2 IDE, H, 29 ans (3ans)
I : Infirmier
diplômé d'Etat : 29 ans J'ai 5 ans d'expérience soit
trois ans d'hémodialyse
E : Selon vous quand est-ce que vous
avez connu le concept d'éducation thérapeutique du
patient ?
I : On l'a connu depuis
l'école, On nous parlait déjà de ça et que
c'est l'un des éléments très importants dans la prise en
charge d'un patient
E : Et selon vous ; comment est-ce
que vous définissez l'Education thérapeutique du
patient ?
I : Selon nous, l'Education
thérapeutique c'est toute information qu'on apporte au malade pouvant
l'aider dans sa prise en charge globale.
E : Quelle est la place que vous donnez
au patient dans son éducation ?
I : Humm, le patient occupe
une position centrale puisque s'il n'ya pas de patient, l'éducation
thérapeutique n'aura pas lieu je crois. Parce que pour qu'il y'ait
éducation, il faut ce patient-là. Le personnel seul ne suffit
pas, le patient est un membre très important pour que cela puisse se
faire.
E :Faut-il tenir compte des besoins du
patient pour l'éduquer ou bien vous avez des connaissances que vous
devez livrer obligatoirement au patient ?
I : Il est bien vrai que
l'éducation qu'on apporte au patient dépend de plusieurs
facteurs. Non seulement de son niveau intellectuel, bref il y'a des
informations qu'on doit apporter au patient pouvant lui être
bénéfiques. Ceci doit se faire en tenant compte de son niveau
intellectuel car il a besoin d'être informé comme tout le monde,
quel que soit son niveau. Donc on doit tenir compte de son niveau
d'éducation.
E : Merci, selon vous, qui doit
éduquer les patients dialysés pendant les séances de prise
de décision, c'est-à-dire avant la première séance
de dialyse, qui doit éduquer le patient ?
I : C'est le
médecin, puisque c'est le médecin qui met le patient sur
dialyse. Il doit informer énormément le patient avant de le
mettre sur dialyse parce que c'est lorsque le malade est sur dialyse que nous
les infirmiers nous avons l'occasion de le voir. Avant cela, nous n'avons pas
cette occasion. Ça se passe avec lui et son consultant. Donc c'est le
consultant qui doit bien préparer son patient avant de le mettre sous
hémodialyse.
E : Et pendant les autres séances
de dialyse, qui doit maintenant éduquer le patient ?
I : C'est tout le personnel
hein. Le médecin, les infirmiers et ça va se faire tous les
jours, puisque cette éducation permettra au patient d'éviter
certaines complications liées à sa maladie. Je pense que c'est
ça.
E : Merci ! Est-ce que de temps en
temps vous organisez des séances d'éducation dans votre
service ?
I : Heu.. C'est vrai qu'en
réalité c'est pas organisé. Chaque personnel essaye tant
que ce peu d'apporter une éducation chaque fois au patient. Donc quand
c'est possible quoi ! donc c'est pas vraiment organisé de
façon réelle comme cela devrait être. C'est chacun qui
essaye aussi d'apporter ce qu'il peu à chaque patient. Surtout le
personnel infirmier. Donc quand tu es en face de ton patient tu essayes de le
faire. Il est bien vrai que je parle de façon systématique mais
ce qui nous interpelle souvent c'est lorsqu'on voit certains comportements du
patient. On est alors obligé de lui apporter certaines informations car
on constate que le patient est vraiment dans l'ignorance de certaines choses vu
son comportement du jour et même lorsque celui-ci pose aussi des
questions. Mais sinon avec la charge du travail, ce n'est vraiment pas
évident, parfois on le fait de façon patient-infirmier. C'est pas
vraiment organisé comme dans certains coins où on les regroupe
pour passer des informations.
E : Et comment est-ce que vous recevez
les premiers patients, je veux dire les nouveaux patients en dialyse ?
I : Ce sont ceux à
qui on apporte beaucoup d'information parce qu'ils viennent d'arriver dans le
service et ne savent pas comment les choses se passent. On doit donc leur
expliquer en premier lieu leur maladie, l'alimentation, le traitement, la
conduite à tenir lorsque survient une complication ou un signe d'alerte
par rapport à un malade. C'est plus ceux-là à qui on prend
de temps souvent pour leur expliquer.
E : Et quels sont les difficultés
que vous rencontrez dans l'éducation de ces patients ?
I : Oh les
difficultés c'est par rapport à l'organisation du service. Il
y'a pas de personnel suffisant. Il y'a maximum trois personnes par
équipes. Et avec les malades qui s'ajoutent tous les jours c'est
difficile. Parfois même, on veut bien éduquer les patients
personnels, mais on n'arrive pas. En principe, on devrait aussi organiser des
séances d'éducation collectives. On devrait aussi faire ça
comme dans certains centres de diabétologie par exemple !
Distribuer les dépliants et autres pour informer. Donc c'est un
problème d'organisation de service. Celui-ci ne l'est vraiment pas et
donc avec la charge du travail avec des problèmes techniques qui
surviennent tout le temps, on est toujours en train de courir, passant ainsi
à coté de ce qui est essentiel, qui est cette
éducation-là. Parce que parfois nous avons les réactions
de certains malades qui on mis un certain nombre de temps en
hémodialyse et on s'étonne. Pourtant ce n'est pas de leur faute.
Ils n'ont pas reçu assez d'informations pour bien se comporter.
E : Est-ce que les patients
reçoivent assez vite vos informations ? Est-ce qu'ils acceptent.
I : C'est bien vrai qu'au
départ c'est difficile. Car pour d'autres, ils pensent qu'une fois la
dialyse commencée après quelque temps ça va finir. Mais
quand nous avons ce genre de patient, on les renvoie vers leur médecin
qui leur a mis sous dialyse parce que normalement, c'est lui doit expliquer au
patient que la dialyse c'est jusqu'à la mort. Parfois quand on les y
envoi et qu'ils reviennent, nous continuons l'éducation que nous pouvons
faire à notre niveau et c'est bien vrai qu'au départ c'est
difficile. Car quand on te parle d'une maladie chronique, tu sais que c'est
à vie. Il faut venir à l'hôpital trois fois pas semaine
bref ce sont des malades très difficiles. Ils sont parfois agressifs,
brefs ils ne sont pas faciles à gérer.
E : Je voulais vous demander quel est le
rôle de l'infirmier dans l'éducation thérapeutique de ces
patients dialysés ?
I : L'infirmier a
rôle capital puisqu'il est la personne qui est en contact avec le malade.
Il connait plus les problèmes du malade, il a donc un rôle
très important parce que c'est lui qui est avec le malade tout le temps.
Il est vraiment au centre de l'éducation de ce malade. Or pour mieux
éduquer le malade, lui aussi devrait être à jour. C'est la
raison pour laquelle il y'a des documents que nous essayons de lire de temps
à autre pour donner la bonne information au patient car
l'éducation permet au patient de se prendre en charge , d'éviter
certaines complications dans la maladie car c'est souvent ces complications qui
sont tragique pour le patient. Donc l'infirmier devrait vraiment être au
centre de l'éducation parce que c'est lui qui est avec le patient tout
le temps.
E : Et est-ce que vous avez certaines
suggestions à faire par rapport à l'éducation de vos
patients ?
I : Oui. Comme suggestions
à notre niveau, il n'y a pas assez de personnels. La charge de travail
étant énorme, nous n'avons pas assez de temps pour
éduquer les patients. Or le service n'est pas organisé de telle
sorte que nous pouvons faires des séances d'éducation
thérapeutique fréquemment et de façon collective pour
aider tout le monde. Car je crois que si cela était bien
organisé, les malades viendront. Mais certains malades aussi limitent
l'éducation et parce qu'ils sont difficiles. Certains disent qu'ils sont
déjà mort, qu'est-ce que vous allez encore ils se demandent
encore ce que vous allez leur dire de plus. Ce sont aussi là des
facteurs qui peuvent limiter cette éducation-là.
E : Ok merci beaucoup
I : Ah ! Merci
aussi
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