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Gestion des rumeurs dans les institutions de microfinance. Cas de la mutuelle d'épargne et de crédit de Goma.

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par Charles CHIRIMWAMI MWENGEYO
Institut Supérieur dà¢â‚¬â„¢Informatique et de Gestion (ISIG-Goma).  - Licence 2013
  

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I.1.1.12. La rumeur : un outil commercial28

La rumeur peut aussi être un outil commercial. Le marketing viral au coeur des entreprises en est une preuve palpable. Quand les réalisateurs font leur cinéma, par exemple, certaines campagnes de promotion comme celles mises en place pour la sortie des films « Blair Witch » et « Artificial Intelligence » ont démontré l'efficacité et l'adhérence du public à un effacement total de la marque ou une avancée masquée de l'annonceur. La promotion du film « Blair Witch » a fait jurisprudence en la matière : malgré un budget de communication dérisoire, le film a connu un succès économique grâce à une rumeur sur Internet. Celle-ci annonçait la découverte d'une cassette authentique réalisée par un groupe de jeunes lycées disparus alors qu'ils enquêtaient sur la légende d'une sorcière. Cette vidéo aurait été retrouvée et expliquerait la disparition de ces étudiants. La diffusion et l'entretien de cette rumeur reposaient sur la création de faux sites « perso » confirmant ou dénonçant l'exactitude de la rumeur, des forums de discussion etc ; tous ces supports étant évidemment sous le contrôle des instigateurs. L'annonceur contrôlait ainsi parfaitement sa communication puisqu'en plus de gérer l'approche qui lui était favorable, il avait la main mise sur les détracteurs : la critique, l'opposition, etc. Grâce à cette technique, « Blair Witch » est ainsi devenu le film le plus rentable de tous les temps, dépassant les 150 millions de recettes rien qu'aux Etats-Unis. Plus récemment, la sortie du film fantastique « Artificial Intelligence » de Steven Spielberg a été précédée d'une campagne de marketing viral fracassante.

En utilisant la rumeur comme approche exempte de discours commercial direct, il ne s'agit plus de contraindre le consommateur à entendre un argumentaire vantant ici un film, mais plutôt de l'amener à désirer et à instaurer une relation de proximité avec la marque. Créer la rumeur, la diffuser, l'amplifier par un effet de contamination. À ce titre, les films « Blair Witch » et « Artificial Intelligence » sont les exemples les plus frappants du marketing viral, technique réinventant le bouche-à-oreille et que les internautes appellent d'ailleurs la BAO, bouche-à-oreille électronique. Concrètement, le marketing viral consiste à encourager les individus à échanger des messages concernant un service ou une marque de produit, en ce qui concerne le cinéma, un film ou un événement qui lui est lié, par le truchement de la messagerie électronique, de sites Web, de forums de discussion et autres bulletins boards.

28 Extrait tiré de « L'avènement imminent du marketing viral », INSEC

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Dans le domaine du marketing viral, la meilleure stratégie consiste à créer la rumeur. Pour cela, rien de tel que d'offrir le produit à quelques leaders d'opinion ou encore de le réserver à quelques lieux particulièrement branchés. Il s'agit donc de faire la publicité du produit par ses utilisateurs. La bonne parole se répand alors selon un système pyramidal, des prescripteurs de

tendance vers les diffuseurs d'information jusqu'aux consommateurs lambda. Dans cette optique, l'entreprise envoie systématiquement ses nouveaux modèles à des personnes bien en vue, des journalistes célèbres ou des acteurs, par exemple. Chacun y trouve son compte : le destinataire, qui peut toujours arborer un mobile au design dernier cri, et la marque, qui profite

de l'aura de la personnalité en question. Adapté à Internet, cela donne une rumeur positive sur les produits ou l'entreprise, qui circule dans les messageries des internautes ou sur des forums. Mais attention, le message doit s'adresser à une communauté, à une tribu. Il faut rendre les membres de cette tribu complices, flatter leur ego afin d'obtenir leur "consentement" donc, leur participation au processus de contagion : relayer l'information avec leur caution. Si on laisse "traîner" un avis sur un forum inadapté (en ce sens que la communauté virtuelle qui s'y retrouve ne se sent pas concernée par le message), cela risque d'avoir un effet désastreux ; de même, pour un message commercial pur qui risque de ruiner la campagne. Dans la pratique, l'outil est à double tranchant et à utiliser avec prudence et tact : une fois la première phase amorcée, l'entreprise ne maîtrise plus le phénomène. Le message peut être bien perçu et créer un effet « boule neige » favorable, comme il peut être un raté intégral.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand