II. La dynamique des échanges des productions
agricoles.
L'importance des activités agricoles dans la moyenne
vallée du fleuve Sénégal a imprimé une
viabilité économique. Le commerce occupe bon nombre de personnes
dans la communauté rurale de Guédé-village. En effet, les
marchés hebdomadaires constituent les points de rencontre et
d'échange de produits agricoles. Ainsi, dans la communauté rurale
de Guédé-village, 5 marchés hebdomadaires sont
notés ; il s'agit des marchés de : Guia, Agnam, Taredji,
Guédé-village et de Biddi.
Dans ces marchés, éleveurs, agriculteurs,
pêcheurs ramènent leurs produits de vente. Les produits agricoles
tels que le riz, les ognons, les tomates et patates sont vendus par les
producteurs aux banas banas (commerçants de détaille)
qui les revendent dans les marchés et dans les autres régions
comme Dakar, Thiès.
Les produits de l'élevage (bovin, ovin, caprin) sont
vendus aux dioulas qui sont des commerçants de bétail. Le
bétail est vendu aux dioulas le plus souvent par un tefanké qui
est un intermédiaire commercial entre l'acheteur et le vendeur de
bétail.
En outre, le prix des productions agricoles dépend des
rendements obtenus. Cela signifie que si la production est importante,
jusqu'à tel point qu'elle inonde le marché en produits
alimentaires, les prix de ventes seront bas dans les marchés. Au cas
contraire, les prix seront très élevés. De ce fait, les
prix ne sont pas contrôlés et dépendent de la
production.
Le prix du bétail aussi dépend de l'existence ou
non du pâturage. En effet, en période de pré-hivernage
(Mai, Juin), qui se caractérise souvent par un manque de pâturage,
et le besoin de l'éleveur d'un achat d'aliment de bétail,
l'animal est vendu à un prix faible dans les marchés
hebdomadaires. Par contre, durant la saison des pluies (Nduggu), le
cheptel arrive à se prendre en charge avec l'immense pâturage
humide présent jusque dans les maisons. En ce moment, la charge de
l'éleveur démunie ; ce qui fait que la vente du lait de par sa
quantité produite en cette période pourrait régler les
besoins nécessaires de l'éleveur qui s'abstient le plus possible
à la
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commercialisation de ses animaux. Ainsi, les ventes deviennent
faibles et les prix chers aux acheteurs.
Tableau 5 : les différents prix du
bétail commercialisé aux quatre périodes de l'année
dans les marchés hebdomadaires.
Espèces
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Ndabundé (décembre
février)
|
Ceedu
(mars- avril)
|
Ceencellé
(juin aux premières pluies)
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nduggu
(juillet-octobre)
|
Bovin
|
110000 -300000CFA
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90000-200000CFA
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80000-190000CFA
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120000-350000CFA
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Ovin
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14000 -37000CFA
|
11000 -27500CFA
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11000 -20000CFA
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18000-33000CFA
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Caprin
|
10000- 32000CFA
|
7500- 25000CFA
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8000- 24000CFA
|
10000 -30000CFA
|
(Source : enquête de terrain projet ESCAPE,
2013)
Ndabundé : est la saison froide où les
vents froids d'origine polaire peuvent provoquer des pluies hors saison
(heug).
Ceedu : constitue la saison la plus chaude et la plus
sèche avec des vents d'harmattan. C'est la période de
surpâturage du bétail qui y reste le plus longtemps possible. Elle
correspond aussi à l'assèchement des marres et la ruée
vers les forages pastoraux.
Ceencellé: c'est la saison qui annonce
l'installation de la période pluvieuse par des incursions de vents du
sud (mousson).Elle est la période de soudure des éleveurs qui
sont entre transhumance pour le Ferlo ou rester dans leur zone en assurant la
nourriture du cheptel par l'achat des aliments du bétail à cause
du manque de pâturage.
Nduggu : c'est la saison pluvieuse. Elle est la
période phare des sociétés d'éleveurs avec
l'abondance de l'herbe humide et du lait.
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