Annexe 6 : Retranscription - Angèle
J'ai 23 ans, je viens de Bretagne, je suis à Paris
depuis 2 ans, en master de développement durable. Avant ça j'ai
fait des études de gestion, et une année de césure
où je suis partie travailler au Nicaragua. J'habite dans une collocation
associative.
Connaissance des enjeux et sources d'information
:
J'ai l'impression d'avoir une bonne connaissance des enjeux
environnementaux. Mais c'est marrant parce qu'il y a un an, on m'avait
posé cette même question, et j'avais déjà
répondu oui par rapport à la moyenne. Et maintenant je ne
répondrais plus oui sur mes connaissances d'il y a un an en fait. Donc
peut-être que je me trompe encore maintenant, mais par rapport à
la masse des gens c'est sûr que je suis plus sensibilisée.
Après,
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est-ce que je connais vraiment bien tout, je ne sais pas,
notamment pour les enjeux sociaux liés à l'environne-ment que je
ne connais pas si bien. Je m'informe de plusieurs manières : beaucoup en
lisant des livres, en lisant des articles éventuellement, en regardant
des vidéos, et sinon en échangeant beaucoup avec des gens,
notamment dans le milieu associatif.
Gravité des crises :
C'est quand même un peu anxiogène, même
s'il y a une partie de moi qui a l'impression que ce n'est ni maintenant ni ici
que ça se passe. C'est un peu culpabilisant aussi parce qu'il y a une
inégalité entre la source des problèmes et les endroits
où ils vont être répercutés le plus fort et le plus
vite.
Est-ce qu'on va s'en sortir ? Je ne sais pas trop, mais c'est
une question tellement grande qu'elle ne m'intéresse pas vraiment en
fait. Je pense que le combat c'est surtout de limiter les
inégalités, les injustices, qui sont la cause de nos modes de
consommation, et remettre du sens dans les vies et les actions des gens ici et
maintenant. Et si dans 150 ans tout le monde va mourir parce que c'est trop
tard... Enfin ça me parait trop vaste comme question pour qu'on
décide de se bouger.
Le modèle actuel, à mon avis, ne permet pas que
ça continue longtemps. Donc il faut que ça s'effondre, et
peut-être rapidement, pour qu'on puisse commencer autre chose. C'est
difficile de prévoir tout ça. Mais on peut voir ce qui se passe
déjà aujourd'hui. Je pense qu'il faut qu'on agisse dans le
présent, et qu'on arrête de se donner des objectifs
débiles. Parler de ça, ça fait programmer un truc, mettre
en place des objectifs sur du long terme, avec plein d'indicateurs... mais
finalement peu de choses concrètes sur le court terme.
Leviers d'action :
Tout est à mener de front. Il faudrait tellement qu'il
y ait des actions politiques, et en même temps j'y crois tellement pas.
Mais je peux croire que les gens se détournent des politiciens et du
modèle actuel si leurs voisins font pareil. Je crois à l'esprit
d'équipe, et au fait qu'on est un peu tous des moutons, pas dans le sens
péjoratif mais dans le sens où on a besoin d'appartenir à
un groupe. Et si le groupe se détourne, ça pourrait marcher.
Donc je crois plus au pouvoir de la société
civile pour influer sur le politique et sur l'économique. Au pouvoir du
boycott, d'essayer de se sortir du système même si on n'en sort
jamais vraiment.
Engagement quotidien :
Dans les écogestes pas mal de choses, après
est-ce que c'est utile ? Enfin si, je suis végétarienne et
ça je pense que ça a un vrai impact. Je pense qu'à terme,
j'irai aussi vers une limitation des produits laitiers. Essayer de consommer
moins de produits jetables. Je tends vers le zéro déchet mais
c'est pas facile. Une autre chose qui a un impact environnemental et social
important, c'est sur la consommation de vêtements, que j'ai beaucoup
diminuée. Je n'achète plus de neuf, à moins que ce soit
des marques françaises qui vont tenir des années. Ça a un
impact au moins social qui est incroyable.
J'essaie de me renseigner le plus souvent possible, et d'en
parler autour de moi, même si des fois j'ai un peu la flemme de passer
pour la relou, et que parfois je ne crois pas trop en la capacité des
gens de s'intéresser à la question. Mais j'essaie quand
même parce que je me dis que c'est plus que pour moi.
Il y a des choses que je n'essaie pas de faire, alors que je
devrais, comme limiter le chocolat et le café. Je n'ai jamais
été chercher ce qu'il y a derrière le café
équitable, si c'est vraiment bien.
Engagement dans le
métier/études
C'est ce qui m'a menée à faire les études
que je fais (développement durable), et c'est aussi ce qui me
mène à ne plus trop aimer les études que je fais (rires).
Parce qu'on s'intègre dans le système finalement. Le
développement durable c'est un truc qu'on aurait dû faire dans les
années 70, 80. Ce qui est fou c'est qu'on le fait réellement
maintenant, on en parle tout le temps, comme si c'était la bonne
idée. Mais on ne nous questionne pas sur le sens de la
société, sur notre capacité à changer les choses,
on ne nous questionne pas assez en
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général dans ces études. J'ai quand
même appris beaucoup, c'était intéressant, mais ça
ne m'intéresse pas de m'intégrer dans une entreprise. Je suis
quand même en train de faire un stage en développement durable, et
j'ai du mal à savoir si c'est inutile ou pas. Est-ce que ça sert
à quelque chose de faire du développement durable dans un
musée ? De se battre au quotidien pour qu'il y ait plus de gobelets
à la machine à café ? Est-ce que la solution c'est pas que
le musée disparaisse ? Ou que le musée change de façon de
fonctionner ? Parce que là ils sont complètement
intégrés dans un système capitaliste où il faut
gagner de l'argent à tout prix donc ils font des choses pas du tout
vertueuses. Mais le but du musée est de présenter les
nymphéas, c'est une oeuvre magnifique et je n'aimerais pas qu'elle
disparaisse sous prétexte que la civilisation s'effondre. Mais tout ce
qui est autour devrait disparaitre. Ils font des privatisations tout le
temps... Il faudrait totalement repenser la façon de concevoir leur
activité. Donc je ne sais pas trop si c'est utile ce que je fais. Je me
dis que les gens en entendent parler tous les jours, que ça rentre petit
à petit dans la tête.
C'est difficile de convaincre les gens, et de ne pas
être avec des personnes comme toi. Ça rend fou parce que j'ai
l'impression que la question de l'environnement c'est le truc primordial
aujourd'hui, que tu devrais te lever et penser à ça, te coucher
et penser à ça. Du coup dans mon travail je suis
complètement en décalage avec des gens qui n'imaginent pas du
tout ça.
Je ne sais pas du tout ce que je veux faire plus tard,
ça me fait un peu flipper, mais je ne me pose pas la question sous le
prisme à quel point c'est en lien avec l'environnement, mais
plutôt si c'est nécessaire. Et en se posant cette question
finalement ce qui me vient à l'esprit c'est faire de l'agriculture ou de
la boulangerie. Parce qu'il faut manger !
Engagement associatif
Avenir Climatique : j'ai participé à l'ACademy,
où j'ai été formée à faire une
conférence sur les enjeux énergétiques et climatiques.
J'ai intégré l'association en tant que bénévole et
je me suis portée volontaire pour travailler sur le projet EduClimat qui
développe des outils pédagogiques pour les jeunes autour des
enjeux énergie climat. On est aussi en train d'organiser un tour de
voile de sensibilisation en Bretagne, je suis pas mal mobilisée et
motivée.
Et je fais aussi partie du Pôle Jeune de la mission de
France, où le but est de créer du lien.
Engagement collectif :
J'ai fait une marche, la grève des étudiants.
Les boycotts, je n'ai pas participé directement à un truc
organisé mais au final je le fais dans mon quotidien : je ne vais plus
chez h&m, Zara... J'ai participé pour la 1ère fois
à une action de désobéissance il y a peu. C'est super
motivant. Je pense qu'il y a des actions qui peuvent être utiles.
Ça peut faire se poser des questions. J'ai un ami qui travaille dans une
banque qui a été bloquée, quand il a vu les vidéos
du blocage il a dit « ça me donne envie de les bloquer plutôt
que d'y travailler », et il y travaille quand même... Donc je me
dis, est-ce qu'il n'y a pas un genre de dédoublement de
personnalité entre ce qu'on fait et ce qu'on sait qu'on devrait faire.
Mais c'est mieux que rien. C'est pas parce qu'on fait ça qu'on ne peut
pas faire autre chose. Il faut faire tout à la fois.
Je pense que le boycott peut réellement être
utile. Une amie me racontait qu'au Maroc il y a eu un boycott contre Danone qui
leur a vraiment posé des soucis. Je pense que ça peut être
utile, mais ce qui est difficile c'est que si on fait nos courses en
supermarché, de savoir ce qui appartient aux marques qu'on veut
boycotter : parce que tout est Danone, tout est Unilever, tout est Kinder... Et
ce n'est pas évident de le savoir.
Après, le vote, en théorie ça devrait
bien marcher...
Autre type d'engagement :
Le fait d'habiter en communauté, de créer du
lien, de tenter de vivre avec bienveillance, je pense que c'est une forme
d'engagement et des choses qu'il faut qu'on développe parce qu'on va en
avoir besoin.
