Partie 3 :
Présentation des
résultats et recommandations
Chapitre 1 :
Présentation et interprétation des résultats
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Introduction
L'objet de ce dernier chapitreest d'exposer et
d'analyserles informations obtenueslors des interviews et l'administration
desquestionnaires, en vue de les confronter à celles recueillies par le
truchement des consultations documentaires .A cet
effet, ce chapitre comprendra deux sections :
· La première
servira àune analyse descriptive des résultats relatifs à
la situationactuelle.
· La seconde sera
consacrée à une analyse de résultats portant sur des
potentialités révélées et sur l'étude de
rentabilisation d'un projet potentiel.
Section 1/Analyse descriptive des résultatsrelatifs
à lasituation
actuelle
Cette analyse se fonde sur deux(02)
moyens : des interviews(ou entretiens)réalisés
auprès des services communaux en charge de la question des
déchets et des questionnaires administrés à des
acteurs privés, intervenant dans le domaine des déchets
ménagers solides.
1.1.Analyse descriptive des
résultats d'interview auprès des services
communaux
Il faut préciser,ex ante, que
l'interview, servant de fondement à la présente analyse,est
celle, à nous, accordée par Monsieur Hamidou BAGUIAN,Directeur,
en 2014,de la DSTM.
Monsieur BAGUIANfut, aussi,conseiller technique du
Président de la Délégation Spéciale
(Propreté, Climat et Développement Durable) de la ville
de Bobo, de 2014 à fin 2015, pendant la « Transitionpolitique
».C'est le« monsieur -déchets » de la
commune de Bobo -Dioulasso.
De
cetteinterview, il ressort deux (02) sortes de
résultats :
·
DesRésultats liés aux caractères qualitatifs
étudiés au niveau de lacommune
·
Des Résultats liés aux caractères quantitatifs
étudiés
1.1.1. Résultats
relatifs aux caractères qualitatifs étudiés au niveau de
la commune
et
interprétations
Selon Monsieur BAGUIAN, la politique communale
portant sur les déchets ménagers solides, en application,
à Bobo,demeure le SDGD (2002),adopté par
délibération n°2002-003/MATD/PHUE/CB/SG/DAG du 02 août
2002 du conseil municipal de Bobo-Dioulasso .
Au niveau communal, le service qui s'occupe de la question
de la collecte des déchets est le « Service de la
Propreté », un démembrement de la DSTM Bobo
Dioulasso.
Le principal partenaire technique et financierde la
commune et le « plus fidèle », selon les termes de
l'interviewé, dans le soutien à l'activité de collecte des
déchets ménagers solides, est la Banque Mondiale .Cette place
s'explique par l'importance des « fonds » mis à la
disposition de la communede Bobo. Son financement s'élèverait
à « plusieurs milliards de FCFA »,propos, par
ailleurs, confirmés par les données évoquées aux
pages 45 (Cf. notes de bas de page n°25)
ou 47, paragraphe 3 du présent mémoire.
La répartition des rôles par la
communefait ressortir trois (03) maillons : la
pré collecte, la collecte et le transport, et le centre d'enfouissement
technique.Le premier maillon (la pré collecte)est
.entièrement confié aux « pré collecteurs
» privés agrées, par voies de « contrats de
concession signés en bonnes et dues formes ».Le second maillon (la
collecte et le transport) revient à la commune car non privatisé.
Il est assuré, en principe par le « Service de
propreté », en régie directe. Enfin, le
dernier maillon (le centre d'enfouissement technique) était non
fonctionnel, jusqu'au moment de l'interview.
Il apparait des réponsesrecueillies, également,
que les partenaires privés locaux ou collecteurs privés
agrées n'ontpas, jusque là, directement,
bénéficiéde formations de la commune. Les seules
formations reçues furent assurées, indirectement, parle biais de
deux (02) partenaires de la commune, en l'occurrence la Banque
mondiale et le CREPA. La premièrepilota une formation des collecteurs
privés agréés concernant des éléments de
gestion comptable et financière d'une entreprise.Le Secondforma ces
acteurs relativement àl'hygiène et aux risques sanitaires
dans le domaine de la gestion des déchets.
A propos de l'état actuel du
matériel et des équipements fonctionnels affectés
à la collecte des déchets ménagers solides,le
Tableau 2 ci après, en est l'illustration .
Tableau 2 : Les
moyens logistiques de la commune de Bobo-Dioulasso
Nature
|
Etat de
fonctionnalité
|
Quantité
|
Motocyclette CRYPTON
|
Bon
|
01
|
Camions lèves-conteneurs
|
Vétuste
|
02
|
Camion à ordures auto compacteur
|
Passable
|
01
|
Conteneurs à ordures de 7 m3
|
Passable
|
15
|
Conteneurs à ordures de 12 m3
|
Bon
|
05
|
Source : DSTM / Service de la
propreté , Rapport annuel 2013
Comparée aux équipements financés par la
banque mondiale (1990 -1997) au profit de la ville, la liste des moyens
logistiques (2013) ,ci-dessus, confirme la détérioration du
parc, évoquée à la page 43, paragraphe 3.
S'agissant de la satisfaction ou nonde la commune,
par rapport au partenariat avec le privé, le sentiment qui domine est
celui de l'insatisfaction, à une exception près. Seul le
collecteur privé SYA KINI a su « gagner », en effet,
l' estime de « monsieur - déchet » de la commune,
pour son professionnalisme, ses efforts à tendre vers une gestion
moderne de l' activité ( cf. Annexe 9 , Photo 3).Un
bémol , cependant : l' apparente non maitrise par SYA KINI de ses
conducteurs dont l' attitude frise ,souvent,
« l' indiscipline ».En effet, ces derniers auraient
tendance àcréer des dépotoirs « partout »,
au lieu de fréquenter les
dépotoirscontrôlés. Pour Monsieur BAGUIAN, les
autres acteurs agréés « sont, toujours dans la logique
de l'assistanat».
Les reformes structurelles envisagées ou
souhaitées, sur les court et moyen termes, sont de plusieurs
ordres :
· D' abordl'érection, du « Service de
propreté » en« Direction de la
propreté »(ou de la gestion des déchets ou encore
del'assainissementetc). La transformation du
« Service de propreté » auraitdeux
(02) avantages majeurs .D'une part, il s'agira de donner plus
de lisibilité aux engagements et aux dépenses de la
commune, en faveur de la « propreté de la ville
».D'autres parts, ces reformes viseront à susciter des
« solutions innovantes » ou des
« partenariats innovants » autour de la
« filière déchet ».
· Ensuitela mise en oeuvre d'un projet de nouveaux
zonages des déchets.L'ambition de la commune, selon Monsieur
BAGUIAN, est de rapprocher « graduellement » les centres de
collectes du centre d'enfouissementtechnique.
· Enfin, en collaboration avec la Banque Mondiale,la
Commune a en perspective la révision (courant 2016)du SDGD
(2002) .Ce schéma apparait inadapté,actuellement, au regard
de l'évolution de la ville et,donc, de la production croissante des
déchets. Cette production est estimée à quatre cent trente
(430) tonnes par jour, alors que sur la base de zéro
virgule cinquante quatre (0,54) kilogramme par personne
(SGDG ,2002)et une population, en 2016,estimée
à un million (1 000 000) d'habitants, cette
quantité avoisinerait cinq cent quarante (540) tonnespar jour
(cf. page 45, paragraphe2 du présent mémoire).
Ce qu'il faut retenir, c'est que ces deux chiffres, relativement
proches,d'ailleurs, mettent en lumière la nécessité, pour
la commune, de mobiliser des ressources propres importantes. Or, il ressort de
nos entretiens que l'essentiel des moyens utilisés est issu du soutien
« extérieur ».
Autres raisons justificatives de la révision du
SDGD(2002) : l'insatisfaction de la commune, et de ses partenaires face
à l'incapacité de la plupart des pré
collecteursà « professionnaliser » leurs
activités, exception toute fois faite de SYA KINI.
Ainsi, on peut retenir, quela commune n'a pas les
moyens de sa politique. Elle n'en a jamais vraiment eu, en
réalité. Par exemple,pour un besoin minimum de
financement exigé, en 2009, de la commune de quatre cent cinquante
millions (450 000 000) de FCFA par an, leniveau
d'engagement de celle-cifut estimé à cent quarante
millions(140 000 000) de FCFA, soit un déficit de
trois dix millions (310 000 000) de FCFA
(BAGUIAN H et TROARE B.S., 2009).En outre, son SDGD(2002) est
inadapté. Elle dépend, en grande partie del'extérieur,pour
le financement de la collecte des déchets.
En rappel,selon BAGUIAN H et TRAORE B.S
(2009) lesbesoins minima de financement de la
« filière déchets », à la charge de la
commune de Bobo s'élevaient, en2009, à quatre cent cinquante
millions (450 000 000) FCFA. Dans le même laps
de temps, les besoins de financement global de la
« filière gestion des déchets » de Bobo
étaient estimés entre un virgule un (1,1)
milliard de FCFA et un virgule cinq (1,5) milliard de FCFA. On
peut, ainsi, établir unratio de besoins minima de financement aux
besoins de financement global de la communede Bobo, en 2009.On obtient
trente quatre virgule soixante deux pour cent (34,62
%).
Autrement dit,les besoins de financement de la
« filière gestion des déchets » sont
tributaires des concours extérieurs à hauteur de soixante cinq
virgule trente huit pour cent (65,38 %).Enfin, les partenaires
privés n'arrivent pas à valoriserl'activité
concédée.D'où la nécessité de reformer,
enprofondeur, lesmodes opératoires actuels d'enlèvement
des ordures ménagères solides.
1.1.2.
Résultats liés aux caractères quantitatifs
étudiés et interprétations
Leseffectifs actuels de la commune,
chargés de la collecte des déchets ménagers solides, c'est
-à-dire de la « propreté urbaine » sont au
nombre de trois mille deux cent dix huit (3218) dont trois
(03) agents permanents et trois mille deux cent
quinze agents occasionnels (3215) (DSTM,
Rapport annuel 2013).
A la question de savoir quels sont les budgets
communaux,des trois dernières années (2013,2014 et
2015), consacrés à l'activité de collecte des
déchets, la réponse fut négative, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de budgets spécifiques alloués au
« Service de la propreté ». Par contre, le
budget existantest global. Il estaffecté à la
DSTM de Bobo Dioulasso, pour le financement des besoins en carburant et en
lubrifiants de toute la « Direction », essentiellement.
Au regard des données recueillies, grâce
aux variables ci-dessus, on peut constater le peu d'intérêt
accordé, par la commune, pour le moment, à l'activité de
collecte des déchets, dans la ville de Bobo Dioulasso. En effet, Non
seulement ,le « Service de la propreté » n' a pas de
budgets , mais, quatre vingt dix neuf virgule quatre vingt onze pour cent
(99,91 % ) du personnel affectés aux tâches de
« propreté » relève d'un statut
« instable » à savoir d' « occasionnel
».
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