CONCLUSION GENERALE
Notre réflexion étant au terme, elle a
porté sur « la gestion des rumeurs dans les institutions de
microfinance, cas de la Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Goma. Ainsi,
nous sommes partis des observations selon lesquelles les expériences
préalables d'un client avec les services financiers fournis par des
sources formelles et informelles ont un impact majeur sur sa volonté
à refaire appel à ces institutions. D'un côté, une
précédente exposition à des services financiers
institutionnels semble influer positivement sur la demande de services
supplémentaires, de l'autre côté, une
précédente exposition à des sources de financement
formelles (et ou informelles) peut aussi influer négativement sur la
demande. Les raisons se répartissent en deux grandes catégories :
le comportement des prestataires de services financiers et l'environnement
économique dans lequel ils opèrent.
Afin de bien mener notre étude, nous sommes partis
d'une problématique ayant sorti les questions ci- dessous:
? Qu'est-ce qui est à la base de la naissance et
propagation d'une rumeur dans une Institution de Microfinance, le cas pratique
de la MECREGO?
? Quelle est la politique que la MECREGO doit mettre en
place afin de faire face à la rumeur au cas où
ele surviendrait?
Pour essayer de répondre à ces questions, Nous
avons émis des hypothèses selon lesquelles ; la
confidentialité ou la non circulation des informations concernant
l'évolution et les activités entreprises par l'Institution serait
à la base de la naissance d'une rumeur au sein de cette dernière.
Egalement la politique de la gestion transparente au sein de la MECREGO serait
un moyen pouvant permettre aux responsables de cette institution d'opposer la
rumeur à la réalité ; ce qui leur permettrait de lutter
efficacement contre ce phénomène.
Notre objectif était entre autre d'appréhender
les facteurs qui sont à la base de la naissance et de la propagation des
rumeurs dans le secteur de Microfinance, plus particulièrement la
MECREGO et de mettre à la portée de la MECREGO des politiques et
mécanismes adéquats pour gérer efficacement les rumeurs
pouvant surgir dans cette institution.
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manière dont un gestionnaire d'une institution peut
réagir face à ce phénomène. Ainsi, nous avons
énuméré certaines actions préventives de base
pouvant empêcher la propagation de la rumeur dans une institution de
microfinance. Il s'agit entre autre de l'anticiper tout en réduisant la
probabilité de son apparition en évitant tout
événement susceptible de créer une incertitude ou de
l'anxiété au sein de l'institution, d'établir la
confiance et la crédibilité des membres tout en maintenant un
climat de confiance à la fois dans et hors de l'organisation,
d'informer régulièrement les clients en mettant en place
des voies d'information accessibles par tous, en établissant une
ligne téléphonique directe ou un site Internet interactif pour
répondre aux interrogations des membres, de Surveiller les effets
possibles des rumeurs causant ainsi un changement dans le volume des
ventes, dans le chiffre d'affaires de la force de vente, et des indications de
changement de marque par les consommateurs/membres.
Quant au deuxième chapitre, il a été
question de présenter explicitement la démarche
méthodologique du travail ainsi que la présentation du site
d'étude « la MECREGO ».
S'agissant de la méthodologie du travail, nous avons
choisi « l'étude de cas » comme méthode de recherche
pour notre sujet. Cette méthode de recherche qui intègre
différentes techniques, la plupart d'elles étant de nature
qualitative, mais certaines pouvant également être de nature
quantitative. Pour notre cas, nous avons choisi la méthode
d'étude de cas de manière qualitative.
Ceci étant, nous avons utilisé certaines techniques
entre autre la technique documentaire, technique d'interview libre, technique
de jugement personnel et le protocole d'analyse de cas. Le second point de ce
chapitre a été consacré à la présentation de
site d'étude qui est la MECREGO. Nous sommes partis de l'aspect
historique, de sa vision, de sa mission jusqu'à sa structure
organisationnelle.
Le troisième chapitre quant à lui a
été axé sur la présentation des résultats
auxquels notre recherche a abouti. Nous y avons décrit la manière
dont s'est tenue la récolte des informations sur terrain. Nous sommes
partis de l'analyse de données qualitatives tout en cherchant à
rendre compte de ce qu'ont dit les interviewés de la façon la
plus objective possible et la plus fiable possible, l'objectif étant
d'analyser le matériel d'enquête collecté à
l'occasion d'entretiens individuels en suivant les étapes suivantes : la
retranscription des données, le codage des informations et le traitement
des données.
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Après avoir effectué ces étapes, il a
été ressorti le constant suivant au regard des questions
posées tout au début de notre travail et les hypothèses
émises à cet effet : Dans le secteur de la Microfinance de Goma,
les rumeurs sont d'actualité. Les plus fréquentes sont la
cessation de paiement et la faillite. Les principaux facteurs qui sont à
la base de leur naissance restent la concurrence déloyale et le manque
d'information sur le secteur. Elle est propagée non seulement par le
bouche à oreille, mais aussi par la publication innocente de faits non
vérifiés par les masses médias, sur internet et sur autres
réseaux sociaux.
Partant du premier objectif qui était celui
d'appréhender les facteurs qui sont à la base de la naissance et
propagation des rumeurs au sein de l'institution, les catégories
d'analyse C1 et (respectivement Rumeurs fréquentes dans le secteur de
Microfinance de Goma et Naissance et propagation d'une rumeur dans une IMF)
avec les sous-ensembles codés C1a et C1b, a, b, c et d (Cessation de
paiement et Faillite, concurrence déloyale, manque d'information sur le
secteur, le bouche à oreille et l'internet et autres réseaux
sociaux) ont permis de vérifier et de valider la première
hypothèse de notre étude qui stipule que la
confidentialité ou non circulation des informations concernant
l'évolution et les activités entreprises par l'Institution serait
à la base de la naissance d'une rumeur au sein de l'institution.
Par rapport au deuxième objectif qui était celui
de mettre à la portée des IMF de la Ville de Goma et plus
particulièrement la MECREGO, des politiques et mécanismes
adéquats pour gérer efficacement les rumeurs pouvant surgir dans
leur secteur, les catégories d'analyse C3 et C4 (Politiques et
stratégies à mettre en place pour faire face aux rumeurs et
gestion des rumeurs existantes) avec les sous catégories codées
C3a, C3b, C3c, C3d, C3e, C3f, C3g, C4a, C4b, C4c, C4d (Collaboration
interagences du réseau, Anticipation des rumeurs, Etablissement de la
confiance et de la crédibilité, Information
régulière des membres, Circulation parfaite de l'information,
Application rationnelle des politiques et procédures
éditées par la direction générale, Utilisation des
moyens légaux, Ne rien faire, Ridiculiser la rumeur, Confirmer une vraie
rumeur et Réfuter une fausse rumeur) sont autant
d'éléments de base qui nous ont pu permettre de vérifier
et valider la deuxième hypothèse de notre recherche stipulant que
la politique de la gestion transparente dans une IMF serait un moyen pouvant
permettre aux responsables de l'institution d'opposer la rumeur à la
réalité ; ce qui leur permettrait de lutter contre ce
phénomène.
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Enfin, nous avons formulé certaines recommandations
envers notre site d'étude mais aussi envers la Banque Centrale du Congo
qui est l'autorité régulatrice dans le secteur de la Microfinance
en République Démocratique du Congo.
Cependant, nous demeurons très ouverts aux
différentes critiques constructives et suggestions de tous nos
lecteurs.
1. Béatrice Bocquet et al, Quand on prêche le
faux par la rumeur, quelles en sont les finalités? Mémoire
inédit, Pôle universitaire Léonard-de-Vinci, 2001-2002
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