La mise en oeuvre de
l'ETP
Plusieurs difficultés se posent en termes de limites
contextuelles comme le temps dédié à l'ETP,le temps
nécessaire au patient pour l'acquisition des compétences,
accessibilité et assiduité aux séances, conciliation entre
évolution de l'état de santé et de la maladie, et
pertinence du programme d'ETP. Ainsi, il faut s'adapter au profil
éducatif et culturel du patient, et respecter ses
préférences, son style et rythme d'apprentissage. Les programmes
d'ETP doivent s'adapter à l'âge de la personne, mais
également à sa fragilité, à des besoins et des
contextes particuliers. Afin de se mettre à l'abri des
difficultés, il faut que l'ETP soit réalisée par des
soignants formés à la démarche éducative et aux
techniques pédagogiques, au travail en équipe et à la
coordination des actions. La rencontre entre les intervenants et les personnes
ou leurs proches met en présence deux réalités
différentes : La réalité disciplinaire et la
réalité des personnes et des proches. Ainsi, deux univers ayant
des valeurs, des cultures et des visions différentes de la situation
interagissent continuellement ( Lefebvre & Levert, 2009). Ces interactions
lorsqu'elles ne sont pas bien gérées provoquent des frustrations
et des replis sur soi avec des intentions non exprimées. C'est pourquoi
un travail sur l'art de communiquer pour se comprendre doit être
entrepris.
Difficultés de
gestion de l'incertitude des patients
S'ils s'accordent un temps de réflexion sur leur propre
pratique, la plupart des soignants reconnaîtront l'incertitude comme une
dimension importante du vécu de la maladie. Les patients manifestent une
réactivité émotionnelle intense, mêlant sentiments
de révolte, culpabilité, dévalorisation et, à la
longue, découragement (Egli, 2009). Lorsque le soignant ne tient pas
compte de ces émotions, la personne malade est plongée dans une
incertitude quant à l'évolution de sa situation. Il finit par
tomber dans le pessimisme et n'est plus prêt à continuer l'ETP.
L'incertitude apparaissait ainsi comme un facteur affectant de manière
incontournable les diverses dimensions de l'hémodialyse que le patient
doit affronter sans relâche. Les efforts de l'infirmier éducateur
doit converger vers la réappropriation de leurs propres ressources, d'un
plus grand sentiment de confiance en leurs capacités et d'une
déculpabilisation. À l'image de l'expérience de Egli (op.
cit.), il nous semble cependant que la prise en compte des incertitudes
affectant les diverses étapes des processus en éducation
thérapeutique est une condition nécessaire pour répondre
au défi particulier d'être en mesure de rester en phase avec les
patients concernés.
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