? Conclusion partielle sur l'hypothèse 2
L'hypothèse 2 stipule que : la défaillance du
système de communication est à la base de la faible gouvernance
organisationnelle. En ce qui concerne la variable : défaillance du
système de communication, différents résultats sont
obtenus. Malgré la proximité géographique relative des
acteurs, il est observé la lenteur dans la diffusion des informations.
Ceci est confirmé par 70% des acteurs. De plus les responsables se
livrent à de la rétention d'information. Ce qui entraine la
discrimination dans l'accès aux informations et une
désintégration de la structure organisationnelle des GVPR. Il
s'en dégage une situation d'insatisfaction manifestée par 72% des
acteurs. Mais vis-à-vis de l'extérieur notamment face aux
structures d'appui, les dirigeants se débrouillent pour assurer une
image reluisante des GVPR. Ils assurent une bonne circulation de l'information
entre eux et les structures d'appui. Ils rendent compte de l'utilisation des
biens et fonds mis à leur disposition par les structures d'appui et ceci
dans l'optique de continuer à bénéficier des appuis.
Toutefois les redditions de comptes faites à l'endroit des structures
d'appui sont de fiabilité douteuse. Puisque les structures d'appui
reçoivent régulièrement des plaintes formulées par
les membres qui désapprouvent la gestion faite des dons et appuis
matériels faits aux groupements. A ce propos, 81% des membres affirment
qu'il n'y a pas de reddition de comptes dans leurs groupements. Cette situation
montre la défaillance du système de communication en ce qui
concerne la gestion, mais aussi une mauvaise circulation de l'information entre
les acteurs des GVPR. Ce qui laisse parfois place à de la
désinformation et à l'intoxication communicationnelle nuisible
à la gouvernance des GVPR. Les acteurs mal informés n'arrivent
plus à contribuer efficacement à la gouvernance organisationnelle
de leurs groupements.
Ces résultats obtenus nous amènent à
affirmer que l'hypothèse 2 est vérifiée. La
défaillance du système de communication est à la base de
la faible gouvernance organisationnelle dans les GVPR. Ces résultats
sont aussi confirmés par les travaux de Morin (op.cit) qui stipule que
l'un des obstacles à la bonne gouvernance
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La gouvernance organisationnelle dans les Groupements
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organisationnelle est le défaut de communication. Le
manque de mécanismes de communication performants affecte la gouvernance
et la viabilité des coopératives.
4.3- SYNTHESE DES ANALYSES ET APPLICATION
DES RESULTATS A LA THEORIE D'ANALYSE
Au vu des résultats auxquels nous sommes parvenus
après les analyses, nous pouvons affirmer que les fondements de la
faible gouvernance organisationnelle dans les GVPR sont : la non prise en
compte des règles de gestion démocratique et la
défaillance du système de communication.
La faible gouvernance organisationnelle des GVPR s'inscrit
parfaitement dans la théorie de la dégénérescence
de l'idéal démocratique. Dans les GVPR, il se manifeste une
dégénérescence de l'idéal démocratique. Il
revient alors à savoir de quel type de
dégénérescence il s'agit. Nous rappelons qu'il existe
trois types de dégénérescence que sont :
? La dégénérescence formelle ou
constitutionnelle : se produit lorsque les coopératives se tournent vers
une forme capitaliste, où quelques salariés perdent les droits
démocratiques qui s'appliquaient originellement à tous.
? La dégénérescence des buts : s'observe
lorsque des finalités capitalistes lucratives remplacent les objectifs
associatifs et coopératifs.
? La dégénérescence organisationnelle :
se concrétise quand le pouvoir devient concentré dans les mains
d'une élite.
Dans le cas des GVPR, il ne s'agit pas d'une
dégénérescence formelle ou constitutionnelle. C'est parce
que les GVPR sont de petites coopératives sans salariés et les
observations faites ne montrent pas qu'ils soient tournés vers une forme
capitaliste. Il ne s'agit pas, non plus de la
dégénérescence des buts, puisque l'objectif principal des
GVPR est la production, l'approvisionnement et la commercialisation collectifs.
Cet objectif continu d'être poursuivi par les GVPR et n'est pas
remplacé par des finalités capitalistes lucratives. Les GVPR se
trouvent alors dans une dégénérescence organisationnelle
car le pouvoir est concentré dans les mains d'une élite. Dans les
GVPR, le pouvoir est concentré dans les mains des groupes de
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dirigeants qui décident de tout et pour tous. En effet,
98% des acteurs confirment que les décisions sont prises par un petit
groupe constitué essentiellement des dirigeants. 92% des dirigeants
affirment être impliqués dans le fonctionnement, quant aux membres
71% d'entre eux ne se sentent pas impliqués. On comprend aisément
que les dirigeants s'arrogent à eux seuls tous les pouvoirs dans le
cadre la gouvernance organisationnelle. Il s'en déduit que les GVPR sont
dans une dégénérescence organisationnelle.
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