Il existe plusieurs freins qui ne facilitent pas les
applications des Technologies dans les activités humaines et
économiques. Ainsi, il va se dégager les difficultés
d'ordre technologique et celles liées à la finance, aux contenus
et à l'interface.
1. Les difficultés liées à la
technologie
Les obstacles technologiques reposent beaucoup plus sur
l'âge de l'équipement informatique, du manque de fiabilité
des sources d'énergie, et de l'explosion du nombre de serveurs et
d'utilisateurs du Web.
v La durée de vie de l'équipement informatique
est un problème dont il faut tenir compte dans le secteur bancaire des
pays du Sud. Très souvent, il se pose un problème de
compatibilité entre les technologies et la lenteur des systèmes
qui ne sont pas assez rapides pour gérer les applications de l'Internet,
du téléphone et même des GAB/DAB. Dans ce cadre, nous avons
constaté que des banques investissent massivement dans une technologie
pour découvrir quelques années plutard qu'elle était
périmée. Par conséquent, le risque d'obsolescence est
permanent. Pour y faire face, il est indispensable de prendre conscience de
l'évolution rapide des TIC afin de formuler de stratégies
adaptées à la fois souple et avisée pour avancer.
v Le manque de fiabilité de sources d'énergie
nécessaires à diverses technologies pose tout de même un
grave problème. L'électricité reste une denrée
à rechercher dans les pays en développement et au Cameroun en
particulier.
Il serait préférable que le recours à
des systèmes intégrés de recharge des batteries par
l'énergie solaire soit envisagé comme étant une solution
de recharge (PNUD, 1996)52.
v La croissance exponentielle du trafic Internet,
favorisée en particulier par l'explosion du nombre de serveurs et
d'utilisateurs du Web, qui engendre une congestion (accumulation) chronique
bloquant d'utiliser efficacement l'Internet ou des GAB/DAB à certaines
fins, commence à poser problème.
52 UNESCO 1996 « l'essor des technologies de
l'information et de la communication : une perspective UNESCO». Document
établi par le secrétaire de l'UNESCO. -Paris, UNESCO, 1996.
-iv-48p. ; 30cm - (CII-96/WS/6)
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 82
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
2. Les difficultés liées à la
finance, aux contenus et à l'interface
v Les difficultés financières
Le coût des TIC demeure, pour les banques du Cameroun
le principal obstacle. Il est
généralement abordé sous quatre angles :
infrastructures, matériel, tarifs des télécommunications
et contenu.
- Le coût de l'infrastructure est extrêmement
élevé. Les banques risqueront de dépenser pour la mise en
place des outils des TIC et de moderniser les réseaux
téléphoniques, des terminaux de point de vente ainsi que des
GAB/DAB (UNESCO, 1996).
- Le coût du matériel pose aussi un frein,
cependant, la situation pourrait s'améliorer compte tenu de la
réalisation des gains de performances et des baisses relatives de prix
escomptés. Le prix d'un ordinateur personnel, doté d'une
connexion de réseau de base, varie autour de 500 dollars, soit 250000
FCFA.
- Les tarifs des services et
équipements de télécommunication nécessaires dans
les services publics et privés (en particulier le secteur bancaire),
notamment la transmission des données, le courrier électronique
et les lignes spécialisées sont souvent très
élevés dans les banques et empêchent les progrès et
innovations technologiques dans le domaine de la monétique.
- Le coût de production, de commercialisation des
applications et des contenus constitue un autre obstacle important pour les
pays en développement. Au Cameroun par exemple, les banques sont
obligées de se fournir largement auprès des pays nantis.
Le développement du commerce électronique sur
Web entraîne des craintes sur une évolution analogue de la
situation dans le domaine des services télématiques.
v Les obstacles liés aux contenus et à
l'interface
La question de l'accès aux contenus ne se
résume pas à un problème de coûts. Mais la
pertinence et la diversité très réduites des contenus,
notamment la qualité médiocre des productions de prestations
bancaires suscitent de vives préoccupations.
Les contenus peuvent être pour la plupart produits soit
dans les pays nantis, soit dans les grandes métropoles en
développement. Néanmoins, ils ne renvoient à aucun milieu
physique, ni à la culture, ni à des expériences, ni aux
priorités de développement de nombreux usagers ou utilisateurs,
effectifs ou potentiels. Aussi, la profusion d'informations et
l'étroitesse de la largeur des bandes conduisent de plus en plus
à réduire l'accès aux TIC ou à l'Internet en
particulier, en l'occurrence dans les banques des pays en
développement.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 83
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
En outre, la langue peut être considérée
comme un sérieux obstacle car la majorité des informations
proposées sur les sites Internet sont toujours libellées en
anglais. Le principal logiciel « navigateur » est largement
utilisé à l'accès de l'information et ne peut
reconnaître, ni reproduire convenablement les caractères non
latins. Comme solution, il faudra que les pays du Sud puissent envisager
l'adoption d'un logiciel capable d'accueillir plusieurs langues et
système de traduction afin de favoriser un dialogue en ligne entre des
utilisateurs parlant différentes langues.
De plus, les analphabètes sont lésés ou
exclus de la révolution de la société de l'information,
quelle que soit la langue qu'ils parlent. Les autorités publiques des
pays du Sud pourront alors envisager le développement des usages
spéciaux, à interfaces simples, ou des systèmes locaux
à l'usage des personnes analphabètes. En faisant appel à
des solutions techniques analogues, nous pouvons également imaginer des
interfaces novatrices pour venir en aide aux humains qui souffrent d'un
handicap physique (vue, ouie, motricité) pour qui il est
compliqué, voire impossible, d'utiliser les services
télématiques qui existent.
Il convient que l'accès et la diversité devront
permettre de soutenir la production de contenus à caractère
domestique dans des différentes langues. Malheureusement, les conditions
favorables liées (installations, équipements, formations)
à la création des produits et du matériel d'information
locaux constituent encore un frein.