Annexes
Annexe 1 : Entretien exploratoire, une finalité de
pratique différente : Hypothèse 1 : la finalité de la
pratique est différente pour chaque Rider.
- Rider 1: « le but est de pouvoir appliquer
ce que j'arrive à faire en Skate Park. Il faut faire en sorte de se
dire, c'est la même chose, c'est l'angle du muret qu'il faut viser comme
sur les modules en bois. Tout le reste est secondaire, il faut se concentrer
sur une chose, le muret ».
- Rider2: « mon objectif n'est pas de
réussir à Slider le Curb (muret) mais d'avoir le rendu le plus
parfait pour moi. Réussir une figure sur le muret n'est pas un exploit
en soi. On peut réussir une figure très difficile et avoir un
rendu moche. Je préfère donc réaliser un Slide plus simple
mais avec plus de style. »
- Rider3: « J'aime prendre beaucoup de vitesse
lorsque je saute sur un muret, les sensations sont décuplées. Par
contre il ne faut pas se louper, il faut viser tout juste, sinon c'est la chute
tout en bas. Selon la motivation, l'enjeu, le monde autour, j'aime me provoquer
et pousser mes limites. Ça permet d'avancer, de progresser et surtout de
s'amuser. »
Nous pouvons constater, au regard de ces verbatim, que les
Riders ont en effet une vision de la pratique différente, e l'envisage
sous un angle différent du point de vue de sa finalité :
Rider 1 pense "reconnaissance générale et
performance " :
Pour Rider1, il s'agit d'adapter sa pratique au contexte. Ce
Rider a appris la pratique au sein des espaces multi-glisse. Il doit donc
adapter ses compétences et son regard au spot urbain qu'il a en face de
lui. C'est donc davantage l'idée de performance qui prime pour lui dans
cette situation.
Rider2 pense "reconnaissance vidéo et apport
stylistique à la figure " : Rider 2 souhaite réaliser une
figure de qualité, c'est à dire visant à être la
plus claire, la plus propre, la plus définie possible, qui sera
évaluée par lui-même et les pairs comme
`'stylée», quitte à baisser le niveau de la figure.
Rider3 pense "recherche de sensations et reconnaissance des
autres en situation ":
Rider3 opte pour une pratique développant les
sensations. Les sensations ont diminuées depuis ses débuts dans
la pratique. Rider3 est confronté à "une perte des sensations",
phénomène fréquent dans les sports à haute
technicité, comme par exemple la gymnastique, le plongeon ou le
trampoline. Pour Rider 3, la chute est définie comme un échec, la
figure ne peut alors être validée. La dimension collective est au
centre de son activité. Il verbalise d'un côté
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ses motivations personnelles ; progresser, s'amuser, avancer,
expérimenter ses limites, décupler ses sensations ; d'un autre
côté l'importance de la dimension collective en Roller Street :
« enjeu », « le monde autour ».
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