II.3.3. Figure
Le "Triks", c'est-à-dire la figure à effectuer,
est le même pour tous afin de pouvoir faire une analyse comparative de
l'activité des Riders experts. Afin de ne pas ajouter de la
complexité inutile à l'exercice, est choisi un tricks dit
"simple" appelé "Soul" selon la classification des tricks que nous avons
construite de manière participative (Cf. Annexe 2 : Classification
des tricks).
La figure imposée est évaluée de niveau
"moyen" par les Riders. La rareté de réalisation d'un "tricks" se
traduit par sa complexité d'exécution. Ils estiment donc que la
figure "Soul" est à leur portée compte tenu de leur niveau
d'expertise.
L'objectif de l'exercice consiste à établir sur
l'intégralité du muret en descente le "Slide" imposé,
suivi d'une réception sur les deux patins sans que les mains ne touchent
le muret ou le sol. Cet objectif est accepté d'un commun accord, car il
est conforme à la culture du Roller Street.
II.3.4. Procédure
Le "test" doit durer 1h, et doit être constitué
d'un seul essai pour chaque participant. Cette contrainte a du sens. Elle fait
suite à l'hypothèse n°1 : « Nous présumons
que le rider apprend par la répétition et des phases de test dans
cet environnement nouveau. Nous faisons ainsi l'hypothèse que les Riders
en situation de protocole expérimental ne se satisferons pas d'un seul
essai. ». De plus, elle offre un espace temporel semblable à
celui nécessaire pour que trois Riders puissent faire un premier essai
chacun l'un après l'autre, en ayant le temps de s'y préparer si
nécessaire.
Afin de ne pas biaiser les résultats, aucun des Riders
n'a assisté à l'essai de celui le précédent (Cf.
Annexe 3 : étude exploratoire, apprentissage par l'observation). La
veille du test, nous avons choisi le lieu de test. Nous avons
présenté cet espace aux Riders le dimanche suivant à 15h.
Les Riders se sont entrainés le matin même pendant 1h sur un spot
connu que nous leur avons imposé. Celui-ci offre des similitudes avec le
spot de test.
Il a été convenu d'effectuer l'exercice durant
un horaire peu usité, soit le weekend, afin de ne pas déranger et
de ne pas être confrontés à des passants. Les conditions
météorologiques étaient favorables : temps sec et
lumineux.
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II.3.5. Recueil des données
II.3.5.1. Technique de la "Verbalisation
Provoquée"
L'entretien est une technique largement utilisée pour
recueillir les verbatim des personnes. Il peut être directif ou
semi-directif (semi-dirigé).
Durant notre protocole expérimental, nous ne pouvions
pas fonctionner sur la base d'entretien, les Riders ne pouvant à la fois
être dans l'action et à la fois répondre à nos
questions. Nous avons donc choisi d'utiliser une autre technique permettant la
verbalisation de l'interviewé lors de l'action en cours. Cette
méthode semblait plus adaptée parce que plus souple. Cette
technique, appelée "verbalisation provoquée", se prête en
effet davantage au contexte de notre étude. Les Riders pouvaient
s'exprimer à haute voix, décrire leurs gestes avant et
après la réalisation de la figure, tout en se concentrant sur
leur effort quand cela était nécessaire, pendant le "Slide", par
exemple.
« Le type de consignes provoquant la verbalisation,
le moment de la verbalisation par rapport à l'activité-cible
étudiée, le type d'activité-cible et la variabilité
interindividuelle » sont des facteurs primordiaux à prendre en
compte pour que l'entretien par verbalisation provoquée soit
réussi, selon J.M. HOC6. C'était donc un exercice
complexe pour nous car nous devions nous montrer attentifs, réactifs et
observateurs.
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