprise condensant les données les plus
essentielles. Il a pour objectif d'évaluer le niveau de performance de
la gestion de la société et ainsi d'aider à la prise de
décision.
II.2.3.1 Le tableau de bord de gestion : un
outil de pilotage pour le dirigeant
Véritable outil de pilotage et de suivi de la
performance, le tableau de bord de gestion est un document clé pour le
chef d'entreprise et les cadres dirigeants. Il présente sous un format
synthétique, graphique et lisible une série d'indicateurs
stratégiques et essentiels pour la bonne gestion de
l'entreprise.
Les indicateurs pris en compte varient selon le secteur
d'activité de l'entreprise et de ses priorités, mais on retrouve
fréquemment la trésorerie, les volumes des ventes, le
carnet de commandes, la masse salariale... Le tableau de bord de
gestion fait ainsi état de la performance de la gestion de l'entreprise
par rapport aux événements passés et en fonction de ceux
à venir. Il permet ainsi de déterminer des variables, de fixer
des objectifs. Ces derniers sont observés et analysés selon leur
variation dans le temps sur une durée définie à l'avance
(mois, semaines, jours).
Outil-clé, le tableau de bord de gestion permet de
déceler les dangers ou les opportunités qui planent sur
l'entreprise. Il permet entre autres d'anticiper une baisse du chiffre
d'affaires, d'optimiser le fond de roulement ou
encore d'augmenter les chances de décrocher un contrat.
II.2.3.2 Définir les objectifs et les
besoins de l'entreprise
Le tableau de bord de gestion a dès sa conception une
finalité précisément définie. Il peut s'agir
d'assurer un suivi sur le long terme des performances générales
et de la situation budgétaire de l'entreprise, mais aussi
d'accroître le chiffre d'affaires, piloter le lancement
d'un nouveau produit, raccourcir les délais de livraison, redresser le
taux de satisfaction des clients...
Les tableaux de bord se distinguent généralement
selon leur vision temporelle. Ainsi, les tableaux de bord immédiatement
mobilisables pour un suivi au jour le jour de l'activité font partie
de la famille des tableaux opérationnels. Les
tableaux prospectifs sont quant à eux davantage
adaptés à une stratégie sur le long
terme.
~ 51 ~
II.2.3.3 Modèle de Tableau de bord
budgétaire (de gestion) :
Budget d'entreprise
Budget réel
|
22 500,00 MAD
|
70 700,00 MAD
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RÉSUMÉ
|
BUDGET
|
RÉEL
|
MOINS/PLUS
|
Revenu total
|
73 200,00 MAD
|
70 700,00 MAD
|
2 500,00 MAD
|
Dépenses totales
|
24 230,00 MAD
|
22 500,00 MAD
|
1 730,00 MAD
|
|
BUDGET RÉEL MOINS/PLUS
REVENU
REVENU D'EXPLOITATION Catégorie 1
Catégorie 2 Catégorie 3 Catégorie 4 Catégorie 5
Catégorie 6 Catégorie 7
60
|
000,00 MAD
|
60
|
000,00 MAD
|
2
|
000,00 MAD
|
1
|
500,00 MAD
|
1
|
000,00 MAD
|
1
|
000,00 MAD
|
|
550,00 MAD
|
|
200,00 MAD
|
5
|
500,00 MAD
|
5
|
500,00 MAD
|
3
|
000,00 MAD
|
2
|
000,00 MAD
|
1
|
150,00 MAD
|
|
500,00 MAD
|
|
0,00 MAD -500,00 MAD 0,00 MAD -350,00 MAD 0,00 MAD -1 000,00
MAD -650,00 MAD
TOTAL 73 200,00 MAD 70 700,00 MAD
DÉPENSES
Assurance
CHARGES D'EXPLOITATION Comptabilité
& Juridique
Cotisations & abonnement
Publicité
Dépréciation
Dépenses d'intérêts
22 500,00 MAD
|
22 500,00 MAD
|
250,00 MAD
|
|
400,00 MAD
|
|
440,00 MAD
|
|
200,00 MAD
|
|
150,00 MAD
|
|
|
-250,00 MAD
-400,00 MAD
-440,00 MAD
-200,00 MAD
-150,00 MAD
0,00 MAD
~ 52 ~
Maintenance/Améliorations
0,00 MAD
Taxes & Permis
-290,00 MAD
290,00 MAD
Téléphone
0,00 MAD
Déplacements
0,00 MAD
Services publics
0,00 MAD
Hébergement web & domaines
24 230,00 MAD 22 500,00 MAD
SALAIRES
Dépenses salariales
0,00 MAD
Salaires & paies
0,00 MAD
Salaires de l'entrepreneur
0,00 MAD
0,00 MAD 0,00 MAD
BUREAU
Fournitures de bureau
0,00 MAD
Affranchissement
0,00 MAD
Nettoyage
0,00 MAD
0,00 MAD 0,00 MAD
FORMATION Vidéo/DVD
0,00 MAD
Intervenants extérieurs
0,00 MAD
Formation en classe
0,00 MAD
Certifications
0,00 MAD
0,00 MAD
SANTÉ
Assurance maladie
0,00 MAD
Abonnement au club de gym
0,00 MAD
Assurance vie
0,00 MAD
0,00 MAD 0,00 MAD
CONVENTIONS Billets d'avion
0,00 MAD
Logement 0,00 MAD
Nourriture 0,00 MAD
Location de véhicules 0,00 MAD
0,00 MAD 0,00 MAD
TOTAL 24 230,00 MAD 22 500,00 MAD
Quel que soit la taille de la société, avoir
un budget en place est essentiel à la croissance de la
société. Le budget d'entreprise aidera à prendre des
décisions stratégiques sur les opportunités de croissance,
celles où il faut faire des réductions, et l'état
général de l'entreprise.
~ 53 ~
II.2.4 Les tableaux de bord
orientés stratégie
Prévision des ventes
Le Balanced Scorecard, souvent appelé tableau de bord
stratégique, représente un tableau de bord essentiel au pilotage
de la stratégie d'une entreprise. Ce tableau de bord prospectif la
décline en une série d'indicateurs destinés à
mesurer la performance de l'entreprise.
II.2.4.1 Définition du tableau de bord
prospectif
Le Balanced Scorecard est un tableau conçu par R. S
Kaplan et D. Norton qui traduit la mission et la stratégie de
l'entreprise en un ensemble d'indicateurs de performance constituant la base
d'un système de pilotage de la stratégie. Il mesure la
performance de l'entreprise selon 4 axes équilibrés :
Ø Résultats financiers (apports de
l'entreprise à ses actionnaires),
Ø Performance envers les clients (apports de
l'entreprises à ses clients),
Ø Processus internes (processus dans lesquels
l'entreprise doit exceller pour réussir),
Ø Et apprentissage organisationnel
(capacité de l'entreprise à changer et à
s'améliorer pour devenir une organisation apprenante)
II.2.4.2 L'utilité du tableau de bord
prospectif
Le tableau de bord prospectif permet tout d'abord de clarifier
la vision stratégique d'une entreprise, de la faire vivre et
d'identifier les leviers d'action de la performance.
Ensuite, il permet de procéder
régulièrement à des bilans stratégiques et
d'assurer un retour d'expérience sur la stratégie adoptée
afin de permettre de l'affiner progressivement.
Cette planification permet de décliner des objectifs
à long terme (objectif stratégiques) en objectifs à court
terme (objectifs opérationnels). Il représente, à ce
titre, un véritable outil de management de la stratégie.
II.2.4.3 La construction d'un tableau de bord
prospectif
La construction d'un tableau de bord prospectif -Balanced
Scorecard - est relativement simple en pratique.
Tout d'abord, les dirigeants de l'entreprise doivent identifier
la vision de l'entreprise (son avenir dans 10,15 ou 20 ans), sa mission (sa
raison d'être), ainsi que ses valeurs (sa culture).
Ensuite, ils doivent mener une analyse SWOT (Strength,
Weaknesses, opportnities and Threats) afin d'analyser les forces et
les faiblesses de l'entreprise et d'identifier les menaces et les
opportunités de son environnement concurrentiel.
~ 54 ~
Les facteurs clé de succès (paramètres
à maitriser pour survivre dans un environnement concurrentiel) sont, par
la suite, isolés. Ces FCS vont être
déclinés en plan d'actions qu'il convient de déployer pour
atteindre les niveaux de performance attendus. S'en suit enfin une phrase de
feedback, d'apprentissage et d'ajustement de la stratégie.
Chaque plan d'actions doit être basé sur les axes
présentés ci-dessous. Et, pour chacun ces 4 axes, quatre
séries de données doivent être identifiées :
Ø Les objectifs que se fixe
l'entreprise,
Ø Les initiatives à mettre en oeuvre
pour atteindre les objectifs,
Ø Les indicateurs qu'elle a défini
pour mesurer ses performances,
Ø Les valeurs cibles représentatives
de la performance standard observée
II.2.4.4 Modèle de Tableau de bord
prospectif (Balanced Scorecard) :
Tableau De Bord équilibré -
Prospectif
Finance
|
Indicateur
|
Résultat
|
Cible
|
Ecart
|
Ratio de rentabilité
|
18%
|
15%
|
3%
|
Ratio de dette
|
29%
|
30%
|
-1%
|
Taux de rotation des comptes clients
|
0,07
|
8
|
-1
|
Réduction des cout d'opération
|
245000
|
250000
|
-5000
|
Taux de rotation des comptes fournisseurs
|
9
|
6
|
3
|
|
Clients
|
Indicateur
|
Résultat
|
Cible
|
Ecart
|
Clients récurrents (maintenus)
|
333
|
325
|
8
|
Satisfaction des besoins sur 10
|
7
|
7
|
0
|
Programme de fidélité
|
Non
|
Oui
|
-1
|
Taux d'abandon
|
7%
|
8%
|
-1%
|
Valeur à vie
|
150000
|
20000
|
5000
|
|
~ 55 ~
Processus Internes
|
Indicateur
|
Résultat
|
Cible
|
Ecart
|
Bureau sans papier
|
Oui
|
Oui
|
0
|
Centralisation des TI
|
Non
|
Oui
|
-1
|
Remplissage des postes vacants
|
Oui
|
Oui
|
0
|
Cycle d'embouche (jrs)
|
28
|
30
|
-2
|
Cycle d'approbation des factures (jrs)
|
29
|
30
|
-1
|
|
Apprentissage et croissance
|
Indicateur
|
Résultat
|
Cible
|
Ecart
|
Développement de nouvelles régions
|
5
|
4
|
1
|
Formation de nouveaux contremaitres
|
4
|
3
|
1
|
Recrutement de partenaires
|
3
|
2
|
1
|
Nombre de produits innovants
|
1
|
2
|
-1
|
Plan de développement des employés
|
Non
|
Oui
|
-1
|
|
Crée par : moi-même
Le succès d'un tableau de bord prospectif est
conditionné à une bonne communication
avec le personnel opérationnel. Il est indispensable
de s'octroyer son adhésion mais aussi d'impliquer tous les niveaux
hiérarchiques de l'entreprise.
III. EXEMPLES D'ADAPTATION DU
CONTROLE DE GESTION
III.1 Adaptation dans les PME
Le rôle du contrôle de gestion dans une PME est
identique et tout aussi important dans une entreprise plus grande. Les outils
et les procédures du contrôle de gestion lui sont applicable en
respectant ces spécificités, mais la pratique montre que le
contrôle de gestion est peu formalisé et consiste seulement
à agir lorsque des difficultés spécifiques apparaissant.
C'est une gestion par exception des opérations courantes.
La position dans l'organigramme sera fonction du nombre de
personnes et des services mis en place :
Ø Ce peut être le comptable chargé de la
comptabilité générale et analytique qui élabore les
budgets et utilise les techniques du contrôle.
~ 56 ~
Ø Ce peut être le dirigent si l'entité est
petite ou s'il souhaite coordonner et suivre lui-même les
activités.
La réalité des entreprises est loin de correspondre
aux démarches théoriques proposées pour le contrôle
de gestion. Si la comptabilité générale existe dans les
entreprises, la comptabilité analytique apparait peu fréquemment
et le contrôle de gestion encore moins.
III.1.1 Exemples des PME qui
font du Contrôle de gestion à travers des tableaux de bord
:
~ 57 ~
III.2 Adaptation dans un cabinet
d'expert-
comptable
Le Contrôle de gestion au sein du cabinet d'expertise
comptable est important pour une meilleure gestion des compétences et de
l'organisation du travail. Pour mieux comprendre comment fonction le
contrôle de gestion dans les cabinets d'expertises voilà deux
études faites par Carssus et Pendaries
Carassus (2006) propose une étude sur
l'existence des outils de contrôle dans un cabinet d'expertise comptable
de taille moyenne. Dans cette recherche, l'auteur a décrit les
principales insuffisances de ces outils faces aux mutations de leur
environnement. Les outils sont axés autour de la fixation des objectifs,
la gestion des ressources humaines et le suivi des réalisations. Pour ce
qui est de la fixation des objectifs, les outils existants et utilisés
sont une démarche budgétaire, l'organisation des équipes
et des plannings. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, la
gestion de la formation se fait par un suivi inventorié dans un tableau
pour préserver l'historique, des prises de notes sont effectuées
par le responsable pour les entretiens individuels. Enfin pour le suivi des
réalisations, les outils utilisés sont la gestion du temps et des
indicateurs quantitatifs souvent financiers qui permettent une
vérification de l'avancement des travaux et un contrôle
budgétaire en calculant les écarts entre les prévisions et
les réalisations.
Pendaries (2012) constatent que les outils
rencontrés dans les cabinets sont fondés sur des approches
traditionnelles de comptabilité analytique comme par exemple le
coût horaire, le coût complet, le coût partiel. Le
contrôle du profit est effectué par le temps passé sur les
dossiers. Ce qu'ils nomment le système de pilotage par les coûts
horaires. L'indicateur utilisé est alors la marge sur coût
variable, ou bien la marge sur coût direct. Les charges dans un
cabinet sont majoritairement composées de charges fixes de personnel.
C'est pourquoi les cabinets d'expertise accordent une importance
particulière aux heures passées sur les dossiers par les
collaborateurs. Ainsi, la méthode des coûts partiels
permet en calculant la marge sur coûts directs de mesurer
la performance dans les cabinets. La méthode des coûts
complets est plus difficile à mettre en oeuvre car elle
nécessite de choisir des clefs de répartition des charges
indirectes qui sont souvent imprécises à cause de leur
caractère arbitraire. Dans ce sens-là, cette méthode est
très peu retenue dans le calcul des coûts des missions.
~ 60 ~
Carrasssus propose une autre approche pour
suivre la valeur dans un cabinet, celle du Balanced Scorecard (BSC) de
Kaplan et Norton. Selon l'auteur, la mise en place d'outils de
pilotage de la performance est justifiée par les nombreuses contraintes
d'ordre économique, technologique et financière de
l'environnement des cabinets d'expertise comptable. Pour Meyssonnier
(2011) l'une des caractéristiques des entreprises de service
(dont les cabinets d'expertise comptable) est la gestion des
relations étant donné que la prestation est coconstruite avec le
client. Un outil comme le BSC (Kaplan et Norton, 2009) lui semble adapté
à ce contexte des activités de service. Le BSC avec sa
caractéristique multidimensionnelle regroupe divers indicateurs en
interaction avec les différentes dimensions (financières
; commerciales et satisfaction du client ; processus de transformation et
à la chaine de valeur ; la connaissance et aux savoirs
faire).
III.2.1 Les indicateurs de la
performance retenus dans chaque dimension
~ 61 ~
III.2.2 Une typologie des
cabines d'audit légal
~ 62 ~
|