I.1.1.5. Contexte des positions respectives
Les processus de positionnement des individus indiquent que
c'est par rapport au positionnement des acteurs sociaux entre eux que ce qui
est communiqué (ou non) prend un sens. Ce positionnement peut
lui-même découler des statuts ou rôles des acteurs comme il
peut émerger de la place donnée ou prise par l'un d'eux. Toute
communication « en acte » implique nécessairement un
positionnement puisque le simple fait de participer (ou non) à un
échange, d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose correspond à
une proposition de définition d'une place occupée dans cet
échange. Mucchielli illustre ce processus en évoquant les termes
langagiers de positionnement (tu, vous, eux, etc.) ou les rôles sociaux
(par exemple le professeur, le garagiste, le PDG) qui participent largement
à la structuration des relations et à la genèse du sens.
Dans le cas d'une entreprise, ce concept se traduira par celui d'image
renvoyée ou en marketing par la notion littérale de
positionnement. De même, la position d'un bureau, son mobilier, les
attitudes de son propriétaire, sa tenue vestimentaire (paralangage), les
intonations de sa voix participeront à le classer dans une sorte de
hiérarchie sociale plus ou moins formelle. Ce contexte permet de montrer
combien l'échange constitue une lutte permanente au cours de laquelle
l'individu n'aura de cesse de valoriser sa position. En ce sens, Mucchielli
(2005) avance que toute communication, que ce soit dans son contenu ou dans la
manière dont elle est faite, est porteuse d'une proposition de
définition des places des
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interlocuteurs. La revendication de la position de serviteurs
dont font preuve les entreprises sponsors d'événements et les
organisateurs par rapport aux participants justifie même l'intention
d'installer une sorte de relation au cours de la célébration d'un
événement en vue de faire passer des messages. Messages qui, du
reste, ne peuvent avoir toute leur pertinence que dans ces conditions.
I.1.1.6. Contexte relationnel social
immédiat
La nécessité de la « qualité de la
relation » souligne le fait que c'est par rapport à la
qualité de la relation et à l'ensemble du système
interactionnel créé par les acteurs en présence que ce qui
est communiqué prend du sens. Il revient à l'école de Palo
Alto d'avoir attiré l'attention sur l'importance de la relation dans
toute situation de communication, de fait, ce contexte en est la principale
dimension. Sa manipulation correspond, en quelque sorte à la
capacité à représenter ce qui distingue les individus et,
notamment, les différences d'humeur, de tempérament, de
motivation voire d'intention qui, influeront nécessairement sur la
qualité de la relation. En effet, quelle que soit la situation
d'échange examinée, le phénomène premier qui se
manifeste lors des premiers instants de l'échange est celui de
sympathie-antipathie entre les acteurs. Du reste, les psychologues ont bien
montré que communiquer revenait en partie à établir et
spécifier les relations établies avec nos semblables. Dans ce
sens, ils se sont efforcés de mettre à jour les règles
intersubjectives qui président à la construction de cette
relation. Ainsi un sourire engendre une attitude plus confiante alors
qu'à un regard sévère répondra davantage à
une attitude de recul. C'est d'ailleurs dans cette logique que les
organisateurs d'événements, dans le souci de préparer le
terrain d'une communication réussie, s'efforcent à
intégrer certains éléments comme un orateur très
sympathique, des filles très souriantes à l'accueil, un service
de protocole professionnel qui sait comment transférer un air un
sentiment de confiance, de convivialité et de détente. Les
responsables de communication des entreprises savent se tenir dans ces genres
d'environnements. Soucieux de profiter de la considération du public,
ils s'informent bien avant de tous les petits contours de
l'événement, adaptent leurs interventions par rapport aux
participants, utilisent des tournures correspondant à l'humeur
général de l'environnement.
Les normes et règles collectivement partagées
correspondent au fait que ce qui est dit (ou non), accompli ou non, prend un
sens en fonction de normes (ou règles) préexistantes à
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