CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE
Le quatrième chapitre concernant L'ANALYSE EMPIRIQUE
DES RESULTATS, est fait d'un traitement de données et d'une
interprétation des résultats. Après avoir discuté
des tests de validité du modèle empirique, nous avons
interprété les résultats. Nous avons procédé
par deux sortes de tests à savoir : le test de
significativité globale et le test de significativité
individuelle.
Le test de significativité globale des coefficients
cherche à savoir s'il existe au moins un seul parmi eux, à
l'exception de la constante qui soit significativement différent de
zéro. Pour tester la significativité globale du modèle, on
fait recourt à la Statistique de Fisher. La probabilité du test
de Fisher doit être inferieure à 5%. Pour notre étude,
nous avons trouvé une probabilité de Fisher qui est
significativement nulle (0,000001). De plus, pour qu'un modèle soit
significatif de façon globale, il faut que le coefficient de
corrélation (R2) et surtout R2- ajusté soit
élevé. Pour notre cas, nous avons trouvé un coefficient de
détermination ajusté très élevé : 0,99.
Concernant la significativité individuelle des variables du
modèle, on l'observe si la probabilité associée au test de
Student est inférieure à 5%.
Dans notre analyse individuelle des variables, nous avons
trouvé 10 variables significatives. C'est-à-dire, dont la
probabilité associée à la statistique de Student est
inférieure à 5% ; ces variables sont :
-Les variables : « prix réel du
café décalée d'une période, prix réel du
café décalé de deux périodes, précipitation,
urée, prix de banane de l'année en cours, prix de banane
décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année
en cours, prix du maïs de l'année en cours et prix du maïs
décalé de deux périodes ». Il ressort de ce
résultat que la banane, le maïs et le haricot constituent de
véritables cultures concurrentes du caféier. Ainsi, la
détermination du prix au producteur devrait tenir compte, en plus des
prix du café qui prévalent sur le marché international, de
l'ampleur de l'augmentation des prix des principales cultures concurrentes du
café.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
1. Conclusion
Notre travail de fin d'étude intitulé :
ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU CAFE DANS LA REGION NATURELLE DE
KIRIMIRO est composé de quatre chapitres.
Le premier chapitre passe en revue quelques notions sur la
culture du café ; que ce soit l'historique de la culture du
café, les caractéristiques de cette culture, les zones d'aptitude
caféicole. Les zones d'aptitude caféicole sont entre autre la
zone de bonne aptitude regroupant les régions naturelles de BUYENZI et
MUMIRWA ; les zones d'aptitudes moyennes qui regroupent les régions
de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE et enfin les zones d'aptitude
marginale constituée par les régions de BUGESERA, BUYOGOMA,
MOSO et IMBO. Les principales techniques culturales du café
vulgarisées au Burundi sont entre autre : le désherbage, le
paillage, la taille, la désinsectisation ainsi que la récolte.
Dans le deuxième chapitre nous avons
développé les quelques théories en rapport avec l'offre
agricole et puis, nous avons élucidé les quelques
déterminants de l'offre du café dans la région naturelle
de KIRIMIRO. Les déterminants de l'offre du café que nous avons
utilisé dans notre zone d'étude constituée de la
région de KIRIMIRO sont au nombre de huit à savoir : le prix
réel payé au producteur (les prix retardés d'une
période et de deux périodes du café), la
pluviométrie, les superficies emblavées, les pesticides,
l'urée, et sans oublier aussi les prix des autres cultures concurrentes
du café dans cette région telles la banane, le haricot et le
maïs. Nous avons l'objectif de voir si les caféiculteurs seraient
incités par le prix du café ou si ce dernier chuterait, ils
seraient tentés à remplacer leur caféiculture par d'autres
cultures procurant un revenu supérieur ou égal et dans un
délai court. Les caféiculteurs seraient incités sans doute
à entretenir leurs caféicultures si le prix appliqué au kg
de café (cerise ou parche) permettrait de rémunérer les
facteurs de production.
Dans le troisième chapitre de notre étude, il
s'agissait d'étayer les quelques théories économiques de
l'offre et essayer de les confronter avec les théories
économétriques en utilisant la fonction de production du type
Cobb-Douglas. Nous avons énoncé quelques théories
concernant cette fonction de production. C'est une fonction largement
utilisée en économie pour représenter le lien qui existe
entre intrants (inputs) et extrants (outputs).
Dans le dernier chapitre en rapport avec l'analyse empirique
des résultats, nous avons utilisé le logiciel de traitement de
données Eviews3.1 avec pour objectif de voir si les variables choisies
expliquent le modèle et ce, de façon globale et /ou
individuelle.
Au niveau global, le coefficient de détermination
R2 et surtout R2-ajusté permet de juger sur la
validité ou non du modèle. Il permet de connaître la
proportion de la variation totale de la variable dépendante
due à l'explication des variables indépendantes. La variable
dépendante est bien expliquée par les variables
indépendantes si le R2- ajusté est
élevé. Pour le cas de notre modèle, ce
coefficient est égal à 0,992.Cela signifie que les variables
retenues dans le modèle expliquent à 99,2% les variations de
l'offre du café dans la région de KIRIMIRO.
De plus, il faut aussi que la probabilité de la
statistique de Fisher soit inférieure à 5% ; pour notre
modèle, nous avons cette probabilité qui est égale
à 0,000001.
Au niveau individuel, une variable est significative si sa
probabilité est inférieure à 5%. Dans notre modèle,
nous avions trouvé 10 variables significatives à savoir :
«prix réel du café décalé d'une période
, prix réel du café décalé de deux périodes,
prix de la banane de l'année en cours, prix de la banane
décalé de deux périodes, prix au kg de maïs de
l'année en cours, prix du maïs décalé de deux
périodes , urée ,offre du café
décalé d'une période, prix du haricot de l'année en
cours et précipitation » .
Ce dernier chapitre nous a permis aussi d'affirmer ou
d'infirmer les hypothèses que nous nous sommes données
auparavant. Ces hypothèses sont les suivantes :
-La première hypothèse de notre travail
est : « l'offre du café est sensible aux
variations du prix ». A partir de nos résultats, nous
avons trouvé que les prix du café décalés d'une
période et de deux périodes sont significatifs, ce qui nous
conduit à affirmer notre première hypothèse.
- La deuxième hypothèse :
« la pluviométrie, l'urée, ainsi que les prix des
principales cultures concurrentes du café (haricot, banane, maïs)
influent sur l'offre du café » a été
affirmée puisque nous avons trouvé que toutes ces sont
significatives.
-La troisième hypothèse :
« les superficies emblavées, la gouvernance de la
filière café, les pesticides jouent un rôle important dans
la détermination de l'offre du café » a
été infirmée puisque nous avons trouvé que ces
variables ne sont pas significatives.
En somme, nous avons vu que l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO est influencée par les variables :
« prix du café décalé d'une période,
prix du café décalé de deux périodes,
précipitation, offre décalé d'une période, prix du
maïs décalé d'une période, prix du maïs
décalé de deux périodes, prix du café
décalé deux périodes, urée, prix de banane
décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année
en cours ».
· IMPLICATIONS ECONOMIQUES ET POLITIQUES DES
RESULTATS
Les analyses économétriques ont conduit à
des résultats différents selon le type de variables. Ces
résultats sont l'expression des différentes actions que les
acteurs du secteur café peuvent mener pour assurer une augmentation de
l'offre du café. Nous devons maintenant traduire et exploiter nos
résultats en termes de politiques publiques. Le constat d'un
désintéressement des agriculteurs face au café du fait que
son prix n'est pas rémunérateur, renvoie ainsi à un
ensemble d'actions de la part des acteurs du secteur café.
Si nous analysons du point de vue économique nos
résultats, alors nous voyons que plus le prix du café satisfait
les caféiculteurs, plus l'offre augmentera l'année suivante parce
qu'ils sont incités à entretenir davantage leur vergers ; ce
qui par après, pourra jouer sur la production même si, comme nous
l'avons déjà signalé d'autres variables
(pluviométrie, prix des principales plantes concurrents au café,
pesticides, quantité d'urée utilisée, les superficies
emblavées) interviennent pour influencer l'offre du café.
Comme le signale Sindayizeruka (2001) dans son
étude : « Les prix agricoles et leur incitation
à la production : Une analyse empirique basée sur les
études de cas », les prix élevés et
rémunérateurs stimulent la production au-delà des besoins
familiaux ; tandis que des prix faibles découragent les
producteurs. A l'inverse, si le prix du café ne les satisfait pas, les
caféiculteurs semblent être incités à remplacer le
café par d'autres cultures ou de pratiquer une association avec d'autres
plantes comme notre enquête nous l'a révélé. Le
sacro-saint principe de la culture pure du café doit être
repensé. Dans les pays voisins, à l'instar de la Tanzanie,
où caféiers et bananiers sont associés dans la même
parcelle, ce qui résous ainsi la contrainte fondamentale de manque de
paillis (Hubert, 2001). Les décideurs doivent prendre des mesures allant
à l'augmentation du prix, qui pourront inciter les caféiculteurs
à continuer à s'atteler davantage à cette culture de rente
qui fait rentrer beaucoup de devises dans les caisses de l'Etat.
En définitive, nous osons espérer que ce travail
n'est pas le dernier du genre. Nous invitons d'autres chercheurs à
poursuivre la recherche dans ce domaine :
-L'analyse des déterminants de la production du
haricot, banane et maïs dans la région de KIRIMIRO,
-L'analyse des déterminants des productions
caféicole dans les différentes régions naturelles du
Burundi
Toutefois, nous ne pouvons pas boucler notre travail de
recherche sans dégager quelques recommandations sur les mesures à
prendre en tenant compte des résultats trouvés.
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