WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Compréhension du processus d'engagement écologique - l'importance du collectif, des connaissances et des émotions pour une transformation intérieure et extérieure de nos représentations


par Laurie Benisti
Institut Catholique de Paris - Politiques environnementales et management du développement durable 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Annexe 5 : Retranscription - Auix

Présentation

J'ai une formation d'ingénieur en informatique, et d'analyste financier en école de commerce. J'ai passé une grande partie de mon enfance en Afrique (de 6 à 12 ans), je suis parti ensuite dans les Antilles jusqu'à mes 15 ans. Et je suis ensuite allé à Paris et resté jusqu'à aujourd'hui. Je suis au chômage aujourd'hui, je ne travaille plus, parce que les derniers métiers que j'ai faits manquaient de sens dans une société qui est en train de

96

partir dans une croissance infinie sur un monde aux ressources limitées. Je ne voyais pas le sens dans le travail que je donnais tous les jours dans ma précédente boite (Amadeus, système de réservations pour les compagnies aériennes, les hôtels, tout ce qui a trait au tourisme). Ça me rendait profondément malheureux, et j'ai préféré, même si j'étais très bien payé, arrêter mon contrat. Donc je suis au chômage et j'essaie de donner un peu plus de sens à mon quotidien.

Gravité des crises

Il y a 2-3 ans, quand j'étais encore dans mon métier, j'étais en dépression, j'ai fait un burnout, j'avais pas envie de me lever pour aller bosser parce que je ne voyais pas de sens à mon job compte tenu des crises qu'on traverse. Je voulais et je veux donner un sens à mon existence et contribuer à faire en sorte que le monde change tel que j'aimerais le voir changer, et non pas travailler pour des personnes qui voient simplement leur intérêt et leur enrichissement matériel.

Je suis entré dans l'écologie par la porte de l'effondrement. Dans le rapport Meadows, l'élément déclencheur de l'effondrement parmi d'autres était le manque de ressources en énergie. Une société qui consomme de plus en plus de pétrole, d'énergie, une croissance économique fortement corrélée à cette consommation, sachant qu'aujourd'hui on a passé le pic pétrolier, on est dans une économie qui se contracte, et on découvre très peu d'énergie par rapport à ce qu'on consomme.

Ça m'a fait vraiment prendre conscience, j'ai eu un profond malaise de se dire on va dans le mur. C'est comme si on conduisait une voiture les yeux bandés. Quand tu enlèves le bandeau et que tu te rends compte qu'il y a un mur devant nous et qu'on n'a pas de frein, c'est...

Malgré tout, je ne le vois pas d'un côté noir. J'ai grandi avec l'image du 11 septembre, des twin towers, et je projette un peu l'effondrement là-dessus, comme un château de cartes qui s'effondre et il reste un tas de cendre en bas. Mais ce n'est pas le sentiment que j'ai vis-à-vis de ça. J'ai le sentiment que notre société telle qu'on la connait est en train de s'effriter. Mais ce n'est pas forcément synonyme de chaos. Pour moi, c'est plus synonyme de renaissance. Et j'aimerais que cette renaissance-là se fasse sur des bases qui soient humanistes, tournées vers l'humain, vers le fait que l'on consomme de manière éthique et pas plus que ce que notre terre puisse nous offrir.

Leviers d'actions généraux

L'éducation. C'est le seul levier d'action qui vaille de mon point de vue, c'est pour ça que j'ai rejoint Avenir Climatique. Quand j'entends éducation c'est de la sensibilisation aux enjeux, au fait de comprendre les phénomènes qui sont en train de se passer et pourquoi on est en train de vivre tout ça. En ayant un certain recul, c'est-à-dire ne pas être forcément critique mais comprendre. Je ne pense pas que l'humain soit foncièrement mauvais, je pense qu'il y a des idiots, et quand je dis idiots c'est simplement des personnes qui ne se rendent pas compte de leurs actes. Et en faisant prendre conscience que chaque acte a des effets, on pourrait arriver à aboutir à un monde qui nous rende plus heureux. Oui, l'éducation.

