2. Situation géographique et données
démographiques
Situé à l'extrême Est de la Côte
d'Ivoire dans le district du Zanzan, plus précisément dans la
région du Gontougo, Motiamo est une citée rurale placée
sous l'autorité préfectorale du département de Bondoukou.
Le village est situé à la périphérie du chef-lieu
du royaume Pinango, Wélékéi, sur l'axe Bondoukou-Sorobango
à sept (7) kilomètres de la ville de Bondoukou dont il fait
partie du territoire communal. Le village de Motiamo fait frontières
avec les villages de Wélékéi (distants d'un
kilomètre) à l'ouest, Kanguélé au nord et
Boromba à l'est. Le village s'ouvre sur la ville de Sampa au
Ghana, par une piste longue d'une vingtaine de kilomètres.
Par sa proximité avec la ville de Bondoukou et le
Ghana, Motiamo présente l'image d'une citée
désenclavée. En effet, le village est accessible par des routes
officielles et des pistes. Les liaisons sont assurées par des voitures
(personnelles et transport en commun), des motos et des bicyclettes. Sur le
plan infrastructurel, Motiamo est connecté au réseau
électrique depuis 1999 et bénéficie d'une adduction en eau
potable avec des pompes villageoises installées à travers tout le
village.
Le village est bâti sur une surface plane avec une
végétation caractérisée par la savane
arborée, un climat marqué par des vents secs et de la chaleur, et
des sols peu humides mais favorables à la culture de l'igname et de
l'anacarde qui sont les principales activités agricoles de la
population. Mais en plus de ces principales cultures, les populations cultivent
aussi le maïs, le haricot et le manioc et pratiquent l'élevage de
volailles, de porcs et de bovins qui leur servent généralement
pour la consommation et les sacrifices rituels.
Notons que chez les Dègah de Motiamo, les
activités champêtres sont réservées aux hommes. Les
femmes sont en général occupées aux tâches
domestiques et la recherche de fagots, les activités de poterie et le
commerce.
Sur le plan démographique, la population totale
résidante dans le village est estimée à ce jour à
trois mille (3500) âmes environ. Elle est composée majoritairement
d'autochtones Dègah avec une toute petite présence
d'allogènes Lobi et autres. Par ailleurs, on compte plus de mille (1000)
ressortissants du village vivant à Abidjan et quelques mille cinq cent
(1500) dans les villes de l'intérieur. En effet, en raison de
l'insuffisance des terres cultivables et du taux de pauvreté
élevé dans la région, les populations (les jeunes surtout)
s'orientent vers d'autres horizons à la recherche d'une activité
lucrative. C'est ainsi qu'ils choisissent pour la plupart la destination de la
capitale économique ou les zones forestières du pays propices
à l'agriculture. En outre, la population est pour la plupart jeune avec
une majorité compris entre quinze (15) et trente-cinq (35) ans et un
niveau d'alphabétisation moyen. Cela s'explique certainement par le taux
élevé des naissances dû aux mariages et grossesses
précoces ainsi que la déscolarisation importante dans le
système primaire et secondaire. Le village compte une école
maternelle et deux écoles primaires. Le taux de scolarisation reste
relativement élevé au primaire avec un égal accès
à l'éducation pour les filles et les garçons, mais moyen
au secondaire et relativement faible au supérieur. Même si cette
population est essentiellement agricole, on peut compter des cadres
employés dans l'administration publique et privée ainsi que
quelques personnes exerçant des professions libérales comme le
commerce et autres.
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