I.3.4.3. L'encadrement caféicole dans le KIRIMIRO
Dans la région de KIRIMIRO, l'encadrement
caféicole a toujours été inscrit dans le contexte des
politiques nationales définies par le gouvernement, dans l'agriculture
en général et dans la caféiculture en particulier. Comme
il apparaît dans l'aperçu historique, l'encadrement
caféicole était avant la réforme de la filière
café, assurée par des structures dépendant directement du
Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage notamment le
département de la vulgarisation Agricole, les Sociétés
Régionales de Développement (SRD) et les projets agricoles.
L'OCIBU était également impliqué dans
l'encadrement de la caféiculture. En effet, des Moniteurs agricoles de
l'OCIBU et des chefs de secteurs étaient affectés dans toutes
les communes à raison de 1 à 2 Moniteurs par commune. Les chefs
de secteurs s'occupaient de l'organisation des campagnes caféicoles, du
suivi de la caféiculture et de la collecte des données
statistiques. Les Moniteurs de l'OCIBU quant à eux s'occupaient de
l'entretien des Centres de Dépulpage Manuel tout en apportant des appuis
limités à la vulgarisation. A côté de ces structures
spécialisées de l'encadrement, l'administration apportait sa
contribution dans la mobilisation et dans la sensibilisation des
caféiculteurs. Elle appuyait dans l'organisation des réunions et
des travaux de campagne, dans le respect de la journée-café
hebdomadaire et appliqués de pénalités à l'endroit
des caféiculteurs récalcitrants.
Nonobstant, les moyens dont disposaient ces structures
d'encadrement locales, toutes leurs initiatives étaient
concentrées au niveau de l'administration centrale. C'est ainsi qu'avec
la politique d'ajustement structurel concrétisé par le Projet
d'appui aux services agricoles (PASA), le Gouvernement a restructuré ses
interventions en milieu rural dans le sens de son désengagement des
fonctions de transformation et de commercialisation au profit des
Sociétés Mixtes (SODECO et SOGESTAL), alors qu'elles
étaient jusque-là dans les responsabilités des SRD's.
Par décret n°100/090 du 29 Mai 1992 portant la
réorganisation de l'organisation centrale du MINAGRIE, toutes les
activités d'encadrement et de vulgarisation agricoles ont
été aux DPAE,s. Toutefois, l'Ordonnance Ministérielle
n°710/180 du 07 Mai 1993 de mise en application de ce décret
précisant que les filières agro-industrielles doivent fournir un
appui technique, matériel et financier à la DPAE pour
réaliser les programmes qui les concernent (OCIBU, 1999). Cet appui
devait être adapté aux conventions de collaboration entre les
différents partenaires et ajusté à des normes de
performances préétablies.
Néanmoins, force est de constater que ces relations
n'ont jamais été formalisées en raison surtout de la crise
sociopolitique qui a depuis lors éclaté dans le pays.
L'encadrement caféicole était alors exécuté par les
DPAE,s sans cadre défini de collaboration avec les
sociétés filières, ni engagement des partenaires.
Avec la crise et surtout avec le retrait des bailleurs de
fonds, les financements requis pour le fonctionnement des DPAE,s
n'étaient plus disponibles et par conséquent, ces
dernières ne pouvaient plus assumer efficacement leur rôle de
coordonner, assurer l'encadrement et vulgarisation agricoles. Les
conséquences logiques de cette situation sont entre autres la
compression du personnel d'encadrement, la démotivation des encadreurs
et le manque de moyens pour exécuter les programmes
d'activités.
Le relâchement généralisé de
l'encadrement combiné aux autres conséquences sociopolitiques de
la crise notamment l'abandon des caféières en raison de l'exil ou
de la mort de leur propriétaire, la destruction des caféiers par
le feu se sont traduit par une régression de la production et de la
qualité du café. Cette situation s'est observée aussi bien
dans le KIRIMIRO que dans d'autres régions caféicoles.
Actuellement, l'encadrement est assuré par un service
(chargé d'encadrement) intégré dans chaque SOGESTAL qui
collabore avec les DPAE,s, mais épaulé beaucoup plus par les
structures communautaires des caféiculteurs.
Tableau 1 : Evolution
du prix international et du prix au producteur du café au
Burundi
Campagne
café
|
Taux de change moyen
|
Prix au producteur de café cerise en
Fbu/Kg
|
Prix au producteur par Kg de café vert en
USD/Kg
|
Prix au producteur par kg de café vert en
Fbu/kg
|
1990-1991
|
171,26
|
30
|
1,82
|
311,6932
|
1991-1992
|
197,774
|
36
|
1,167
|
230,8023
|
1992-1993
|
234,870
|
36
|
0,983
|
230,8772
|
1993-1994
|
245,883
|
40
|
1,043
|
256,456
|
1994-1995
|
261,250
|
40
|
0,981
|
256,2863
|
1995-1996
|
307,166
|
41
|
0,851
|
261,3983
|
1996-1997
|
328,568
|
58
|
1,132
|
371,939
|
1997-1998
|
400,723
|
66
|
1,056
|
423,1635
|
1998-1999
|
501,898
|
90
|
1,149
|
576,6808
|
1999-2000
|
618,229
|
90
|
0,933
|
576,8077
|
2000-2001
|
790,694
|
100
|
0,811
|
641,2528
|
2001-2002
|
845,880
|
100
|
0,758
|
641,177
|
2002-2003
|
1031,379
|
100
|
0,621
|
640,4864
|
2003-2004
|
1083,466
|
100
|
0,592
|
641,4119
|
2004-2005
|
1099,391
|
150
|
0,875
|
961,9671
|
2005-2006
|
1009,917
|
200
|
1,269
|
1281,585
|
2006-2007
|
1028,315
|
225
|
1,403
|
1442,726
|
2007-2008
|
1119,041
|
300
|
1,718
|
1922,512
|
2008-2009
|
1210,327
|
315
|
1,668
|
2018,825
|
2009-2010
|
1220,043
|
350
|
1,839
|
2243,659
|
2010-2011
|
1225,368
|
490
|
2,563
|
3140,618
|
2011-2012
|
1289,832
|
630
|
3,131
|
4038,464
|
2012-2013
|
1479,382
|
475
|
1,980
|
2929,176
|
Source : ARFIC, 2013
Comme on constate dans le tableau, on voit qu'il y a un
écart considérable entre le prix des cerises au producteur et le
prix au kg du café. Cela pourrait s'expliquer par les diverses
opérations que nécessite la transformation du café cerise
en café vert. A cela s'ajoute les frais de douane, le transport, etc.
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