Engagement au quotidien

Au départ j'allais travailler en prenant ma voiture car je ne mettais que 30 minutes pour arriver sur mon lieu de travail et environ 1h en bus. Mais au final j'ai rapidement préféré laisser ma voiture au parking et prendre le bus, même pas par question écologique, mais aussi par question économique et même de confort. Je ne le voyais pas comme une contrainte, mais comme du temps que je m'accordais : je n'avais plus besoin d'être focalisé sur ma conduite, je pouvais me concentrer à d'autres choses. Donc prendre les transports en commun, au final, ça m'a libéré du temps.

Essayer de manger, et de m'habiller de manière éthique aussi. Je suis fana du lin, parce que c'est local, et parce que j'apprécie de manière générale de connaître l'histoire, l'environnement de chaque aliment ou vêtement que je consomme.

97

Au niveau de l'alimentation, j'essaie de limiter un max ce qui est emballé sous plastique, tout ce qui me parait inutile. Quand je peux aller faire mes courses au marché, je le fais. Je fais le tri. Mais je suis assez critique là-dessus. La bouteille de vin en verre, on va la jeter, elle va être cassée, refondue, et effectivement ce verra-là aura une nouvelle vie. Mais on va dépenser de l'énergie entre temps qui a déjà été dépensée pour la construire en 1er lieu. On pourrait très bien la réutiliser telle quelle et diviser par 5, par 10 la consommation d'énergie.

Engagement dans le métier

Je suis un peu partagé. J'ai une formation en informatique, liée à la technologie. J'aime beaucoup me servir de mes mains, je suis très manuel. J'ai beaucoup entendu la technologie ne va pas nous sauver ou la technologie va nous sauver. Aujourd'hui elle est là, et il faut voir les bienfaits qu'elle pourrait apporter. Cette question n'a à mes yeux pas beaucoup de sens car je ne pense pas qu'il soit possible ou même souhaitable de retourner à un état sans. Je pense qu'elle peut et doit servir à nous accompagner face aux défis qui se présenteront à nous et que nous devons arrêter d'essayer de suivre son rythme et essayer de nous adapter à elle.

Mais j'ai quitté mon boulot il y a quelques mois, aujourd'hui je suis en train de travailler sur un projet d'entre-prise pour créer une marque de vêtements éthiques. Et quand je dis éthique, je vais plus loin que l'écologie. Ce sera du lin, ça pousse en France, ça ne demande pas d'eau, c'est sourcé, local, ça contribue à créer du lien, du tissu social.

Ces questions doivent être en 1ère ligne dans mon métier.

Engagement collectif

J'ai découvert l'association Transparancy International il y a peu. Ils se battent contre la corruption, font du lobbying. La transparence est quelque chose de primordial pour nos sociétés. Pouvoir être transparent avec ce que je fais, avec ce que je pense, avec ce que je dis, c'est très important.

Les marches je n'y vois pas d'intérêt.

La désobéissance civile, je n'en ai jamais fait. Je pense que c'est très important. Je pense que les changements de société viendront de nos actes civils. Je trouve ça très dangereux de respecter des règles quoiqu'il arrive. Certaines règles de sont pas bonnes à suivre et il faut savoir en bafouer certaines pour faire changer les choses.

Difficultés

J'ai grandi dans une société de consommation, donc il y a des choses qui restent. Je continue à utiliser Amazon par exemple. Je ne suis pas critique, mais je suis conscient qu'il y a des améliorations à beaucoup d'égard qui pourraient être faites. Je suis en train de travailler là-dessus.

Le problème aussi est qu'on trouve toujours des justifications. Parfois, je ne suis pas cohérent, mais j'arrive à aller justifier mon comportement. Mais je reste à l'écoute et ça c'est important.

Cheminement

Je pense que c'est très lié au fait que j'ai vécu à l'étranger : en Côte d'Ivoire pendant trois ans, au Cameroun pendant 3 ans, en Guadeloupe pendant 3 ans, et ensuite à Paris. Et la vie que j'ai à Paris par rapport à la vie là-bas, c'est complètement différent à tous les niveaux. Je pense que le 1er déclic s'est fait à ce moment-là, en me rendant compte qu'on vit vraiment différemment. C'était pas vraiment une prise de conscience parce que j'en ai profité dans le sens où à Paris j'avais les transports en communs, internet illimité, chose que je n'avais jamais connu... j'étais comme un fou. C'était nouveau pour moi. En fait je ne l'ai pas ressenti tout de suite en arrivant à Paris, mais quelques années plus tard où je me rendais compte que ça n'avait pas de sens tout ça. Je me suis rendu compte que j'étais beaucoup plus connecté à la réalité avant, alors qu'à Paris j'étais sur une pente descendante vers la virtualité, l'apparence... Je me suis rendu compte que c'était fou d'avoir tout à portée aussi. Et me rendre compte que mes camarades parisiens, qui étaient toujours à Paris, avaient souvent un regard complètement biaisé sur le reste du monde, et même sur le reste de la France. Et c'est là où tu te dis que le voyage est important pour ouvrir l'esprit. Je ne dis pas voyage en pensant au Club Med où tu restes

