Section II : L'aménagement des politiques de
proximité
L'incohérence des politiques de développement en
vigueur dans les pays riverains du bassin du Congo et plus
précisément au Cameroun et en RDC contribue à la
dégradation des ressources forestières non ligneuses.
L'implication des communautés locales dans la prise des décisions
par une gestion concerté (§1) et le renforcement des
capacités de préservation des PFNL (§2) constituent des
solutions qui pourraient garantir la durabilité de ces ressources.
Paragraphe I : Une gestion concertée des PFNL
La gestion des PFNL de manière concertée dans
les pays d'Afrique centrale et singulièrement au Cameroun et en RDC
nécessite une participation effective des communautés locales
à la prise des décisions (A). La prise en compte des
connaissances traditionnelles de conservation des PFNL s'avère
également indispensable (B).
A. La participation effective des communautés
locales au processus décisionnel
Le but que s'est fixée la COMIFAC dans le plan de
convergence 2015-2025 est de conserver efficacement les ressources
forestières et fauniques des pays d'Afrique Centrale. Elle
prévoie de gérer de manière durable et concertée
les différentes ressources pour l'amélioration du bien-être
des populations, la contribution au développement économique des
pays de la sous-région et l'équilibre écologique
93 BONANNEE (M.) et al, op.cit., p.41
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de la planète94. Les populations
forestières constituent des acteurs les plus vulnérables face aux
nombreuses menaces qui pèsent sur les PFNL. Une bonne implication des
communautés à la base pourrait permettre aux décideurs de
trouver des solutions les plus viables aux problèmes de
dégradation des forêts. La préservation de la
diversité biologique et l'exploitation durable des PFNL
précisément, sont d'un intérêt capital pour chaque
pays de la sous-région. Les Etats doivent informer les populations
riveraines de toutes les activités envisagées dans leurs
forêts pour une exploitation à faible impact. Le droit à
l'information ressort d'ailleurs du principe 10 de la déclaration de Rio
sur l'environnement et le développement qui dispose que « la
meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer
la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient.
Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux
informations relatives à l'environnement que détiennent les
autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances
et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la
possibilité de participer au processus de prise de décision. Les
Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du
public en mettant les informations à la disposition de celui-ci
».
Les mécanismes d'implication des communautés
locales à la gestion forestière passe également par la
prise en compte des connaissances traditionnelles de préservation des
forêts.
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