6. L'insécurité, la négligence des
initiatives locale et l'ignorance de la législation des droits de
l'enfant par la population
Le rôle de ces structures non gouvernementales locales
telles que le B.V.E.S. (Bureau pour le Volontariat au service de l'Enfance et
de la Santé), le CRISEM (Cris de Secours aux enfants
Marginalisés), la DSEV (Dynamique pour le Soutien aux Enfants
Vulnérables), le parlement d'enfants, le village d'enfants SOS, etc.
dans la protection des enfants n'est pas à négliger car ce sont
elles qui sont beaucoup plus rapprochées du terrain.113
Pourtant, elles ne bénéficient pas de l'appui de la part du
gouvernement. En conséquence, elles sont fragilisées et ne savent
pas intervenir pour contribuer à l'amélioration de la situation
des enfants au Sud-Kivu. Tel est le cas du parlement d'enfants du Sud-Kivu qui,
n'a même pas un simple bureau en province par manque d'appui.
L'insécurité, les guerres et conflits
armés qui déstabilisent la province depuis des années ;
l'analphabétisme de la population ; les barrières liées
à la coutume (incompatibilité entre la coutume et certains
principes relatifs aux droits de l'enfant : filles, garçons, enfants
légitimes, enfants nés hors mariage ; de la scolarisation de la
jeune fille et de sa participation, sa liberté d'opinion, de
pensée et de religion, etc.) sont autant d'autres facteurs engouffrant
l'enfant dans l'incertitude. Ce qui nous amène à affirmer par
rapport à nos coutumes, que « bien trop souvent, les femmes et les
filles sont victimes de discrimination dans les domaines de la santé, de
l'éducation et de l'emploi, avec toutes les répercussions
négatives que cette situation peut avoir sur leurs libertés
»114) ; la croissance démographique rapide et
incontrôlée ; la pauvreté de la population et la
mentalité rétrograde de celle-ci, ce qui entraine
l'irresponsabilité des parents et du gouvernement ; etc. En ce qui
concerne l'insécurité, dans son rapport adressé au conseil
de sécurité de l'ONU, le secrétaire général
de l'ONU souligne : « dans l'ensemble, les conditions de
sécurité dans la RDC ont demeuré précaire...Dans le
Sud-Kivu, l'insécurité s'est aggravée, en particulier dans
les régions éloignées ; des agents d'Organisations Non
Gouvernementales Internationales ont été victimes de vols
à mains armées et des véhicules de transport ont
été volés au cours de la période
considérée. Les FDLR sont toujours la principale cause
d'insécurité pour les populations dans les territoires de Kabare
et de Walungu. On observe toujours des signes d'association entre les
Maï-Maï et les FDLR dans le Sud-Kivu ».115
113 L. LUKWANGOMO, op. cit.
114 PNUD, op. cit., p. 92
115 ONU, op.cit., pp. 1-2
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