Cheminement :
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Mon père est horticulteur, depuis longtemps je passe
mes étés à travailler dans ce domaine, mon père est
passionné. Je pense que ma sensibilité vient de là au tout
départ. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une
sensibilité, des écogestes, une civilité, qui
relèvent plus de l'éducation (éteindre les
lumières, fermer les portes, jeter ses déchets, bien trier, ne
pas gaspiller...). Sûrement des choses que mes parents héritaient
de vies moins aisées.
Je me souviens aussi de quand je suis partie en Allemagne
pendant 6 mois quand j'avais 12 ans. Ils étaient beaucoup plus
avancés qu'en France, et quand j'étais revenue, j'avais
raconté tout ça à mes parents (les papiers de cours
recyclés par exemple). Je pense que ça m'a marquée
aussi.
Pendant ma terminale, je m'étais posé la
question de l'humanitaire. Ce n'est pas directement de l'environne-ment, mais
c'est super lié. C'était plus la question d'être utile. Je
me souviens que pendant ma 2ème année d'IUT, il fallait qu'on
fasse un projet professionnel, et j'avais parlé d'un projet
humanitaire.
Finalement je suis partie au Nicaragua pour faire de
l'humanitaire. Ça a pas mal contribué à ma prise de
conscience. Je me suis retrouvée avec un groupe de personnes avec des
végétariens, branchés bio... J'avais du temps pour me
renseigner, je me souviens que j'ai lu pas mal de trucs, je me suis pas mal
intéressée au minimalisme, ça m'a passionnée, et
quand je suis rentrée j'ai vidé tous mes placards, j'ai
donné plein de trucs.
En parallèle, je crois qu'il y a eu Instagram qui m'a
sensibilisée. Bon c'est un peu la honte (rires). Au début je
suivais des filles qui étaient en mode fitgirl, qui faisaient du sport
et mangeaient healthy. Pas mal d'entre elles, il y a eu des évolutions
de passage au végétarisme. En fait, j'ai l'impression que
beaucoup de gens ont commencé à être sensibilisés
par l'alimentation.
En rentrant du Nicaragua, j'ai aussi commencé à
chercher des études, que je ne savais pas trop nommer. Finalement j'ai
trouvé un concept qui me plaisait : l'économie sociale et
solidaire. J'ai commencé à chercher ça, au final il
fallait attendre le master donc j'ai fait une licence bullshit de gestion
à l'IAE. Là j'étais déjà
végétarienne, sensibilisée, j'étais un peu
catégorisée écolo déjà.
Puis j'ai fait ce master de développement durable pour
trouver plus de sens, il y avait beaucoup de cours qui m'intéressaient.
Ce master m'a ouvert à une grande partie de ce qui a suivi. Je me suis
retrouvée enfin avec des gens avec les mêmes idées et
valeurs. Ça aide beaucoup d'être entourée et de se dire que
si tu vas dans une direction, tu n'y vas pas tout seul. Je ne sais pas comment
font les gens qui prennent conscience seuls. Mais je n'étais pas encore
du tout consciente de tous les enjeux. Il y a encore 2 ans, au début du
master j'avais conscience de certaines choses mais il y avait plein de choses
que je ne savais pas du tout.
Ensuite il y a eu Pablo Servigne, « Comment tout peut
s'effondrer ». Et puis ça a été un peu comme les
filtres facebook, tu t'intéresses à un truc et tu ne vois plus
que ça. Ces théories, en même temps ça me parait
évident, et en même temps je ne me l'imaginais pas il y a quelques
temps. Ça a provoqué beaucoup de peine. C'était à
la fois désespérant, à la fois enrageant de se dire qu'on
est un peu seuls à se préoccuper de ça, et en même
temps pourquoi je ne m'amuse pas comme tout le monde, et en même temps
comment est-ce qu'on peut s'amuser alors qu'il y a ces questions-là. Et
en même temps c'est quand même fou ce qu'on vit là, c'est
aussi super fédérateur et motivant. C'est à la fois
motivant et désespérant, mais ça ne laisse pas
indifférent. Je pense qu'il y a vraiment un passage de se rendre compte
de tout ça, et il est plus ou moins difficile selon comment on est
entourés. En l'occurrence j'étais entourée, et c'est
rassurant.
On se fait à l'idée. C'est un peu comme un deuil
je suppose. Il y a le début où c'est difficile, et puis
après il faut continuer. Et aussi l'espoir des choses qui se passent
autour de nous, de gens qui se motivent et qui sont prêts à
changer les choses. A Avenir Climatique et autour de moi, le truc qui me
fascine, ce sont les gens qui ont arrêté de travailler, sans avoir
forcément de plan, mais juste parce que ce n'est pas possible de bosser
dans une boite qui n'a pas de sens. Et ça, ça me fait vraiment un
truc. Ça me donne de l'espoir, je me dis que je ne suis pas seule, que
si je me lance dans une certaine « précarité » je ne le
fais pas seule. Donc ça aide d'être entourée.
