· Infirmier
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
définit une infirmière comme « une personne ayant suivi
un enseignement infirmier de base, est apte et habilité à assumer
dans son pays la responsabilité de l'ensemble des soins infirmiers que
requièrent la promotion de la santé, la prévention de la
maladie et les soins aux malades » (OMS, 1966, p. 9). De ce fait,
l'infirmier après sa formation est reconnu par la législation de
son pays. Par contre cette définition est un peu superficielle et ne
clarifie pas ce que fait réellement l'infirmier. Selon Kérouac et
al (1994, p.58), l'infirmière est un professionnel qui
« assure une présence continue auprès de divers
clientèles et doit faire preuve, en tout temps, de sollicitude, de
dépassement pour accompagner les personnes tant dans des situations
heureuses que dans la douleur, l'angoisse, l'incapacité et souvent la
mort ». Kérouac et al ont planté le décor
dans une approche paradigmatique que nous dirons transformationnelle. Toutefois
toutes les écoles de pensée définissent l'infirmier soit
dans son identité, dans sa fonction ou dans sa manière de faire.
Leur définition se complète par celle de Magnon & al (1995,
p. 100) qui stipule que :
L'infirmière est unepersonne qui en fonction des
diplômes qui l'y habilitent donne habituellement des soins infirmiers sur
prescription ou conseil médical ou bien en application du rôle
propre qui lui est dévolu. En outre, elle participe à
différente action notamment en matière de prévention,
d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement.
Au Cameroun l'infirmier est définit selon la loi No
84-009 du 5 décembre 1984 portant réglementation de l'exercice
des professions d'infirmiers, de sage-femme, de technicien médico
sanitaire. Ainsi, à son article premier il définit l'infirmier
comme toute personne qui est titulaire du Diplôme d'Etat d'Infirmier ou
de tout autre titre reconnu équivalent par l'Etat pour exercer la
profession.
En somme, restant dans le cadre de l'étude et selon la
législation camerounaise, l'infirmier est ce professionnel de
santé habileté à donner des soins holistiques à la
personne/la famille et de développer une présence
utile.Parallèlement à Adam, Allen, propose un rôle plus
élargi à l'infirmier. Elle a développé une
représentation de la pratique infirmière qui a comme principe le
maintien et le renforcement de la santé de la famille en l'engageant
activement dans un processus d'apprentissage (Ibid). Adam
démontre que « La vision du service rendu par
l'infirmière anime ses décisions quant au choix des interventions
non déléguées par le corps médical, quant à
la relation infirmière-patient, quant aux méthodes de
travail » (Op. cit.)
Les infirmiers constituent le personnel soignant le plus
nombreux au monde. Leur contribution réelle et potentielle à la
gestion de la maladie chronique est sous-estimée et sous-employée
(OMS, 1998). De façon particulière, l'infirmier est le plus
concerné par l'ETP. Il doit être le coordonnateur de cette
activité au sein de cette multitude d'acteurs (ONI, 2010). L'infirmier
est le mieux placé pour jouer ce rôle de coordination dans son
rôle d'accompagnement de la personne. C'est dans ce cadre que Mathieu
(2013, p. 21) reconnait l'habilité des infirmiers en ce sens que
« L'infirmier(ère), en mettant l'accent sur la place
centrale et le rôle actif que doit avoir le patient face à sa
maladie, l'aide à mettre en pratique ses connaissances et à
trouver des stratégies d'adaptation.... l'infirmier(ère) sera
donc perçue(e), par le patient, comme un guide qui l'accompagne et le
soutient ». L'ETP depuis sa conception jusqu'à sa mise en
oeuvre doit se faire avec l'infirmier. Elle fait donc partie intégrante
des actes professionnels de ce dernier. Toutefois, elle s'organise en
interdisciplinarité voire en transdisciplinarité et l'infirmier
en est le pivot central (Roland, 2013). L'infirmier est le gestionnaire du
dossier du patient, lequel doit porter la trace écrite des actions des
professionnels de santé intervenant sur le patient et surtout dans
l'ETP. En l'occurrence des synthèses du diagnostic éducatif
initial et actualisé, de l'évaluation individuelle de l'ETP, des
décisions prises avec le patient et les interventions
réalisées. Lacroix et Lassal (2011) soutiennent par ailleurs que
la « culture » infirmière est marquée par des
références plus larges que la physiopathologie. De ce fait, les
soins directs curatifs ou d'hygiènes prodiguées aux patients
orientent les infirmiers vers une approche centrée sur la personne du
patient.
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