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Perception de l'éducation thérapeutique du patient dialysé au service d'hémodialyse du chu de Yaoundé par des infirmiers (région du centre, Cameroun).

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par Bili DOUTI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master en Sciences infirmières 2014
  

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6 Annexe V : Lettre de demande d'autorisation de l'ESS

7 Annexe VI : Autorisation d'enquête du CHU Y.

8 Annexe VII : Vue de face du CHUY

(Chercheur, prise le 3/04/2014)

9 Annexe VIII : L'organigramme du CHUY

Source (CHUY).Annexe IX : Transcription des entretiens

1 LSI, H, 38 ans (10 ans)

Enquêteur (E) : Bonjour Mr 

Informateur (I) : Bonjour; donc que, je m'appelle X, disons que j'ai 38ans et ça fait déjà presque 10 ans que je travaille comme infirmier, mais mon expérience en dialyse remonte à 8ans, 8 ans.

E : Votre profil

: Bien, j'ai été euh ; j'ai euh une licence en science infirmière de l'Université Catholique puis j'ai reçu des formations en hémodialyse, où j'ai pu obtenir des diplomes.je crois que c'est tout.

E : Ok merci, comment avez-vous connu le concept d'éducation thérapeutique.

I : Le concept d'éducation thérapeutique je l'ai connu pendant les années de ma formation au diplôme d'Etat j'étais très fasciné par ce concept parce que quand, quand on faisait les cours de psychiatrie on nous disait que euh, la psychiatrie c'est la partie de la médecine qui s'intéresse aux soins par la parole, par la parole et là je comprenais que parfois c'est parce que le malade est souvent ignorant d'un certain nombre de fait, parce que le malade n'a pas souvent pris conscience d'une certaine situation que même dans son état de maladie il va se lancer dans des complications parfois qui vont le mettre dans une situation irréversible, ce qui fait que j'ai approfondi il a fallu vraiment, j'ai manqué de peu, de euh, trouver un thème quand j'étais en licence sur l'éducation thérapeutique.

E : Ok donc d'après vous comment est-ce que vous pouvez définir l'éducation thérapeutique des patients.

I : l'éducation thérapeutique du patient c'est, pour moi ça intègre d'abord la relation. Parce que, pour faire passer un message il faudrait qu'au départ qu'il y ait une relation entre le patient et le soignant. Au départ lorsque la relation est bien négociée, le message qu'on veut transmettre au patient peut très bien passer, il le reçoit et il s'exécute. Donc pour moi, l'éducation du patient, c'est l'information du patient sur déjà sa maladie, il y a beaucoup de malades qui sont malade d'une maladie qu'ils ne connaissent pas, donc il faut lui donner des informations suffisantes sur sa maladie ; maintenant les décisions thérapeutiques qui sont prises pour son traitement il a besoin d'être informé, pour participer, aussi il y a le côté alimentaire qui est très important dans la prise en charge des malades il y a certains aliments qui ne sont vraiment pas autorisés quand on a un certain type de pathologie les malades doivent savoir cela et pouvoir nous aider à les soigner donc pour moi l'éducation du malade doit intégrer tous ces aspects.

E : Merci donc ; quelle est alors la place du patient dialyser dans son éducation

I : Reprenez la question

E : Quelle est la place

: Je pense que le patient dialysé a une place très importante dans euh l'éducation thérapeutique parce que c'est en conversant avec le malade qu'on peut comprendre ses manquements est ce que il est suffisamment informé sur son traitement, est ce qu'il est suffisamment informé sur sa maladie est ce que il a connaissance même du régime qu'il doit suivre, c'est en fonction de ces manquements-là que on peut étoffer euh un certain message à lui communiquer donc si on a les malades qui sont, on va dire quoi introvertis qui ne parlent pas assez ce sera parfois difficile de pouvoir identifier quels sont ses problèmes pour pouvoir lui apporter des lumières, parce que je crois aussi que l'éducation thérapeutique c'est comme si c'est une lumière qu'on apporte au malade sur son suivi. Bon, moi je pense que, euh, le malade dialysé a une place importante dans la mesure où son traitement en dialyse parce qu'il a même besoin de connaitre ce qui se passe autour de lui, qu'est-ce que le générateur de dialyse parce qu'il voit son sang qui sort ; certains vont parfois penser que son sang sort ou bien il y a une source de sang qu'on est en train de renouveler son sang le mauvais sang sort et on lui donne le nouveau sang comme j'entends souvent dire certaines personnes que je m'en vais échanger mon sang alors qu'en fait c'est tout un dispositif pour permettre au sang de se nettoyer simplement. Il a besoin d'écouter ça aussi simplement pour ne pas penser aux choses, on va dire qui n'ont pas de sens.

E : Merci beaucoup. Maintenant qui doit faire l'éducation thérapeutique d'abord avant la décision de la dialyse.

I : Avant la décision de la dialyse, moi je pense que c'est le médecin, c'est l'infirmier parce que le médecin suit le malade, le médecin comme l'infirmier, il suit le malade avant de prendre la décision de le mettre sur dialyse donc le malade doit constamment être informé de hein du risque que si que son rein est peut-être en train de se dégrader et si cela perdure un jour il va se retrouver en dialyse et voilà comment sa vie va continuer en dialyse. Donc, il faudrait déjà que le médecin fasse la sensibilisation, l'infirmier fasse la sensibilisation, vous voyez donc que, au moment du diagnostic je crois que ce soit le médecin que ce soit l'infirmier devrait être accompagné par un psychologue ; parce que c'est quand on annonce une nouvelle aussi grave, c'est un peu comme une situation de rupture et dans des situations de rupture comme on dit il faut toujours passer par le deuil, et quand est passer par le deuil il faut pouvoir s'accepter, il faut pouvoir se relever et il faut pouvoir recommencer à marcher et ça ce n'est pas aussi évident pour l'infirmier que pour le médecin de pouvoir suivre le malade, il faut l'apport d'un psychologue pour pouvoir gérer toutes ces phases là pour permettre au malade de comprendre que même étant malade il peut toujours travailler, il peut toujours continuer à travailler il peut toujours être le même père de famille qu'il a été ou bien il peut toujours continuer à être étudiant comme il a été seulement que il y a une seule petite donnée qui change il va falloir qu'il accepte sa maladie qu'il accepte le traitement qui lui est proposé et qu'il se soumette pour rendre la vie belle.

E : Et pendant les séances de dialyse qui doit éduquer maintenant le patient ?

I : Moi je pense que la personne la mieux indiquée à ce stade c'est l'infirmier ; parce que euh c'est l'infirmier qui est beaucoup plus proche du malade que tous les autres professionnels quand le malade est connecté sur sa machine il a quatre heures de temps sur place et à côté de lui tout à côté de lui c'est l'infirmier ; donc que, l'infirmier de ce fait est mieux indiquer pour de temps en temps interpeller le malade lui donner des messages pour revoir son régime pour son traitement et par rapport à sa maladie, vous savez, même pendant la dialyse pendant que le malade dialyse il a toujours des épisodes où son syndrome urémie revient quand il ne dialyse pas et parfois certaines personnes ne comprennent pas ça certains malades ne comprennent pas ça les malaises qui surviennent pendant que la dialyse bat son cours, les malaises qui surviennent même lorsqu'il ne dialyse pas le malade a besoin de comprendre pour savoir que non c'est parce que je fais la maladie ce n'est pas qu'on m'a lancé un sort au village pour commencer à développer la haine contre X ou contre Y, c'est parce que je suis malade que j'ai de temps en temps ce malaise et ça peut se corriger, hein.

E : Est-ce que vous pouvez maintenant mettre l'accent sur le rôle de l'infirmier dans l'éducation thérapeutique du patient dialysé

I : Bon, le rôle de l'infirmier parce que il faut voir l'éducation thérapeutique tel qu'on dit dans le sens de la relation hein d'un dialogue avec le malade mais il faut aussi le rôle, le rôle de l'éducation thérapeutique comme, on peut convoquer le malade, hein on prépare un thème un enseignement qu'on va donner aux malades donc, l'infirmier peut aussi organiser ça, hein, un thème peut être, dont qui n'est pas, euh trop, trop, trop callé il voit le médecin hein il rassemble les malades on les entretient ils posent toutes les questions donc l'infirmier peut organiser, les infirmiers organisent aussi ces petits moments de, de je ne sais pas si je peux dire d'enseignement ou d'informations par rapport à tout ce que moi ce sont des choses je veux dire qui peuvent se faire comme ça et ce sont des choses qui peuvent aussi s'organiser hein c'est-à-dire que le malade arrive et on sait que pendant qu'il va faire ses quatre heures là il ne va pas rentrer chez lui sans avoir une information précise par rapport à ses manquements ce n'est pas pour le plaisir, on ne vient pas comme ça lui parler de la dialyse pour le plaisir de lui parler mais parce qu'on sait qu'il a besoin d'entendre ça vous comprenez un peu.

E : Ok merci. Est-ce que dans votre service les séances sont organisées ?

I : Les séances d'éducation aux malades les séances d'éducation aux malades sont organisées les séances d'éducation sont organisées, bon je dois dire que pour la majorité ce sont les malades qui ont déjà fait deux, trois ans de dialyse dans le centre ce sont des malades qui sont assez sensibilisés déjà par rapport à un certain nombre de faits, et mais il y a encore beaucoup de manquement, et les malades n'avaient pas une association avant, maintenant qu'ils ont une association ils se regroupent, je crois chaque semaine , ils ont convenu que ce sera au sein de leur association qu'on viendra de temps en temps leur donner des enseignements, ça veut dire que s'ils ont besoin de connaitre plus par rapport à la transplantation rénale qui ne se fait pas ici on fait venir un spécialiste qui va les entretenir sur la transplantation. On pourra peut-être faire venir quelqu'un qui va les parler spécialement des causes de l'insuffisance rénale pour que chacun comprenne pourquoi il est arrivé dans cet état, hein, quel était son grand péché pour qu'il arrive dans cet état pour dissiper, pour dissiper un certains nombres de malentendus parce qu'il y a, moi je sais, il y a des malades ici qui croient encore aux mystères de la tradition il dit que tout ce que vous nous racontez là nous on sait que c'est un mal qu'on nous a lancé au village et que en faisant tel rite tel rite on va s'en sortir. Hum, il y a un malade qui m'a même dit qu'il avait déjà fait toutes les tribus du Cameroun on lui a fait faire des pratiques terribles il n'a jamais eu de guérison et il envisageait déjà aller à, au Niger, parce qu'on lui a dit là-bas que vraiment au Niger il y a des marabouts puissant là-bas qui guérissent l'insuffisance rénale, malheureusement il est décédé avant. Donc il faut parfois qu'il y ait des rencontres comme ça pour que les malades prennent conscience que non là où je suis là mes reins sont détruits au moins à 80%, pour que mes reins reprennent leurs fonctions normales il faut de nouveaux reins, donc la transplantation si c'est pas le cas c'est la dialyse ; c'est facile à dire mais c'est pas facile à vivre avec, vous voyez , c'est pas facile à vivre avec et moi je dois dire que dans le cadre de l'éducation thérapeutique on dit que la répétition est la mère de l' enseignement, parfois ce sont des choses que les malades connaissent bien, mais on se plait toujours à répéter à répéter pour qu'ils se fixent bien ça même dans leur contrée c'est-à-dire quand on dit que c'est facile mais quand il faut vivre avec ça devient très loin là on fait carrément autre chose vous voyez, et je dois vous dire il y a des malades qui se sont confié à moi ; si on en parlait un jour, un jour, un jour, un jour un malade est venu carrément se confier à moi, il me dit voici on l'appelle à N'Gaoundéré, N'Gaoundéré c'est une province hein, de l'Adamaoua dans Nord, dans le Nord Cameroun alors on l'appelle à N'Gaoundéré on lui a dit qu'il y a un monsieur qui traite l'insuffisance rénale, et le monsieur demande simplement 60 mille qu'il est très efficace le monsieur l'a appelé, on lui a donné le numéro il l'a appelé, supplié en disant vient tu ne vas pas regretter j'ai besoin de toi parce que les camerounais doivent savoir que c'est une maladie qui se soigne.

Il est venu me demander est ce que lui aussi peut guérir de l'insuffisance rénale tel que le monsieur le dit j'ai dit que non ce que je t'ai dit, hein, je ne vais pas m'empêcher de te le redire, toi le diagnostic est posé tu as une insuffisance rénale en phase terminale ça veut dire quoi ça veut dire que tu as 10% de ta fonction rénale hein qui reste fonctionnelle, le reste gâté, le traitement que le monsieur là va te donner ne va pas faire revivre ces cellules qui sont détruites j'allais dire ces néphrons qui sont détruits, hein, il va te donner toutes sortes de remèdes mais ça ne va pas régénérer ces néphrons détruits, si c'est le cas je dirais (clap, clap, clap) bravo vas-y mais, si ce n'est pas le cas tu vas aller enterrer ton argent, tu vas aller enterrer ton argent, non seulement tu vas te dépenser, il va te faire faire des choses peut être que les animaux font pas ce que les Hommes font donc tu vas être diminué dans ta dignité d'homme et tu vas te dépenser pour rien autant tu viens tu fais tes dialyses tu restes tranquille ; et il y a un autre qui s'est confié à moi (il a reçu un appel); donc je disais aussi qu' un autre malade qui s'est confié à moi il y a des sociétés dans la place qui font dans les compléments nutritionnels, je peux citer NG4L, je peux citer Forever il y a beaucoup de groupes comme ça qui ont une médecine qui vient des Etats-Unis je ne sais pas ils disent qu'ils ont des compléments nutritionnels qui peuvent renforcer les cellules qui peuvent, qui peuvent qui peuvent...ils ont vu un malade un jour , ils disent au malade que non ton rein est gâté on a les produits pour le rein il suffit de les payer et de les prendre ça va marcher et qui plus est sa maman est dans ce mouvement, et c'est sa maman qui lui a prescrit formellement le médicament. Il a eu les problèmes avec sa maman il dit à sa maman que non, justement parce qu'il a reçu une très bonne information sur sa maladie sur son traitement et tout et tout. Il a dit à sa maman non, moi je fais mes dialyses ; s'il faut payer un médicament hein, je paye les médicaments que mon néphrologue a prescrits sur ordonnance c'est ça. Ce que vous me dite là si vous me montrer un exemple palpable que celui-là était comme moi il dialysait hein, maintenant il a bu les remèdes ses reins sont bien là je m'aligne moi aussi je vais essayer, mais les choses que si vous venez raconter là non ; vous voyez c'est juste des témoignages comme ça pour vous faire comprendre que lorsque le malade est bien informé sur sa pathologie sur son traitement il s'exécute et il nous aide à le suivre il se porte bien et nous est content.

E : Merci beaucoup

I : Davantage c'est à l'honneur des soignants hein tant du personnel infirmier que les médecins que les psychologues que toute l'équipe.

E : Maintenant quels sont les difficultés que vous avez vis-à-vis de l'éducation de ces patients dialysés ?

I : Les difficultés ils sont je veux dire peut être d'ordre pratique, d'ordre pratique, ça veut dire que, euh, il est parfois difficile à défaut de donner parce que c'est bien beau de présenter un idéal à certains malades mais quand ces malades sont dépourvus de moyens hum, on va te dire bien vraiment quand tu fais la dialyse il faut beaucoup consommer les protéines, il faut prendre beaucoup de fruits mais un certains types de fruits pas tous les fruits, mais ça ce n'est pas à la portée de tout le monde, c'est pas à la portée de tout le monde, les malades ont souvent un problème de consommation de, d'eau on les demande généralement de ne pas prendre plus de 700, on va dire 700g d'eau donc 700 ml d'eau, et généralement pour s'arrimer à cette donne là quand ils ont trop soif on les demande de sucer les glaçons et les glaçons c'est pas à la portée de tout le monde, c'est vraiment pas à la portée de tout le monde. Tu as beau chanter au malade ceci cela il te regarde comme ça là mais quand il rentre chez lui tu vois qu'il revient toujours avec beaucoup d'eau. Je vais pas oublié de mentionner le cas de ce malade qui est décédé ici, paix à son âme, il est venu il a fait une dialyse, il savait que la banane qui contient beaucoup de potassium est un aliment à proscrire c'est un aliment proscrit pour tous les dialysant ça il le savait mais à la fin de la dialyse ce jour il avait tellement faim, qu'il est rentré chez lui et comme sa maman vendait les bananes il n'a trouvé que des bananes à la maison, ce garçon de 17 ans, il a trouvé des bananes à la maison, tellement il avait faim qu'il a même oublié qu'il est un malade qui dialyse il a mangé, il a mangé parce que quand je dis famine au point de sentir que son ventre est creux là, il a mangé jusqu'à sentir son ventre, mais malheureusement c'est justement à ce moment-là que ses yeux s'ouvrent que qu'est-ce que j'ai même mangé là ? Et les problèmes commencent alors, quand il arrive ici il était presque à dix de potassium on ne pouvait plus le remettre sur la dialyse pour le dialyser, on a voulu passer par des méthodes comme ça mais ça n'a pas donné, il a fait à peine deux heures de temps il est décédé. Donc les difficultés, donc, parce que l'objectif de l'éducation c'est aussi le suivi du patient, donc les difficultés sont d'ordre pratique comme je vous dis là. On dit un certain nombre de chose au malade qui relève du côté de l'idéal, mais dans le cadre pratique c'est difficile. Je le dit pourquoi parce que, euh nous savons aujourd'hui que dans certains Centres dans certains Centres chez les européens, quand le malade arrive en dialyse, il est déterminé un point sexe que nous faisons c'est vrai, mais il finit la dialyse, déjà que quand il arrive à l'hôpital il passe par les vestiaires, il prend une douche complète, on l'habille avec des vêtements légers, on le reçoit en salle, et quand on le reçoit en salle, il finit sa dialyse, pendant la dialyse la diététicienne passe pour relever les différents problèmes nutritionnels que peuvent éprouver les malades et par conséquent elle établit un menu individualisé j'allais dire personnalisé.

