§3 : Création des PME&PMI
Les déséquilibres financiers qui se sont
développés ont conduit à une remise en cause de la gestion
publique à un moment où les grandes entreprises
étrangères limitaient leurs investissements en Afrique. Il n'est
pas étonnant que, dans ce contexte, une place croissante soit
donnée aux entreprises de plus petite taille. Les gouvernements, comme
les instances internationales, ont alors redécouvert l'importance du
rôle des petites et moyennes entreprises. Il convient néanmoins de
se défier des modes et des solutions miracles qui sont trop facilement
acceptées par beaucoup.
La PME ne se crée pas à la demande, il ne suffit
pas de quelques capitaux pour la faire fonctionner et réussir. Ce qui
est vrai, la PME l'est tout autant de l'informel dans lequel certains voient
aussi la panacée qui guérira le Tiers monde de tous ses maux. Il
est donc important de tenter d'analyser les conditions objectives de la
création de PME. Il est cependant nécessaire de préciser
d'abord le sens à donner aux termes PME et informel.
Comme toute entreprise, les PME produisent des biens et
services marchands destinés à satisfaire, directement ou
indirectement, des besoins humains solvables. Elles le font au sein
d'unités de production qui n'emploient qu'un nombre limité de
salariés au sein d'une structure souvent peu capitalistique. Si pendant
la période des «trente glorieuses», le rôle de ce type
d'entreprises a été minimisé au profit des grandes
entreprises qui tenaient une place croissante dans la production totale, leur
impact sur le fonctionnement de l'économie était cependant
important. Elles ont été, en effet, un des piliers de la
réussite économique en raison de leur contribution
déterminante à la création d'emplois. Dans les pays en
développement, la PME est une entreprise relevant des activités
modernes.
Elle peut être plus ou moins capitalistique, le capital
qu'elle utilise provenant soit de ses ressources propres, soit d'emprunts
auprès du système bancaire. Son capital est assez
diversifié, car la PME dispose d'installations immobilières
permanentes, de biens d'équipement parfois importants, de stocks de
produits et de matières premières et de réserves
financières minimum pour faire face à ses engagements financiers.
Elle utilise une main d'oeuvre salariée, liée à
l'entreprise par contrat, dans le respect du droit du travail. Au moins dans
certaines entreprises, la main d'oeuvre est recrutée sur des
critères de compétence, en raison de sa formation. Les produits
fabriqués reposent sur des normes constantes et souvent reconnues, ce
qui implique une certaine qualité de la production.
Enfin, les PME respectent un minimum de règle de
gestion. Elles tiennent une comptabilité répondant aux normes
officielles, elles supportent la fiscalité qui frappe les entreprises.
Les plus dynamiques d'entre elles peuvent même respecter des quotas
classiques de gestion financière ou de gestion des stocks.
Théoriquement ces PME sont donc faciles à appréhender
puisque connues des divers services administratifs. Remarquons enfin que dans
les pays développés, les PME sont loin de constituer un ensemble
homogène. Certaines sont très capitalistiques et innovatrices,
alors que d'autres ont des comportements très conservateurs et
corporatistes.
Le circuit de l'impact du passage sur l'économie
informelle.
Figure 6
Légende
AGR : Activités Génératrices des Recettes
CNRE : Centre National de Réintégration Economique
FEC : Fédération des Entreprises Congolaises
TRICOM : Tribunal du Commerce
Source : nous même
Remarque : nous constatons que la couleur grise remplace la
couleur noire dans le secteur informel se qui explique la diminution des
opérateurs économiques dans ce secteur au profit du secteur
formel qui leurs accorde des avantages après leur
réintégration. La couleur jaune explique aussi que le climat des
affaires s'améliore et est favorable aux réintégrés
qui vont maintenant faire leurs activités sans souffrance.
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