§3 Droits humains et son fondement
Ces Droits dits naturels dans la conception de Grotius ils
trouvent leur fondement d'une part dans la théologie et la coutume et
d'autre part dans les normes impératives de droit international
général. Ils présentent des caractéristiques
spécifiques.
a. Le Fondement Théologique des Droits
humains
La théologie est une discipline scientifique ayant pour
objet le discours sur Dieu. Sa transition à l'Anthropologie n'est pas
naturelle. En effet BERKHOF affirme que l'homme n'est pas seulement la couronne
de la création, mais aussi l'objet d'un soin spécial de Dieu et
la révélation de Dieu dans l'écriture est une
révélation qui n'est pas seulement donnée à l'homme
mais une révélation dans laquelle l'homme est concerné de
manière vitale.62
Depuis la longue période de la préhistoire et
tout au long de l'Antiquité, Dieu s'est progressivement
révélé à l'homme, il fallait attendre la
période mosaïque pour que Dieu édicte des règles
garantissant les relations verticales et horizontales c'est-à-dire des
normes règlementant les relations entre l'homme et Dieu et entre l'homme
et son prochain. C'est justement dans ce second volet que l'on rencontre la
volonté de l'Absolu à sauvegarder la personne humaine.
C'est dans les cinquième, sixième et
septième commandements que nous voyons clairement apparaitre la
volonté de l'Absolu dans son adresse à Moise. En substance
l'homme, la dignité, la vie, la propriété privé, la
liberté d'expression, sont les droits naturels inhérents à
la personne humaine ils sont inaliénables.
b. Les droits humains et les coutumes Africaines
Le caractère acéphale de certaines
sociétés africaines étudiées par certains
ethnologues faisait croire que ces sociétés étaient
dépourvues des lois à cause d'absence d'écriture. Il ne
faudra pas que cette justification vienne masquer la réalité
Africaine les normes ont servi à règlementer les rapports
sociaux. Ces normes étaient codifiées et gravées dans la
mémoire collective. Elles se transmettaient d'une
génération à l'autre par plusieurs mécanismes
éducationnels : Rites d'initiation, parémies photosophiques et
nictosophiques. Les membres de la collectivité pris individuellement,
les sages, les griots étaient les dépositaires des normes
à de degrés divers.
La différence fondamentale que l'on peut établir
entre les droits humains dans la conception moderne occidentaliste est qu'en
Afrique l'homme n'a de considération qu'au sein de la
collectivité qui le protège. En occident par contre, l'homme est
un individu. C'est cette conception que nous démontre TSHIMPANGA MATALA
dans son étude comme contribution à l'anniversaire de la
Déclaration Universelle des droits de l'homme.63
62 BERKHOF, L, cité par KADONY, NGUWAY
KPALAINGU, K : Cours de Droits humains, G1RI UNILU, 2010-2011, P7
63 TSHIMPANGA MATALA cité par KADONY, NGUWAY
KPALAINGU : op cit, PP 8,9
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L'Oralité des Droits originellement africains est leur
caractéristique formelle commune la plus significative. Bien que les
droits originalement Africains aient en commun la caractéristique
essentielle de l'oralité, ils sont extrêmement divers dans leurs
conteurs spécifiques. Tous droits ont des traits qui semblent communs
à ces droits et sur la base desquels il est possible de conclure
à leur unité profonde. On peut dire à cet égard que
les droits originalement Africains sont marqués par l'absence de
professionnalisation du droit, la parfaite intégration du droit à
la culture globale, l'importance du maintien de la paix sociale, la
primauté de la conciliation et la flexibilité des normes.
Les droits humains sont inhérents à la nature de
l'homme. L'être humain à la jouissance de ces droits de par son
existence. Ces droits sont garantis par des normes des droits internes et de
droits international. Le texte de base qui a vu le jour après la seconde
guerre mondiale par la commune volonté des Nations-Unies est la
Déclaration Universelle des droits de l'homme.
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