3.3.2.5.1. Définitions
L'allergie est la conséquence pathologique d'un conflit
antigène - anticorps. Dans un même temps il y a présence
d'antigène (allergène), d'anticorps et d'une réaction qui
aboutit à la libération de substances (histamines,
leucotriènes, cytokines...) responsables des manifestations cliniques de
l'allergie.
Les antigènes sont des substances
étrangères à l'organisme comme par exemple : le pollen,
les poils de chat, le venin d'hyménoptère (guêpe), les
médicaments ou encore, et c'est ce qui nous intéresse
particulièrement, les produits de contraste. Ils pénètrent
dans l'organisme par voie aérienne, digestive, cutanée ou par
voie intramusculaire, sous cutané ou intraveineuse. L'antigène
est bien toléré par la plupart de la population, toutefois,
certaines personnes déclenchent une réaction inadaptée,
excessive et pathologique : c'est l'allergie, qui est une forme de
l'hypersensibilité.
Les anticorps sont des substances (globuline IgE)
fabriquées par l'organisme après un premier contact avec
l'antigène. Il est important de noter qu'une réaction allergique
se produit uniquement lors de la deuxième rencontre avec
l'antigène. La première rencontre avec celui-ci est ce que l'on
appelle l'étape de sensibilisation. Chaque anticorps est
spécifique d'un antigène. Les anticorps circulants responsables
de l'allergie humorale ou immédiate se concentrent dans certains organes
cibles (muqueuse nasale, épithélium bronchique,...) et
conditionnent la localisation des manifestations allergiques. Les anticorps
tissulaires quant à eux sont absents du sérum mais sont
présents à l'intérieur des cellules de l'organisme, ils
sont responsables de l'allergie différée.
L'hypersensibilité est un terme général
regroupant l'ensemble des réactions d'allure allergique.
GENSOUS JULIE (2012 - 2015) 14
3.3.2.5.2. Classification de Gell et Coombs
Gell et Coombs, immunologistes anglais, ont proposé en
1975 une classification de l'hypersensibilité qui sert encore de
référence de nos jours. Cette classification répartit
l'hypersensibilité en quatre types (I, II, III et IV), selon la forme
d'action et le temps de réponse. Les trois premiers types sont
médiés par des anticorps et le quatrième par les
lymphocytes T.
? Hypersensibilité de type I : C'est le type le plus
fréquent et le plus important du point de vue clinique, il correspond
à l'hypersensibilité immédiate avec les anticorps
circulants qui sont des immunoglobulines de type IgE. On parle
d'hypersensibilité immédiate car les symptômes apparaissent
entre 10 et 20 minutes, voire moins. Ces anticorps IgE se trouvent à
l'état libre dans le sang circulant. Les symptômes allergiques
apparaissent lorsque ceux-ci se fixent à la surface des mastocytes et
des basophiles qui réagissent avec l'allergène correspondant. Il
en résulte une production par les mastocytes de substances actives
telles que : histamines, prostaglandines, leucotriènes, etc... Ces
substances sont les médiateurs chimiques de l'allergie. Elles entrainent
une vasodilatation, une augmentation de la perméabilité
capillaire, une contraction des muscles lisses et occasionnent des
éruptions cutanées, des oedèmes, une hypotension, un
spasme bronchique et un spasme digestif.
? Hypersensibilité de type II : Elle est dite
cytotoxique ou cytolytique. Dans ces réactions immunes, les anticorps
sont libres dans le sérum alors que l'antigène est fixé
à la surface de certaines cellules ou est un composant de la membrane
cellulaire elle-même. Quand les anticorps réagissent avec
l'antigène, il se produit une activation du complément qui
aboutit à la détérioration de la cellule et même
à sa lyse. Les maladies relevant de ce mécanisme sont par exemple
les anémies hémolytiques ou le purpura thrombopénique.
? Hypersensibilité de type III : Aussi appelée
« par complexe immun », elle est due à la circulation
d'anticorps appelés précipitines qui appartiennent à la
classe des IgG. Les anticorps réagissent avec des antigènes et
produisent un complexe antigène - anticorps (complexe immun). Ces
complexes se déposent dans les tissus et entrainent une accumulation de
polynucléaires et une libération d'histamine qui est responsable
d'une atteinte tissulaire. On dit que ce type d'hypersensibilité est
semi-retardé à cause d'un délai de manifestation d'au
moins 6 heures. Comme exemple de maladie relevant de ce mécanisme nous
pouvant citer la polyarthrite rhumatoïde.
? Hypersensibilité de type IV : Aussi appelée
« hypersensibilité retardée à médiation
cellulaire » elle se différencie des trois autres car elle n'est
pas la conséquence de l'action d'anticorps mais de cellules
immunocompétentes, les lymphocytes. Elle se caractérise par un
délai d'action de 24 à 72 heures.
Elle n'est pas transmise par injection de sérum mais
par injection de cellules vivantes, essentiellement les lymphocytes T. Cette
hypersensibilité entraine des lésions tissulaires inflammatoires
qui peuvent conduire à des lésions tissulaires
irréversibles. Nous pouvons citer comme exemple de pathologies qui se
base sur cette hypersensibilité les granulomes, l'eczéma de
contact ou le rejet de greffe tissulaire.
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