II- Les blocages psychologiques à la prise de
conscience et à l'engagement
« Si on ne questionne pas nos barrières mentales,
on restera dans nos prisons », François Taddei
Il existe de très nombreuses raisons qui expliquent
pourquoi la prise de conscience et le passage à l'action sont si
difficiles. Les recherches dans le domaine sont foisonnantes, et les blocages
à l'ac-tion et à la prise de conscience sont très nombreux
et encore difficiles à catégoriser et prioriser. Beaucoup de
raisons sont structurelles et au-delà du contrôle de l'individu,
comme nous l'avons vu avec le verrouillage sociotechnique de nos
sociétés. Mais ces blocages structurels ne peuvent expliquer
à eux-seuls l'inaction, et ne signifient pas que l'on ne peut rien faire
; il y a aussi de nombreux blocages psychologiques que nous pouvons chacun
réussir à lever. Nous présenterons ici les principales
barrières cognitives, sociales, émotionnelles, et culturelles
à la prise de conscience et à l'enga-gement écologiques,
ainsi que leurs conséquences.
1) Barrières cognitives
Le premier grand type de barrière tient à notre
connaissance des enjeux, et à la capacité limitée du
cerveau à recevoir et traiter ces informations.
Cela inclut d'abord la capacité limitée du
cerveau humain à penser à long terme et loin de nous. La
psychologue Robert Gifford, qui a étudié ce qu'il appelle les
« Dragons de l'Inactions », parle d'
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« ignorance du cerveau primitif ».
L'instinct de survie qui a guidé l'humanité pendant des
milliers d'années a en effet rendu nos cerveaux plus aptes à
utiliser notre instinct pour la résolution de l'im-médiat concret
et visible, plutôt que notre raison pour la résolution du
lointain. Or, les changements climatiques et autres crises
socio-écologiques ne sont pas toujours immédiatement perceptibles
et tangibles dans nos sociétés occidentales. Cette
distance à la fois temporelle et spatiale rend
difficile le traitement de l'information par le cerveau, qui, sans
expérience et projection émotionnelle, privilégie les
problèmes de court terme et touchant la personne de plus près.
Daniel Gilbert, professeur de psychologie à Harvard explique cyniquement
: « De nombreux écologistes disent que le changement climatique est
trop rapide. En fait, il est trop lent. Trop lent pour obtenir notre attention
». Mais tout cela est de moins en moins vrai, et malheureusement c'est
l'expérience de canicules, d'inondations, d'effondrement de la
biodiversité de plus en plus intenses et fréquents, qui
contribuent actuellement à un certain éveil des consciences.
Certains estiment d'ailleurs que seules des catastrophes qui nous toucheront
gravement permettront une vraie prise de conscience et de vrais changements.
Gifford évoque aussi ce qu'il appelle un «
engourdissement environnemental » (environmental
numbness), qui peut se manifester de deux façons. Lorsqu'un trop
grand nombre d'informations parvient à l'individu, il peut s'y habituer
ou les éviter : « l'attention se rétrécit à
mesure que l'accoutu-mance augmente ». C'est ce qu'on appelle aussi
communément la fatigue environnementale (green fatigue)
qui peut aussi se manifester par une réaction d'exaspération face
au discours ou aux informations catastrophistes, qui mène à faire
un rejet de l'information et à bloquer la connaissance. Cet
engourdissement environnemental peut aussi se manifester par le fait que les
changements se produisent de façon graduelle, et que nos cerveaux
n'arrivent pas à les percevoir et à les intégrer. La fable
de la grenouille plongée dans une casserole d'eau bouillante illustre
bien ce concept. Si on la plonge directement dans de l'eau bouillante, la
grenouille saute et s'échappe, mais si la grenouille est
déjà dans la casserole et que la température monte
progressivement, elle ne bouge pas et meurt. Philippe Bihouix appelle ce
phénomène le « décalage du point de
référence » (shifting baseline),
c'est-à-dire que nous avons du mal à visualiser et à
mesurer le changement de référentiel qui se produit. On s'est par
exemple habitués peu à peu au fait de voir moins de papillons,
moins de grenouilles... L'information et la connaissance s'en retrouvent
biaisées.
