1.1. Le milieu physique
Le PNBA, situé de part et d'autre du
20ème parallèle, il longe le littoral atlantique
mauritanien sur plus de 180 Km et couvre une superficie de 12000 km2
de manière a peu prés équivalente entre un domaine
terrestre et un domaine maritime (Fig.1).
Pour bien visualiser les situations caractristiques du PNBA,
précisons que les territoires maritimes englobent en plus de l'element
aquatique, plus de 6000 km2 de vasiéres découvrantes
et près de 300 km2 de sites insulaires dont le plus grand
occupe à lui seul 250 km2 et le plus petit 20 km2
et quinze îles qui parsèment le banc, dix interéssent
veritablement l'avifaune reproductrice, ce qui represente une superficie
maximale de seulement 36 km2 (MAHE, 1985).
12
13
1.1.1. Le climat
Au niveau du PNBA il n'y a pas de station
météorologique installée, pour cela une approximation
s'effectue à partir des stations météorologiques de
NOUAKCHOTT et de NOUADHIBOU
Le PNBA est sous l'influence d'un climat régional aride
à dominante océanique L'alizé maritime boréal est
le facteur déterminant de ce désert côtier, ceci induit:
? Des températures relativement modérées
à faible amplitude annuelle avec des moyennes maximales de 28 et
32C° et des moyennes minimales de 16 et 19C° respectivement pour les
villes de NOUAKCHOTT et NOUADHIBOU
? Une humidité importante avec une forte
nébulosité
? La quasi omniprésence du vent de dominante NO
à NE avec une vitesse qui atteint son maximum aux mois de Mai et de Juin
9m/s et son minimum au cours des mois de Novembre et de Décembre 6m/s
? Les précipitations généralement
localisées entre le mois de Juillet et de Septembre y sont faibles, des
moyennes annuelles d'environ 35 mm à NOUADHIBOU et 100 mm à
NOUAKCHOTT
? Une humidité relative est forte conséquemment
aux influences marines, de grandes variations sont à noter sur une
période de 24h. Les valeurs pour NOUAKCHOTT sont plus faibles, mais les
conditions du Parc semblent identiques sinon parfois localement
supérieures à celles de NOUADHIBOU
D'après QUEZEI 1965, l'évaporation annuelle
à NOUAKCHOTT est de 2275 mm les maximums journaliers concernant le mois
de Décembre, et les minimums le mois de Juillet.
Environnement océanique
Le Parc est soumis de fait à trois courants
différents qui correspondent à deux saisons hydrologiques
Le courant des canaries : c'est le principal courant
qui affecte de PNBA descend depuis le Sud des cotes ibériques jusqu'aux
îles du Cap Vert avant de se transformer en courant équatorial de
l'atlantique Nord (MALLE, 2005). Il est présent toute l'année et
s'accentue durant la saison froide (ou plutôt fraîche) avec des
eaux marines dont la température se situe entre 17 et 20c0
Le courant de guinée :
caractérisé par des eaux chaudes dont la température
moyenne 29.5C0 (Domain, 1980 in MALLE, 2005) et
résulte de l'influence des pluies de mousson et de l'apport des fleuves
en zone tropicale humide eaux dites«Ibériques» poussées
par le vent de la mousson, elles viennent baigner les côtes
mauritaniennes entre le Cap Blanc en Août/Septembre
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L'upwelling :il s'agit du phénomène
hydrodynamique permanent le plus important de la côte mauritanienne,
rencontré surtout entre le Cap Blanc et le Cap Timiris, cette
remontée d'eau froide et moyennement salée est liée au
reflux vers le large, sous la poussée des alizés continentaux,
des eaux chaudes de surface, qui laissent ainsi la place à des eaux
profondes et riches en nutriments (Fig.2), qui favorisent le
développement d'une chaîne trophique remarquable et est notamment
responsable de la richesse ichtyologique de ces côtes qui sont
considérées comme étant parmi les plus poissonneuses du
monde. Cette richesse ichtyologique entraîne généralement
une abondance de l'avifaune qui constitue un des éléments
remarquables à l'origine de la création du Parc.
Fig. 2 : Phénomène d'upwelling
1.1.2. Géologie
Le PNBA se situe dans la bordure ouest du bassin
Sénégalo-Mauritanien. L'histoire géologique de ce bassin
est marquée par une série de transgressions et de
régressions marines accompagnées de variations climatiques
considérables (GOWTORPE, 1993) l'examen des principaux
étages a permis de retracer les principaux traits géologiques de
cette région :
15
Tafaritien : le 1er épisode
transgressif (200.000 an B.P) lors de cette transgression la mer envahit un
vaste golf le golf de Tafoli s'étendant du delta du
Sénégal au sud jusqu'à l'actuelle frontière de la
Mauritanie au nord, ce golf s'enfonce vers l'est sur plus de 20 km au niveau de
NOUAKCHOTT.
