6 Annexe V :
Lettre de demande d'autorisation de l'ESS
7 Annexe VI :
Autorisation d'enquête du CHU Y.
8 Annexe VII : Vue de face du CHUY
(Chercheur, prise le 3/04/2014)
9 Annexe
VIII : L'organigramme du CHUY
Source (CHUY).Annexe
IX : Transcription des entretiens
1 LSI, H, 38 ans (10 ans)
Enquêteur (E) : Bonjour
Mr
Informateur (I) : Bonjour;
donc que, je m'appelle X, disons que j'ai 38ans et ça fait
déjà presque 10 ans que je travaille comme infirmier, mais mon
expérience en dialyse remonte à 8ans, 8 ans.
E : Votre profil
I : Bien, j'ai
été euh ; j'ai euh une licence en science infirmière
de l'Université Catholique puis j'ai reçu des formations en
hémodialyse, où j'ai pu obtenir des diplomes.je crois que c'est
tout.
E : Ok merci, comment avez-vous connu le
concept d'éducation thérapeutique.
I : Le concept
d'éducation thérapeutique je l'ai connu pendant les années
de ma formation au diplôme d'Etat j'étais très
fasciné par ce concept parce que quand, quand on faisait les cours de
psychiatrie on nous disait que euh, la psychiatrie c'est la partie de la
médecine qui s'intéresse aux soins par la parole, par la parole
et là je comprenais que parfois c'est parce que le malade est souvent
ignorant d'un certain nombre de fait, parce que le malade n'a pas souvent pris
conscience d'une certaine situation que même dans son état de
maladie il va se lancer dans des complications parfois qui vont le mettre dans
une situation irréversible, ce qui fait que j'ai approfondi il a fallu
vraiment, j'ai manqué de peu, de euh, trouver un thème quand
j'étais en licence sur l'éducation thérapeutique.
E : Ok donc d'après vous comment
est-ce que vous pouvez définir l'éducation thérapeutique
des patients.
I : l'éducation
thérapeutique du patient c'est, pour moi ça intègre
d'abord la relation. Parce que, pour faire passer un message il faudrait qu'au
départ qu'il y ait une relation entre le patient et le soignant. Au
départ lorsque la relation est bien négociée, le message
qu'on veut transmettre au patient peut très bien passer, il le
reçoit et il s'exécute. Donc pour moi, l'éducation du
patient, c'est l'information du patient sur déjà sa maladie, il y
a beaucoup de malades qui sont malade d'une maladie qu'ils ne connaissent pas,
donc il faut lui donner des informations suffisantes sur sa maladie ;
maintenant les décisions thérapeutiques qui sont prises pour son
traitement il a besoin d'être informé, pour participer, aussi il y
a le côté alimentaire qui est très important dans la prise
en charge des malades il y a certains aliments qui ne sont vraiment pas
autorisés quand on a un certain type de pathologie les malades doivent
savoir cela et pouvoir nous aider à les soigner donc pour moi
l'éducation du malade doit intégrer tous ces aspects.
E : Merci donc ; quelle est alors
la place du patient dialyser dans son éducation
I : Reprenez la
question
E : Quelle est la place
I : Je pense que le patient
dialysé a une place très importante dans euh l'éducation
thérapeutique parce que c'est en conversant avec le malade qu'on peut
comprendre ses manquements est ce que il est suffisamment informé sur
son traitement, est ce qu'il est suffisamment informé sur sa maladie est
ce que il a connaissance même du régime qu'il doit suivre, c'est
en fonction de ces manquements-là que on peut étoffer euh un
certain message à lui communiquer donc si on a les malades qui sont, on
va dire quoi introvertis qui ne parlent pas assez ce sera parfois difficile de
pouvoir identifier quels sont ses problèmes pour pouvoir lui apporter
des lumières, parce que je crois aussi que l'éducation
thérapeutique c'est comme si c'est une lumière qu'on apporte au
malade sur son suivi. Bon, moi je pense que, euh, le malade dialysé a
une place importante dans la mesure où son traitement en dialyse parce
qu'il a même besoin de connaitre ce qui se passe autour de lui, qu'est-ce
que le générateur de dialyse parce qu'il voit son sang qui
sort ; certains vont parfois penser que son sang sort ou bien il y a une
source de sang qu'on est en train de renouveler son sang le mauvais sang sort
et on lui donne le nouveau sang comme j'entends souvent dire certaines
personnes que je m'en vais échanger mon sang alors qu'en fait c'est tout
un dispositif pour permettre au sang de se nettoyer simplement. Il a besoin
d'écouter ça aussi simplement pour ne pas penser aux choses, on
va dire qui n'ont pas de sens.
E : Merci beaucoup. Maintenant qui doit
faire l'éducation thérapeutique d'abord avant la décision
de la dialyse.
I : Avant la
décision de la dialyse, moi je pense que c'est le médecin, c'est
l'infirmier parce que le médecin suit le malade, le médecin comme
l'infirmier, il suit le malade avant de prendre la décision de le mettre
sur dialyse donc le malade doit constamment être informé de hein
du risque que si que son rein est peut-être en train de se
dégrader et si cela perdure un jour il va se retrouver en dialyse et
voilà comment sa vie va continuer en dialyse. Donc, il faudrait
déjà que le médecin fasse la sensibilisation, l'infirmier
fasse la sensibilisation, vous voyez donc que, au moment du diagnostic je crois
que ce soit le médecin que ce soit l'infirmier devrait être
accompagné par un psychologue ; parce que c'est quand on annonce
une nouvelle aussi grave, c'est un peu comme une situation de rupture et dans
des situations de rupture comme on dit il faut toujours passer par le deuil, et
quand est passer par le deuil il faut pouvoir s'accepter, il faut pouvoir se
relever et il faut pouvoir recommencer à marcher et ça ce n'est
pas aussi évident pour l'infirmier que pour le médecin de pouvoir
suivre le malade, il faut l'apport d'un psychologue pour pouvoir gérer
toutes ces phases là pour permettre au malade de comprendre que
même étant malade il peut toujours travailler, il peut toujours
continuer à travailler il peut toujours être le même
père de famille qu'il a été ou bien il peut toujours
continuer à être étudiant comme il a été
seulement que il y a une seule petite donnée qui change il va falloir
qu'il accepte sa maladie qu'il accepte le traitement qui lui est proposé
et qu'il se soumette pour rendre la vie belle.
E : Et pendant les séances de
dialyse qui doit éduquer maintenant le patient ?
I : Moi je pense que la
personne la mieux indiquée à ce stade c'est l'infirmier ;
parce que euh c'est l'infirmier qui est beaucoup plus proche du malade que tous
les autres professionnels quand le malade est connecté sur sa machine il
a quatre heures de temps sur place et à côté de lui tout
à côté de lui c'est l'infirmier ; donc que,
l'infirmier de ce fait est mieux indiquer pour de temps en temps interpeller le
malade lui donner des messages pour revoir son régime pour son
traitement et par rapport à sa maladie, vous savez, même pendant
la dialyse pendant que le malade dialyse il a toujours des épisodes
où son syndrome urémie revient quand il ne dialyse pas et parfois
certaines personnes ne comprennent pas ça certains malades ne
comprennent pas ça les malaises qui surviennent pendant que la dialyse
bat son cours, les malaises qui surviennent même lorsqu'il ne dialyse pas
le malade a besoin de comprendre pour savoir que non c'est parce que je fais la
maladie ce n'est pas qu'on m'a lancé un sort au village pour commencer
à développer la haine contre X ou contre Y, c'est parce que je
suis malade que j'ai de temps en temps ce malaise et ça peut se
corriger, hein.
