L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).( Télécharger le fichier original )par ARSENE GUY DAVY MEBA UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014 |
B. Domaines prioritaires et programmes de la NPALa NPA regroupe une multitude d'axes stratégiques que nous avons choisi de regrouper en fonction de leur importance pour le secteur agricole. Ces axes s'accompagnent d'une multitude de programmes dont nous en éluciderons les plus importants. 1. Intrants, recherche agronomique et vulgarisation agricole Ce premier groupe a toujours constitué le domaine prioritaire de toutes les politiques agricoles formulées au Cameroun. On assiste pendant la NPA à sa restructuration en commençant par les intrants. a. Intrants agricoles Au niveau des intrants, les réformes mises en oeuvre portaient sur la suppression des subventions, la libéralisation du commerce des engrais et pesticides et la mise en place d'une nouvelle législation phytosanitaire. Ces mesures étaient accompagnées par la mise en place de lignes de crédit pour en faciliter l'importation. Deux programmes de réforme pour couvrir respectivement le Sud et le Nord du pays furent mis en place. Ces programmes avaient pour but de mettre en place un système durable et efficace pour l'importation, la distribution et l'utilisation des intrants, fondé sur un mécanisme privé non subventionné357(*). Des importateurs privés assuraient l'approvisionnement à plus de 90% du marché des engrais. Le produit devait passer par les revendeurs en gros et le réseau de vente au détail avant de pouvoir être utilisé par les agriculteurs. Les prix des engrais étaient très élevés et il existait des problèmes de qualité. Une réforme du secteur des engrais fut instaurée en 1994, avec l'appui de l'USAID : le Programme de Réformes du Sous-Secteur Engrais (PRSSE)358(*). Son but était de faciliter les importations et la commercialisation des engrais. Un programme de suivi avec la South African Merchant Bank visait à améliorer l'accès aux engrais pour les petits agriculteurs359(*). Quant aux semences, les deux orientations définies portaient sur la privatisation de la production et du commerce du matériel végétal et sur la définition des axes complémentaires de recherche. b. Recherche agronomique et vulgarisation agricole Le programme de restructuration de la recherche agronomique mis en oeuvre aboutit, après un audit scientifique, à l'adoption d'un plan national de la recherche à moyen et long termes et la création par le décret n°96/050 du 12 mars 1996 d'un Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD)360(*). Cet institut naquit à la suite à la fusion de l'IRA et l'IRZV361(*). La mission assignée à l'IRAD fut d'assurer la conduite des activités de recherche visant la promotion du développement agricole dans les domaines des productions végétale, animale, halieutique, forestière et de l'environnement, ainsi que des technologies alimentaires et agro-industrielles362(*). En claire, l'IRAD dès sa création avait pour objectif, entre autres, de mettre en oeuvre une programmation scientifique autour des axes prioritaires pour le développement du Cameroun, à partir des besoins réels des utilisateurs tant sur le plan national que dans chacune des zones agro-écologiques du Cameroun. L'institut instaura une collaboration avec quelques sociétés de développement dans la recherche d'accompagnement par filière363(*). L'IRAD constituait presque la seule organisation en charge de la sélection variétale au Cameroun et fournissait également des semences de prébase et des semences de base pour le maïs, le millet, le sorgho, le riz, la dolique asperge, les arachides, les tubercules et racines, le coton, les arbres fruitiers et les palmiers à huile. Les objectifs et les programmes de recherche furent redéfinis afin de les adapter à l'évolution de l'agriculture et du cadre macroéconomique dans son ensemble. Ainsi, diverses approches participatives associant les opérateurs économiques bénéficiaires furent initiées dans plusieurs filières dont celles du palmier à huile, de l'hévéa, du coton et des fruits et légumes. Pour favoriser l'utilisation des résultats de la recherche par les producteurs, des actions furent engagées dans le cadre du Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVRA)364(*). Son objectif globale était d'augmenter les revenus et la productivité des paysans les plus pauvres et en particulier ceux des femmes de manière durable, ceci à travers le renforcement des services de vulgarisation et de recherche dans la mise en oeuvre de la nouvelle politique agricole camerounaise365(*). Ses objectifs spécifiques étaient d'améliorer la production agricole; intégrer dans les activités de