B- Les effets des TIC sur la fonction de
productivité et sur l'outil informatique
Les technologies jouent un rôle majeur sur la recherche
de la productivité qui constitue l'objectif stratégique de la
banque. Notre travail consiste de ressortir dans un premier angle, les
critères essentiels de la productivité ; dans un deuxième
angle, nous allons voir la technologie comme une ressource stratégique
de la banque.
1. L'analyse des critères capitaux de la
productivité au sein des banques
Avant d'analyser ces critères, nous allons d'abord
nous intéresser à la recherche de la productivité qui
pendant longtemps, demeure un objectif stratégique de la banque. Les TIC
amènent les banques à avoir le désir d'améliorer la
productivité qui s'est avéré une raison principale.
D'après les réponses obtenues de
l'enquête, le degré d'importance de l'outil informatique dans leur
travail est vu sous deux niveaux. Il se trouve que 83% des services
interrogés, considèrent que l'introduction des nouvelles
technologies affecte une amélioration « très
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 78
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur 6ancaire camerounais
importante » de la productivité. En plus de cela,
17% d'entre eux indiquent que la technologie comme étant un outil de
travail emporte une amélioration « importante » de la
productivité. Cependant, les indicateurs de l'impact de ces TIC sur la
productivité ne sont pas malheureusement disponibles. Dans ce contexte,
« ...On n'a pas de données chiffrées en termes de
pourcentage...Pour ma part, je n'ai pas vu de chiffres » souligne M.
Marrakchi, (2000).
De même, nous allons essayer d'analyser les deux
critères fondamentaux de la productivité d'un réseau en
fonction de l'utilisation ou non de l'outil informatique. Ces critères
essentiels sont : - le nombre moyen d'opérations effectuées par
jour ;
- le temps moyen consacré à chaque type
d'opération.
Les résultats obtenus vont figurer dans le tableau
suivant :
Tableau 8 : Critères essentiels de la
productivité
Intitulés
|
Sans l'outil informatique
|
Avec l'outil informatique
|
Le nombre moyen d'opérations
effectuées par jour
|
Nombre d'opérations
|
%
|
Nombre d'opérations
|
%
|
|
48
|
Entre 1 et 20
|
41
|
|
43
|
Entre 21 et 80
|
36
|
|
9
|
Plus de 80
|
23
|
Le temps moyen consacré à
chaque type d'opération
|
Temps consacré
|
%
|
Temps consacré
|
%
|
|
21
|
Entre 1 et 5 mn
|
62
|
|
54
|
Entre 15 et 30 mn
|
18
|
|
26
|
Plus de 30 mn
|
20
|
|
Source : Données recueillies auprès des
directions générales des 6anques. Ta6leau éta6li par nos
soins.
D'après les résultats obtenus de ce tableau
ci-dessus, il se montre tout à coup que la productivité globale
des services interrogés s'est améliorée et
multipliée par deux. En effet, les effets de l'automatisation des
opérations et particulièrement celles traitées par le
réseau (opérations de retraits, de versements, de transferts, ou
de changes...) sont positives, car, sans l'outil informatique, 48% des services
interrogés effectuent seulement entre 1 et 10 opérations par
jour, 43% réalisent entre 11 et 50 opérations et 9% d'entre eux
pratiquent plus de 50 opérations.
Aussi, le temps consacré à chaque type
d'opérations s'évalue respectivement entre 1 et 30 minutes pour
un pourcentage de 21%, 30 et 60 minutes avec un pourcentage de 54% et plus de
60 minutes avec 26%.
Mémoire rédigé par ESSONO Michel
Cyrille 79
Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur 6ancaire camerounais
En revanche, avec l'outil informatique, le nombre moyen
d'opérations que ces services réalisent par jour est
multiplié par deux et le temps moyen qu'ils consacrent à chaque
type d'opérations est divisé par deux.
D'après ces résultats, il ressort que
l'automatisation est favorable à la productivité du réseau
puisqu'elle facilite le traitement d'un grand nombre d'opérations qu'il
exécutait difficilement auparavant. De plus en plus, elle entraîne
l'augmentation du temps commercial disponible par l'utilisation du « gain
de temps » en opérations de développement commercial.
2. La technologie comme une ressource stratégique
de la banque.
La technologie utilisée tant dans les administrations
publiques que dans les banques nécessite des évaluations
multiples. En se fondant sur les questions qui suivent : selon vous, la
technologie est vue comme une charge pour la banque ou une ressource
stratégique de la banque ? Globalement, est-ce qu'il s'agit d'un gain ou
d'un perte ? Les résultats de l'enquête sont consignés dans
le tableau suivant :
Tableau 9 : Evaluation des charge et ressource
stratégique.
Intitulés
|
Nombres
|
Pourcentages
|
Une charge pour la banque
|
5
|
12,5
|
Une ressource stratégique de la banque
|
25
|
62,5
|
Globalement, il s'agit d'un gain
d'une perte
|
10
|
25
|
|
-
|
total
|
40
|
100
|
|
Source : Données recueillies auprès des
directions générales des 6anques. Ta6leau éta6li par nos
soins.
En se limitant aux données recueillies auprès
des directions générales des banques, 62,5% des dirigeants
interrogés considèrent que la technologie est une ressource
stratégique de leur banque. Selon ces dirigeants, la technologie est
incontournable car sans elle, la banque ne peut pas continuer à
fonctionner. La technologie constitue alors un facteur primordial pour l'avenir
de la banque car elle contribue, assurément, à améliorer
la qualité du service rendu aux clients, à mieux suivre
l'activité de la banque, à pouvoir permettre aux décideurs
de mieux prendre les décisions adéquates et les plus efficaces en
temps réel et mieux gérer les risques liés à la
clientèle, au pays et même au change. En outre, la technologie
permet aux techniciens de mieux améliorer leurs connaissances et d'agir
rapidement et efficacement. Parmi les dirigeants, 25% d'entre eux trouvent que
la technologie constitue un énorme gain pour la banque. Selon les cadres
et les employés, la banque est une association gagnante entre les
capacités des ressources humaines et des moyens
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Cyrille 80
Impact des Tecknologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
technologiques disponibles pour les utilisateurs qui sont
liés ou non à la banque. De plus, ces cadres et employés
ajoutent que la technologie est devenue un élément essentiel
voire déterminant dans la qualité des prestations rendues aux
clients.
Il serait intéressant de souligner que les
améliorations de productivité sont importantes pour les banques
camerounaises, parce qu'elles sont de nature à renforcer leur
performance relative et leur permettre de jouer fortement un rôle moteur
dans la consolidation bancaire en Afrique Centrale.
Bien que les TIC jouent un rôle primordial dans la
réalisation de performance du secteur bancaire en terme de production,
de distribution et d'amélioration de la productivité, est-ce que
l'automatisation des services ne risque pas de conduire à des craintes
que peuvent éprouver la clientèle, les cadres et les
employés, et entraîner la baisse de la productivité ? La
motivation du personnel ne serait-elle pas mise en cause en ce qui concerne la
carrière, la promotion, la rémunération mais aussi de la
reconnaissance du travail effectué ?
De telles questions nous amènent de dégager les
limites liées à l'accès et à l'utilisation des TIC
dans l'activité bancaire.
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