CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
Comme on l'a déjà signalé, la culture du
café a été introduite au Burundi par les colonisateurs.
Cet arbuste prend origine dans les plateaux de l'Abyssinie en Ethiopie et non
d'origine arabique comme son nom le laisserait présager. Il est
cultivé dans plusieurs parties du Burundi mais avec une production
inégale. Les régions du BUYENZI et MUMIRWA sont classées
parmi les régions à rendements intéressants, les
régions de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE sont
qualifiées comme étant de régions à rendements
moyens tandis que les régions de BUGESERA, BUYOGOMA, IMBO, MOSO sont
dites des régions à rendements marginaux et une zone inapte
regroupe le MUGAMBA et le BUTUTSI.
Le café exige des travaux d'entretien
considérable, les principales activités sont: le
désherbage, le paillage, la taille, la désinsectisation, la
récolte. Le paillage semble de plus en plus une activité
très intéressante et avec une nécessité
considérable pour s'assurer d'un bon rendement, aussi en qualité
qu'en quantité. Du fait de la démographie galopante dans notre
pays, le paillis manque et cela fait ralentir la production
caféicole.
La région de KIRIMIRO n'est pas aussi
épargnée par les conséquences de la croissance de plus en
plus élevée de la population. L'exigüité des
superficies emblavées, le manque de paillis, des fertilisants organiques
et inorganiques entre dans la danse pour expliquer la diminution de la
production du café dans cette région.
La filière du café burundais a subi plusieurs
transformations. Depuis les colonisateurs, cette filière était
contrôlée par l'OCIRU qui deviendra l'OCIBU plus tard. De
nos jours, on rencontre une fourmilière d'intervenants dans cette
filière : ici on citerait l'Intercafé-Burundi, ARFIC, ABEC,
BCC, etc. Toutes ces structures interviennent soit pour contrôler la
filière, soit pour encadrer les caféiculteurs, soit pour exporter
le café.
CHAPITRE II: LES DETERMINANTS DE
L'OFFRE DU CAFE
Dans ce deuxième chapitre, nous présentons des
déterminants de l'offre du café.
Les déterminants que nous nous sommes choisis dans
notre étude des déterminants de l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO, sont au nombre de sept :
-Le prix du café au producteur,
-La pluviométrie,
-Les superficies emblavées,
-La quantité d'urée utilisée dans les
plantations caféières,
-Les quantités de pesticides utilisés dans les
caféiers,
-La gouvernance de la filière café
-Les prix des autres plantes qui peuvent concurrencer le
café telles que la banane, le haricot et le maïs.
Mais avant de passer à l'étude de ces
déterminants, nous développons d'abord des théories
concernant l'offre agricole.
II.1. Approche théorique
sur l'offre agricole
II.1.1. Production et offre
Fondamentalement, la production agricole est un processus
biologique conduit dans le concret de façons fort diverses et dans de
nombreuses exploitations. Elle nécessite un certain temps et engage donc
l'avenir pour une certaine durée. L'offre est, au contraire, une
disposition à vendre une production existant à un moment
donné dans le chef d'une (offre individuelle) ou de l'ensemble des
producteurs (offre globale) (Bublot, 1990). Il est donc intéressant pour
notre travail de choisir l'offre au lieu de la production puisque toute la
production du café produit sur le territoire national est vendu à
l'étranger, nous ne consommons qu'une infime partie de la production
totale ; seul 0,62% de la production totale du café est
consommée localement (ARFIC, 2009-2010).
L'offre globale d'un produit est constituée par
l'ensemble des quantités que les producteurs sont disposés
à écouler sur un marché à un prix donné.
L'offre va donc varier par rapport au prix du produit, toutes choses restant
égales par ailleurs (Boussard, 1987). La théorie
microéconomique stipule que l'offre est liée au prix. Le prix
constituerait la variable économique considérée par les
agriculteurs comme un indicateur de changement qu'il est opportun
d'opérer.
Seule la production destinée à la vente
constitue l'objet d'une offre immédiate ou future : celle-ci ne
concerne pas toute la production, mais une partie de celle-ci. De plus, l'offre
se situe généralement dans le temps après la venue
à existence de la production et avant la vente de celle-ci, laquelle en
transfère en une autre personne et marque ainsi l'aboutissement ultime
du cycle de la production et l'accomplissement de sa finalité. En fait,
l'offre est la production à vendre.
Les relations entre l'offre et la production sont
étroites. Dans son sens le plus restrictif, l'offre désigne, dans
des circonstances de temps et de lieu bien fixées, une disposition
à vendre une production déjà venue à existence.
L'offre est donc distincte de la production dont elle constitue
l'inévitable suite, du fait de la nécessité de vendre,
mais l'une et l'autre recouvre un même volume matériel de
production.
Dans une perspective temporelle plus large, l'offre recouvre
essentiellement les décisions de produire un bien en réponse
à la seule variation de son prix, la production effectivement obtenue
dépendant, dans une mesure variable, d'éléments
imprévisibles au moment où cette décision est prise. A
très court terme, l'offre d'une production donnée peut être
différée quelque peu. Mais l'offre se distingue d'autant moins de
la production que la période considérée est longue.
Finalement, le terme unique d'offre recouvre des contenus bien
différents (Bublot, 1990).
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