1.9 Modèle
d'analyse
Tableau V :
Modèle d'analyse
Concepts
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Dimension
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Composante
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Indicateur
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L'infirmier
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Ancienneté
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Expérience professionnelle dans le service
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Moins de 5 ans
Plus de 5 ans
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Profile
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Niveau de formation
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IDE
LSI
MSI
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Niveau de responsabilité
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Chef d'unité
Chef d'équipe
Membre d'équipe
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Perception de l'ETP
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Les acteurs de l'ETP
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Les professionnels de santé
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L'infirmier, le médecin, les autres agents de
santé
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Le patient dialysé/famille
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Le patient, la famille, les associations de patients
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Les approches
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Centrée sur le patient
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Expertise du patient, projet de vie du patient
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Approche de partenariat
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Expérience personnelle, expérience
professionnelle,
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Socioconstructiviste
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La connaissance du patient, les rapports de pouvoir/savoir
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Les obstacles
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Les facteurs intrinsèques à l'ETP
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La conception, l'organisation, la mise en oeuvre de l'ETP
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Les facteurs extrinsèques à l'ETP
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Manque d'engagement, compétence des infirmiers,
inégalité d'accès à l'éducation
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Le référentiel de compétences des
patients
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La connaissance sur la maladie
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Physiopathologie, manifestation, nature,
le pronostic
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La connaissance sur le traitement
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Les traitements de substitution, traitements adjuvants,
examens complémentaires, relation thérapeutique, soutien
psychologique, relation éducative,
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L'hygiène de vie
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Soins des cathéters/fistules, régime alimentaire,
exercice physique, occupations
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Patient dialysé
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Biophysique
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S'alimenter et s'hydrater
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Restriction alimentaire,
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Eliminer
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Restriction hydrique
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Psychophysique
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Activité
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Occupation quotidienne,
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Inactivité
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Restriction médicale, qualité de sommeil
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Psychosocial
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Accomplissement
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Vie professionnelle
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Appartenance
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Vie associative,
attitude d'inclusion,
relation affective,
relation soignant-soigné, soutien familial
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Intrapersonnel
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Actualisation de soi
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Affrontement
Autonomie
Equilibre avec la société
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Facteurs existanciels-phénoménologiques
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Perception de soi
Expérience personnelle
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1.10 Le cadre théorique
La théorie étant
définie comme un ensemble de propositions pour comprendre les
comportements, les relations entre les phénomènes, ce travail
convoque la théorie du soin humaniste (caring) et la théorie de
l'action raisonnée. Ces deux théories sont retenues car elles se
rapprochent plus de du thème et ont permis de comprendre et de discuter
les résultats.
1.11 La théorie de Human Caring de Watson
Elaborée par Jean Watson, et explorée dans les
années 1980, cette théorie se situe dans une perspective
humaniste et scientifique. Cette infirmière a une approche existentielle
et elle met l'accent sur la relation interpersonnelle et
thérapeutique(Winock & Cavignaux, 2003). Jean Watson, nous invite
à aborder la discipline infirmière en prenant
« racine dans un système de valeurs humaniste solide qu'il
appartient à l'infirmière de cultiver. Ce système de
valeurs doit intégrer des connaissances scientifiques pour guider les
activités de l'infirmière. Cette association
humaniste-scientifique constitue la base de la science du
caring » (Watson, 1998, p. 21).L'objet des sciences
infirmières, c'est le soin à la personne. Cette personne
nécessite d'être bien connu et d'être
considéré comme telle. Watson a fourni des outils essentiels pour
que l'infirmier puisse considérer le patient comme son reflet. Lorsque
le soin est démuni d'humanisme, ce ne sont plus des soins infirmiers,
nous ne sommes plus dans la science du caring. L'auteur a bien trouvé
l'aspect sensibilité de soi du fait que nous reconnaissons que
l'infirmier n'est qu'un accompagnateur capable de puiser dans toutes les
ressources du patient pour son rétablissement.La rencontre entre
l'infirmier et le patient est une rencontre entre la confiance du patient et la
conscience de l'infirmier. L'infirmier doit chercher à gagner la
confiance de son patient en comprenant la perception de celui-ci sans le juger.
Les deux partenaires s'efforcent chacun en ce qui le concerne à
s'abandonner à l'autre. Watson fait un lien entre la confiance que le
patient a en l'infirmier et la décrispation de celui-ci, ce qui est
favorable à l'amélioration de sa santé.
La science du caring ne peut plus admettre des pratiques
uniquement basées sur le bon sens, mais sur les preuves. Une science est
universelle et ne peut varier selon le praticien. Watson a bien fait de
souligner que la démarche scientifique et la démarche de soin
empruntent le même cheminement. Ceci peut encourager les infirmiers qui
ont toujours du mal à mettre la démarche de soin en oeuvre. Or la
véritable scientificité des soins infirmiers passe par cette
pratique afin que l'infirmier soit pris au sérieux.L'auteur
relève également un fait social très capital, celui de
l'héritage des perceptions sociales. Cette approche a une importance
dans l'épanouissement issu de l'accomplissement. L'échec ou la
réussite ne sont pas des transmissions sociales, mais la
résultante d'un effort personnel qui valorise ou fragilise l'estime de
soi. Lorsque les infirmiers ne perçoivent que le volet technique de leur
rôle, serait un héritage des anciens qui n'étaient
formé que pour l'exécution. L'approche éducative ne leur
hante pas l'esprit pourtant elle est au coeur des interventions.Watson a
également touché du doigt l'altérité. Toute
personne se valorise à travers ce que l'autre pense d'elle. Etre
compris, accepté sont des comportements altruistes qui sont
nécessaires dans la satisfaction du besoin d'appartenance. L'infirmier
et la famille doivent travailler en collaboration. La famille depuis l'enfance
a une façon traditionnelle de prendre soin de leur enfant. C'est dans ce
sens que Kérouac et al (1994, p. 89) déclarent que
« l'infirmière reconnaît les connaissances et les
habiletés des membres de la famille et en tient compte lorsqu'elle les
accompagne dans leurs expériences de santé. Les professionnels et
les membres de la famille travaillent en
complémentarité ».
Avec les maladies chroniques qui prennent de l'ampleur, Watson
nous donne des outils pour accompagner les patients efficacement. La personne
pour atteindre son bien-être malgré la maladie, doit affronter la
vie avec celle-ci en transformant son environnement et en privilégiant
une relation de qualité. L'infirmier en tant que facilitateur, doit
pouvoir aider son patient à mobiliser ses ressources pour être
autonome et atteindre un haut niveau d'actualisation de soi. De nos jours, nous
ne sommes plus dans le continuum maladie-hôpital-santé, mais
plutôt dans la coexistence santé/maladie. De ce fait, le patient
doit puiser dans ses perceptions positives pour surmonter la situation de
morbidité.C'est dans ce sens que Watsonencourage les acteurs de la
santé à axer leurs actions sur la promotion de la santé.
Pour atteindre cet objectif, l'auteur propose l'éducation
thérapeutique du patient basé sur les moyens de lutte contre le
stress.
En somme, Watson, pense que les soins infirmiers consistent
entre autres à :
v faire émerger des sentiments d'espoir et les
croyances qui apportent de l'énergie et permettent de transcender la
tristesse et la souffrance ;
v développer des capacités pédagogiques
et d'échanges interpersonnels ;
v se soucier de la perception du phénomène
vécu en relation avec la spiritualité (Winock & Cavignaux,
2003).
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