98

dans ton microcosme, mais passer du temps en dehors de chez soi pour apprendre à découvrir l'autre. C'est les autres qui t'ouvrent l'esprit, qui te font découvrir leur manière de vivre, leur quotidien.

En Afrique c'était assez triste de voir que c'était sale, pollué, de voir des bouteilles plastique par terre partout. Donc j'étais sensibilisé à ça parce que quand tu vois ce genre de paysage, des déchetteries à ciel ouvert... Déjà ça m'a sensibilisé. En fait pas forcément écologie, mais juste faire attention à ses gestes quotidiens et à sa responsabilité.

Pendant mon école d'ingénieur j'ai fait un voyage en Malaisie, et pendant mon école de commerce un voyage à Hong Kong. C'est à Hong Kong où j'ai eu une vraie prise de conscience. On a eu un cours sur l'efficience énergétique. HK est la ville la plus densément peuplée au monde, c'est très bien organisé au niveau des transports en commun notamment. On avait un cours sur cette organisation par rapport aux villes américaines qui sont plus sur l'étalement. HK, c'est des gratte-ciels immenses, mais tu sors à 15min de voiture et tu te retrouves en pleine nature.

J'ai eu un déclic de me dire, il y a des axes d'améliorations, on peut s'inspirer d'une ville comme ça sur certains aspects.

J'ai fait mon école d'ingénieur informatique. J'étais encore en stage, je faisais le même boulot qu'un gars qui avait plus de 50 ans. Et déjà je me suis dit que je ne voulais pas faire ça de ma vie. Ensuite je suis allé en école de commerce dans l'optique de créer mon entreprise. Je l'ai fait en alternance. Ma dernière année d'alter-nance était chez Arkema, un groupe industriel chimique. Je bossais en tant qu'analyste financier, j'établissais des business plans pour ouvrir des usines aux Etats-Unis, en Malaisie. Ça m'a frappé d'une part de me rendre compte à quel point c'était un métier bullshit. Le principe d'un business plan c'était : on a envie d'ouvrir une usine à un endroit, on va mettre en place un business plan avec certaines variables, et si ça ne fonctionne pas, on va les modifier pour le rendre fonctionnel. Je bossais sur un projet où on ouvrait l'usine, on faisait bosser des gars, les voyants étaient rouges. Et pour que ça passe au vert, il a fallu les faire bosser au 3/8 (bosser de 6h à 14h, ensuite une équipe de 14 à 22H, et une autre équipe de 22 à 6h, tu bosses 3 semaines sur un horaire, 3 semaines sur un autre... 3x8h). C'est complètement dingue. Ce truc-là ça a été un vrai déclic. Je suis dans mon bureau à Paris, et je suis en train de décider de la vie des gens en Malaisie. J'y étais allé en immersion, je les avais côtoyés, je savais ce qu'était la réalité là-bas. Et je suis dans mon petit bureau à Paris, à prendre des décisions aussi impactantes... Ça m'a complètement dégouté, et j'ai commencé à déprimer à ce moment-là, à me sentir en décalage avec la finance, avec les marchés financiers... Il y a des gens, derrière leurs ordinateurs qui font leurs trucs mais qui ne se rendent pas compte de l'impact que ça a sur le terrain. Et en ayant cette conscience de me dire, ce que je fais a un impact, je ne peux pas mettre des oeillères là-dessus, ça m'a profondément déprimé. J'étais encore à paris à ce moment-là, je me suis dit, il faut que je change d'air, j'ai eu un appel pour aller bosser à Nice à Amadeus. Je me suis dit, c'est de la technologie, c'est de l'informatique, ce sera mieux que la finance. Mais pareil, ça n'avait pas de sens. Je voyais des collègues qui avaient abandonné l'idée de faire un travail qui leur plaisait, c'était un travail qui les nourrissait. « Je ne suis pas heureux au boulot, mais c'est ok de faire 8h par jour voire plus avec les transports ».

