Les facteurs qui compliquent les usages des TIC sont non
seulement d'ordres juridique et éthique, mais aussi politique et
institutionnel, humains et socioculturels.
1. Les aspects politiques et institutionnels
Le problème de résistance au changement
recouvre une importance particulière dans beaucoup de pays africains
où existe encore une réticence à revoir et à
modifier les politiques nationales concernant les Technologies de l'Information
et de la Communication, les processus de mise en exergue des technologies
nouvelles, les modes d'organisation et les structures sans oublier les
dispositions réglementaires. De plus en plus, les restructurations
réglementaires dictées par les pouvoirs publics peuvent
également constituer un obstacle.
L'administration collective des droits peut être une
solution moins lourde que la négociation individuelle. Elle procure des
avantages économiques aussi bien aux détenteurs des droits qu'aux
utilisateurs, mais elle peut s'avérer inefficace, voire nuisible, si
elle est mise en place sans garantie. Ainsi, la mise en place de formules
spéciales par le « matériel du domaine quasi-public »
où le paiement pourrait se faire par un abonnement collectif ou par
l'entremise des autorités publiques,
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 84
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
est une possibilité qui mérite
sérieusement d'être étudiée. Parfois, la
bureaucratie joue un rôle de contrôle étroitement lié
aux canaux de distribution.
En effet, dans beaucoup de pays en développement, il
est interdit de créer des réseaux de
télécommunications privés (que les installations soient
mises en location ou appartiennent à l'utilisateur) et d'établir
les interconnexions nécessaires avec les réseaux publics.
2. Les freins relatifs aux ressources
humaines
Le défaut de qualification des ressources humaines
réduit considérablement les moyens d'utilisation efficace des
Technologies de l'Information et de la Communication au sein des structures
bancaires. Il peut également arriver que les ressources humaines
résistent au changement du fait qu'il y a la transparence et cela impose
de nouvelles méthodes de travail. Il peut aussi arriver que les
ressources humaines n'aient pas été associées lors de
l'introduction des TIC. Il faut aussi voir si l'environnement du travail est
motivant car les gens peuvent attendre une certaine rémunération.
Dans un premier cas, les utilisateurs n'ont aucun minimum de «formation
numérique» nécessaire afin de pouvoir exploiter avec
efficacité et discernement les possibilités
présentées par ces TIC. Dans un deuxième temps, les
effectifs du personnel technique indispensable au soutien des infrastructures
nationales et locales de l'information restent très insuffisants.
Toutefois, l'analyse des usages réels chez les formateurs et les
utilisateurs présente que cette opportunité grandissante ne
rencontre qu'une demande limitée. Il est souligné que le statut
de formation dans la vie du travail et sa place par rapport aux autres formes
de montée en compétence prouvent largement ces réticences
des différents employés concernés53. Il est
évident d'observer une dérive possible des moyens mis à la
disposition de certains employés qui peuvent passer assez de temps
à consulter leurs mails qui naviguent sur la toile.
En outre, une fois que l'engouement des innovations
technologiques est passé, dans l'organisation de la banque, il n'est pas
rare de voir des employés refuser de communiquer avec les clients via
courrier électronique.
A ces facteurs s'ajoutent les obstacles socioculturels. Ces
obstacles très réels et handicapants existent en Afrique. Ils
peuvent empêcher certains utilisateurs d'accéder aux
différentes Technologies de l'Information et de la Communication.
Certaines minorités se heurtent également
à d'énormes obstacles, au même titre que les personnes
moins instruites ou analphabètes. Pour vaincre ces obstacles, il suffit
de prendre des mesures bien ciblées en direction des groupes
défavorisés. A la suite des freins qui empêchent
l'accès aux
53 Benghozi (P), 2001. « Relations
inter-entreprises et nouveaux modèles d'affaires ». Paru dans la
« Sociologie Economique », volume 52, octobre 2001.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 85
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
usages des TIC dans les pays du Sud, quelles pourraient
être les contraintes qui pèsent sur les ressources humaines et sur
l'environnement bancaire ?