2.1.2 L'impact du pouvoir syndical sur la performance
:
Machin (1991) trouve, pour le cas du Royaume-Uni, que les
entreprises syndiquées enregistrent une performance financière
inférieure de 1,7 % par rapport aux autres entreprises non
syndiquées. Cette diminution de la performance est expliquée par
les augmentations salariales lors des négociations syndicales.
L'étude de Mathieu (2001) montre également un
effet négatif de la présence syndicale sur la performance
comptable dans le contexte français.
Selon Laroche (2004), cet impact n'est toutefois pas stable
dans le temps. L'auteur étudie l'impact de la présence syndicale
sur la rentabilité économique et financière durant la
période 1998-2004 et trouve, pour l'année 1998, que les
entreprises les plus
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syndiquées enregistrent une rentabilité
financière la moins élevée. La présence syndicale
entraîne une diminution de la rentabilité économique
expliquée par une augmentation de la part des salariés dans la
valeur ajoutée. En 2004, aucun effet n'est, en revanche,
enregistré entre la présence syndicale sur la rentabilité
financière, ce résultat pouvant être expliqué par un
niveau plus élevé d'endettement chez les entreprises
syndiquées. L'auteur montre qu'il existe, par ailleurs, une relation
positive entre la présence syndicale et la productivité du
travail (quantité produite / quantité de travail
utilisée).
2.1.3 L'impact du pouvoir Syndical sur la
répartition de la valeur ajoutée
L'intervention syndicale peut porter sur la répartition
de la valeur ajoutée entre le capital et le travail, ce qui ne va pas
sans créer quelques frictions au niveau du marché financier.
Dans leur étude des réactions des marchés
suite à des interventions syndicales durant la période 1962-1980,
Ruback et Zimmerman (1984) concluent à une baisse significative des
cours boursiers suite à la certification d'un syndicat.
Abowd (1989) conclut également à une relation
négative entre le nombre de négociations salariales durant la
période 1976-1982 et la richesse des actionnaires. En effet, une
augmentation de la part du travail dans la valeur ajoutée fait diminuer
la richesse des actionnaires. Les syndicats interviennent afin d'augmenter la
richesse des salariés au détriment des apporteurs de capitaux
financiers.
En traitant la relation entre la présence des syndicats
et la répartition de la valeur ajoutée, Layard et al (1991)
montrent qu'une phase de désyndicalisation est marquée par une
diminution de la part des salariés dans la valeur ajoutée.
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Ce résultat est également confirmé par
Doucouliagos et Laroche (2004) qui montrent qu'une forte présence
syndicale permet de privilégier les salariés dans la distribution
de la richesse au détriment des actionnaires.
Cette représentation syndicale est une forme de la
participation indirecte des salariés à la gestion. Selon les
travaux de Roe (2001), lorsque la structure actionnariale est dispersée,
cette représentation permet aux salariés d'accéder aux
informations, contrôler les dirigeants, créer de la valeur et
partager la richesse avec les actionnaires.
Par conséquent, certains actionnaires choisissent la
concentration de la structure du capital afin d'augmenter leur part dans la
valeur ajoutée.
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