A cette même période, il y a eu la campagne présidentielle qui a aussi contribué à ma prise de conscience. Pendant la campagne, tu confrontes la vision de différents partis politiques. Je me suis dit : on est en train de parler de travailler plus pour gagner plus, des perspectives de croissance... Je me suis dit mais vers où on va en fait. J'ai eu une grosse remise en question sur le sens de la vie et le sens de ma vie. Et de cette question-là a découlé : comment fonctionne l'univers, comment fonctionne la planète etc. Et là tu comprends vraiment qu'on vit sur une planète sur laquelle les ressources sont limitées. J'ai découvert le rapport Meadows où c'était modélisé. Je ne sais pas si c'est la campagne présidentielle. C'est possible que ça ait été la campagne présidentielle. Ça a été un élément déclencheur dans le sens où il y avait beaucoup de personnes qui postaient des trucs sur fb. De fil en aiguille je suis tombé sur des groupes (transition 2030), sur la notion d'effondrement...

99

C'est comme si t'avais une pelote de noeuds, et que tu trouvais le petit truc sur lequel tirer et tout devient limpide. Ça a permis de mettre un mot sur l'intuition qu'il y a quelque chose qui fonctionne pas, il y a un truc qui cloche. C'est pas la perspective d'effondrement, mais finalement plus la compréhension, le modèle qui amène à ce fait là. Le fait que tout est lié. De comprendre par quoi c'est lié, par quoi ça a un impact. Là, ça a été... waouh. Ça a été ah ouais, ok, là je réalise, je comprends l'ampleur du truc et... Ah c'était complètement dingue, c'était complètement dingue. Après, il s'en est suivi du coup que je n'étais pas forcément plus heureux de comprendre ça (rires). Mais au moins je pouvais mettre un mot là-dessus. Il y a d'abord eu du soulagement de me dire, je ne suis pas fou. Parce que dans mon quotidien où j'essayais d'en parler autour de moi c'était difficile. Donc du soulagement d'abord. Ensuite de la tristesse de se dire, on est peut-être foutus. Et puis un sentiment de renaissance, de renouveau de me dire : ok, maintenant que j'ai compris ce qui me gênait dans mon mode de vie, voilà, je sais comment je peux agir là-dessus et essayer de vivre mieux. Je me suis aussi beaucoup penché sur la philosophie à ce moment-là. J'ai rencontré des personnes aussi avec qui j'ai pu échanger. J'ai appris à comprendre comment ne pas vivre ça avec colère, avec tristesse, avec dépression, comment faire en sorte de bien vivre.

La philosophie m'a vraiment aidé. Spinoza et Nietzche, c'est deux philosophes pour qui le déterminisme est central. Quand je parle de déterminisme on peut l'illustrer avec les propos d'Einstein qui dit « dieu ne joue pas aux dés ». Il avait aussi dit « je ne crois pas en dieu, mais si je devais y croire ce serait dans le dieu de Spinoza ». Ce n'est pas un être hors de nous, c'est un être en nous, on est en Dieu. Dieu ne joue pas aux dés. La pomme tombe parce qu'il y a la loi de la gravité. Tout est cause et effet. Il y a toujours une forme de dualité entre pensée d'un côté et physique de l'autre. Mais l'un ne va pas sans l'autre. Nos sécrétions de sérotonine, de dopamine ont un fort impact sur la façon de penser, de vivre. Et on ne connait pas les lois qui régissent ces choses, mais Einstein suppute qu'il y a aussi des lois en jeu derrière.

Quelque chose qui m'a frappé pendant mes études d'informatique. On devait faire un petit logiciel qui devait faire appel à une fonction aléatoire qui générait un chiffre entre 1 et 10. Et en fait, on est incapable de faire du hasard en informatique. La fonction random n'existe pas. Alors oui ça peut paraître incroyable mais il est vraiment impossible de générer un nombre de manière aléatoire. Il existe quelques astuces en revanche qui nous permettent de faire du « faux hasard », comme par exemple afin d'obtenir un chiffre entre 0 et 9 : on prend la 15ème décimale du temps qui s'écoule, et au moment où on a besoin de sortir un chiffre au hasard, on prend cette 15ème décimale de l'heure qu'il est. On prend un élément qui n'a aucun lien avec ce qu'on cherche à obtenir, et on estime que c'est du hasard, parce qu'aucun lien de causalité ne semble exister entre les deux. Dans la vie de tous les jours on le fait aussi. Par exemple, on peut dire qu'on s'est rencontrés par hasard, mais non.