E : Est-ce que vous pouvez maintenant
mettre l'accent sur le rôle de l'infirmier dans l'éducation
thérapeutique du patient dialysé
I : Bon, le rôle de
l'infirmier parce que il faut voir l'éducation thérapeutique tel
qu'on dit dans le sens de la relation hein d'un dialogue avec le malade mais
il faut aussi le rôle, le rôle de l'éducation
thérapeutique comme, on peut convoquer le malade, hein on prépare
un thème un enseignement qu'on va donner aux malades donc, l'infirmier
peut aussi organiser ça, hein, un thème peut être, dont qui
n'est pas, euh trop, trop, trop callé il voit le médecin hein il
rassemble les malades on les entretient ils posent toutes les questions donc
l'infirmier peut organiser, les infirmiers organisent aussi ces petits moments
de, de je ne sais pas si je peux dire d'enseignement ou d'informations par
rapport à tout ce que moi ce sont des choses je veux dire qui peuvent se
faire comme ça et ce sont des choses qui peuvent aussi s'organiser hein
c'est-à-dire que le malade arrive et on sait que pendant qu'il va faire
ses quatre heures là il ne va pas rentrer chez lui sans avoir une
information précise par rapport à ses manquements ce n'est pas
pour le plaisir, on ne vient pas comme ça lui parler de la dialyse pour
le plaisir de lui parler mais parce qu'on sait qu'il a besoin d'entendre
ça vous comprenez un peu.
E : Ok merci. Est-ce que dans votre
service les séances sont organisées ?
I : Les séances
d'éducation aux malades les séances d'éducation aux
malades sont organisées les séances d'éducation sont
organisées, bon je dois dire que pour la majorité ce sont les
malades qui ont déjà fait deux, trois ans de dialyse dans le
centre ce sont des malades qui sont assez sensibilisés
déjà par rapport à un certain nombre de faits, et mais il
y a encore beaucoup de manquement, et les malades n'avaient pas une association
avant, maintenant qu'ils ont une association ils se regroupent, je crois chaque
semaine , ils ont convenu que ce sera au sein de leur association qu'on
viendra de temps en temps leur donner des enseignements, ça veut dire
que s'ils ont besoin de connaitre plus par rapport à la transplantation
rénale qui ne se fait pas ici on fait venir un spécialiste qui va
les entretenir sur la transplantation. On pourra peut-être faire venir
quelqu'un qui va les parler spécialement des causes de l'insuffisance
rénale pour que chacun comprenne pourquoi il est arrivé dans cet
état, hein, quel était son grand péché pour qu'il
arrive dans cet état pour dissiper, pour dissiper un certains nombres de
malentendus parce qu'il y a, moi je sais, il y a des malades ici qui croient
encore aux mystères de la tradition il dit que tout ce que vous nous
racontez là nous on sait que c'est un mal qu'on nous a lancé au
village et que en faisant tel rite tel rite on va s'en sortir. Hum, il y a un
malade qui m'a même dit qu'il avait déjà fait toutes les
tribus du Cameroun on lui a fait faire des pratiques terribles il n'a jamais eu
de guérison et il envisageait déjà aller à, au
Niger, parce qu'on lui a dit là-bas que vraiment au Niger il y a des
marabouts puissant là-bas qui guérissent l'insuffisance
rénale, malheureusement il est décédé avant. Donc
il faut parfois qu'il y ait des rencontres comme ça pour que les malades
prennent conscience que non là où je suis là mes reins
sont détruits au moins à 80%, pour que mes reins reprennent leurs
fonctions normales il faut de nouveaux reins, donc la transplantation si c'est
pas le cas c'est la dialyse ; c'est facile à dire mais c'est pas
facile à vivre avec, vous voyez , c'est pas facile à vivre avec
et moi je dois dire que dans le cadre de l'éducation
thérapeutique on dit que la répétition est la mère
de l' enseignement, parfois ce sont des choses que les malades connaissent
bien, mais on se plait toujours à répéter à
répéter pour qu'ils se fixent bien ça même dans leur
contrée c'est-à-dire quand on dit que c'est facile mais quand il
faut vivre avec ça devient très loin là on fait
carrément autre chose vous voyez, et je dois vous dire il y a des
malades qui se sont confié à moi ; si on en parlait un jour,
un jour, un jour, un jour un malade est venu carrément se confier
à moi, il me dit voici on l'appelle à N'Gaoundéré,
N'Gaoundéré c'est une province hein, de l'Adamaoua dans Nord,
dans le Nord Cameroun alors on l'appelle à N'Gaoundéré on
lui a dit qu'il y a un monsieur qui traite l'insuffisance rénale, et le
monsieur demande simplement 60 mille qu'il est très efficace le monsieur
l'a appelé, on lui a donné le numéro il l'a appelé,
supplié en disant vient tu ne vas pas regretter j'ai besoin de toi
parce que les camerounais doivent savoir que c'est une maladie qui se soigne.
Il est venu me demander est ce que lui aussi peut
guérir de l'insuffisance rénale tel que le monsieur le dit j'ai
dit que non ce que je t'ai dit, hein, je ne vais pas m'empêcher de te le
redire, toi le diagnostic est posé tu as une insuffisance rénale
en phase terminale ça veut dire quoi ça veut dire que tu as 10%
de ta fonction rénale hein qui reste fonctionnelle, le reste
gâté, le traitement que le monsieur là va te donner ne va
pas faire revivre ces cellules qui sont détruites j'allais dire ces
néphrons qui sont détruits, hein, il va te donner toutes sortes
de remèdes mais ça ne va pas régénérer ces
néphrons détruits, si c'est le cas je dirais (clap, clap, clap)
bravo vas-y mais, si ce n'est pas le cas tu vas aller enterrer ton argent, tu
vas aller enterrer ton argent, non seulement tu vas te dépenser, il va
te faire faire des choses peut être que les animaux font pas ce que les
Hommes font donc tu vas être diminué dans ta dignité
d'homme et tu vas te dépenser pour rien autant tu viens tu fais tes
dialyses tu restes tranquille ; et il y a un autre qui s'est confié
à moi (il a reçu un appel); donc je disais aussi qu' un
autre malade qui s'est confié à moi il y a des
sociétés dans la place qui font dans les compléments
nutritionnels, je peux citer NG4L, je peux citer Forever il y a beaucoup de
groupes comme ça qui ont une médecine qui vient des Etats-Unis je
ne sais pas ils disent qu'ils ont des compléments nutritionnels qui
peuvent renforcer les cellules qui peuvent, qui peuvent qui peuvent...ils ont
vu un malade un jour , ils disent au malade que non ton rein est
gâté on a les produits pour le rein il suffit de les payer et de
les prendre ça va marcher et qui plus est sa maman est dans ce
mouvement, et c'est sa maman qui lui a prescrit formellement le
médicament. Il a eu les problèmes avec sa maman il dit à
sa maman que non, justement parce qu'il a reçu une très bonne
information sur sa maladie sur son traitement et tout et tout. Il a dit
à sa maman non, moi je fais mes dialyses ; s'il faut payer un
médicament hein, je paye les médicaments que mon
néphrologue a prescrits sur ordonnance c'est ça. Ce que vous me
dite là si vous me montrer un exemple palpable que celui-là
était comme moi il dialysait hein, maintenant il a bu les
remèdes ses reins sont bien là je m'aligne moi aussi je vais
essayer, mais les choses que si vous venez raconter là non ; vous
voyez c'est juste des témoignages comme ça pour vous faire
comprendre que lorsque le malade est bien informé sur sa pathologie sur
son traitement il s'exécute et il nous aide à le suivre il se
porte bien et nous est content.
E : Merci beaucoup
I : Davantage c'est
à l'honneur des soignants hein tant du personnel infirmier que les
médecins que les psychologues que toute l'équipe.
E : Maintenant quels sont les
difficultés que vous avez vis-à-vis de l'éducation de ces
patients dialysés ?