Et il y a mon frère aussi, qui est sensibilisé
depuis bien plus longtemps. Il n'y a pas longtemps, il m'a raconté
quelque chose qui m'a fait réaliser ça : il y a quelques
années, on était dans la voiture et il a dit « je ne veux
pas aller au macdo parce que c'est le symbole du capitalisme » et
soi-disant on se serait tous foutus de sa
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gueule. Il m'a dit ça et j'arrivais pas à y
croire. Donc il y a quand même mon frère qui est un modèle,
qui est engagé depuis longtemps, qui est en avance sur moi dans ses
idées, qui me semblaient folles avant et qui maintenant font sens.
Emotions négatives
La colère, souvent. La colère contre les autres,
qui sont cons, et la colère contre moi-même qui suis peu
indulgente et qui me permet de dire que les autres sont cons.
La peine, la tristesse aussi. Parfois je lis des choses et
ça me fait pleurer parce que c'est trop injuste. Les espèces
animales en voie de disparition, ça peut me faire pleurer. De savoir
comment on élève des animaux dans des abattoirs, ça peut
me faire pleurer. Qu'il y ait des gens qui travaillent dans ces abattoirs, et
qui ont soit pas le choix soit qui se rendent plus compte parce qu'ils sont
victimes d'un système, ça aussi ça peut me faire pleurer.
Donc oui, principalement la colère et la tristesse.
Emotions positives
Souvent l'excitation de créer un truc, d'être
dans un énorme projet, de pas être seule et de créer du
lien. J'ai rencontré tellement de gens cette année par ce
biais-là, et la connexion est tellement intéressante par rapport
aux gens avec qui je suis en stage par exemple, qui sont des gens trop gentils,
mais il n'y a pas ce truc de partage.
De l'espoir aussi.
Et ça me donne envie d'essayer d'être plus dans la
fraternité, d'être plus indulgente. J'essaie le plus possible
d'être une bonne personne parce que c'est utile et qu'il faut que les
gens soient comme ça pour l'avenir. Ça crée des moments de
solidarités qui sont incroyables et source de joie, parfois.
Changement personnel
Oui, ça a changé plein de choses. Il y a plein
de choses que je ne peux plus faire comme avant. Je suis beaucoup plus
sensible, il y a plus de choses qui m'affectent. Et je pense que je suis plus
capable de le dire. Je ne sais pas si c'est ma prise de conscience ou mon
entourage. On est aussi dans des âges où on change beaucoup dont
peut-être juste la maturité de devenir quelqu'un qui affirme ses
sentiments même quand ils ne sont pas faciles à exprimer. En tout
cas j'affirme plus mes émotions aujourd'hui, et elles sont souvent plus
intenses, que ce soit dans la joie ou dans la peine.
Ça a changé mes valeurs. Ma personnalité,
je ne sais pas, mais ça me fait y travailler vraiment. Je me dis qu'il
faut être moins égoïste, plus ouvert, concilient,
tolérante, je me le dis pour tout ça aussi.
Optimiste ou pessimiste
Ça dépend ce que ça veut dire. Si
être pessimiste c'est croire en l'effondrement, je suis pessimiste. Si on
fait un bilan de ce qu'a fait l'être humain jusqu'à maintenant, on
a quand même fait de la merde, et c'est difficile d'être
optimiste.
Mais les jeunes se bougent en ce moment, et je ne sais pas si
tout le monde le fait avec sincérité ou si ça devient une
mode, mais en tout cas il y a un truc à faire avec ça, et
ça rend optimiste.
Et il y a des moments où je me dis ce n'est pas
possible... qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour que ça rentre dans
la tête des gens.
Donc je ne sais pas, ça dépend des jours.
Enfin si, je crois que j'ai envie d'être optimiste en
tout cas. Parce que je suis relativement heureuse. Et c'est quand même
optimiste de se dire que l'année prochaine je ne veux pas travailler
parce que je veux faire autre chose parce que je cherche du sens. Ça
veut dire que je crois qu'il y a du sens dans le fait de sortir de cette
société. Donc que je crois qu'on peut en sortir et
développer quelque chose.
Vision dans 30 ans
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J'espère que j'aurai des enfants. Je sais que c'est une
question qu'il faudra se poser pour toutes les questions écologiques que
ça pose. C'est difficile pour moi de m'imaginer sans famille. Je crois
que je m'imagine vraiment dans le domaine agricole, dans la production ou dans
la vente. En tout cas dans le local, pour moi c'est évident qu'on va y
revenir. En même temps, c'est fou de se dire ce que ça va
impliquer, les distances vont être de nouveau des vraies distances...
C'est pas facile, comment on peut imaginer ce que c'est d'avoir 40 ans dans un
monde aussi indécis ?
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