vulgarisation les problèmes des producteurs aux ressources limités et ceux des femmes engagées dans la production vivrière; appuyer les réformes institutionnelles engagées au niveau des services de vulgarisation et de recherche agricole; promouvoir des initiatives visant à réduire l'incidence des fonds publics dans le transfert des innovations technologiques366(*). Pour améliorer les relations entre chercheurs, vulgarisateurs et agriculteurs, plus de 2 350 cadres techniques furent déployés en 1996 sur l'ensemble du territoire national avec des moyens de déplacement et un équipement permettant de couvrir plus d'un million d'exploitations. Cet effort permit d'avoir un taux d'encadrement d'un Agent Vulgarisateur de Zone (AVZ) pour 800 exploitations367(*). Au plan régional, le Cameroun s'associa en 1995 avec le Tchad et la République centrafricaine pour monter un programme de recherche, le Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des Savanes d'Afrique Centrale (PRASAC), en partenariat avec le Centre Internationale de Coopération en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)368(*), l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD)369(*) et l'Université de Leyde, sous l'égide du Conseil Ouest africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC)370(*). Opérationnel depuis fin 1988 sur un financement du Fonds d'aide et de coopération (France), le Prasac permit la mise en commun des ressources matérielles et humaines, l'échange de méthodes, de références et de résultats entre les partenaires afin de résoudre, avec plus d'efficacité et un coût amoindri, les problèmes de développement communs de la sous-région. Outre les centres de recherche, certains établissements d'enseignement supérieur assurant la formation des cadres d'agriculture apportaient aussi une contribution à la recherche. Il s'agit de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang, de la Faculté des sciences (FS) de l'Université de Yaoundé I, et de l'École Nationale Supérieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSSAI) de l'Université de Ngaoundéré. Toutes ces structures oeuvraient dans le cadre du Système National de Recherche et de Vulgarisation Agricole, (SNRVA). Le PNVRA constituait la principale institution de ce dispositif. 2. Mécanisation, financement, promotion du mouvement coopératif et de la professionnalisation agricole Ce deuxième groupe entrait dans le cadre de la libéralisation et la modernisation du secteur agricole. Le succès d'une nouvelle politique agricole libérale passait premièrement par une promotion de la mécanisation agricole. a. Mécanisation de l'agriculture Après avoir longtemps été la seule structure d'appui à la conception et à la mise en oeuvre d'une politique de mécanisation de l'agriculture, le Centre National d'Etude et d'Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEEMA) subissait déjà la concurrence, depuis la fin des années 80, des initiatives menées par les pouvoirs publics, le privé et les Organisations Non Gouvernementales (ONG). C'est dans ce sillage que fut mis sur pied un projet de promotion de la culture attelée dans le Nord-Ouest par une ONG371(*). Il en est de même de la motorisation intermédiaire qui connut un important taux de développement dans les provinces septentrionales, notamment autour des productions de coton et de maïs. Le CENEEMA fut d'ailleurstransformé en un organisme performant de prestation de service mettant des machines et outils agricoles adaptés à la disposition des agriculteurs372(*). b. Financement Après l'échec du FONADER, le gouvernement camerounais créa le Crédit Agricole du Cameroun (CAC). Mis sur pied en 1990, le CAC démarra ses activités en octobre de la même année. Fruit de la coopération germano-camerounaise, il fut présenté comme étant la véritable banque du monde rural avec vocation agricole. Il était une institution publique qui devait administrer les fonds de crédit provenant de la coopération avec les bailleurs de fonds internationaux tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD)373(*). Il avait pour mission le financement du monde rural à travers les caisses villageoises et les caisses locales légalement reconnues qu'il devait mettre en place sur la base des associations existantes. Il servait également de courroie de financement à de nombreux projets de développement. Le CAC avec le temps s'avéra inefficace dans le financement du monde rural et affirma plutôt sa vocation de banque commerciale. La FAO observa un an après le lancement de la libéralisation agricole la banque ne proposait aucun crédit rural374(*). L'octroi des crédits sur la base des montagnes de dossier pas très fiables la rendit en quelques années largement déficitaire au point où elle fut finalement liquidée le 9 juin 1997 la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) sans avoir servi ceux pour qui elle fut créée375(*). Après cet échec la politique en matière de crédit s'orienta vers des systèmes de financement décentralisés. Ainsi, le Fonds d'Investissement des Microprojets Agricoles (FIMAC) fut créé pour venir en suppléance à la défunte CAC376(*). Le FIMAC constituait l'une des composantes du projet de sécurité alimentaire financé à son démarrage en 1991 en majorité par des dons japonais et les institutions de Bretton-Woods377(*). Le programme étendit ses activités sur toutes les régions du Cameroun en employant le personnel du Ministère de l'agriculture. Les crédits octroyés par le FIMAC s'adressaient aux groupes de petite taille (3 à 20 membres) vivant dans des zones défavorisées en milieu rural et ayant une expérience d'épargne satisfaisante (tontine, caisse etc.)378(*). Le FIMAC finança des projets productifs d'élevage, de pêche, de pisciculture, de transformation et de conditionnement des produits vivriers, d'artisanat, de cultures vivrières et maraîchères. Il concernait également les infrastructures de soutien à la production agro-pastorale au sens large. La durée des crédits variait suivant la nature du projet présenté par le groupe. Les crédits de campagne étaient assez peu représentés. En milieu rural, ces crédits étaient destinés à l'acquisition d'équipement agricole ou de petites infrastructures. Ils servirent également à financer l'équipement en traction animale, ainsi que les animaux de trait. Ils étaient accordés à un taux nul via des structures d'encadrement. Un Programme de Développement de l'Epargne et du Crédit Rural (PDECR), lancé en 1995 avec l'appui de l'Agence Française pour le Développement (AFD), permit de constituer 70 caisses villageoises autogérées et le financement de 3 000 projets par le FIMAC pour plus de 2 milliards de francs CFA379(*). On estimait en 1999 que 1143 micro projets ont été financés380(*). Toutefois, l'impact de ce projet fut limité en raison d'une absence de fonds nécessaires pour couvrir tout le secteur rural camerounais. Une bonne partie du secteur rural restait encore à la marge du financement agricole. Face au retrait des banques d'Etat du financement de l'agriculture, à l'arrêt progressif des grands projets agricoles, au repli des SODES sur l'activité de soutien des cultures, au désengagement de l'Etat de l'accompagnement des exploitations agricoles, la réforme du secteur financier, couplée à la libéralisation des organisations et à la loi sur les Coopératives et Groupements d'Initiative Commune (COOP/GIC) de 1992 entraina l'essor de la micro-finance. Ce nouveau mode de financement était effectué par les coopératives qui profilèrent au lendemain de la libéralisation agricole. L'aide bilatérale et multilatérale constituait également une source de financement de l'agriculture. Les financements du Stabex jouèrent à cet effet un rôle crucial dans la restructuration des filières cacao et café au Cameroun381(*). En forte augmentation à partir de 1989, ils totalisaient sous le 7ème FED 244 MECU et furent utilisés pour pallier aux conséquences néfastes de la gestion publique des cultures de rentes café et pour encourager le recentrage du rôle de l'Etat sur ses fonctions régaliennes382(*). c. promotion du mouvement coopératif et de la professionnalisation agricole En 1992, la loi n°92/006, du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et le décret n°92/455 PM fixant les modalités d'application furent promulguées pour redéfinir la nouvelle coopérative et les groupes d'initiatives communes (GIC)383(*). Le programme d'appui à la mise en application de ces lois permit de redynamiser le secteur associatif et de jeter les bases d'une organisation plus autonome et plus responsable des producteurs. Plusieurs coopératives développèrent ainsi partout au Cameroun sous diverses formes : coopératives de production, coopératives de commercialisation, coopératives d'épargne et de crédit384(*). On assista à cet effet à une extension des coopératives existantes385(*). Une multitude de Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC) virent le jour parmi lesquelles on note des structures importantes telles que : le Crédit du Sahel, les Mutuelles Communautaires de Croissance (M), le Fond d'Appui aux Organisations de Base (FOCAOB) du service d'appui aux initiatives locales de développement (SAILD)386(*) etc. L'Etat camerounais instaura en outre des programmes destinés à accompagner l'émergence et la structuration de ces organisations dont le premier fut le Central Unit for Rural Organisation Reform (CUROR) Le CUROR fut créée au ministère de l'Agriculture en 1992 et était financée par l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID). Elle mena diverses actions : campagnes d'information sur les nouvelles lois relatives à l'organisation des producteurs agropastoraux, mise en place d'un service du Registre des coopératives et GIC. A partir de 1993, le Fond d'appui aux organisations rurales (FONDAOR) fut aussi mis en place sur financement de l'Union européenne (UE) et l'Agence française de développement (AFD). Doté de 800 millions de FCFA, le FONDAOR visait à aider les organisations à se payer les services de prestataires privés en matière de formations, appui/conseil, études de faisabilité, appui au processus de légalisation comme GIC387(*) ou coopérative, etc. Des ONG, des bureaux d'études, des associations et autres prestataires de service étaient ainsi rémunérés sur ce fond. L'action du FONDAOR contribua à une meilleure connaissance de la législation relative aux coopératives et GIC par les ruraux, à l'augmentation du nombre des prestataires de services et la diversification de l'offre d'appui, etc. Elle contribua aussi à révéler la difficulté pour des organisations paysannes très jeunes et inexpérimentées de nouer des relations de partenariat avec des intervenants extérieurs388(*). Le projet Appui aux Stratégies Paysannes et à la Professionnalisation de l'Agriculture (ASPPA), devenu ensuite Appui à la professionnalisation des organisations paysannes au Cameroun (APOPC) fut mis en oeuvre entre 1995 et 2002. Il incluait un appui institutionnel au MINAGRI, qui avait notamment débouché sur la création, au sein du MINAGRI, d'une cellule chargée de la Promotion des Organisations Professionnelles Agricoles (PROMOPA), transformée ensuite en sous-direction389(*). Ces projets de professionnalisation étaient présentés soit comme un moyen de combler des vides créés par le désengagement de l'Etat (zone café-cacao) ou alors comme un moyen d'alléger les charges qui pesaient sur une filière (zone cotonnière). Ces projets furent construits et mis en oeuvre indépendamment des organisations paysannes préexistantes et sans grandes relations avec elles. Ils traitèrent directement avec les organisations de base (GIC et Unions des GIC) volontaires. L'action de ces projets aux organisations de producteurs porta entre autre sur l'appui à la réflexion et à l'analyse, l'apport d'information et le renforcement des compétences techniques et économiques au sein de l'organisation à travers divers types de formation. 3. Sécurité alimentaire et diversification de la production agricole Ce troisième groupe visait directement la population et les producteurs car ce sont eux qui étaient touchés de plein fouet par le marasme économique. a. Sécurité alimentaire En dehors des différentes actions ci-dessus dont la finalité était d'assurer la sécurité alimentaire et procurer un revenu permettant aux agriculteurs de mener une vie décente, des actions spécifiques furent entreprises dans le domaine de la sécurité alimentaire en vue d'assurer à tous les Camerounais la satisfaction de leurs besoins alimentaires en quantité et en qualité. Le programme de sécurité alimentaire comprenait plusieurs volets menés par les services de vulgarisation, le FIMAC et le Système National d'Alerte Rapide (SNAR)390(*). Un projet de sécurité alimentaire financé par la BIRD et le gouvernement Japonais fut ainsi lancé dès 1991 et couvrait l'organisation des marchés vivriers dans les villes secondaires avec l'appui des mairies. Ce projet s'appuyait par ailleurs sur les couches défavorisées à travers l'éducation nutritionnelle et le FIMAC. Il en était de même du Système National d'Alerte Rapide (SNAR) qui informait à traversle Système d'Information sur les Marchés Agricoles (SIMA) sur les marchés alimentaires et sur les prévisions de récolte, notamment dans les zones à écologie fragile et pour les populations à risque d'insécurité alimentaire391(*). L'arrêt du financement japonais, principal bailleurs du SNAR, mit cette structure en veilleuse, ce qui priva les paysans d'une source importante d'information et les replaça en situation de dépendance par rapport aux intermédiaires. b. diversification de la production agricole Face à la baisse continue des cours mondiaux des produits agricoles de rente, la diversification se révéla comme une alternative en vue d'améliorer le revenu des paysans au travers du développant d'autres spéculations. Le gouvernement camerounais encouragea ainsi la diversification de la production agricole. Les producteurs de cacao et de café camerounais adoptèrent de nouvelles stratégies qui privilégiaient, dans un souci de diversification ou de reconversion, d'autres cultures. Celles-ci renvoyaient aux cultures vivrières pour les besoins alimentaires des familles et la satisfaction de la demande urbaine, ou des cultures de rente plus rémunératrices, comme les cultures fruitières ou celle du palmier à huile, dont les contraintes correspondaient mieux aux possibilités techniques et financières des exploitants392(*). Depuis la crise économique en 1986, le cacao et le caféstagnèrent, surtout en termes de superficie. Les agriculteurs comblèrent ce manque à gagner en augmentant la production des cultures vivrières393(*), plus particulièrement travers le plantain394(*), qui était habituellement cultivéedans les champs de forêt et qui devenait une importante source de revenus dans les zones transfrontalières. Les superficies allouées aux cultures vivrières subirent ainsi une augmentation spectaculaire et plus particulièrement celles allouées à la banane-plantain395(*). En outre, les populations rurales développèrent de plus en plus l'exploitation des Produits Forestiers Non-Ligneux Alimentaires (PFNLA)396(*) que par le passé. Il s'agit principalement des espèces végétales comme les fruits et les amandes de mangue sauvage (Irvingiagabonensis), le njansang (Ricinodendronheudelotis), la noix de cola (Cola acuminata), le safoutier(Dacryodesedulis), l'okok (Gnetum africanum) (photo 1), le vin de palme (sève d'Elaeis guineensis), et la cola amère (Garcinia kola)397(*). Photo 1 : cargaison de Gnetum africanum (okok) sur le tronçon Limbé-Idenau Source : M. Mbolo,«les perspectives de la certification des produits forestiers non ligneux Afrique centrale», 2006. (Projet GCP/RAF/398/GER du FAO) La politique d'exploitation de ces produits a subit plusieurs phases au Cameroun :avant 1997, il n'existait pas à proprement parler des taxes pour les récoltes cachées, car elles étaient presque totalement ignorées de l'administration forestière et fiscale, comparé au bois d'oeuvre et aux produits de chasse. Dès 1997, il y eut suppression des permis d'exploitation, et attribution de manière plus ou moins contrôlée, des autorisations de récolte des PFNL par leMinistère de l'Environnement et des Forêts (MINEF). Cette situation dura jusqu'à 2001. A partir de 2001, il y eut ré-institution de la délivrance des permis d'exploitation par le MINEF. Cette année, correspondait également à la dernière date des permis attribués pour l'exploitation des produits spéciaux au Cameroun398(*). Ces produits complétaient la production agricole des ménages en leur apportant des denrées nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal etc. Ils devinrent pourvoyeurs des aliments de secours pendant la période de soudure et constituèrent un filet de sécurité alimentaire d'urgence contre des aléas saisonniers et financiers dans les centres urbains et ruraux en cas de nécessité urgente pour les ménages. * 357E. Bamou, et al., «Agriculture et nouveau programme », p.4. * 358 Anonyme, «Cameroun étude de compétitivité de la chaine de valeur du secteur agricole», Rapport Banque Mondiale, n°AAA25-CM, juin 2008, p.9. * 359 Ibid. * 360 L'IRAD est un établissement public administratif doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du MINREST et du Ministère des finances et du budget. Il dispose d'un organe d'orientation et de contrôle, le conseil d'administration; d'un organe de gestion, la direction générale dont l'outil central de gestion technique est la direction scientifique; de deux organes consultatifs qui sont (i) au niveau national: le comité scientifique et le comité national des programmes et (ii) au niveau régional: les comités régionaux des programmes; des structures opérationnelles décentralisées que sont les centres et stations de recherche. L'IRAD hérita du personnel de l'IRA et de l'IRZV. Mais la mise en place des réformes au niveau des structures s'est accompagnée d'un allègement des effectifs. C'est ainsi que quelques chercheurs ont quitté le dispositif de IRAD. * 361A. Aziz Sy et al. (eds.), «Diagnostic du système national de recherche», p.25. * 362 A. Njoya, «Quelle évolution de la recherche agricole», p.5. * 363 SODECOTON pour la filière coton, la CDC et HEVECAM pour la filière hévéa, etc. * 364 En 1988 débute le Programme national de vulgarisation et de formation agricole (PNVFA), avec une phase pilote dans 4 régions : Extrême Nord, Sud, Nord ouest et Est. Le PNVFA fut remplacé par le PNVA en 1995 (programme national de vulgarisation agricole), puis PNVRA en 1998 (Programme national de vulgarisation et de recherche agricole). * 365A. Aziz Sy et al. (eds.), «Diagnostic du système national de recherche», p.40. * 366 Ibid. * 367E. Bamou, et al., «Agriculture et nouveau programme», p.5. * 368 Cette institution est le