Akcharien (150.000 à 100.000 B.P) à la
suite d'un soulèvement implorant la mer se retire ce qui fait
l'assistance à une phase d'aplanissement aboutissant à la
formation d'un reg à cailloutés de quartz et pheldispadh.
Aioujien (depuis 10.000 à 70.000 BP) c'est la
2ème régression marine du quaternaire mauritanien
intense deux golfs : Souhel El-Abiod (bordure Est de la baie de lévrier)
et Tafoli -inchiri séparés par une zone émergée
:
Aguerguerien (70.000 à 40.000 BP)
l'épisode régressif correspondant à cet étage se
traduit par une entaille des dépôts de l'Aioujien, certains
auteurs placent pendant cette période le début de
l'édification des grands massifs dunaires
Inchirien (40000 à 30000 B.P) débutant
par une phase d'encroûtement et d'aridité.
Ogolien (20.000 B.P) : constitue le maximum de la
régression marine (-120 m) dans lequel les lacs et les rivières
sont asséchés
Tchadien (vers 9000 B.P) au climat aride de l'Ogolien
succède, après une remontée du niveau de la mer
jusqu'à la cote -20, un épisode humide correspondant à la
mise en place de petits lacs dans les dépressions inter dunaires. Les
sédiments qui en résultent sont de nature argilo-calcaire
à forte teneur en sable pouvant être considérés et
renfermant des gastropodes
Nouakchottien (6000 à 4000 B.P) lors de la
transgression marine du
quaternaire, la mer nouakchotienne va atteindre la cote 3 m,
le golf de Tafoli s'est insinué dans les dépressions inter
dunaires. Certaines espèces euryhalines se développent en milieu
lagunaire chaud ; prennent une importance considérable (Tricat, 1961),
à la fin du Nouakchotien vers 4000 B.P, le régime des vents
change et les deux golfs du Tafoli vont évoluer vers une lagune. Un
cordon littoral s'édifiant en travers des baies. Le confinement ainsi
obtenu se traduit au niveau de la faune par une prolifération des
espèces euryhalines et un nanisme d'autre formes (Anadara
sensilis).
Tafolien (4000 à 2000 B.P) une
régression vers le niveau actuel commence du Tafolien accompagnée
par une fermeture de la quasi-totalité des golfs qui deviennent
sursalés et évoluent en Sebkhas. Les dernières
modifications jusqu'à
16
l'actuel consisteront en un remaniement des dunes ogoliennes et
des dépôts de gypse Tafolien. (Tableau 1)
Tableau1: Les quarantes derniers
millénaires du quaternaire en Mauritanie occidental
Age (Année B.P)
|
Etage
|
Grands faits géologique et climatique
|
0
10 000 20 000 30 000 40 000
|
Actuel
|
Aridification croissante et réactivations des ergs
|
Tafolien
|
Aridification et régression marine
|
Nouakchottien
|
Transgression marine et dépôt lacustre
|
Tchadien
|
Humidité et transgression marine Fixation des ergs
|
Ogolien
|
Régression marine importante et formation d'un vaste
erg dont les dunes sont orientées SW/NE
|
Inchirien
|
Transgression marine importante
|
|
|
(BLANDINE, 2003)
1.1.3. Géomorphologie
Le PNBA présente des caractéristiques simples,
les différentes formes que nous avons rencontrées ont une forte
influence sur la répartition de la végétation au sein du
milieu.
En effet la végétation est surtout
différente de part et d'autre d'un accident topographique. La
différence peut aller de la simple densité de répartition
à un changement de la flore toute entière.
Géomorphologie sous marine :
L'ensemble de la zone du Parc constitue un complexe
anciennement laguno-marin comprenant des hauts-fonds dont la profondeur moyenne
est inférieure à 15 m
Géomorphologie littorale :
- La côte parfois rocheuse avec des dunes de sables vifs
qui vont se jeter dans la mer
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- Les principaux Caps (Tafarit, Tagarit...etc.) sont d'anciens
îlots rocheux rattachés au continent séparés par
d'importantes dépressions au sols gypseux moux
- le Cap Timiris non rocheux se trouve au contact de l'erg
Azefal, Agneitir et de l'Océan.
Géomorphologie continentale :
Cette partie du PNBA se résume essentiellement en un
désert de sable et de pierres. Le Nord du Parc est constitué de
buttes et de quelques bas plateaux limités vers l'intérieur par
le socle précambrien. L'ensemble de ces deux formations est recouvert
par les dunes vives des ergs Azefal, Akchar et les dunes fixes de
l'Agneitir.
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