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Perception de l'éducation thérapeutique du patient dialysé au service d'hémodialyse du chu de Yaoundé par des infirmiers (région du centre, Cameroun).

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par Bili DOUTI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master en Sciences infirmières 2014
  

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3 IDE, H, 35 ans (8ans)

I : Je suis infirmier diplômé d'Etat principal avec huit ans d'expériences dans le service d'Hémodialyse.

E : Merci beaucoup. Comment est-ce vous avez connu le concept d'éducation thérapeutique du patient ?

I : C'est vrai que c'est un concept nouveau pour moi. Cependant j'en ai toujours entendu parler. Dans une approche globale, je considère cela comme une prise en charge des malades. C'est ainsi que je conçois ce concept thérapeutique.

E : Merci beaucoup. Selon vous, qui devrait éduquer les patients dialysés avant la première séance ?

I : En fait, en ce qui me concerne, le malade dialysé, celui qui arrive pour sa première séance de dialyse, puisqu'il est connu par le médecin d'avance, le médecin est en quelque sorte un psycho qui peuvent éduquer le malade. C'est-à-dire lui parler déjà de sa maladie, ce qu'il attend et la suite de sa prise en charge. Les infirmiers que nous sommes retrouvons le malade pour sa première séance de dialyse parfois dans état de coma où on ne peut pas l'éduquer. Donc en fait, c'est le médecin et peut être un psychologue en aval qui peuvent s'occuper de ce malade. Sinon, si c'est un malade qui est conscient, c'est l'infirmier durant sa première séance qui peut brièvement lui parler de sa maladie. Parce que quelqu'un qui vient dans un service, il voit tout l'appareillage et avec son problème de maladie, vous ne pouvez pas lui dire bon, bon.... Il y'a quand même des préliminaires à faire qui sont du ressort du médecin traitant et peut être d'un psychologue en aval.

E : Pendant les autres séances de dialyse, qui peut maintenant éduquer le patient ?

I : C'est l'infirmier puisque c'est lui qui est à côté du malade, qui voit comment le malade se comporte et qui rend compte au médecin. C'est lui qui est à côté du malade pour les séances futures. Quand le malade est déjà stable.

E : Est-ce qu'il est organisé des séances d'éducation dans votre service ?

I : Oui c'est vrai que ça n'a pas toujours été le cas. Mais quand on avait commencé avec les américains, il y'avait une séance qu'on réservait aux patients. C'est-à-dire que le malade arrivait une heure avant et on leur parlait de leur maladie, on leur donnait des conseils sur le plan de la diététique et comment se comporter avec leurs fistules et leur cathéter. Bon, les choses ont changé et comme nous avons un nouveau major qui parle brièvement aux malades durant le temps qu'ils sont encore ... je dirais en salle d'attente, même comme elle se trouve dehors.

E : Quelle est le rôle ou la place de l'infirmière dans l'éducation des patients dialysés ?

I : Je peux dire que ce dernier tient une place incontournable. Car l'infirmier est au début, pendant et après la séance de dialyse. Je ne peux pas vous donner une place précise, mais tout au long de la séance de dialyse, l'infirmier est la meilleure personne indiquée.

E : Je veux demander maintenant les avantages de l'éducation des patients dialysés ?

I : Comme premier avantage, c'est sur le plan de la prise en charge du malade. Parce que c'est vrai que c'est un traitement qui est réservé aux malades chroniques, c'est un traitement à vie. Bon pour le malade qui est dialysé, c'est comment se comporter avec sa maladie et avec ... parce qu'il y'a des accessoires et des maladies qui accompagnent. Je pense que c'est sur le plan de la prise en charge et le concept d'éducation est en premier lieu très important pour la survie du malade dialysé.

E : Et maintenant quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le service pour éduquer les patients ?

I : Comme première difficulté, le malade étant déjà sur la phase chronique est sur la défensive c'est-à-dire qu'ils savent qu'ils sont sur le chemin de la mort. Ceci fait que quand tu veux lui parler de quelque chose peut être sur le plan de l'alimentation, il te dit qu'il n'a pas de choix à faire. Il mange et boit ce qu'il voit. C'est difficile. Pour certains malades la contreventions n'est toujours pas la meilleure chose vu qu'ils arrivent dans quelque chose de nouveau. C'est à la longue qu'ils vont comprendre ce qu'ils ont reçu bien avant. Comme seconde difficulté sur le plan de la prise en charge, les malades viennent parfois seuls, ils ne sont pas financièrement prêts, ce qui fait quand tu vas lui parler de la sa séance, il ne pense qu'à ses cinq milles francs qu'il vient payer à l'hémodialyse, c'est à ce qu'il pense. Quand on lui dit qu'avec une fistule il ne doit pas se coucher, il** parce qu'on a vécu ici des situations où pour un malade, on place un cathéter, premier cathéter bon il rentre, après il revient avec un cathéter en main et dit qu'il s'est gratté dans la nuit après il a enlevé. Donc il n'a pas encore pris en considération sa maladie. Il y'a aussi d'autres qui arrivent quand ils ont déjà passés dans des groupes de prières. Tu veux leur parler, ils pensent que la prière va les aider ils vont d'abord la bas.... Donc il y'a beaucoup de choses. L'entourage même du malade. D'autres sont délaissés à eux-mêmes. Parfois, c'est nous qui donnons des compresses ici, des trucs aux malades qui lui serviront dans sa dialyse.

E : Et sur le plan de la connaissance, est ce que vous avez le niveau ou la capacité d'éduquer sans problème ?

I : OUI. Bon en tenant compte tout d'abord de mon expérience dans le servie, cela fait quand même huit ans que j'y travaille. Je suis là depuis 2006 à l'ouverture du centre 2006-2010 quatre ans et 2014, c'est pratiquement huit ans. J'ai vécu beaucoup de chose et la façon de prendre en charge chaque malade. Donc je pense que l'expérience déjà dans le service me donne quand même un acquis.

E : Est-ce que vous avez des suggestions par rapport à l'éducation des patients dialysés ?

I : Suggestions, je pourrais suggérer qu'on nous allie, c'est-à-dire que nous associe on nous associe peut être un psychologue, je veux dire une personne autre qui prendrais les malades en amont, bien avant que celui-ci n'arrive dans la dialyse. Car c'est déjà à une phase terminale car il y'a tout un processus avant d'arriver à la dialyse. C'est-à-dire qu'il faut associer au médecin une personne autre qui prépare déjà le malade mentalement en lui expliquant ci et ça... Car d'autres arrivent là subitement c'est vrai qu'il y'a des cas d'urgence mais quand le malade est déjà en phase terminale, je pense que c'est bien en haut qu'on doit commencer et l'infirmier de service continue le reste.

E : Merci beaucoup

I : D'accord je vous remercie aussi !...

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery