I.1.1.7. Les moyens de propagation des rumeurs18
Le premier moyen et de loin le plus ancien n'est autre que le
bouche à oreille. Les rumeurs se propagent très rapidement de
cette manière et la transformation du message de base est
assurée. Mais aujourd'hui, il existe des moyens de propagation plus
rapides encore, entre autre l'internet qui est un terrain
privilégié pour la naissance et la propagation des rumeurs.
En effet, poster un message sur un forum, suffisamment
étonnant pour être repris par des milliers de sites, est à
la portée de n'importe quel internaute. Plus récents, les blogs
ne sont pas en reste. Ils reprennent, modifient, réinterprètent,
voire déforment à leur guise des informations, qu'elles soient
vraies ou fausses d'ailleurs. A côté de cela, il y a
également tous les médias (télévision, journaux,
magazines,...) qui sont des nids à rumeurs. Et cela est accentué
par le fait
17 Adeline Michel et al., Les rumeurs
en tant que phénomène d'influence sociale, Dossier de psychologie
sociale, Mai 2004
18 J. Doyon, La rumeur, menace ou outil de
communication ? Revue Française de Marketing,
Paris, 1987
- 12 -
que celui qui rapportera l'information la plus démentie
augmentera considérablement ses ventes (et ce, même au
mépris de la véracité de cette information).
I.1.1.8. Conséquences possibles d'une rumeur sur
une institution
Certaines rumeurs peuvent être inoffensives d'une part
si elles sont contrecarrées rapidement et correctement ou encore si
elles sont peu crédibles aux yeux de la population parce que peu
vraisemblables par exemple. Elles s'éteignent alors d'elles-mêmes.
Mais elles peuvent aussi avoir des conséquences négatives.
Beaucoup d'entre elles sont d'ailleurs colportées afin de nuire à
une ou des institutions concurrentes ou aussi pour casser la
notoriété d'une personne ou d'un produit. Le choix du moment
où la rumeur est lancée n'est pas lui non plus sans influence sur
ses conséquences. Rappelons-nous l'exemple de la rumeur qui a
frappé la chaîne McDonalds en pleine crise de « la vache
folle ». Dans ce cas précis, la rumeur a profité du climat
de crise sanitaire en place pour s'installer, ce qui n'a fait qu'amplifier la
situation de crise qui touchait déjà
l'entreprise19.
Mais les rumeurs peuvent encore faire de nombreux autres
dégâts comme détruire le coeur et l'âme d'une
institution. En générant et en exacerbant malentendus et
craintes, elles peuvent diminuer la productivité et créer un
stress injustifié parmi le personnel et les consommateurs. Elles peuvent
ternir l'image de la société et de la marque, ébranler la
crédibilité de l'institution, favoriser des boycotts par les
consommateurs ou clients et faire des ravages sur les marchés
financiers. De nombreux dirigeants ont appris à leurs dépens
qu'une absence de réponse rapide et efficace aux rumeurs peut avoir des
conséquences désastreuses20.
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