CHAPITRE IV : LA REPRODUCTION GENETIQUE DE LA RACE
BOVINE ET LA SANTE ANIMALE.
Dans ce chapitre, il s'agit d'analyser les innovations dans
l'évolution génétique de la race bovine, et
d'étudier les actions en cours pour une sécurité sanitaire
des animaux bovins, dans la communauté rurale de
Guédé-village.
I. Dynamique et évolution de la race bovine.
1. Le zébu cobra : la race historique des
sociétés pastorales dans la CR de Guédé-
village.
Dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal,
le zébu gobra (Bos indicus) constitue la principale race
élevée par les éleveurs ; essentiellement peulh. Selon
Pajal (1985), cité par Nkolo.S C (2009), la race zébu gobra :
« c'est un bovin à bosse de grande taille (1,25à 1,40)
et de format moyen. Le poids adulte est estimé à 415 kg chez le
mâle et 332 kg chez la femelle. Les cornes en forme de lyre sont courtes
chez la femelle et longues chez le mâle. La bosse est très
développée, la robe est généralement blanche ou
blanc rayée, le fanon est large et plissé prés des
membres. La production laitière de la femelle zébu gobra est
estimée à 1,5L à 2L du lait par jour et la durée de
lactation est de 150 à 180 jours ».Traditionnellement, la
relation entre l'éleveur peulh et son zébu gobra est
qualifiée par beaucoup d'acteurs scientifiques et politiques, comme un
attachement non pas à caractère d'ordre économique, mais
plutôt affectif et culturel. Le zébu gobra est un patrimoine peulh
qu'il doit garder le plus longtemps possible dans le cheptel. Ainsi, la vache
traditionnelle de l'éleveur peulh porte le plus souvent un nom ;
l'éleveur connait la généalogie de la vache, son
caractère et sa possibilité de production laitière. Ainsi,
beaucoup d'éleveurs adoptent la stratégie de distribution des
bovins de type zébu gobra au sein de tous les membres de la famille,
afin de les conserver durablement dans le cheptel de la famille.
L'économie de subsistance basait sur le troc entre produits laitiers et
de la récolte (mil, maïs, niébé), limitait aussi le
rapport entre l'éleveur à la vache à une seule
exploitation des produits laitiers.
L'autre attachement des éleveurs à
l'élevage de race zébu gobra, est lié à sa
capacité de supporter de long déplacement et la
variabilité bioclimatique. Ainsi, durant les périodes sans
pâturages ; à l'image de la sécheresse de 1973 au
Sénégal, des cheptels ont pu quitter la CR de
Guédé-village
72
pour se rendre jusqu'au Saloum et dans le
Sénégal oriental (Vélingara, Tambacounda) à la
quête du pâturage, témoigne un éleveur pasteur
à Maffré.
Cependant, la règne de la monnaie comme principal moyen
d'échange dans la vallée du fleuve Sénégal et le
phénomène de la « mondialisation », ont fortement
bouleversé le lien solide longuement noué entre l'éleveur
et la race bovine de type zébu gobra.
|