Ainsi, le trop-plein d'informations, les changements graduels,
et la distance temporelle et géographique par rapport à
l'information peuvent constituer de fortes barrières à la prise
de conscience et l'engagement. Mais les barrières cognitives sont aussi
intimement liées aux rapports sociaux que l'on entretient.
2) Barrières sociales
Nos relations et représentations sociales peuvent
constituer de fortes entraves à la prise de conscience et à
l'engagement écologiques.
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D'abord, notre pensée et nos comportements ont tendance
à s'aligner sur les pensées et comportements dominants. Selon
Robert Gifford, les individus comparent en effet régulièrement
leurs actions avec celles des autres, et tirent des normes sociales
subjectives et comportementales de leurs observations sur ce qui doit
être la ligne de conduite « appropriée ». Mai, les
attitudes conformistes ne sont pas passives, car elles contribuent aussi
à construire et entretenir les normes dominantes. Selon l'anthropologue,
historien et philosophe René Girard, ces normes se construisent dans le
mimétisme mutuel du désir de l'autre. C'est ce qu'il appelle le
désir mimétique, c'est-à-dire le fait que
« l'homme désire toujours selon le désir de l'autre ».
Or, si le désir dominant est celui de la consommation ostentatoire, de
la richesse, de la mode vestimentaire, des voyages exotiques, etc, la plupart
se conforment à ce désir et contribuent à renforcer ces
représentations communes. Cette théorie rejoint celle du
philosophe Jean-Louis Vullierme, qui parle « d'interaction
spéculaire » (spéculaire = relatif au miroir).
Selon lui, la société est un système de
représentations croisées entre individus. Chaque schème
est différent, mais tous tendent à s'adapter mutuellement au fur
et à mesure que se multiplient les rapports sociaux. La
résistance des mentalités face à la crise
écologique serait donc issue de cette attente et actions
réflexives : on pense et on agit, souvent inconsciemment, par rapport
aux pensées et aux actions des autres, de peur de se retrouver exclu ou
marginalisé. Nous nous retrouvons dans une situation de
conformisme global.
D'autre part, nous pouvons avoir tendance à minimiser
notre responsabilité d'action lorsque nous nous comparons aux autres.
Selon Gifford, le risque d'inéquité est souvent
perçu comme une raison de ne pas agir ; c'est le fameux « pourquoi
devrais-je changer si les autres ne changent pas ? », ou encore «
Pourquoi devrais-je faire des efforts et arrêter de prendre l'avion si
tout le monde continue à prendre l'avion ? ». Au-delà de
cette réticence à agir par rapport à d'autres qui
n'agiraient pas, de nombreuses personnes pensent qu'elles ne peuvent rien faire
en tant qu'individus face à des changements et des crises d'une telle
ampleur. C'est le sentiment d'impuissance acquise,
c'est-à-dire le sentiment de ne pas pouvoir affecter son environnement.
Ce sentiment peut se transformer en fatalisme si l'individu n'agit pas parce
qu'il considère que rien ne peut être fait, que « c'est foutu
». Enfin, d'autres considèrent que ce n'est pas de leur
responsabilité d'agir : nous vivons dans un monde si complexe et nous
sommes si nombreux qu'il y a une très forte dilution de
responsabilité. Individuellement, on ne se sent pas responsable
et on laisse la tâche à ceux qui ont plus d'impact et plus de
responsabilités dans la situation. Ainsi, d'après un sondage de
l'Union Européenne en 2014, seul un Européen sur quatre pense
avoir un rôle personnel à jouer dans le combat contre le
changement climatique. Cela peut aussi s'expliquer par une
méconnaissance sur les moyens d'action.
Nous voyons donc que nos façons de penser et d'agir
dépendent largement des représentations sociales et du regard des
autres, de notre désir d'intégration et de conformisme aux normes
sociales, ainsi que de la vision que nous avons de notre capacité et de
notre responsabilité d'agir. Notre rapport aux autres nous amène
aussi à intérioriser et à refouler nos émotions sur
ces enjeux.
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3) Barrières émotionnelles
Selon Joanna Macy, l'inertie comportementale face aux crises
que nous connaissons peut s'ex-pliquer par un refoulement de nos
émotions. Le refoulement désigne le fait de ne pas oser ou de ne
pas s'autoriser à exprimer un sentiment, qui reste cependant
présent inconsciemment.
Les raisons de ce refoulement sont nombreuses. Dans nos
cultures occidentales, l'expérience de la douleur et d'émotions
négatives est considérée comme dysfonctionnelle, ce qui
nous mène la plupart du temps à les ignorer, de peur de perdre
contrôle. L'état de notre monde, et les crises humaines et
environnementales déjà en cours sont si graves et
inquiétantes, que nous évitons de les regarder en face par
peur de souffrir. De plus, si un citoyen intégré
dans le système occidental fait cet effort de regarder les constats et
les crises en face, une grande partie de sa vie peut perdre de son sens et de
sa valeur. On ferme donc les yeux de peur de désespérer
et de nous retrouver paralysés. Il y a aussi derrière ce
refoulement, une peur de culpabiliser. Il est difficile, au
sein du système dans lequel nous vivons, de se nourrir, de s'habiller,
de se déplacer, de se loger sans avoir un certain impact
écologique ou social. Mais nous n'aimons pas nous sentir coupables, donc
nous jetons un voile dessus. Toutes ces émotions sont aussi
refoulées du fait du regard des autres. La confiance, l'optimisme et la
positivité sont des marques caractéristiques de nos
sociétés modernes, et il existe une peur de
paraître morbide, négatif ou pessimiste qui provoque un
refoulement de ces sentiments. De façon générale, la
culture dominante dissocie raison d'émotion, et les réponses
teintées d'émotions sont souvent prises pour un signe de
faiblesse, d'instabilité, de non-fiabilité, alors que
l'impassibilité est vue comme une preuve de « solidité
émotionnelle ». Il y a donc une peur de paraître
faible en exprimant ses émotions, surtout si celles-ci sont
négatives.
Or, selon Joanna Macy, se confronter à ces
émotions est une étape essentielle dans la prise de conscience et
l'engagement écologiques. Selon elle, « notre douleur pour le
monde, faite de la peur, de la colère, de la tristesse et de la
culpabilité que nous ressentons au nom de la vie sur Terre n'est pas
seulement largement répandue. Elle est naturelle et saine. Elle n'est
dysfonctionnelle que dans la mesure où elle est incomprise et
refoulée ». Plus que cela, ressentir, exprimer et accepter ces
émotions permettraient de prendre conscience et de passer à
l'action, car les émotions ont une influence capitale sur nos jugements
et nos décisions, et sont l'un des principaux déclencheurs des
comportements humains. Pour Joanna Macy, « cette douleur est le prix de la
conscience dans un monde menacé et souffrant ».
Ainsi, le déni et l'inaction peuvent aussi s'expliquer
par l'évitement de ces sentiments de douleur, de souffrance, de
culpabilité ou encore de peur de paraître morbide ou faible. Comme
pour les barrières sociales, on voit que beaucoup
d'éléments entravant notre prise de conscience et notre
engagement viennent des représentations et des croyances qui nous
guident et guident nos sociétés.
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4) Barrières culturelles
Nos croyances et nos représentations sont si
présentes et ancrées en nous, qu'elles influencent la plupart de
nos actes, et agissent comme les principales barrières à la prise
de conscience et à l'engagement.
L'historien Yuval Noah Harari, dans son livre « Sapiens :
une brève histoire de l'humanité » décrit comment de
grands récits et mythes ont permis de construire et développer
nos sociétés et déterminent aujourd'hui notre façon
de penser et d'être. Selon lui, depuis la Révolution cognitive,
l'Homo Sapiens vit dans une double réalité : la
réalité objective, qui regroupe tout ce qui existe physiquement,
comme les arbres, les rivières, ou les animaux, et la
réalité imaginaire, qui regroupe ce qui n'existe que dans notre
imagination, comme l'argent, les nations, ou les religions. Harari explique
qu'il nous est très difficile de prendre conscience et de comprendre
l'ordre imaginaire de ces récits, parce qu'ils sont incorporés au
monde matériel, parce qu'ils façonnent nos désirs, et
parce qu'ils sont intersubjectifs. Par exemple, l'argent n'a pas d'existence
objective, il s'agit d'une construction imaginaire de l'homme, mais qui peut se
matérialiser par des billets de banque ou par des coquillages, qui
façonne nos désirs par l'importance qu'il a acquis dans la
société, et qui existe et a de la valeur dans la conscience de
tous. Il est donc devenu difficile de l'appréhender comme quelque chose
d'imaginaire, et il est devenu totalement intégré à nos
façons de penser et d'agir. Les récits ne sont pas
intrinsèquement mauvais ; ce sont eux qui ont permis la
coopération et le développement de nos sociétés.
Mais ils deviennent dangereux dès lors qu'ils construisent des
façons de penser et d'agir qui ont des conséquences
néfastes. Or, selon Harari, « au fil du temps, la
réalité imaginaire est devenue toujours plus puissante, au point
que de nos jours, la survie même des rivières, des arbres et des
animaux dépend de la grâce des entités imaginaires
».
En effet, la plupart des récits dominants actuels
entrent en contradiction avec les changements qu'imposeraient la lutte pour le
respect de la vie et pour la survie de l'humanité. Selon Robert Gifford,
l'idéologie et la vision du monde occidentales, fondés sur le
capitalisme et la croissance, portent de nombreuses contradictions avec
l'action environnementale. Nous sommes tous, individuellement et
collectivement, tellement conditionnés par ces récits et
croyances qu'il nous est particulièrement difficile de s'en
détacher. Par exemple, pour réduire notre impact, il faudrait
drastiquement réduire notre consommation (de biens vestimentaires,
informatiques, de loisirs...), or la croyance de la consommation comme
condition nécessaire au bonheur est très ancrée dans nos
mentalités, ce qui nous empêche de la réduire malgré
son impact. L'importance de l'apparence physique, des vêtements, de
l'argent, du travail, de la technologie, du voyage... tous ces
éléments sont des récits collectifs que nous avons
construits, qui déterminent nos désirs, notre façon
d'être et de penser, et qui entrent bien souvent en contradiction avec le
changement de mentalité et de comportements qu'impose la sauvegarde de
la vie.
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Enfin, nos récits et représentations ont
créé des habitudes fortes qu'il est difficile de changer. Prendre
sa voiture, manger de la viande, faire ses courses au supermarché...
autant d'habitudes qui sont encore profondément ancrées dans
notre culture occidentale.
5) Conséquences des barrières
Les différents types de barrières psychologiques
- non exhaustives - que nous avons présentées mènent
à différents types de réactions ou de comportements face
aux constats et aux implications écologiques.
La dissonance cognitive est une des
principales conséquences des barrières culturelles. Ce concept a
été formulé pour la première fois par le
psychologue Leon Festinger dans son ouvrage A theory of cognitive
dissonance (1957). Il s'agit d'une situation de malaise, de tension dans
lequel se trouve un individu quand il est en présence
d'éléments cognitifs5 contradictoires. Dès lors
qu'il y a un décalage entre intention et action, entre conscience et
engagement, il y a dissonance cognitive. Par exemple, une personne consciente
des enjeux environnementaux mais dont le travail n'est pas en accord, voire est
incompatible avec l'écologie, est en situation de dissonance.
Cela peut créer des sentiments de
culpabilité, de frustration et de mal-être, mais pour les
éviter, nous développons inconsciemment des comportements et
stratégies visant à réduire cette dissonance. Selon
Festinger, « pour ne pas se mettre psychiquement en danger, l'individu a
besoin de maintenir une certaine cohérence entre ses croyances, ses
attentes et ses actes. Quand la dissonance est trop grande, cela provoque une
réaction de négation, de rejet, d'évitement ou d'oubli.
» Il existe donc plusieurs façons de réduire la dissonance
cognitive. La personne peut réduire les éléments
dissonants en évitant, en ignorant ou en minimisant
toutes les informations qui entrent en contradiction avec ses croyances ou
valeurs. Une autre façon de réduire la dissonance est
d'aug-menter les éléments consonants en renforçant ses
croyances ou en justifiant son comportement. Pour cela, nous avons tendance
à chercher et privilégier des informations confirmant nos
idées, et accorder moins de poids aux hypothèses et informations
allant à l'encontre de ses conceptions ; c'est ce qu'on appelle le
biais de confirmation. Enfin, nous pouvons réduire la
dissonance en ajoutant des éléments de justification
à nos croyances ou à nos comportements. Par exemple,
nous pouvons justifier le fait de prendre l'avion par le fait que nous avons
fait des efforts pendant l'année pour réduire notre bilan
carbone. Plus les croyances sont ancrées, plus le déni et la
justification sont forts, plus les croyances se renforcent, dans une boucle de
rétroaction difficilement arrêtable.
5 Un élément cognitif désigne tout ce qui
est susceptible de devenir objet de connaissance : comportement, opinion,
croyance, réaction, sensation...
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Ainsi, les barrières cognitives, sociales,
émotionnelles et culturelles que nous avons présentées
peuvent mener à des situations de dissonance cognitive, de déni,
et d'évitement très puissants, qui expliquent l'inertie, et la
difficulté à prendre conscience et à agir. Nous n'avons
ici vu que les principaux blocages psychologiques, il en existe beaucoup
d'autres. De plus, au-delà de ces blocages psychologiques, il existe de
très nombreux blocages structurels et sociétaux dépendant
moins de nous : l'accélération et le manque de temps, la pression
sociale autour du travail, de l'argent, les verrous techniques et
économiques, le manque d'alternatives pour certains domaines... L'aspect
systémique de ces blocages est aussi très important à
noter : tous ces blocages sont reliés entre eux, se cumulent et se
renforcent les uns les autres, et se manifestent à la fois
psychologiquement, socialement, comportementalement et neurologiquement, ce qui
explique aussi la diversité des recherches et des disciplines, et la
difficulté à identifier des catégories et une vision
linéaire de ces phénomènes. Mais la littérature
étudiée nous a mené à conclure que la plupart de
ces barrières sont liées aux représentations culturelles,
aux croyances et aux récits que nous avons construits, qui constituent
donc le principal verrou à la prise de conscience et à
l'engagement écologiques. Lorsqu'il s'agit de notre vision du monde, du
sens de notre vie, et de notre avenir qui sont remis en question, la phase de
déni peut être très longue, et la prise de conscience
difficile. Cela permet aussi de comprendre que changer véritablement ses
habitudes de vies et s'engager passe nécessairement par une
dé-construction et une reconstruction de notre façon de voir le
monde, et donc par un transformation intérieure profonde.
Alors, face à la puissance et la diversité de
ces blocages, comment cette transformation intérieure a-t-elle lieu ?
Comment ce processus est-il vécu ? Malgré cette diversité
et complexité de barrières, il suffit parfois d'un verrou qui
saute pour que les autres suivent, dans un processus de changements et de
libération profonds.
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