Système de collecte des déchets ménagers solides à Bobo Dioulasso . à‰tat des lieux, perspectives et projection de rentabilité.( Télécharger le fichier original )par Blaise BONOU AUBE NOUVELLE Bobo Dioulasso ( Burkina faso) - Master Professionnel, sciences de gestion, option Comptabilité , Controle et Audit 2016 |
Cadres théorique et méthodologiqueChapitre 1 :Cadre théorique251733504 L'étude du cadre théorique viseà positionner,à travers une revue littéraire, la présente recherche par rapport à des études précédentes,. Puis,il s'agirade mettre en évidence la problématiquedel'étude, de même que les objectifs de la présente recherche. Section 1/ Revue de la littératureAu plan littéraire, deux(02) grandes catégories de publications abordent, implicitement ou explicitement, la problématique des déchets.La première catégorie traite des conditions d'apparition ou de pérennisation des déchets, en l'occurrence l'accentuation du phénomène d'urbanisation dans le monde, en général, en Afrique au sud du Sahara, en particulier. Elle permet, également, de mettre en évidence le socle de l'organisation politico -administrative de la plupart des Etats subsahariens, répondant à la problématique de l'enlèvement des déchets ménagers notamment solides. Ce socle, ce sont les politiques de décentralisation adoptées,un peu partout, par les pays au sud du Sahara. La seconde catégorie porte sur la conceptualisation proprement dite des déchets, c'est-à-dire la définition des déchets dans leurs diversités, l'organisation de leurs collectes dans les villes. 1.1. Conditions d'apparition ou de pérennisation des déchets1.1.1. Le phénomène d'urbanisation dans le mondeL'encyclopédie LAROUSSE définit l'urbanisation comme « unphénomène démographique se traduisant par une tendance à la concentration de la population dans les villes». ( www.larousse.fr).Selon la même encyclopédie, ce phénomène est, non seulement, relativement, récent, mais d'envergure mondiale. Selon, toujours, l'encyclopédie LAROUSSE, l'accentuation du phénomène d'urbanisation remonteà la révolution industrielle (fin XVIIIe siècle- début XIXe), en occident, et, en Afrique, à la période coloniale.En occident, trois(03)facteurs concomitants favorisèrent ce phénomène. D'abord, on peut retenir la naissance de besoins importants, en main d'oeuvre, dans le domaine industriel. Ensuite, vient la croissance économique,enregistrée, à la suite de la révolution industrielle, dans certains pays d'Europe de l'ouest(Angleterre, Pays Bas, France). Enfin,à ces deux(02) facteurs, on peut ajouter la quête croissante d'emploi ou de bien être des populations européennes d'origine, majoritairement, rurale au début du XIXe siècle : quatre vingt huit pour cent(88 %) ( www.larousse.fr). En Afrique, l'urbanisation, au sens moderne du terme, devient significative, durant la période coloniale, grâce à la réunion de deux(02) éléments essentiels. D'une part, il y a l'attraction exercée parla villesur les populations, en tant que lieu de commandementou endroitoffrantles meilleures chances de réussir. D'autres parts,on peut noter le taux élevé de fécondité(4) des populations africaines alimentantles villes,en populations sédentaires ou ennouveaux arrivants.Quelques chiffres illustrent cette situation : Le monde comptait moins de 90 millions de citadins en 1800, 260 millions en 1900 et près de 3,5 milliards en 2010. Les villes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus peuplées. En 1900, 16 agglomérations dépassaient le million d'habitants ; elles sont plus de 400 aujourd'hui, et le nombre d'agglomérations de plus de 10 millions d'habitants est passé de 3 en 1975 à une vingtaine en 2010. ( www.larousse.fr). On notera que l'agglomération la plus peuplée du monde, en 2015, était Tokyo (Japon), avec quarante deux millions sept cent quatre vingt seize mille sept cent quatorze (42 796 714) habitants. En Afrique, la ville la plus peuplée, en 2015, était Lagos (Nigéria), avec vingt deux millions huit cent vingt neuf mille cinq 1(*) cent soixante un(22 829 561) habitants ( www.populationdata.net). 1.1.1.2. L'urbanisation accélérée des Etats du sud et ses implications Entre 1950 et 1990, la taille des villes des pays en développement a progressé de 4,4 % par an. Tandis qu'il a fallu environ 80 ans en Europe occidentale pour passer d'un taux d'urbanisation de 18 à 37 %, cette évolution s'est faite dans les pays du Sud en 35 ans seulement. ( www.larousse.fr). Autrement dit, pour atteindre le même niveau d'urbanisation, les pays du sud mirent deux(02) fois moins de temps que ceux d'Europe occidentale. Cette urbanisation, indéniable et à grande vitesse, est « la transformation la plus spectaculaire de l'Afrique contemporaine, celle aussi qui pose le plus de problèmes » (POURTIER R. ,1993). Et, ce constat est partagé autant par ONIBOKUN A.G. (2002)que par le CIFAL(2009).Pour ONIBOKUN, en effet, « il suffit de traverser n'importe quelle ville africaine pour constater les manifestations de ce problème : amoncellement de déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d'enfouissement menaçant la santé dans les secteurs résidentiels ». Quand au CIFAL, il concluait, en 2009, à l'occasion d'une Formation sur la gestion des déchets dans les villes Africaines : 26 - 30 octobre 2009 à Ouagadougou, que « cette urbanisation incontrôlée n'est pas sans effet sur l'environnement et la problématique des déchets s'accentue [...].Ainsi de nombreuses villes en Afrique produisent des déchets solides municipaux(DSM) dont elles ne peuvent pas se débarrasser sans difficultés ». A ce même sujet et centrant son analyse ,particulièrement ,sur le Burkina Faso, l'Unité d' Evaluation d' Impact sur la santé ( U.E.I.S) de l' Université de Genève , écrivait , en 2008 , lors d' une Evaluation d'Impact sur la Santé(E.I.S) portant sur un projet intitulé Assainissement et valorisation des déchets ménagers au Burkina Faso , ceci : « Au Burkina Faso la population urbaine augmente. mais les infrastructures ne suivent pas. La croissance de la population urbaine au Burkina Faso demeure significative depuis les années 1990.En effet , la population est passée de un(01) million en 1990 ( 13% du total), à deux(02) millions en 2005 (17% du total) [....] une telle augmentation demande que soient developpées au niveau urbanistique, les infrastructures nécessaires à l' évacuation des flux de dechets solides (...) générés par les populations concernées. » Mais, face à tous ces signaux alarmants qui transparaissent des oeuvres, ci- devant citées, d'autres auteurs perçoivent, plutôt, le phénomène d'urbanisation comme étant un facteur de développement. Sont de ceux là FRACHON A. et KOLANI P.B. .Pour FRACHON A. (1996),en effet,l'urbanisation doit être considérée comme un facteur de modernisation, c'est-à-dire un phénomène qui traduit la capacité des cités à répondre, aux aspirations des populations à vivre dans de meilleures conditions. Quant à KOLANI P.B. (2011), il estime que l'amoncellement des déchets constitueune opportunitéde développement.A ce dernier propos, disait-il : « Les déchets urbains posent un véritable problème environnemental dans les pays en voie de développement(...) Pourtant, ces déchets peuvent être des matières premières qui engendrent des ressourceséconomiques supplémentaires, lorsqu'il y a prise en charge efficiente de leur gestion »(Le quotidien, n°237 du 22 février 2011, page 10 ) En définitive, ce qu' il faut savoir , c' est que l' urbanisation croissante et ses exigences , en termes de gouvernance des populations ,de réaménagement de l' espace urbain, notamment dans les pays subsahariens, contribuèrent au glissement d'un pouvoir ,fortement, centralisé , vers un pouvoir de type décentralisé . * (4)En 2013, il était de 4,8 % ; en Afrique, en Europe, il était de 1,6 % ; etc. (fr.wikipedia.org) |
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