1.5 Théorie des signaux
La théorie des signaux, fondée sur
l'asymétrie d'information entre les dirigeants et les
propriétaires, propose aux dirigeants, mieux informés sur la
qualité de leur entreprise, de communiquer ces informations aux
actionnaires et aux créanciers, par le biais de signaux.
Cette théorie développée par Spence
(1973) où il affirme que le signal est une action émise par celui
qui en sait le plus afin de transmettre une information crédible. Elle
se base sur deux idées :
- La même information n'est pas partagée par tous
c'est-à-dire que parfois les dirigeants d'une société
peuvent disposer d'informations que les investisseurs n'en disposent pas
- Même si elle était partagée par tous, la
même information ne serait pas perçue de la même
manière par les différents acteurs.
Donc il ne faut pas conclure que l'information est
partagée de façon équitable à tout moment mais au
contraire selon Ross (1977), l'information n'est pas partagée par tous
au même moment et l'asymétrie d'information est la
règle.
L'asymétrie d'information entre les dirigeants et les
propriétaires de l'entreprise se traduit par deux types de
problèmes : Le premier problème est celui
d'anti-sélection, qui est une incertitude relative à la
compréhension du comportement des dirigeants : c'est le cas où la
rétention de l'information est pré contractuelle.
Cette sélection adverse se manifeste par l'existence
d'une asymétrie d'information entre les investisseurs potentiels et les
dirigeants de l'entreprise, ces derniers peuvent tirer des profits d'une
information plus précise que celle des propriétaires qui
résulte du fait que les propriétaires ne peuvent qu'observer la
décision du dirigeant et son résultat mais ne peuvent pas savoir
si cette décision est optimale ou non.
Le deuxième problème est un problème de
risque moral définit comme une imparfaite observabilité de
l'activité du dirigeant liée à l'asymétrie
d'information : c'est dans le cas où la rétention de
l'information est post contractuelle. Ce problème
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se manifeste dans le cas où on observe un comportement
opportuniste du dirigeant qui est dû au non observabilité de ses
actions, en fait le dirigeant profite de l'information qu'il détient
pour agir contrairement aux actions spécifiées par son mandant.
Donc le risque moral est une situation où l'incomplétude de
l'information provient des actions et comportements non observables et
susceptibles d'être entreprises par le dirigeant après la
signature du contrat (ex post).
Bien que la théorie de signalisation a
été initialement développée pour clarifier
l'asymétrie de l'information sur le marché du travail (Spence,
1973), elle a été utilisée pour expliquer la divulgation
volontaire des rapports d'entreprise (Ross, 1977). La divulgation volontaire
est l'un des moyens de signalisation, où les entreprises seraient
capables de divulguer plus d'informations que celles obligatoires par des lois
et des règlements dans le but de signaler qu'ils sont opportuns pour les
investisseurs qui cherchent à évaluer les titres proposés
(Campbell et al, 2001).
La divulgation volontaire permet de réduire les
asymétries d'informations et les incertitudes liées aux
cash-flows futurs de l'entreprise. Selon Trueman (1986), ce n'est pas le
contenu favorable de l'information qui justifie la réaction du
marché, mais c'est plutôt l'exactitude des données
prévisionnelles publiées par le dirigeant.
Dans le cas d'existence d'un problème
d'asymétrie d'information, les entreprises signalent certaines
informations aux investisseurs pour montrer qu'ils sont mieux que d'autres
entreprises sur le marché dans le but d'attirer les investissements et
de renforcer une réputation favorable (Verrecchia, 1983).
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