Conclusion partielle
L'économie informelle offre en moyenne 72% des emplois
en Afrique centrale subsaharienne, selon le Bureau international du travail
(BIT). Pourtant, ce secteur est caractérisé par de graves
difficultés de protection sociale, de mauvaises conditions de travail et
de précarité de l'emploi.
L'économie informelle en Afrique a besoin d'aide,
mais il faut passer par une identification des activités et
connaître le nombre de personnes qui y évoluent. En plus des
analphabètes, des gens instruits en attente d'un emploi et des
licenciés d'entreprises trouvent refuge dans le secteur informel.
Ce secteur constitue l'un des domaines les plus illustratifs
et les plus symptomatiques du déphasage qui existe entre le cadre
juridique et la réalité sociale. Par conséquent, il serait
judicieux de réadapter le cadre juridique à la
réalité sociale. Bien plus, il faudrait aider les
micro-entreprises informelles, en leur donnant des crédits
d'équipement et en fournissant à leurs chefs et parfois aux
employés, une formation adéquate.
Il serait également de bon ton de soutenir les
activités de subsistance qui sont indispensables pour amoindrir les
effets de la pauvreté. Il convient d'organiser des campagnes
d'information et de sensibilisation des concernés sur les méfaits
de l'informel, de créer des plates-formes de concertation et de dialogue
avec les différents acteurs impliqués dans le secteur informel,
d'adopter des politiques et des stratégies d'intégration
progressive du secteur informel dans le formel avec pour but avoué de
l'encadrer, etc.
Pour y arriver, l'Etat congolais doit adapter son arsenal
législatif et réglementaire organisant le petit commerce
conformément aux besoins et aux nécessités de cette
dynamique nouvelle qu'est l'économie informelle. Le chapitre qui suit va
s'atteler à démontrer le bien fondé de cette
démarche.
CHAPITRE II : MODALITÉ ET FONDEMENT DU PASSAGE DES
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES INFORMELLES AUX PME&PMI
Introduction
Le passage de l'unité informelle à la Petite ou
Moyenne Entreprise moderne est souvent préconisé par les
responsables politiques. Cette évolution est dans la logique du
développement économique, mais se heurte à de multiples
obstacles au niveau global tant économique que social.
SECTION 1er : DE LA FORMALISATION DU SECTEUR INFORMEL
COMME SOURCE DE PROGRÈS DE PME&PMI
§1 : L'amélioration de l'environnement
macro-économique comme source d'assainissement du secteur informel
La corruption est un moyen non encouragé de
résolution des litiges avec les agents publics en général
et autres prestataires de services. La corruption et la confusion qui
règne au niveau de l'application des règles se traduisent souvent
par des coûts d'observation élevés. Les «
formalités » administratives, les arriérés, les
décisions arbitraires, les diverses exigences particulièrement
lourdes et les pratiques inefficaces font obstacle à l'activité
privée.
L'arbitraire ou la corruption au niveau de l'application
dénaturent les lois prévues et les détournent de leur but.
La corruption a également pour effet d'induire des distorsions des prix
et des marchés et de s'opposer au jeu de la concurrence libre et
équitable. De ce fait, les petits opérateurs économiques
sont contraints de s'orienter vers le secteur informel dans l'intention
d'échapper aux tracasseries administratives et de négocier avec
les agents de l'Etat au moment où ils pourront être
traqués.
Pour arrivé à réintégrer tous ces
opérateurs de PME&MI dans l'économie formelle, nous proposons
à l'Etat de créer ce que nous
appelons « CNRE » qui signifie « Centre
National de Réintégration Economique » qui aura pour
mission :
1. De faire les enquêtes et études de
l'économie informelle en synergie avec l'OCC afin de fournir les
données statistiques fiable de ce secteur aux chercheurs ;
2. De disponibiliser des stratégies de vulgarisation et
propagande du bien fondé de l'économie formelle avec lesquelles
les acteurs du secteur informel pourront être convaincus pour
réintégrer le secteur formel ;
3. D'enregistrer tous les opérateurs du secteur
informel désirant la réintégration dans l'économie
formelle ;
4. De catégoriser selon les critères standard
légaux, toutes les activités du secteur informel
enregistrées selon leurs caractéristiques chiffre d'affaire et
nombre d'employés ;
5. De faciliter les opérateurs économiques ainsi
enregistrés à entrer en possession de tout les documents possible
pouvant leur qualifier de bénéficier des avantages
accordés aux oeuvrant du secteur formel ;
6. De créer un climat de confiance entre les
institutions financières et les opérateurs économiques
ainsi réintégrer afin que ces derniers bénéficient
des financements et fonds remboursables à un taux d'intérêt
très faible pour faire face aux différentes charges ;
7. En fin, organiser un bureau de plaidoirie qui doit
coopérer avec la FEC pour la protection de ces opérateurs
économiques.
|