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Contribution à  l'amélioration des conditions de travail du personnel du port autonome de Cotonou.

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par Maurile Iréné T. WHANNOU
Universite dà¢â‚¬â„¢Abomey-Calavi - Maîtrise 2012
  

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4. Une nouvelle discipline : l'Ergonomie

Le troisième courant de pensée à viser l'analyse des conditions de travail dérive de l'ergonomie. Si initialement ce sont les aspects matériels du poste de travail qui ont retenu son attention ; ambiances physiques, caractéristiques dimensionnelles, signaux et commandes, l'ergonomie inclut aujourd'hui, en tentant de les objectiver, des facteurs tels que l'organisation du travail, les communications, l'autonomie au travail.

Cette nouvelle discipline a pu se définir comme traitant de l'ensemble des connaissances permettant d'adapter le travail à l'homme. C'est-à-dire, de concevoir des postes de travail, des installations, des systèmes, où il travaille avec un maximum de confort, de sécurité et d'efficacité (Véronique, K.& all, 1982).

Ces connaissances proviennent de disciplines très diverses : physiologie, médecine, psychologie,sociologie : soit des sciences de l'homme, et physique, mécanique, thermodynamique, électricité etc. Soit des sciences de l'ingénieur, appliquées aux machines. Mariage difficile entre la technique et l'humain, mais indispensable puisque c'est la relation harmonieuse entre l'homme, la machine et l'environnement physique et social qui est ici visée.

? L'ERGONOMIE VISE A OBJECTIVER LES CONDITIONS DE TRAVAIL

Les conditions de travail et l'ergonomie ne se situe pas sur le même plan. Les premières relèvent du vécu du travailleur, de la façon dont il perçoit et subit les facteurs constituants la situation de travail. L'ergonomie quant à elle se propose d'objectiver ces facteurs, de les évaluer, de suivre les traces qu'il laisse au niveau de l'activité humaine, et de les améliorer (fig1 cf. Annexe).

? DU LABORATOIRE AU SITUATION REELLE DU TRAVAIL

L'ergonomie est née aux Etats-Unis, durant la dernière guerre, où elle était utilisée en aviation, à des fins militaires. Dans la suite, elle s'est orientée vers l'industrie, transférant au poste de travail les connaissances acquises sur l'adaptation du matériel aux capacités et aux limites humaines. Les premières études avaient été faites en laboratoire ; pour concevoir des postes où les dimensions anthropométriques, la localisation des cadrans et des commandes correspondent aux capacités humaines, il était assez simple de faire parier le facteur étudié et d'analyser les effets de ces variations sur l'activité de l'homme : nombres d'erreurs commises, dépenses énergétiques, etc.

Il apparut bientôt cependant que la situation de travail différait de celle du laboratoire, dans la mesure où l'environnement technique, social et organisationnel, voire économique, produisait également des effets sur l'homme. De plus, en situation réelle, les différents facteurs interagissent. Tout ceci rendait la prédiction du terrain, à partir du laboratoire, peu concluante.

Les recherches, sans abandonner le laboratoire, se sont orientées vers les situations industrielles. L'accent a été placé sur l'analyse du travail, sur l'observation directe. En effet, le travail réellement effectué par l'ouvrier diffère toujours profondément de celui qui lui est formellement assigné : les aléas qui émaillent le travail quotidien sont des révélateurs d'inadaptation du système accompagné de leur contrepartie : la régulation exercée par le travailleur pour les prévenir et les réduire.

Les facteurs pris en compte par les ergonomes témoignent de cette évolution. Au départ, ils se limitaient aux facteurs physiques, d'ambiance, à la charge physique et aux aspects matériels du poste de commande. C'était là des éléments de la situation de travail qu'il était assez simple de transformer en paramètres objectivables, et de mesurer ensuite à l'aide d'appareils appropriés (Méthode AVISEM, fig2, cf. Annexe).

Petit à petit, cependant, d'autres facteurs se sont joints à eux. Ainsi, automatisation croissante a généré des postes où la signification du travail était menacée. Comment l'objectiver ? Il fallut, dans certains cas, évaluer très indirectement les facteurs : la signification de travail à partir de la durée.

Ainsi, en élargissant son champ d'investigation en se rapprochant des réalités industrielles, l'ergonomie se trouve-t-elle face à des problèmes méthodologiques.

Au niveau de la prise des données par exemple. S'il est assez simple d'opérer des mesures lorsqu'il s'agit de la charge physique, ou de l'environnement physique de travail, dès qu'on s'attaque à un poste ou c'est l'activité mentale qui prédomine, comment l'étudier ? Les ergonomes s'attachent à la nature des informations prélevées par les travailleurs pour exécuter la tâche, à son amplitude, aux fluctuations qu'elle connait, à la façon dont le travailleur l'organise mentalement.

Le relevé de ces données peut parfois se faire par observation directe, lorsque le poste est peu complexe. Mais dans des systèmes très automatisés, il est fréquent que cette observation soit insuffisante.Il faut recourir dès lors à des techniques plus sophistiquées.

L'une d'entre elles consiste à enregistrer les mouvements oculaires des travailleurs pour suivre sur quel cadran, ou quels appareils, ils se posent.

Une autre se fonde sur la verbalisation des stratégies mentales des sujets : On demande au travailleur d'expliciter oralement ce qu'ils font. Les explications sont enregistrées puis analysées. Cette technique, dont l'analyse s'appuie aujourd'hui sur la psycholinguistique, permet de découvrir bien plus que l'information prélevée ; elle dévoile la manière dont les travailleurs sestructurent dans leur activité : on a coutume de l'appeler image opérative ou image opératoire.

Comme le dit Faverge, l'ergonomie de travail mental est différente de celle qui avait pris pour base les aspects perceptifs de la détection des signaux : « il ne s'agit plus d'améliorer les qualités d'un dispositif de signalisation, d'étudier la meilleure forme d'un cadran, de discuter des graduations d'une échelle, ou des caractéristiques des chiffres les plus lisibles, mais de détecter dans unprocessus les informations manquantes, d'examiner les stratégies de l'opérateur, de découvrir les difficultés liées à l'incertitude et à la carence de renseignements, de reconnaitre les signaux qu'il utilise, et leur valeur en regard de l'efficacité des conduites » (Faverge, J.M., 1966).

Un autre problème a été largement étudié, au cours de ces dernières années, c'est celui du rapport du travailleur au temps, et ce notamment à travers l'organisation du travail.

Cadences, travail posté, temps d'autonomie, horaires flottants : autant de paramètres qu'il n'était pas difficile d'objectiver, mais dont l'influence exacte sur le travailleur était plus compliqué à démontrer. Dans certains cas, c'est la fréquence des accidents de travail qui a servi de révélateur ; le plus souvent, ce sont des appréciations subjectives des travailleurs qui ont témoignés de la nocivité de certaines formes de contraintes temporelles.

Mais de plus en plus, pour ce type de problème, c'est à des critères extérieurs à l'entreprise que l'on fait appel.

Quelles traces l'organisation du temps de travail dans l'entreprise laissent-elles sur le travailleur qu'il l'a quittée, c'est-à-dire dans sa sphère sociale et familiale ? Organisation des loisirs, qualité du sommeil, nutrition, etc. Il apparaît de plus en plus que le travail pénètre la vie privée, tout comme celle-ci rejaillit au sein de l'entreprise.

Ainsi, partie du laboratoire avec des techniques de mesure rigoureuses, l'ergonomie se trouve-t-elle aujourd'hui en pleine mutation. Ses intérêts rejoignent ceux qui guident les nouvelles formes d'organisation du travail ; elle s'en distingue par ses méthodes et son souci permanent d'objectivation des paramètres, mais elle est à la recherche de techniques et d'indicateurs lui permettant d'inclure dans son champ d'investigation, les facteurs différenciant la situation de laboratoire de la situation de travail.

Ici, dans ce travail, nous ne disposons pas des outils nécessaires du point de vue ergonomique pour évaluer les conditions de travail du personnel du Port Autonome de Cotonou. L'ergonomie étant la discipline qui permet d'analyser l'activité du travailleur, elle se base un modèle, élaboré par le psychologue Jacques Leplat, qui consiste à analyser à la fois la tâche, l'activité, les effets, les résultats, et également toutes les composantes de l'homme au travail, à travers le couplage Homme-Tâche.

Ceci étant, nous nous baserons sur les courants à dominance Hygiéniste et Humaniste pour évaluer ces dites conditions. Ainsi le courant psychosociologique américain, quand bien même, qu'il soit révolu, constitue pour nous un excellent outil de base d'analyse pour évaluer les conditions de travail du personnel du PAC.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote