Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
Paragraphe 2 : les actions de la Francophonie en matière de consolidation de la paix en Afrique.Afin de contribuer à la consolidation de la paix en Afrique, la Francophonie oriente ses actions vers l'accompagnement des missions de sortie de crises (A) et le renforcement des capacités institutionnelles nationales (B). A. L'accompagnement aux missions de sortie de crises.Au premier rang des activités menées par la Francophonie dans le cadre de l'accompagnement aux missions de sortie de crises en Afrique figure la contribution de l'OIF aux opérations de maintien de la paix déployées dans les pays Africains en sorties de crise. En effet, depuis plus d'une décennie, plus de la moitié des effectifs affectés aux opérations de maintien de la paix menées dans le monde sous l'égide des Nations Unies sont déployés dans des pays francophones. Au total, au 31 août 2009, près de 56% des militaires, policiers et observateurs militaires déployés sous la bannière des Nations Unies, se trouvaient dans une opération de maintien de la paix en territoire francophone134(*). Et ce pourcentage a encore augmenté depuis le déploiement de la MINUSMA au Mali et la MINUSCA en République centrafricaine. Face à une telle situation, l'OIF n'a pas eu de choix que d'intensifier sa politique de participation aux opérations de maintien de la paix en Afrique notamment par les actions de plaidoyer auprès des États et gouvernements membres de la Francophonie pour le renforcement de leur participation aux opérations de la paix. Ainsi, par exemple, en juin 2013, le Secrétaire général a ainsi adressé une lettre aux États francophones afin de les encourager à appuyer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Dans un autre courrier, en juin 2014, il a sollicité leur soutien pour le déploiement de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca)135(*). Par ailleurs, l'OIF a contribué à l'élaboration de la stratégie et du concept opérationnel (CONOPS) de la Mission internationale de soutien à la RCA sous conduite africaine (Misca) en mettant à disposition une expertise technique dans le cadre de la planification stratégique et opérationnelle de cette mission. Elle a ainsi participé activement aux consultations sur la stratégie de mise en oeuvre du CONOPS organisées au Bénin et au Gabon en septembre 2013. De même, dans le cadre de la formation, l'OIF a par ailleurs développé son appui aux centres de formation francophones au maintien de la paix. Elle a notamment soutenu une session de formation sur le « genre » organisée par l'École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako (Empabb) en avril 2014. Cette formation était destinée à des stagiaires militaires et civils, originaires d'Afrique francophone, et appelés à être déployés au sein de la MINUSMA. La contribution de la Francophonie à l'accompagnement des missions de sortie de crises en Afrique se traduit également par une contribution à la demande linguistique des OMP. En effet, en tant que vecteur de dialogue et de négociations sur le terrain, le critère linguistique est devenu une des conditions essentielles du bon fonctionnement d'une OMP et un élément crucial de l'outillage de tout acteur du maintien de la paix136(*). D'ailleurs, Dans son rapport annuel de 2009, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (Comité des 34) admettait que l'interaction des observateurs militaires, des policiers et des civils des Nations Unies avec la population locale est indispensable à l'efficacité et au succès des opérations de maintien de la paix (para. 169). Ainsi, afin de pallier les difficultés linguistiques qui surviennent fréquemment sur le terrain entre les soldats de la paix et les populations dans le cadre des OMP déployées dans les pays Africains francophones, la Francophonie oeuvre pour une « francophonisation des opérations de paix »137(*)en territoire francophone. A cet effet, dans le but de renforcer l'usage du français au sein des opérations de paix, l'OIF a finalisé et diffusé, en 2013 et 2014, les trois tomes de la méthode En avant !, destinée aux forces de défense et de sécurité non francophones appelées à prendre part à des opérations de paix déployées au sein d'un État francophone. Méthode qui a été utilisée pour la formation accélérée d'instructeurs de l'Union européenne amenés à former, en français, des troupes maliennes dans le cadre de la mission EUTM (European Training Mission in Mali). * 134 David Morin et Lori-Anne Théroux-Bénoni, « Maintien de la paix et espace Francophone », Bulletin du maintien de la paix, no96, novembre 2009, p.1. * 135 OIF/ Rapport du secrétaire général, de Kinshasa à Dakar, Op.cit.p.87. * 136Morin, D et Théroux-Bénoni, « Maintien de la paix et espace Francophone », Op.cit.p.2. * 137 Morin, D ; Théroux-Bénoni et Zahar, « When peacekeeping intersects with La Francophonie : Scope, Significance and Implications », International Peacekeeping, V.19, No.3, Septembre 2012, p.290. |
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