I : Les difficultés
ils sont je veux dire peut être d'ordre pratique, d'ordre pratique,
ça veut dire que, euh, il est parfois difficile à défaut
de donner parce que c'est bien beau de présenter un idéal
à certains malades mais quand ces malades sont dépourvus de
moyens hum, on va te dire bien vraiment quand tu fais la dialyse il faut
beaucoup consommer les protéines, il faut prendre beaucoup de fruits
mais un certains types de fruits pas tous les fruits, mais ça ce n'est
pas à la portée de tout le monde, c'est pas à la
portée de tout le monde, les malades ont souvent un problème de
consommation de, d'eau on les demande généralement de ne pas
prendre plus de 700, on va dire 700g d'eau donc 700 ml d'eau, et
généralement pour s'arrimer à cette donne là quand
ils ont trop soif on les demande de sucer les glaçons et les
glaçons c'est pas à la portée de tout le monde, c'est
vraiment pas à la portée de tout le monde. Tu as beau chanter au
malade ceci cela il te regarde comme ça là mais quand il rentre
chez lui tu vois qu'il revient toujours avec beaucoup d'eau. Je vais pas
oublié de mentionner le cas de ce malade qui est
décédé ici, paix à son âme, il est venu il a
fait une dialyse, il savait que la banane qui contient beaucoup de potassium
est un aliment à proscrire c'est un aliment proscrit pour tous les
dialysant ça il le savait mais à la fin de la dialyse ce jour il
avait tellement faim, qu'il est rentré chez lui et comme sa maman
vendait les bananes il n'a trouvé que des bananes à la maison, ce
garçon de 17 ans, il a trouvé des bananes à la maison,
tellement il avait faim qu'il a même oublié qu'il est un malade
qui dialyse il a mangé, il a mangé parce que quand je dis famine
au point de sentir que son ventre est creux là, il a mangé
jusqu'à sentir son ventre, mais malheureusement c'est justement à
ce moment-là que ses yeux s'ouvrent que qu'est-ce que j'ai même
mangé là ? Et les problèmes commencent alors, quand
il arrive ici il était presque à dix de potassium on ne pouvait
plus le remettre sur la dialyse pour le dialyser, on a voulu passer par des
méthodes comme ça mais ça n'a pas donné, il a fait
à peine deux heures de temps il est décédé. Donc
les difficultés, donc, parce que l'objectif de l'éducation c'est
aussi le suivi du patient, donc les difficultés sont d'ordre pratique
comme je vous dis là. On dit un certain nombre de chose au malade qui
relève du côté de l'idéal, mais dans le cadre
pratique c'est difficile. Je le dit pourquoi parce que, euh nous savons
aujourd'hui que dans certains Centres dans certains Centres chez les
européens, quand le malade arrive en dialyse, il est
déterminé un point sexe que nous faisons c'est vrai, mais il
finit la dialyse, déjà que quand il arrive à
l'hôpital il passe par les vestiaires, il prend une douche
complète, on l'habille avec des vêtements légers, on le
reçoit en salle, et quand on le reçoit en salle, il finit sa
dialyse, pendant la dialyse la diététicienne passe pour relever
les différents problèmes nutritionnels que peuvent
éprouver les malades et par conséquent elle établit un
menu individualisé j'allais dire personnalisé.
Ce qui fait que, à la fin de la dialyse les malades
sont invités au restaurant chacun va trouver son plat
étiqueté selon le régime avec les différentes, je
ne sais pas, valeurs énergétiques et tout et tout, ce qui fait
que quand il finit la dialyse il mange son repas il est parfaitement
équilibré et il rentre chez lui. Je ne peux pas trop parler du
problème de langue parce que la majorité de nos malades sont des
francophones nous qui sommes là, nous sommes des francophones nous
sommes même parfois bilingues parce qu'il y a des anglophones , on n'a
pas de difficultés de communication euh, est ce que, ce que je dois
aussi relever c'est qu'il y a des malades parfois qui sont très
fermés, vraiment trop introvertis comme on dit, donc c'est difficile de
les aborder comme ça et de parler avec elle, avec qu'eux, bon il y aussi
un personnel qui est parfois dépourvu d'engagement. Vous allez voir
là ils vont brancher les malades, dès qu'ils finissent de
brancher les malades ils abandonnent les malades là, ils font ce qu'ils
ont à faire, les malades sont abandonnés à eux. Donc,
très peu se donnent la peine de venir rester avec le malade, causer avec
le malade, interpeller le malade sur un certain nombre de faits, sinon c'est
des relations autoritaires, si tu vois telle personnel s'adresser à un
malade c'est pour lui donner des, je veux dire des instructions, pour lui
montrer comment c'est lui qui commande parce que c'est son service, et lui,
voilà ; et ça, ça bloque carrément, euh, quand
je parlais de relation au départ, quand tu viens devant le malade tu
veux lui montrer que tu es le parfait soignant qui connait tout, lui il doit
seulement subir, il doit seulement encaisser, ça ne marche pas. Donc il
y a cette interaction qui doit exister, le malade doit se sentir en confiance,
il doit s'ouvrir et là on peut l'aider.
E : Et pendant la prise de
décision, tout du moins avant la première séance de
dialyse est ce qu'il est facile pour l'infirmier de, d'éduquer le
patient
I : Avant la
première dialyse ça dépend de l'état du patient,
ça dépend de l'état du patient parce que le patient, pour
la majorité ils arrivent ici dans un état on dit, parfois dans
euh, on appelle ça le mal de bridge, quand le malade fait
déjà soit un coma urémique soit il est dans un syndrome
urémique tel qu'il ne peut même pas dialoguer, vous comprenez un
peu, donc généralement comme je dis ce sont des malades qui sont
suivis à l'extérieur c'est-à-dire le diagnostic est connu,
que là il a un début d'insuffisance rénale il est au stade
un , stade deux, stade trois, et même quand il arrive au stade cinq, hum,
qu'il est encore parfaitement conscient, ça se fait aussi facilement.
Moi j'ai reçu un malade dernièrement, il m'a dit qu'il
était suivi par le docteur X, et là depuis une semaine
déjà ça n'allais pas, il ne faisait que prendre du poids
et les oedèmes des membres inférieurs et tout,
c'est-à-dire tous les signes et quand on a essayé de
réévaluer on a vu qu'il était au stade cinq, moi j'ai donc
causé avec lui, je lui ai dit que si vous entrez en dialyse sachez que
c'est d'abord un domaine qui demande beaucoup d'argent, c'est-à-dire
mettez dans votre budget que vous aurez au moins 200 milles à
dépenser chaque mois pour être en équilibre.
Bon maintenant, par rapport à votre maladie,
l'insuffisance rénale en fait ça veut dire que le rein perd une
grande partie de sa fonction, et la fonction du rein se résume
essentiellement dans la purification du sang, si le rein n'arrive plus à
purifier le sang tous les organes sont affectés, parce que pour que les
organes vivent correctement, il faudrait un environnement propre et sain, or le
sang est toujours un milieu qui devrait être propre et sain. Donc, vous
aurez à faire des dialyses, donc la dialyse va remplacer cette fonction,
mais uniquement la fonction épuratrice. Mais le rein a aussi d'autres
fonctions lorsque le rein est atteint et que le rein est détruit, le
rein perd beaucoup de fonctions qu'il avait au départ comme par exemple
la fonction sur l'élaboration des globules rouges, donc vous serez
sujette constamment à une anémie. Ça ne doit pas vous
surprendre, vous aurez constamment les problèmes le mal aux os, et tout
et tout ça ne doit pas vous surprendre. il y a tout un certain nombre
d'éléments, il y a la régulation de la tension
artérielle ce ne sera plus évident vous pouvez souvent vous
retrouvez comme ça, vous avez par exemple, vous avez une tension
énorme, ça ne devrait pas vous gêner parce que avant le
rein s'assurait de réguler la fonction artérielle maintenant que
le rein ne fonctionne plus ce n'est que quand vous venez faire vos dialyses que
la tension va baisser, mais vous ne dialysez pas la tension va monter, monter,
monter, il n'y a plus rien qui régule ça, autant l'anémie,
autant le mal de dos, donc il y a tous ces problèmes qu'il faut
connaitre et il faut apprendre à vivre avec. Mais sachez aussi tout de
même que l'insuffisance rénale arrivée à ce stade
où vous devez commencer vos dialyses, ce qui peut vous tuer ce n'est
pas tant l'insuffisance rénale, ce n'est pas tant forcément les
complications, mais c'est la dénutrition (portable qui sonne).
La dénutrition. Alors moi je vous disais que, il
faudrait qu'il ait une très bonne alimentation, très bonne
alimentation, son alimentation qu'il le mette en tête doit être
constitué beaucoup plus de protéines, des aliments
énergétiques comme certains glucides, certains sucres et parce
que il est clairement dit que, la dialyse, à chaque séance de
dialyse qu'il se mette en tête qu'il perd beaucoup de nutriments dans la
dialyse. Le syndrome urémique qui va souvent arriver lorsqu'il ne
dialyse pas, va toujours le soumettre en un état de, on va dire
d'anorexie. C'est-à-dire quand l'urine monte chez le malade il n'a pas
d'appétit. Même ce qu'il aimait le plus il a envie de manger mais
quand il met là ça ne passe pas, ça c'est un blocage
à l'alimentation. C'est un blocage à l'alimentation, et puis ce
sont les malades qui sont constamment sous stress, sous stress, constamment
sous stress, parce qu'ils ont un régime, ne mange pas ça, ne
mange pas ça, ne mange pas ça. Même quand il faut manger ce
qui est recommandé, ils se disent qu'ils ne doivent même pas
beaucoup manger, donc il y a tout ça qui fait que ça mais
forcément le malade dans un état où il ne mange assez, et
même quand une maladie vient se greffer déjà à sa
pathologie ça s'amplifie aussi facilement, donc et très vite
ça l'emmène, vous voyez. Moi j'ai complètement dit
ça à ce malade et très j'ai vu de façon
spontanée il a accepté la dialyse, il vraiment s'est rangé
et il vit avec la pathologie, il suit son traitement et il va bien.
E : Merci beaucoup, est ce que vous avez
quelque chose à ajouter ?
I : Je crois que je
réponds vraiment aux questions qui me sont posées. Et moi je dois
dire que c'est par l'éducation thérapeutique, si l'infirmier
pouvait comprendre quel est sa place et quel est son rôle à
l'hôpital, c'est par l'éducation thérapeutique que
l'infirmier pouvait donner un sens vrai à son identité dans nos
hôpitaux. Pourquoi je le dis, parce que dans son cursus et dans sa
formation l'infirmier a tous les éléments pour permettre au
malade de se retrouver, parce que généralement l'hôpital
est un milieu où le malade est perdu à tous les niveaux. Vous
étiez peut être dans un bureau en train de travailler (clap) vous
avez un choc on vous amène à l'hôpital, vous vous retrouvez
un matin comme ça entouré des gens, des gens qui bavardent, et
tout, et tout, et tout, et on vous dit que vous avez telle maladie vous ne vous
portez pas bien parfois c'est une maladie bizarre c'est une maladie honteuse et
tout et tout et tout, hum, du coup ça vous donne l'idée
d'être perdu. Or celui qui est avec vous à l'hôpital c'est
l'infirmier au lieu d'être celui qui va stigmatiser, oh il est tel, oh il
est tel, oh moi je ne suis pas tel, non ; vous êtes
appelé à apprendre au malade d'accepter sa condition ; c'est
aussi la condition humaine. Alors si l'infirmier avait au moins compris
ça, je crois qu'on devrait avoir une autre manière de voir
l'infirmier dans nos Etablissement de soins. Et moi je pense que c'est
très important. Je vous remercie.
E : merci beaucoup.
|
|