IV. Analyse des résultats : Bilan de la
situation actuelle de RTE
A travers cette étude, nous cherchions à obtenir
la diversité des points de vue et pour ce faire, avons choisi
d'interroger une dizaine d'élus issus de fonctions et territoires
différents. Ainsi, maires, conseillers départementaux,
conseillers régionaux, sénateurs, écologistes ou encore
membres de l'Agence régionale du développement durable (ARPE)
entretenant ou non des relations avec RTE, ont constitué notre
échantillon. Un échantillon hétérogènes avec
lequel nous sommes cependant arrivés au stade de saturation
sémantique à partir du 8ème entretien, c'est à dire
que nous obtenions des réponses similaires de la part de nos
interviewés.
Afin d'analyser leurs réponses nous avons dans un
premier temps, retranscrit l'ensemble des entretiens (cf. annexe 10 «
Retranscription type des entretiens) avant d'intégrer les
éléments de réponses de chaque répondants dans un
tableau récapitulatif (cf. annexe 11). Ce tableau nous a permis
d'analyser les occurrences et de faire émerger les points de vue les
plus pertinents pour répondre à notre problématique.
Enfin, nous avons intégré ces occurrences dans un nouveau tableau
reprenant l'ensemble des thématiques abordées dans nos entretiens
(cf.tableau 12).
Cette dernière partie sera donc consacrée
à l'analyse des résultats, à partir des quels nous
dresserons un bilan de la situation du capital marque de RTE et de ses
relations institutionnelles. Ainsi, seront mises en avant les forces et
faiblesses de la stratégie de communication institutionnelle du
gestionnaire du réseau. Enfin, à partir de ces remarques nous
recommanderons une liste de préconisations susceptibles
d'améliorer cette situation et de renforcer sa stratégie de
communication.
A. L'opacité du marché tend à la
méconnaissance du rôle de RTE
Durant cette étude nous sommes entrés en
contact, essentiellement avec des élus entretenant des relations avec le
gestionnaire du réseau. Par conséquent, nous ne pouvons confirmer
les résultats de l'enquête de notoriété de RTE. Pour
rappel,
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seulement 32% des élus avait cité RTE comme le
gestionnaire du réseau public de transport d'électricité,
un degré de notoriété extrêmement faible compte tenu
de sa situation de monopole.
Cependant, il ressort de notre étude un constat tout
aussi intéressant, bien que notre échantillon ait connaissance de
l'existence de RTE et de son activité principale, à savoir le
transport, il semble que leur degré de connaissance de l'entreprise et
plus largement du marché de l'électricité soit
relativement faible en démontre « l'opacité du marché
de l'électricité et du rôle de ses acteurs »
cité par l'ensemble de notre échantillon.
Depuis l'ouverture à la concurrence en 2005 et les
changements de nom de nombreuses entreprises qui s'en sont suivis - GDF devenu
ENGIE , création de ERDF et RTE - notre échantillon
déclare ne plus être en mesure de donner les missions
précises de chacun des acteurs du marché. On remarque ainsi
qu'une mauvaise distinction est faite entre RTE et ERDF, de la part des
élus n'ayant pas de relation avec le gestionnaire du réseau.
Compte tenu du leur faible degré de connaissance, la
majorité des élus de notre échantillon n'accordent
à RTE que ses activités de transport, son rôle en
matière de transition énergétique demeure inconnu pour
eux. Qui plus est, on remarque qu'un seul d'entre eux a évoqué le
S3ReR (Schéma de Régional de Raccordement au Réseau des
Energies Renouvelables), une compétence pourtant extrêmement
importante détenue par RTE. Or, nous évoquions
précédemment dans ce mémoire, que le rôle des
Affaires publiques était notamment de référencer RTE comme
expert du domaine de l'énergie auprès des pouvoirs publics. Il
est donc primordial de continuer à travailler sur ce point, et de
mentionner le rôle du gestionnaire dans la transition
énergétique à chacune de ses interventions.
Concernant la lettre d'information RESO, envoyée par
RTE à l'ensemble des élus, de nombreuses faiblesses ont
été mises en avant par nos interviewés. Tout d'abord, on
constate que le document n'est connu que par une minorité de notre
échantillon (2 élus sur 8) alors qu'ils en sont tous
destinataires. De plus, les deux interrogés ayant connaissance du
support déclarent ne pas le lire ou « le parcourir
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de temps en temps ». Ce faible taux de lecture s'explique
notamment par le mode de diffusion du support. En effet, la lettre est
envoyée aux élus par mail, or l'essentiel de notre
échantillon déclare être « submergé par le
nombre de mails qui reçoivent régulièrement », par
conséquent ils ne lisent que les mails prioritaires et mettent donc de
côté ceux qui ne les concernent pas directement. Par
conséquent nous avons demandé à nos interviewés
d'avoir un avis critique sur le document et d'expliquer l'ensemble des autres
raisons qui les poussent à ne pas lire le document.
Sur le fond, bien que les élus trouvent
intéressant et nécessaire de recevoir des lettres d'information,
on constate qu'ils considèrent le document comme trop « technique
dans ses informations » et « s'adressant à un public
initié ». Un document de cette envergure se doit d'être clair
et compréhensible au premier coup d'oeil, il n'attire ici pas
suffisamment l'attention pour être lu. Pour preuve, les titres
présents dans les éditions présentées durant
l'entretien sont jugés techniques, pour exemple : « Le nouveau
dispositif d'effacement de la consommation ». Ces notions techniques
démotivent donc les élus à s'attarder plus longtemps sur
le document .
Sur la forme, le format du support ainsi que son rythme de
publication sont jugés adaptés par l'ensemble de notre
échantillon. Cependant, sur les éditions
présentées, un majorité de notre échantillon
déclare ne pas comprendre les visuels présent ne première
page. Ils ne sont, selon eux, pas assez évocateurs, estimant que des
pylônes, des lignes électriques, le dispatching ou encore des
visuels plus en rapport avec l'activité de RTE devraient être
présents afin de faciliter la compréhension du document. De
même, ils ne comprennent pas le terme « RESO » qui est pourtant
le titre du document et qui a une place trop importante par rapport au logo RTE
sur le document.
Enfin, la dernière raison qui explique que les
élus ne lisent pas ce document et qu'il semble trop
éloigné de leur quotidien. En effet, les mentions «
territoire, usager, collectivité, transition énergétique
ou encore politique » devraient apparaitre en premier lieu sur l'objet du
mail et le document afin de les inciter à le parcourir plus en
profondeur. Cette suggestion fait partie des nombreuses recommandations faites
par notre échantillon, que nous aborderons dans la partie
préconisations.
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En conclusion donc, concernant le degré de connaissance
de l'entreprise, nous pouvons confirmer l'idée selon laquelle, celui des
élus est relativement faible et qu'il est donc essentiel de continuer et
renforcer les actions de pédagogie mises en place par les affaires
publiques. Qui plus, il ressort également de nos interviewés que
les élus de notre échantillon estiment eux, connaitre en partie
RTE, mais que c'est le cas d'une faible partie du monde institutionnelle. Cet
argument vient donc appuyer les résultats de l'enquête de
notoriété de RTE, où 32% des élus seulement,
avaient connaissance du nom de l'entreprise.
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