C'est la même chose pour un dé que tu jettes, on appelle ça du hasard, mais en fait ça dépend de la façon dont tu le lances.

Savoir que tout est déterminé, c'est assez libérateur dans le sens où ça libère d'un poids. Si on est en train de vivre ça, c'est qu'il y a eu les causes et les effets qui sont arrivés à la situation actuelle. Donc je ne peux pas avoir de regard critique. Mais je veux essayer de faire en sorte qu'on change cette façon de fonctionner et de faire. Ça m'a permis d'accepter tout ça beaucoup plus facilement, c'est profondément libérateur, parce que si tu es la personne que tu es aujourd'hui, c'est qu'il y avait des causes et des raisons sous-jacentes. On est un peu spectateur de sa propre vie. Beaucoup voient ça comme une sorte de fatalisme, mais ce n'est pas le cas. Ça permet aussi de se dire que tout ce qu'on fait aujourd'hui détermine les choses de demain. Et donc qu'on a un pouvoir d'action.

Changer ma philosophie de vie m'a vraiment aidé. Le déterminisme est en opposition au libre arbitre qui dit qu'on est capable de faire des choix en toute liberté sans qu'on ait été guidés par quoi que ce soit.

Changement personnel :

100

Complètement. Complètement. Ça a complètement changé ma façon d'aborder les choses, d'aborder l'autre. Ça a été un revirement total. Par exemple sur le don de soi. Dans mon optique de créer une entreprise, je ne le fais plus parce que j'ai envie de créer une entreprise, mais parce que j'ai envie que le changement soit incarné par des valeurs éthiques. Je ne le fais pas dans une optique de m'enrichir mais de pouvoir proposer des alternatives utiles.

Emotions négatives

Je suis très désabusé par les crises en cours. Je pense que c'est principalement de la tristesse. Il n'y a pas de colère, parfois si mais dans le côté humain. Je suis effaré, sidéré en voyant le virage que prennent nos démocraties. Beaucoup d'incompréhension, et un peu de colère.

Emotions positives

En voyant qu'il y a des voix qui s'élèvent, des organisations qui prennent forme, des mouvements de désobéissance civile... je me dis que c'est notre dernier espoir. Mais ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui, si ça advient c'est que les causes étaient là, on en vit les effets. Donc aujourd'hui, si j'ai envie de voir un changement, il faut que je l'incarne. Il faut que les causes qui amèneront les effets que j'ai envie de voir soient mises en place.

Ça me rend heureux de pouvoir me dire que je contribue à mon échelle de construire la société telle que j'aimerais qu'elle soit. C'est pour ça que je n'ai plus de tristesse. Aujourd'hui je me sens complètement en accord, et c'est source de satisfaction.

Ça m'attriste toujours de voir qu'on est dans la démesure, mais j'essaie de le comprendre. Ce qui m'attristait, c'était plus ma situation personnelle et de me dire que je suis un pion du système et que je ne sers à rien. Maintenant je sens mon rôle et mon utilité. On agit tous sur notre environnement au quotidien.

Optimiste ou pessimiste

Ni l'un ni l'autre. Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste. Bon il faudrait s'accorder sur les définitions, mais je suis plutôt optimiste en fait. J'ai envie d'être optimiste et me dire qu'on arrivera à créer une société profondément humaniste. Je suis heureux et curieux de voir comment les choses vont tourner, voir quels impacts chaque chose aura sur le monde.

J'essaie de ne pas porter un regard critique sur ce qui advient. Même le plus gros des connards, je ne peux pas être en colère car si c'est le plus gros des connards c'est que des choses l'ont déterminé à être le plus gros des connards. Donc j'essaie de comprendre les raisons qui font que c'est la pire ordure. Et je peux peut-être faire en sorte de devenir une cause déterminante dans son existence pour qu'il devienne une meilleure personne.

Retour au mémoire

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius