3 IDE, H, 35 ans (8ans)
I : Je suis infirmier
diplômé d'Etat principal avec huit ans d'expériences dans
le service d'Hémodialyse.
E : Merci beaucoup. Comment est-ce vous
avez connu le concept d'éducation thérapeutique du
patient ?
I : C'est vrai que c'est un
concept nouveau pour moi. Cependant j'en ai toujours entendu parler. Dans une
approche globale, je considère cela comme une prise en charge des
malades. C'est ainsi que je conçois ce concept
thérapeutique.
E : Merci beaucoup. Selon vous, qui
devrait éduquer les patients dialysés avant la première
séance ?
I : En fait, en ce qui me
concerne, le malade dialysé, celui qui arrive pour sa première
séance de dialyse, puisqu'il est connu par le médecin d'avance,
le médecin est en quelque sorte un psycho qui peuvent éduquer le
malade. C'est-à-dire lui parler déjà de sa maladie, ce
qu'il attend et la suite de sa prise en charge. Les infirmiers que nous sommes
retrouvons le malade pour sa première séance de dialyse parfois
dans état de coma où on ne peut pas l'éduquer. Donc en
fait, c'est le médecin et peut être un psychologue en aval qui
peuvent s'occuper de ce malade. Sinon, si c'est un malade qui est conscient,
c'est l'infirmier durant sa première séance qui peut
brièvement lui parler de sa maladie. Parce que quelqu'un qui vient dans
un service, il voit tout l'appareillage et avec son problème de maladie,
vous ne pouvez pas lui dire bon, bon.... Il y'a quand même des
préliminaires à faire qui sont du ressort du médecin
traitant et peut être d'un psychologue en aval.
E : Pendant les autres séances de
dialyse, qui peut maintenant éduquer le patient ?
I : C'est l'infirmier
puisque c'est lui qui est à côté du malade, qui voit
comment le malade se comporte et qui rend compte au médecin. C'est lui
qui est à côté du malade pour les séances futures.
Quand le malade est déjà stable.
E : Est-ce qu'il est organisé des
séances d'éducation dans votre service ?
I : Oui c'est vrai que
ça n'a pas toujours été le cas. Mais quand on avait
commencé avec les américains, il y'avait une séance qu'on
réservait aux patients. C'est-à-dire que le malade arrivait une
heure avant et on leur parlait de leur maladie, on leur donnait des conseils
sur le plan de la diététique et comment se comporter avec leurs
fistules et leur cathéter. Bon, les choses ont changé et comme
nous avons un nouveau major qui parle brièvement aux malades durant le
temps qu'ils sont encore ... je dirais en salle d'attente, même comme
elle se trouve dehors.
E : Quelle est le rôle ou la place
de l'infirmière dans l'éducation des patients
dialysés ?
I : Je peux dire que ce
dernier tient une place incontournable. Car l'infirmier est au début,
pendant et après la séance de dialyse. Je ne peux pas vous donner
une place précise, mais tout au long de la séance de dialyse,
l'infirmier est la meilleure personne indiquée.
E : Je veux demander maintenant les
avantages de l'éducation des patients dialysés ?
I : Comme premier avantage,
c'est sur le plan de la prise en charge du malade. Parce que c'est vrai que
c'est un traitement qui est réservé aux malades chroniques, c'est
un traitement à vie. Bon pour le malade qui est dialysé, c'est
comment se comporter avec sa maladie et avec ... parce qu'il y'a des
accessoires et des maladies qui accompagnent. Je pense que c'est sur le plan de
la prise en charge et le concept d'éducation est en premier lieu
très important pour la survie du malade dialysé.
E : Et maintenant quelles sont les
difficultés que vous rencontrez dans le service pour éduquer les
patients ?
I : Comme première
difficulté, le malade étant déjà sur la phase
chronique est sur la défensive c'est-à-dire qu'ils savent qu'ils
sont sur le chemin de la mort. Ceci fait que quand tu veux lui parler de
quelque chose peut être sur le plan de l'alimentation, il te dit qu'il
n'a pas de choix à faire. Il mange et boit ce qu'il voit. C'est
difficile. Pour certains malades la contreventions n'est toujours pas la
meilleure chose vu qu'ils arrivent dans quelque chose de nouveau. C'est
à la longue qu'ils vont comprendre ce qu'ils ont reçu bien avant.
Comme seconde difficulté sur le plan de la prise en charge, les malades
viennent parfois seuls, ils ne sont pas financièrement prêts, ce
qui fait quand tu vas lui parler de la sa séance, il ne pense
qu'à ses cinq milles francs qu'il vient payer à
l'hémodialyse, c'est à ce qu'il pense. Quand on lui dit qu'avec
une fistule il ne doit pas se coucher, il** parce qu'on a vécu ici des
situations où pour un malade, on place un cathéter, premier
cathéter bon il rentre, après il revient avec un cathéter
en main et dit qu'il s'est gratté dans la nuit après il a
enlevé. Donc il n'a pas encore pris en considération sa maladie.
Il y'a aussi d'autres qui arrivent quand ils ont déjà
passés dans des groupes de prières. Tu veux leur parler, ils
pensent que la prière va les aider ils vont d'abord la bas.... Donc il
y'a beaucoup de choses. L'entourage même du malade. D'autres sont
délaissés à eux-mêmes. Parfois, c'est nous qui
donnons des compresses ici, des trucs aux malades qui lui serviront dans sa
dialyse.
E : Et sur le plan de la connaissance,
est ce que vous avez le niveau ou la capacité d'éduquer sans
problème ?
I : OUI. Bon en tenant
compte tout d'abord de mon expérience dans le servie, cela fait quand
même huit ans que j'y travaille. Je suis là depuis 2006 à
l'ouverture du centre 2006-2010 quatre ans et 2014, c'est pratiquement huit
ans. J'ai vécu beaucoup de chose et la façon de prendre en charge
chaque malade. Donc je pense que l'expérience déjà dans le
service me donne quand même un acquis.
E : Est-ce que vous avez des suggestions
par rapport à l'éducation des patients dialysés ?
I : Suggestions, je
pourrais suggérer qu'on nous allie, c'est-à-dire que nous associe
on nous associe peut être un psychologue, je veux dire une personne autre
qui prendrais les malades en amont, bien avant que celui-ci n'arrive dans la
dialyse. Car c'est déjà à une phase terminale car il y'a
tout un processus avant d'arriver à la dialyse. C'est-à-dire
qu'il faut associer au médecin une personne autre qui prépare
déjà le malade mentalement en lui expliquant ci et ça...
Car d'autres arrivent là subitement c'est vrai qu'il y'a des cas
d'urgence mais quand le malade est déjà en phase terminale, je
pense que c'est bien en haut qu'on doit commencer et l'infirmier de service
continue le reste.
E : Merci beaucoup
I : D'accord je vous
remercie aussi !...
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