1.12 La
théorie de l'action raisonnée
Dans le cadre d'une analyse de comportement, la théorie
de l'action raisonnée (TAR) est l'une des meilleures qui facilite la
compréhension. La théorie de l'action raisonnée en
anglais, (Theory of Reasoned Action) est un modèle qui provient de la
psychologie sociale. Ce modèle développé par Fishbein et
Ajzen cité dans Edu Tech Wiki(2011) définit les liens entre les
croyances, les attitudes, les normes, les intentions et les comportements des
individus. Selon ce modèle, le comportement d'une personne serait
déterminé par son intention comportementale à adopter.
Cette intention serait quant à elle, déterminée par
l'attitude de la personne et par ses normes subjectives relatives au
comportement en question. Fishbein et Ajzen (Op. cit.) définissent les
normes subjectives comme étant la perception de l'individu qui estime
que la plupart des personnes sont importantes à ses yeux, et sont d'avis
qu'il devrait ou ne devrait pas effectuer le comportement en question. En
résumé, on se retrouve avec une équation du type :
Intention comportementale = Attitude + Normes Subjectives
Figure II :
Théorie de l'action raisonnée traduit du schéma de Davis
Bagozzi et Warshaw (1989)
Selon la théorie de
l'action raisonnée, l'attitude d'une personne envers un comportement,
serait déterminée par ses croyances envers les
conséquences de ce comportement multiplié par son
évaluation de ses conséquences. Les croyances sont
définies par la probabilité subjective de l'individu sur le fait
qu'effectuer un comportement particulier va produire des résultats
spécifiques. Ce modèle se base donc sur le postulat que les
stimuli externes influencent les attitudes et cela en modifiant la structure
des croyances de l'individu (Gandit, 2007). Par ailleurs, l'intention
d'effectuer un comportement, est également déterminée par
les normes subjectives qui sont elles-mêmes déterminées par
les croyances normatives d'un individu et par sa motivation à se plier
aux normes.
La théorie de l'action raisonnée postule
également que tous les autres facteurs qui influencent le comportement
le font uniquement de manière indirecte, et cela, en influençant
l'attitude ou les normes subjectives. Fishbein et Ajzen (1975) se
réfèrent à ces facteurs comme étant des variables
externes. On y retrouve par exemple, les caractéristiques des
tâches, de l'interface ou de l'utilisateur, la nature du
développement ou de l'implémentation, les influences politiques,
la structure organisationnelle, etc.La théorie de l'action
raisonnée d'Ajzen et Fishbein (1980), rejette l'idée que les
actions de l'individu puissent être sous-tendues par des motivations
inconscientes qui sont par nature capricieuses et imprévisibles. Pour
eux, avant d'agir, l'être humain considère les implications de ses
actions et en fonction de cela décide ou non de s'engager dans l'action,
d'où le nom de leur théorie. Ainsi lorsque l'infirmier
n'identifie pas les résultats positifs de l'ETP dialysé, il ne
s'engagera pas. Le fait de parler d'action plutôt que de comportement
fait référence à un problème méthodologique
d'observation des uns et des autres.
Pour Ajzen et Fishbein (1980), il est impossible d'observer ce
qu'ils appellent des « classes comportementales » comme
l'agression mais seulement des actions spécifiques ou des actes
individuels qui peuvent être qualifiés d'agressifs. Pour eux, la
plupart du temps, les individus n'arrivent pas à distinguer ce qui est
de l'ordre du comportement de ce qui est de l'ordre du résultat du
comportement. Par exemple, la réussite de l'ETP dialysé dans une
relation thérapeutique, n'est pas un critère pour mesurer un
comportement mais seulement un résultat possible. Leur analyse les
conduit donc à considérer l'action, la cible de cette action, le
contexte dans lequel elle apparait et le temps qu'il faut pour la
réaliser.
Enfin, l'importance de ces deux facteurs n'est pas identique
dans toutes les situations. Dans certains cas, les intentions de l'individu
seront principalement dictées par les normes sociales, alors que dans
d'autres, ce sont les attitudes envers le comportement qui vont être
prépondérantes.Par ailleurs, Ajzen et Fishbein (1975;1980)
n'oublient pas qu'un certain nombre de variables externes vont influencer
celles qu'ils prennent en compte dans leur modèle. Cependant, pour eux,
ces variables ont principalement un effet distal alors que celles qu'ils
considèrent ont un effet proximal. Nous convoquons cette théorie
pour prédire et comprendre les comportements et les attitudes des
infirmiers du service de l'hémodialyse.
Parcontre il faut noter qu'après avoir découvert
quelques imperfections dans la structure de celle-ci, Ajzen et Fishbein (1988)
ont modifié la Théorie de l'action raisonnée en y ajoutant
un troisième élément :le contrôle
comportemental perçu. L'idée principale qui découle de
cette nouvelle théorie se résume ainsi : les individus ne
seront pas susceptibles de développer une forte intention d'agir et de
se comporter d'une certaine façon, s'ils croient ne pas avoir les
ressources nécessaires ou les opportunités pour y arriver, et ce
même s'ils possèdent des attitudes favorables envers le
comportement en question et s'ils estiment que les membres de leur entourage
approuveraient le comportement.
Ces différents éléments ont motivé
la descente sur le terrain pour toucher du doigt la réalité.
Ainsi la deuxième partie abordera l'approche opérationnelle qui
va regrouper la méthodologie, la présentation et la discussion
des résultats.
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