Ce qui fait que, à la fin de la dialyse les malades sont invités au restaurant chacun va trouver son plat étiqueté selon le régime avec les différentes, je ne sais pas, valeurs énergétiques et tout et tout, ce qui fait que quand il finit la dialyse il mange son repas il est parfaitement équilibré et il rentre chez lui. Je ne peux pas trop parler du problème de langue parce que la majorité de nos malades sont des francophones nous qui sommes là, nous sommes des francophones nous sommes même parfois bilingues parce qu'il y a des anglophones , on n'a pas de difficultés de communication euh, est ce que, ce que je dois aussi relever c'est qu'il y a des malades parfois qui sont très fermés, vraiment trop introvertis comme on dit, donc c'est difficile de les aborder comme ça et de parler avec elle, avec qu'eux, bon il y aussi un personnel qui est parfois dépourvu d'engagement. Vous allez voir là ils vont brancher les malades, dès qu'ils finissent de brancher les malades ils abandonnent les malades là, ils font ce qu'ils ont à faire, les malades sont abandonnés à eux. Donc, très peu se donnent la peine de venir rester avec le malade, causer avec le malade, interpeller le malade sur un certain nombre de faits, sinon c'est des relations autoritaires, si tu vois telle personnel s'adresser à un malade c'est pour lui donner des, je veux dire des instructions, pour lui montrer comment c'est lui qui commande parce que c'est son service, et lui, voilà ; et ça, ça bloque carrément, euh, quand je parlais de relation au départ, quand tu viens devant le malade tu veux lui montrer que tu es le parfait soignant qui connait tout, lui il doit seulement subir, il doit seulement encaisser, ça ne marche pas. Donc il y a cette interaction qui doit exister, le malade doit se sentir en confiance, il doit s'ouvrir et là on peut l'aider.

E : Et pendant la prise de décision, tout du moins avant la première séance de dialyse est ce qu'il est facile pour l'infirmier de, d'éduquer le patient

: Avant la première dialyse ça dépend de l'état du patient, ça dépend de l'état du patient parce que le patient, pour la majorité ils arrivent ici dans un état on dit, parfois dans euh, on appelle ça le mal de bridge, quand le malade fait déjà soit un coma urémique soit il est dans un syndrome urémique tel qu'il ne peut même pas dialoguer, vous comprenez un peu, donc généralement comme je dis ce sont des malades qui sont suivis à l'extérieur c'est-à-dire le diagnostic est connu, que là il a un début d'insuffisance rénale il est au stade un , stade deux, stade trois, et même quand il arrive au stade cinq, hum, qu'il est encore parfaitement conscient, ça se fait aussi facilement. Moi j'ai reçu un malade dernièrement, il m'a dit qu'il était suivi par le docteur X, et là depuis une semaine déjà ça n'allais pas, il ne faisait que prendre du poids et les oedèmes des membres inférieurs et tout, c'est-à-dire tous les signes et quand on a essayé de réévaluer on a vu qu'il était au stade cinq, moi j'ai donc causé avec lui, je lui ai dit que si vous entrez en dialyse sachez que c'est d'abord un domaine qui demande beaucoup d'argent, c'est-à-dire mettez dans votre budget que vous aurez au moins 200 milles à dépenser chaque mois pour être en équilibre.

Bon maintenant, par rapport à votre maladie, l'insuffisance rénale en fait ça veut dire que le rein perd une grande partie de sa fonction, et la fonction du rein se résume essentiellement dans la purification du sang, si le rein n'arrive plus à purifier le sang tous les organes sont affectés, parce que pour que les organes vivent correctement, il faudrait un environnement propre et sain, or le sang est toujours un milieu qui devrait être propre et sain. Donc, vous aurez à faire des dialyses, donc la dialyse va remplacer cette fonction, mais uniquement la fonction épuratrice. Mais le rein a aussi d'autres fonctions lorsque le rein est atteint et que le rein est détruit, le rein perd beaucoup de fonctions qu'il avait au départ comme par exemple la fonction sur l'élaboration des globules rouges, donc vous serez sujette constamment à une anémie. Ça ne doit pas vous surprendre, vous aurez constamment les problèmes le mal aux os, et tout et tout ça ne doit pas vous surprendre. il y a tout un certain nombre d'éléments, il y a la régulation de la tension artérielle ce ne sera plus évident vous pouvez souvent vous retrouvez comme ça, vous avez par exemple, vous avez une tension énorme, ça ne devrait pas vous gêner parce que avant le rein s'assurait de réguler la fonction artérielle maintenant que le rein ne fonctionne plus ce n'est que quand vous venez faire vos dialyses que la tension va baisser, mais vous ne dialysez pas la tension va monter, monter, monter, il n'y a plus rien qui régule ça, autant l'anémie, autant le mal de dos, donc il y a tous ces problèmes qu'il faut connaitre et il faut apprendre à vivre avec. Mais sachez aussi tout de même que l'insuffisance rénale arrivée à ce stade où vous devez commencer vos dialyses, ce qui peut vous tuer ce n'est pas tant l'insuffisance rénale, ce n'est pas tant forcément les complications, mais c'est la dénutrition (portable qui sonne).

La dénutrition. Alors moi je vous disais que, il faudrait qu'il ait une très bonne alimentation, très bonne alimentation, son alimentation qu'il le mette en tête doit être constitué beaucoup plus de protéines, des aliments énergétiques comme certains glucides, certains sucres et parce que il est clairement dit que, la dialyse, à chaque séance de dialyse qu'il se mette en tête qu'il perd beaucoup de nutriments dans la dialyse. Le syndrome urémique qui va souvent arriver lorsqu'il ne dialyse pas, va toujours le soumettre en un état de, on va dire d'anorexie. C'est-à-dire quand l'urine monte chez le malade il n'a pas d'appétit. Même ce qu'il aimait le plus il a envie de manger mais quand il met là ça ne passe pas, ça c'est un blocage à l'alimentation. C'est un blocage à l'alimentation, et puis ce sont les malades qui sont constamment sous stress, sous stress, constamment sous stress, parce qu'ils ont un régime, ne mange pas ça, ne mange pas ça, ne mange pas ça. Même quand il faut manger ce qui est recommandé, ils se disent qu'ils ne doivent même pas beaucoup manger, donc il y a tout ça qui fait que ça mais forcément le malade dans un état où il ne mange assez, et même quand une maladie vient se greffer déjà à sa pathologie ça s'amplifie aussi facilement, donc et très vite ça l'emmène, vous voyez. Moi j'ai complètement dit ça à ce malade et très j'ai vu de façon spontanée il a accepté la dialyse, il vraiment s'est rangé et il vit avec la pathologie, il suit son traitement et il va bien.

E : Merci beaucoup, est ce que vous avez quelque chose à ajouter ?

I : Je crois que je réponds vraiment aux questions qui me sont posées. Et moi je dois dire que c'est par l'éducation thérapeutique, si l'infirmier pouvait comprendre quel est sa place et quel est son rôle à l'hôpital, c'est par l'éducation thérapeutique que l'infirmier pouvait donner un sens vrai à son identité dans nos hôpitaux. Pourquoi je le dis, parce que dans son cursus et dans sa formation l'infirmier a tous les éléments pour permettre au malade de se retrouver, parce que généralement l'hôpital est un milieu où le malade est perdu à tous les niveaux. Vous étiez peut être dans un bureau en train de travailler (clap) vous avez un choc on vous amène à l'hôpital, vous vous retrouvez un matin comme ça entouré des gens, des gens qui bavardent, et tout, et tout, et tout, et on vous dit que vous avez telle maladie vous ne vous portez pas bien parfois c'est une maladie bizarre c'est une maladie honteuse et tout et tout et tout, hum, du coup ça vous donne l'idée d'être perdu. Or celui qui est avec vous à l'hôpital c'est l'infirmier au lieu d'être celui qui va stigmatiser, oh il est tel, oh il est tel, oh moi je ne suis pas tel, non ; vous êtes appelé à apprendre au malade d'accepter sa condition ; c'est aussi la condition humaine. Alors si l'infirmier avait au moins compris ça, je crois qu'on devrait avoir une autre manière de voir l'infirmier dans nos Etablissement de soins. Et moi je pense que c'est très important. Je vous remercie.

E : merci beaucoup.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery