CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATION
6.1. Conclusion
Cette étude a été portée sur la
caractérisation de 15 exploitations agricoles de la commune de Milot,
cas de la première section «Perches-de-Bonnet» au cours de
l'année 2015 afin d'analyser d'une part les caractéristiques
structurelles et fonctionnelles des exploitations agricoles et d'autre part en
vue de cerner les performances des exploitations agricoles afin de
dégager des mesures appropriées. De ce fait, les résultats
des données collectées relatives aux exploitations agricoles ont
orienté les discussions comme suit :
Pour ce qui concerne les performances des exploitations
agricoles, une typologie, effectuée à partir des
caractéristiques sociodémographiques, des caractéristiques
des ressources et des activités économiques des exploitations
agricoles, a donné trois catégories d'exploitations agricoles:
Les petites EA, les moyennes EA et les grandes EA selon leur aire
topographique. La 1ère catégorie, comparativement aux
économies du besoin, regroupe les petites exploitations agricoles dont
l'indice d'économie du marché est plus élevé en
piémont (avec un indice de 4) et en montagne (avec un indice de 3.28)
alors qu'il est moins élevé en plaine (avec un indice de 2.45).
La 2ème catégorie, comparativement aux
économies du marché, regroupe les moyennes exploitations
agricoles dont l'indice d'économie du besoin est moins
élevé en montagne (avec un indice de 0.24) et en plaine (avec un
indice de 0.28) alors qu'il est plus élevé en piémont
(0.59). La 3ème catégorie regroupe uniquement les
grandes exploitations agricoles en piémont où l'indice
d'économie du marché est plus élevé que celui du
besoin avec un indice de 11. De là, l'économie du besoin
représente plus d'1/3 des produits de récolte. Donc,
ces résultats confirment l'hypothèse de départ stipulant
que «une partie des produits de récoltes dans les exploitations
agricoles sont utilisés à des fins d'autoconsommation du
ménage».
En somme, des petites exploitations agricoles, le rapport de
vente/autoconsommation est plus acceptable en basse altitude
particulièrement en plaine. Alors que, des moyennes exploitations
agricoles, le rapport de vente/autoconsommation est acceptable en
plaine et en montagne. Entre autre, les résultats de cette étude
permettent de soutenir que, pour une même aire topographique, le
calendrier cultural, les pratiques culturales et les conditions auxquelles sont
soumises les exploitations agricoles sont en majeure partie les mêmes au
coup d'une campagne agricole.
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En somme, à l'issu de cette étude, il est apparu
évident que la quasi-totalité des exploitations agricoles de la
commune de Milot, cas de la 1ère section est en déclin
comparativement aux années précédentes. De ce fait, pour
palier ce déclin, l'exploitation forestière est la plus
représentative des activités extra-agricoles des EA de la zone
d'étude. En effet, comparativement au revenu des différentes
catégories d'EA, il en ressort ce résultat :
En plaine, la contribution de l'exploitation forestière
est plus élevée chez les petites EA (28.77%) que chez les
moyennes EA (8.71%). En piémont, la contribution de l'exploitation
forestière est plus élevée chez les petites EA (125%) que
chez les grandes EA (13.33%). En montagne, la contribution de l'exploitation
forestière est moins élevée chez les petites EA (16.90%)
que chez les moyennes EA (30.23%). Vu que les activités agricoles ne
peuvent pas subvenir à tous les besoins des ménages agricoles et
que 73.33% d'EA pratiquent des activités extra-agricoles à
tendance d'exploitation forestière, la confirmation de la
deuxième hypothèse stipulant que «les exploitations
agricoles ne peuvent pas subvenir à tous les besoins des membres des
ménages agricoles» est obtenue.
L'analyse des performances des exploitations agricoles ont
révélé que:
y' L'exploitation d'une parcelle au moins en
canne-à-sucre ou manioc ou riz permet au ménage de
répondre à des besoins majeurs.
y' La totalité des exploitations agricoles vivent en
dessous du seuil de pauvreté soit 95.00 gdes ($1.90 US) par jour.
y' La main d'oeuvre salariale absorbe plus la marge brute des
moyennes et grandes exploitations agricoles.
y' Le découragement de certains jeunes exploitants
agricoles préfèrent s'adonner aux activités
taxi-motocyclistes.
y' L'instabilité du foncier joue contre certaines
exploitations agricoles.
y' L'agriculture pluviale, la variation et
l'irrégularité climatique sont des causes principales du faible
revenu des EA.
y' Les exploitations dont leurs activités agricoles ne
permettent pas de couvrir les besoins capitaux des ménages ont
procédé surtout par la vente des animaux et de lopin de terre, la
production du charbon de bois et des planches.
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Compte tenu ces résultats, des efforts d'optimisation
des rendements des exploitations agricoles de la zone d'étude doivent
être faits en vue que les exploitations agricoles puissent
répondre aux besoins des ménages agricoles et arrêtent le
processus de déclin. De là, cette étude montre une
appréciation des activités agricoles sur les trois aires
topographiques (montagne-piémont-plaine) des exploitations agricoles
:
? En montagne, il y a moins d'exploitations agricoles (13.33%)
que les autres aires topographiques. Ceci est lié à la mauvaise
situation des ménages agricoles au problème de cohésion
sociale due à l'inexistence d'infrastructures socio-culturelle et
organisationnelle. De ce fait, l'étude menée auprès des
exploitations agricoles en montagne montre que 50% en sont petites et 50% en
sont moyennes sur la base de la typologie structurelle (quantité de
surface mise en valeur et en jachère). Du même angle, les EA en
montagne possèdent plus de parcelles en montagne (57.14%) qu'en
piémont ou en plaine. Alors que le mode de tenure des parcelles des EA
en montagne les plus représentatives sont la propriété
(42.85%) et l'héritage (28.57%). Pour ce qui concerne les
systèmes de culture, le seul retrouvé est l'association culturale
y compris l'agroforesterie à base de cacaoyer. L'élevage pour sa
part en montagne est extensif. Le type de bétail élevé
demeure le bovin, la caprin, le porcin et l'équin qui se fait à
la corde sans tenir compte des volailles.
? En piémont, les exploitations agricoles
représentent 20% des aires topographiques. Presque 2/3 des parcelles des
EA en piémont ont pour emplacement l'aire topographique plaine, alors
que l'autre 1/3 des parcelles se trouve en montagne et en piémont. Les
trois catégories structurelles d'EA (grandes, moyennes, petites)
existent équilatéralement en piémont. Par ailleurs, plus
de 90% des parcelles sont acquises en mode de faire valoir direct. Pour ce qui
concerne les systèmes de culture, l'association culturale couvre plus de
50% des parcelles cependant la culture pure en couvre moins de 15% pour moins
de 30% des parcelles en jachère. Il est aussi à signaler qu'en
piémont, les EA élèvent surtout des espèces de
l'ordre caprin et bovin à la corde.
? En plaine, les exploitations agricoles sont très
remarquables avec une représentation de plus de 60% par rapport aux
autres aires topographiques. Ceci s'explique en majeure partie grâce
à l'existence de certaines infrastructures routière et
organisationnelle. D'après les données, il n'y a pas de grandes
EA en plaine alors que 60% des EA sont petites et 40% en
90
sont moyennes. Du même coup, l'étude montre 80%
des parcelles des EA en plaine se trouvent en plaine même. Pour ce
concerne la tenure foncière, le mode de faire valoir direct
représente plus de 80% des parcelles.
Paradoxalement aux autres aires topographiques, il y a une
plus grande diversité au niveau des systèmes de culture dont
l'association couvre plus de 50% alors que moins de 30% sont en culture pure
(canne-à-sucre, riz, patate, arachide) pour moins de 15% en
jachère. L'élevage en plaine est plus diversifié en termes
d'espèces de l'ordre caprin et bovin. Il faut mentionner que
l'affouragement des bovins est grandement pratiqué en plaine en raison
de la coupe périodique de la canne-à-sucre dans la zone
d'étude et des habitations avoisinantes. Par contre, il est à
relater que l'élevage caprin est plus pratiqué considérant
que les types de fourrages qu'ingèrent les caprins renouvellent plus
facilement.
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