SECTION 3eme : LES BRANCHES QUI ASSURENT LA TRANSITION DE
L'INFORMEL VERS LA PME ET LEURS OBSTACLES
§1 : Les branches qui assurent la transition de
l'informel vers le formel
L'anarchie est source de désordre. Les activités
informelles respectueuses doivent s'exercer dans un local adapté ou un
espace approprié. Chaque Etat dans le monde fonctionne en application
des lois qu'il s'est données dans l'intérêt de son peuple.
Des dispositions locales dans chaque commune de la République
Démocratique du Congo réglementent l'occupation temporaire des
parties des voies pour une cause donnée.
Les vendeurs à la sauvette qui occupent les abords des
voies publiques rétrécissent les chaussées,
réduisent la fluidité de la circulation et sont à
l'origine de nombreux accidents. La Communauté Urbaine de Kinshasa et
même d'autres villes du pays, par des déguerpissements
sporadiques, appelle les commerçants indélicats à l'ordre.
Ces actions salutaires, si elles étaient soutenues dans le temps,
amélioreraient indubitablement la donne et contribueraient à
l'accroissement des revenus des pratiquants qui exerceraient en
sérénité et en dehors de toute anxiété. Dans
tous les cas, les déguerpissements doivent être suivis des mesures
d'accompagnement appropriées.
Pour endiguer l'extension de l'informalité, il faut
avant tout placer l'emploi au coeur des politiques économiques et
sociales, promouvoir des cadres macroéconomiques propres à
favoriser l'emploi et faire des secteurs productifs de l'économie une
cible prioritaire des stratégies de lutte contre la pauvreté, y
compris des documents de stratégie pour la réduction de la
pauvreté (DSRP). Pour réduire la croissance de
l'informalité, il convient, dans une large mesure, de canaliser les
niveaux appropriés d'investissements, nationaux et étrangers,
dans les secteurs de l'économie qui augmentent l'absorption de
main-d'oeuvre et améliorent la productivité dans
l'économie informelle, qu'elle soit rurale ou urbaine.
§2 : Les obstacles.
Il est tout à fait possible de faciliter le passage du
secteur informel au formel par l'accroissement de l'assiette fiscale.
Malheureusement cette mesure est insuffisante et inefficace. Cela doit se faire
par une intégration harmonieuse des réalités sociales
imposées par l'existence du secteur informel. En effet, la
sous-information, la pression fiscale et la corruption sont des facteurs de
développement du secteur informel. En cherchant à traquer par
tous les moyens les pratiquants du secteur informel, les pouvoirs publics
l'obligent à muer sous une forme peu saisissable.
C'est une lapalissade que de le dire : nombre de PME
Congolaises du fait de leur statut informel peinent à accéder aux
sources de financements bancaires et autres. Donc, quasi-exclues de
l'importante manne financière des marchés publics de l'Etat.
Ainsi, selon ce dernier, une entreprise formelle dispose d'une
personnalité juridique (immatriculation, registre de commerce,
numéro d'identification fiscale,...), respecte ses obligations fiscales,
mais aussi sociales (Caisse de sécurité sociale...). Toutefois,
cette formalité ne suffit pas à elle seule. Il faut aller
au-delà et jouer la carte de la transparence.
Le processus de formalisation, va de l'immatriculation
à la production d'une comptabilité sincère, d'états
financiers fiables'. Nonobstant la volonté de certaines entreprises de
se mettre aux normes, il n'en demeure pas moins des obstacles sur leur chemin.
Tels les coûts liés aux procédures de formalisation, leurs
lenteurs, le manque d'informations sur les différentes obligations
fiscales et sociales (la majorité des entrepreneurs de l'informel
n'ayant pas été instruite)...Pour inverser la tendance, il faut,
entre autres, encourager les entreprises à se formaliser, en leur
octroyant ce qu'on appelle des compensations qui réduisent le coût
de la transition de l'informel vers le formel.
Enfin, il existe un obstacle structurel
à la transition vers le formel : l'incapacité des unités
de production informelles à accumuler du capital. Ce qui
caractérise l'économie de subsistance, c'est l'absence de
visibilité de la demande en raison de l'incertitude dans laquelle vivent
les individus quant à leurs revenus futurs. Les recettes des
unités de production informelle sont très
irrégulières et ne répondent pas aux impératifs
d'un amortissement régulier du capital. Le meilleur moyen
d'éviter la faillite est alors de minimiser les charges fixes : c'est ce
qui explique par exemple le recours à une main-d'oeuvre familiale non
salariée, irrégulièrement rémunérée.
Le problème évidemment sous-jacent qui en résulte tient au
fait que minimiser les coûts fixes interdit toute accumulation de
capital, ce qui empêche par là-même le passage à
l'économie moderne.
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