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Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
B. La participation au règlement pacifique des crises et l'accompagnement des transitions en Afrique.S'appuyant sur les engagements souscrits par les États et gouvernements francophones dans les déclarations de Bamako et de Saint-Boniface, la Francophonie développe une approche intégrée en matière d'accompagnement des crises et des processus de transition. Cette démarche qui se nourrit des expériences menées sur le terrain vise avant tout à enraciner durablement la démocratie et faire émerger des pratiques garantissant la stabilisation structurelle de pays francophones marqués par la conflictualité132(*). Ainsi, dans le cadre du règlement pacifique des crises et l'accompagnement des transitions démocratiques en Afrique, la Francophonie intervient sur les deux axes majeurs que sont ; le soutien politique et technique aux autorités et acteurs de la transition d'une part, et l'appui à l'organisation des élections d'autre part. En ce qui concerne le soutien politique de la Francophonie par exemple, on peut prendre le cas de la République centrafricaine. En effet, engagée depuis 2003 dans le pays, l'OIF a intensifié ses actions depuis le début de la rébellion en 2012 et le coup d'État en mars 2013. L'envoyé spécial du Secrétaire général de la Francophonie pour le suivi de la situation en RCA, Louis Michel, a effectué plusieurs missions de bons offices et oeuvré, en lien avec les partenaires internationaux, en faveur du rétablissement de la paix et de la démocratie. En outre, en tant que membre du Groupe international de contact sur la RCA (GIC-RCA), l'OIF a pris part à toutes les négociations qui ont abouti aux accords de Libreville et, en qualité de membre du comité de suivi de ces accords, elle s'est attelée à promouvoir une approche inclusive et participative du processus de transition133(*). De même, L'OIF a également soutenu le processus de sortie de crise au Mali. Etant membre fondateur du Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, elle a participé à toutes les sessions de cette instance qui s'est régulièrement réunie avec les autorités maliennes de la transition afin de conduire le processus de sortie de crise. Parallèlement, l'OIF a élaboré, après une mission d'évaluation technique et politique, un plan multisectoriel d'appui aux autorités et institutions de la transition qui passe par : le soutien au dialogue et à la réconciliation nationale, l'appui au processus électoral, aux secteurs de la justice et des droits de l'Homme, ainsi qu'aux actions de restauration de la paix. Dans ce cadre, l'OIF a activement soutenu et renforcé les capacités de la Commission dialogue et réconciliation. Un séminaire d'échange de bonnes pratiques en la matière a été organisé par l'OIF à Bamako (Mali) en mai 2013. En Guinée-Bissau, l'OIF a apporté un appui aux autorités et institutions de la transition après le coup d'État d'avril 2012. Dans ce cadre, elle a participé, avec la Cedeao, l'Union africaine, l'ONU, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et l'Union européenne, à la mission conjointe d'évaluation en Guinée-Bissau, en juillet 2013. Cette dernière a permis de relancer le processus de sortie de crise et d'identifier plus précisément les besoins des institutions et des acteurs du pays. Au-delà, les missions francophones ont permis à l'OIF d'affiner ses actions en appui aux efforts déployés par les Bissau-Guinéens. A Madagascar, L'OIF s'est fortement engagée au côté des autorités malgaches dans leurs efforts de rétablissement de la paix, conformément aux engagements pris dans la feuille de route de sortie de crise et au rétablissement durable de la paix sur l'île. Outre sa participation aux réunions du Groupe international de contact pour Madagascar (GIC-M), l'OIF a concentré ses actions sur la mise en place de cadres de médiation et de concertation entre les différentes parties prenantes, l'appui aux institutions chargées de rédiger les textes fondamentaux et sur l'accompagnement du processus électoral. L'action de la Francophonie pour la gestion des crises en Afrique se traduit également par son appui à la tenue d'élections libres, fiables et transparentes car, comme on a souvent eu à le constater, les élections, étape fondamentale du processus démocratique, sont parfois génératrices de conflits, voire de violences, en particulier dans les pays en transition ou en sortie de crise. Le cas des élections de 2010 en Côte d'Ivoire en témoigne. Ainsi, l'OIF a favorisé l'accompagnement des processus électoraux de transition en Afrique, en intervenant avec tous les acteurs concernés, et notamment la société civile, pour renforcer leur caractère consensuel. A titre d'exemple, l'on peut citer le cas de la RCA où l'OIF développe des actions de renforcement des capacités des membres des institutions ainsi que des acteurs politiques et de la société civile impliqués dans le processus électoral. Un important séminaire d'appropriation des pratiques et textes électoraux a d'ores et déjà été organisé par l'OIF en juillet 2014 à Bangui. Peut être aussi pris pour exemple, le cas de Madagascar où plus d'une vingtaine d'actions concrètes ont été menées entre octobre 2012 et décembre 2013 par l'OIF en faveur du renforcement des capacités des acteurs du processus électoral, de son cadre juridique, de la révision des listes, du secteur des médias et de l'observation nationale des élections. Des missions d'observation ont également été déployées à l'occasion des élections présidentielles et législatives d'octobre et de décembre 2013. On peut également prendre le cas du Mali où à la demande des autorités de ce pays, l'OIF a mis à la disposition des institutions électorales un expert qui a contribué à l'établissement d'un fichier électoral biométrique fiable. La Cour constitutionnelle Malienne a également bénéficié d'un plan de renforcement de ses capacités grâce à un séminaire d'échange d'expériences sur le contentieux électoral en juin 2013. Lors de la tenue des élections présidentielles en août 2013 et législatives en décembre 2013, le Secrétaire général a dépêché deux missions d'information et de contacts. * 132 OIF/ Rapport du secrétaire générale, de Montreux à Kinshasa, 2010-2012.p.66 * 133 OIF/ Rapport du secrétaire générale, de Kinshasa à Dakar, Op.cit.p.81. |
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