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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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B. EN FONCTION DES PATIENTS

B.1. CHEZ LE NOURRISSON ET L'ENFANT

Selon Schuhl (2007), « les premiers sourires apparaissent dès la naissance, mais ils ne peuvent pas être reliés à un phénomène ludique. C'est vers six semaines que l'enfant sourit réellement devant un visage humain, en réponse à une stimulation ou une présence. À quatre mois, il peut rire parce que l'adulte le chatouille, et c'est vers six mois que le rire devient une réponse volontaire et dirigée ». Le rire survient parce que le nourrisson est encouragé dans ses sourires.

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

Rubinstein (1983) reprend la notion « d'humeur de jeu » que nous avions abordé dans la définition du rire : « si l'on rit devant un bébé, il rira aussi, si l'on fait suivre ce rire d'une horrible grimace, il rira à cette horrible grimace car il aura été mis en humeur de jeu. Mais si l'on fait brusquement une horrible grimace, sans rire préalable, le bébé hurlera de peur ». Ce n'est qu'à partir de sa première année que le nourrisson pourra rire d'un comportement inattendu.

« Vers quinze mois, l'enfant commence à saisir quelques formes primitives d'humour et s'exerce aussi à faire rire son entourage : il imite, fait des mimiques, sait attirer l'attention » (Schuhl, 2007). C'est peut-être à cette période de la vie que l'on peut commencer à parler de « pré-humour ». Non seulement l'enfant est apte à recevoir l'humour, mais aussi à en produire.

Proulx (2007) considère que ce n'est qu'à partir de trois ans que l'enfant peut clairement faire la distinction entre le réel et la fiction : « l'enfant doit donc posséder un certain bagage de connaissances pour comprendre les incongruités d'une situation ». Vers l'âge de huit ans, l'humour scatologique mettant en scène le « pipi caca », laisse place à un humour plus raffiné. Proulx (2007) rapporte : « les enfants comprennent l'ironie, mais très peu trouvent cette forme d'humour particulièrement drôle ».

Le rire et l'humour apparaissent comme deux éléments fondamentaux dans le développement de l'enfant. Ils constituent une manière de se sociabiliser auprès des adultes. Ainsi, faire rire un enfant lors d'un examen, c'est faciliter notre irruption dans un monde pour lequel nous sommes étrangers : l'univers enfantin. En rendant ludique un soin technique, on le rend davantage accessible et accepté.

B.2. CHEZ L'ADOLESCENT ET L'ADULTE

L'

humour de l'adulte n'est pas le même que celui de l'enfant. Proulx (2007) fait la constatation suivante : « Si, chez l'adulte, l'effet de surprise est une condition

essentielle au bon fonctionnement d'un gag, c'est l'inverse chez l'enfant. Celui-ci n'apprécie pas particulièrement être surpris, il préfère des terrains connus où les moments d'hilarité sont prévus et compris à l'avance ». Il s'agit donc d'un humour beaucoup plus élaboré, relevant une certaine finesse d'esprit, où toutes les formes d'humour existantes peuvent être comprises et pratiquées par l'adulte.

Concernant l'adolescent, si ce dernier apprécie toutes les facettes de l'humour, il ne supporte pas toujours qu'il soit lui-même sujet du rire. À l'âge de la puberté, nous sommes souvent trop soucieux du regard des autres pour se permettre de ridiculiser notre propre personne. De manière générale, l'adolescent accorde davantage d'importance à la personnalité extérieure qu'il renvoie, plutôt qu'à sa nature véritable.

Kataria (2004) donne les chiffres suivants : « Les enfants peuvent rire 300 à 400 fois par jour, mais dès que nous sommes adultes, cette fréquence tombe à quelque 15 fois par jour ». En tant qu'adulte, nous sommes moins réceptifs à l'humour, notamment en raison d'un rythme de vie

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stressant, de plus grandes responsabilités, et d'une pression sociale généralisée qui ne prête pas au rire. Titze (1995), psychologue allemand, met en avant un excès de sérieux dans le monde actuel : « Dans les années 50 les gens riaient 18 minutes par jour, mais de nos jours nous ne rions plus que 6 minutes par jour, en dépit des bonds énormes dans notre niveau de vie ». Dans cette optique, nous pourrions croire que l'humour n'a pas sa place dans une relation de soin. En effet, un soignant qui pratique l'humour ne serait pas professionnel, puisque synonyme d'un manque de sérieux et de rigueur dans son travail. En d'autres termes, nous devons rire avec les enfants, et travailler avec les adultes.

Pourtant, et cela a été le point central de notre travail, sérieux et plaisanterie ne sont en aucun cas indissociables. Ils sont mêmes complémentaires. Quel que soit l'âge du patient, l'humour n'est en aucun cas un obstacle à la mise en place d'un rapprochement social entre soignant et soigné. Pratiquer l'humour dans un établissement de santé, c'est au contraire faire preuve de grandes capacités relationnelles. En vue d'améliorer nos pratiques professionnelles, est-il envisageable de tendre vers un apprentissage du rire et de l'humour au travail ?

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