4.2 Système d'abreuvement du cheptel bovin dans
la partie jeeri.
Les difficultés d'accès à l'eau des
cheptels constituent un frein au développement de l'élevage au
niveau de la zone jeeri. Rappelons que le jeeri n'est pas
concerné par les cours d'eaux traversant la partie nord de la
communauté rurale de Guédé-village. L'accès
à l'eau y demeure souvent un acte pénible pour les
sociétés pastorales chargées de satisfaire tout un
cheptel. Forages et puits restent les principaux sources d'eau, hormis les
marres des saisons de pluies qui peuvent rester jusqu'au mois de
décembre pour tarir.
Cependant, dans une volonté de répondre aux
besoins des populations du jeeri ; essentiellement éleveurs, la
politique Communautaire a favorisé l'implantation des forages pastoraux
qui sont au nombre de six (6) forages. Ces infrastructures hydrauliques sont
localisées à Bellel-Kellé, Maffré, Mbiddi,
Mboyo-Diéri, Nénette, Petel-Diéguess.
Ces infrastructures en eaux ont réussi d'une part
à l'organisation de la société peulh mais aussi à
diminuer la transhumance vers des destinations extérieurs
(Sénégal oriental, ferlo, waalo). En effet, les forages
constituent aujourd'hui des points de convergence des troupeaux bovins à
la recherche d'eau mais aussi des lieux de retrouvailles et d'échanges
des pasteurs peulh. Ainsi, dans cette zone, les troupeaux n'ont pas besoin
l'accompagnement d'un berger aux pâturages, mais il reste au forage pour
les aider à s'abreuver correctement et de les pousser vers les
pâturages (ortinowo). Tant que le tapis herbacé est
disponible, les éleveurs resteront fixer dans leurs localités qui
sont aujourd'hui de gros village ; à l'image de Biddi et
Maffré.
Face à la saturation des forages par un nombre
élevé de troupeaux, aux pannes récurrentes, et la perte de
temps des troupeaux aux forages pendant la saison sèche, les cheptels
bovins s'abreuvent rarement chaque jour. Comme dans la partie waalo,
l'éleveur du jeeri ramène l'eau des forages au village
dans une chambre à air ou des bidons sur une charrette attelée
d'ânes sous
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la conduite d'une femme ou de l'enfant de l'éleveur
pour permettre aux veaux et les vaches laitières de s'abreuver sur place
(à domicile).
En somme, les acteurs de l'élevage qui sont des
agro-pasteurs avec l'implication de tous les groupes sociaux-ethniques, dans la
partie waalo, et pasteurs essentiellement peulh dans la zone jeeri,
sont très dynamique dans la pratique de l'élevage bovin. Ainsi,
les acteurs de l'élevage bovin dans l'espace communautaire de
Guédé-village, tendent à l'amélioration de la
production du cheptel bovin. Dans le jeeri, le manque d'eau rend
très difficile la pratique de l'élevage bovin ; les
éleveurs du jeeri perdent beaucoup de temps aux forages et aux
puits pour chercher de l'eau.
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