produit des anciennes institutions françaises de recherche en agronomie tropicale implantées au Cameroun depuis 1942 * 369 Autrefois l'ORSTOM * 370 A. Njoya, «Quelle évolution de la recherche agricole», p.5. * 371 Ce projet fut finalement arrêté, pour manque de financement. * 372 T. Ondoua Manga, «Analyse des politiques agricoles», p.18. * 373 T. MoulendeFouda, «Les mécanismes de financement en milieu rural camerounais», p.183. * 374 Anonyme, «SustainableDevelopmentDepartment», July 1997, in http://www.fao.org/waicent/faoinfo/sustdev/WPdirect/WPre0017.htmconsulté le 12 mai 2013. * 375 P. Nguihé Kanté, « Les contraintes de la privatisation des entreprises», p.623. * 376 J-D. AwoumouAmougou «La Libéralisation des marchés et le développement durable en Afrique», p.35. * 377 A. Njoya, «Quelle évolution de la recherche agricole», p.6. * 378 Ibid. * 379 Anonyme, «Elaboration et Evaluation des Politiques Agricoles : Outils et Méthodes», 2002, p.12 (publication du MINAGRI) * 380 T. MoulendeFouda, «Les mécanismes de financement », p.81. * 381 P.Guillaumontet al., «Evaluation globale du Stabex », Rapport CERDI/CNRS, Novembre 1997, p.257. * 382 Anonyme, «Evaluation de l'aide de l'UE aux pays ACP: Cameroun», p.16. * 383 L. Uwizeyimana, «Après le café, le maraîchage», p.339. * 384 M. Moupou et L. AkeiMbanga, «Désengagement de l'État et réponses paysannes au Cameroun», p.166 * 385 la CAMCCUL avec ses 360 agences qui virent le vu le jour ; Les Caisses villageoises d'épargne et de crédit autogérées (CVECA) disposant de 173 caisses etc. * 386 Les Mutuelles Communautaire de Croissance (M) sont des institutions financières mises en place et gérées par des membres de la communauté et dont la mission est principalement de promouvoir le développement rural. Environ 90% des M ont été mise en place dans des zones rurales reculées de 5,000 à 25,000 habitants. Leurs services ciblent ainsi les populations rurales. Le concept de M fut développé par le Dr. Paul Fokam, co-fondateur et banquier qui affirmait: La victoire contre la pauvreté (VP) est possible si l'on combine les moyens (M) et les compétences (C) de la communauté (C) : (VP=M x C x C=M). La première M vit le jour en 1992 à Bayam, une communauté rurale de la province ouest du Cameroun. Depuis lors, le réseau s'est rapidement développé en termes de nombre d'institutions et de personnes touchées. * 387 Les GIC fonctionnent comme les coopératives et fondent leurs actions sur l'entreprenariat en milieu rural. Ces groupements se développent de façon exponentielle et constituent une véritable armée paysanne, structurée, ramifiée, qui irrigue le village camerounais * 388 M-R. Mercoiret et Denis Pesche, «Capitalisation des enseignements des programmes d'appui à la professionnalisation de l'agriculture en Afrique de l'Ouest et du Centre : Le cas du Cameroun», Document de travail provisoire, Paris, ministère des Affaires étrangères, 2003, p.23. * 389 Ibid. * 390 T. MoulendeFouda, «Les mécanismes de financement», p.56. * 391E. Bamou, et al., «Agriculture et nouveau programme», p.6. * 392P. Jagoret, et al., «Diversi?cation des exploitations agricoles à base de cacaoyer au Centre Cameroun : mythe ou réalité ?»Biotechnol. Agron. Soc. Environ. n°13, 2009, pp.271-280. * 393 Les femmes participèrent activement à cette pluriactivité tant au niveau de la dynamique interne au ménage par la survie alimentaire, source de revenus monétaires incontournables, qu'au niveau des échanges commerciaux. La commercialisation des vivres par les femmes assurait dorénavant la survie de la famille en crise. * 394 H. Biki, et al., «L'Impact de la crise économique sur les systèmes agricoles et le changement du couvert forestier dans la Zone Forestière humide du Cameroun» Center for International ForestryResearch (CIFOR) occasionalpaper n°27, February 2000, p.7 * 395 Ibid. * 396 les PFNL alimentaires sont des produits d'origine biologique, autres que le bois, dérivés des forêts, d'autres terres boisées et d'arbres hors forêts et destinées à l'alimentation humaine, l'alimentation animale, à la transformation agroalimentaire et à la commercialisation. Ils peuvent être récoltés dans la nature, ou produits dans des plantations forestières ou des périmètres d'agroforesterie, ou par des arbres hors forêt. * 397 Ibid.p.15 * 398B. YelemHamman, «Implication des populations riveraines dans la gestion de la forêt communale tout en déterminant la place qu'occupe l'exploitation des PFNL, comme instrument de lutte contre la pauvreté dans le plan stratégique d'exploitation de la commune rurale de Dimako», Mémoire Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de Dschang, 2005, p.15. |
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