3. Qu'est-ce que l'urgence en imagerie médicale
?
On trouve autant de définitions de l'urgence que de
personnels de santé. C'est une notion que chacun s'imagine
différemment. Certains l'associent à un arrêt cardiaque pur
et simple, d'autre à n'importe quel évènement
imprévu et potentiellement délétère pour le
patient. Dans un premier temps nous allons définir
précisément ce qu'est l'urgence, ensuite nous parlerons des
situations d'urgence que peuvent rencontrer les MERM, enfin nous finirons en
rappelant les gestes à effectuer pour les prendre en charge.
3.1. Définition
Etymologiquement, l'urgence vient du latin urgere qui
signifie « pousser », « presser ». La définition du
mot « urgence » par le Dictionnaire Le Robert est la suivante :
URGENCE : « 1). Caractère de ce qui est urgent.
2). Nécessité d'agir vite. 3) Sans délai, en toute
hâte». Cette première définition pose une notion
essentielle : la vitesse d'action. Cette notion est admise par tous et chacun
sait qu'une situation d'urgence appelle à une réaction rapide des
soignants. Elle peut consister soit en la réversibilité des
symptômes déjà constatés, soit en la
prévention d'une aggravation, soit en un sauvetage pur et simple.
3.2. Classification CCMU
Le Ministère de la Santé propose dans une
enquête DREES du 11 Juin 2013 une classification nommée CCMU.
L'O.R.U MIP apporte lui aussi une version de la CCMU. Pour vous en proposer une
approche complète je me propose de mixer les deux versions.
Il faut savoir que la CCMU subdivise les patients en cinq
classes selon l'appréciation subjective de leur état clinique
initial. Les classes I et II incluent les patients dont l'état clinique
est jugé stable. La classe III groupe les patients dont le pronostic
vital n'est pas jugé engagé et les classes IV et V comprennent
les patients dont le pronostic vital est jugé engagé.
Classe I : Etat lésionnel et/ou pronostic fonctionnel
jugés stables. Abstention d'acte complémentaire diagnostique et
thérapeutique à réaliser par le SMUR ou un service
d'urgences.
Classe II : Etat lésionnel et/ou pronostic fonctionnel
jugés stables. Décision d'acte complémentaire diagnostique
ou thérapeutique à réaliser par le SMUR ou un service
d`urgences.
Classe III : Etat fonctionnel et/ou pronostic fonctionnel
jugés susceptibles de s'aggraver aux urgences ou durant l'intervention
du SMUR. Pas de mise en jeu du pronostic vital.
Classe IV : Situation pathologique engageant le pronostic
vital. Prise en charge ne comportant pas de manoeuvre de réanimation.
Classe V : Situation pathologique engageant le pronostic
vital. - Prise en charge comportant la pratique immédiate de manoeuvres
de réanimation.
Classe D : Patient décédé. Pas de
réanimation entreprise par le médecin du SMUR ou du service des
urgences.
Classe P : Patient présentant un problème
psychologique et/ou psychiatrique dominant l'absence de toute pathologie
somatique instable.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 8
Schématisation de la CCMU selon l'O.R.U MIP
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 9
Il est intéressant de constater que le stress chez les
soignants augmente de façon proportionnelle à la gravité
de l'urgence. Prenons l'exemple d'une légère chute de tension
chez un patient auquel on pose une VVP. Tout MERM saura réagir face
à cette situation et ne se laissera pas gagner par le stress. A
contrario, si ce même MERM se retrouve face à un arrêt
cardiaque, son stress va grimper en flèche et il risque de céder
à la panique (la notion de stress sera abordée dans la partie
4).
D'après le Docteur VIGHETTI,
anesthésiste-réanimateur au CHU de Grenoble, « il y a 3
à 18 cas d'arrêts cardiaques pour 100 lits. 45 % d'entre eux
surviennent en service de réanimation et 35 % en service de soins.
». Les personnels soignants ne sont donc pas équitablement
logés face aux urgences. Voyons maintenant quelles sont les situations
d'urgence auxquelles le MERM peut faire face durant sa carrière.
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