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Contribution à  l'amélioration des conditions de travail du personnel du port autonome de Cotonou.

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par Maurile Iréné T. WHANNOU
Universite dà¢â‚¬â„¢Abomey-Calavi - Maîtrise 2012
  

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2. La remise en cause de l'Organisation Scientifique du Travail (O.S.T.)

Dès les années cinquante, après la guerre, le Tavistock Institute de Londres procède à  une série d'expériences en milieu industriel, tournant autour de démocratie au travail.

Dans la vie sociale, chaque homme est un citoyen pouvant entendre sa voix. Dans l'entreprise, les organisations des travailleurs défendent leurs intérêts, et les représentent. Mais cette délégation n'est pas à même, très souvent de régler les multiples choix et décisions dont dépend le travail quotidien. La démocratie des intérêts a des limites, dès lors qu'il s'agit de la situation spécifique de chaque travailleur. Par conséquent, les chercheurs du Tavistock Institute recherchent une forme de démocratie plus directe, où tout travailleur puisse s'exprimer sur ce qui le concerne.

Or, l'O.S.T l'avait, au nom de la productivité, privé de tout pouvoir décisionnel : pour accomplir une tâche, la voie la plus rentable était celle définie par le bureau d'étude. Il y avait un « one best way », une méthode de travail meilleure que les autres, et une organisation du travail très rigide était pour la faire respecter. Or, en 1951, des expériences dans l'industrie charbonnière britannique, faisaient vaciller le postulat du « one best way » : des équipes autonomes, répartissant entre elles les diverses tâches de la production, travaillant selon leurs propres méthodes, étaient parvenues, dans certains sièges miniers, à accroître de près 30% leur productivité. De plus, l'absentéisme avait fortement baissé.

Des expériences semblables allaient se répéter dans l'industrie textile en Indes, dans le secteur du téléphone en Suède, dans le bâtiment aux Pays-Bas, et dans l'industrie chimique aux Etats-Unis, avec le même bonheur.

Le mythe de l'O.S.T s'effritait : davantage de souplesse dans l'organisation, une plus grande initiative laissée au travailleur n'étaient pas incompatibles avec la productivité. Mais plus que de celle-ci, c'est d'un changement éthique qu'il s'agit : la critique de l'O.S.T est d'abord faite au nom d'une nouvelle démocratie sur les lieux de travail.

3. Un nouveau courant de pensée : la démocratie industrielle.

Ces idées nouvelles, c'est en Norvège tout d'abord qu'elles allaient s'implanter. En 1961 naît un projet de démocratie industrielle qui allait être soutenu, et par le patronat, et par les syndicats. Il vise à améliorer les conditions de travail dans l'entreprise et à rechercher les moyens de réunir des conditions plus favorables à la participation du personnel dans son environnement immédiat. Des expériences pilotes ont vu le jour, couronnées de succès, et bientôt reprises, de façon plus large, en Suède.

Les principes qui guidèrent ces expériences étaient élaborés par le Tavistock Institute. L'entreprise, selon F. E. Emery (1963) qui appartient à cet institut, est un système sociotechnique. Pour fonctionner harmonieusement, elle doit optimiser conjointement les sous-systèmes qui la composent : satisfaire à la fois le technique et le social.

Et Emery propose que devant tout travail on s'interroge, pour savoir :

- dans quelle mesure il offre une variété de tâches optimales ;

- dans quelle mesure il présente un ensemble de tâches ayant un sens et donnant l'impression de constituer une tâche unique et complète ;

- dans quelle mesure il correspond à un cycle de travail de durée optimale ;

- S'il laisse une certaine marge de liberté en ce qui concerne la fixation des normes de quantité et de qualité de production, et offre la garantie que l'intéressé sera informé des résultats comme il convient ;

- s'il couvre quelques-uns des travaux auxiliaires et des travaux de préparation ;

- s'il exige une certaine minutie, une certaine habileté, un certain niveau de connaissances, ou une certaine forme d'efforts, qui voudront à l'intéressé d'être respecté au sein de sa communauté ;

- s'il contribue de façon perceptible à l'utilité que le produit présente pour le consommateur.

Là où Taylor avait introduit une pyramide hiérarchique, calquée sur le modèle militaire, les nouvelles formes d'organisations du travail prévoyaient un tassement de la ligne hiérarchique : le travailleur se prenant en charge, contrôlant lui-même sa production, empiétait sur le rôle joué par le contremaître.

Les nouvelles formes d'organisation de travail, en introduisant l'idée de variété dans le travail, allaient partout où il était difficile d'assurer un travail global, complet, tenter de diminuer la monotonie de certaines tâches en favorisant la rotation entre les postes.

Nous verrons que ces idées, guidées par un souci d'éthique, ont convergé avec des nécessités économiques, ce qui explique en partie leur diffusion. En effet, après les pays scandinaves, c'est l'Europe, et en particulier la France qui ont été le théâtre d'expériences semblables.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry