CHAPITRE 2. LES LIMITES DE L'ÉTUDE
Abordons dès à présent les limites de
notre étude. La question qui se pose est la suivante : comment
améliorer la pertinence de nos résultats ? Trois points
principaux sont à distinguer : les limites de la recherche au niveau
théorique, au niveau méthodologique, et au niveau
exploratoire.
Du point de vue théorique, il aurait été
intéressant de mettre en avant des études scientifiques relatives
à l'humour auprès des manipulateurs en électroradiologie
médicale. Nous aurions alors pu dégager d'autres concepts
relatifs à notre métier qui ne sont pas apparus au cours de notre
revue de littérature. Cependant, aucune étude, ni en langue
française ni en langue anglaise, ne semble avoir traité des
apports de l'humour dans cette profession, en fonction des différentes
modalités.
Du point de vue méthodologique, peut-être
aurait-il été pertinent d'adresser un questionnaire auprès
des professeurs ou formateurs de chaque école ? En effet, ces derniers
font partie des premiers concernés et recueillir leurs avis quant
à la mise en place d'une formation à l'humour auprès des
étudiants peut sembler judicieux.
De la même manière, afin de mettre en exergue les
bénéfices de l'humour sur le soigné, il aurait
été opportun de questionner les patients directement. Les
répercussions du moral sur le physique sont-elles réellement
admises par tous ? Les patients considèrent-ils l'usage de l'humour par
le soignant comme un manque de professionnalisme, ou a contrario, comme un
moyen d'ouvrir à davantage de gaieté l'environnement
aseptisé de l'hôpital, à l'ambiance plutôt morose
?
Enfin, si la réalisation d'entretiens a
été envisagée, le risque du faible taux de réponses
nous en a rapidement dissuadés. Pour autant, il se serait
avéré rationnel d'échanger personnellement sur le sujet,
face à face, pour mentionner un outil de communication favorisant le
lien social entre deux individus. En primant l'aspect pratique du
numérique sur l'aspect relationnel des entretiens, cela peut sembler
inapproprié au regard de notre sujet d'étude, humain et
empathique avant tout.
Du point de vue exploratoire, nous avons été
contraints de traiter nos données quantitatives sous la forme de
statistiques descriptives. Ainsi, nous nous sommes limités à une
simple description de notre échantillon au travers de données
chiffrées. Si le nombre de participants (641 soignants et 411
étudiants) semble déjà important compte tenu de la
portée de notre travail, il n'en reste pas moins que l'utilisation de
statistiques inférentielles constitue un avantage non négligeable
dans le traitement de nos données.
Cette méthode mathématique s'attache à
poser une conclusion auprès de la population globale à partir de
son observation sur une partie restreinte de cette population. Il s'agit
d'induire un cas général à partir du cas particulier. Les
statistiques inférentielles auraient donc pu nous permettre
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d'extrapoler notre analyse de résultats à
l'ensemble des manipulateurs en électroradiologie médicale de
France métropolitaine et d'outre-mer.
Quant à l'exploitation de nos données
qualitatives, nous avons envisagé d'utiliser un logiciel d'analyse
sémantique de textes tel que le logiciel TROPES. Ce dernier est
particulièrement adapté pour analyser le contenu d'un entretien.
Il permet d'analyser les divers styles de discours ou de niveaux de langage
utilisés, ou de catégoriser des mots outils pour ensuite les
classifier à travers une arborescence, comme nous l'avons fait lors de
notre cartographie conceptuelle sur l'humour. Nous réalisons ainsi une
analyse quantitative à partir de données qualitatives.
Néanmoins, son usage nous a semblé d'autant plus
compliqué que nos résultats qualitatifs provenaient de questions
ouvertes et non d'entretiens à proprement parler. Dès lors, il
paraît difficilement envisageable d'appliquer une telle méthode
d'analyse discursive face à des réponses concises, parfois
uniquement portées par de simples mots et non par des phrases.
Ce travail de fin d'études a débuté
à la fin de notre deuxième année. Nous devions alors
réfléchir à une problématique sur le thème
de la relation soignant/soigné. Cette vaste thématique nous a
permis d'aborder de multiples sujets de recherche possibles, aussi classiques
qu'originaux.
Notre problématique a été validée
en octobre 2015, lors du commencement de notre troisième et
dernière année du cursus de manipulateur. Le recueil de
données devait être prévu pour mi-janvier, en vue de finir
de traiter nos résultats en février 2016. Un premier jet de
rédaction de ce mémoire a dû être remis courant mars,
pour une finalisation fixée au 15 avril 2016.
Au vu de ces délais relativement courts, la principale
limite de notre étude a été le manque de temps. Bien
naturellement, cela a influé sur la possibilité d'étendre
notre recherche sur la population globale, et ainsi affiner la réponse
apportée à notre problématique de départ.
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